Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
P

Phillips (courbe de) (suite)

P. L.

➙ Économie mixte, monétarisme, NAIRU, politique monétaire, (P. A.) Samuelson, (R.) Solow, stagflation, stop-and-go, synthèse néoclassique

Physiocratie

Apparue sous le règne de Louis XV, cette école mit l'accent sur le gouvernement (kratos) de la nature (phusis).

À partir du début des années 1760, autour de François Quesnay, se constitue un groupe de réformateurs, surnommé la « secte des philosophes économistes », visant à mettre l'agriculture au centre de la politique économique. En effet, selon les physiocrates, le surplus économique est uniquement produit par le secteur agricole lorsque les prix sont fixés par la libre concurrence internationale. La liberté des échanges permet alors de déterminer des prix rémunérateurs pour le cultivateur (prix supérieur au coût de production), pour le propriétaire foncier (qui touche le surplus sous forme de rente), pour l'État (qui prélève l'impôt à partir de la rente) et pour les consommateurs (qui bénéficient de prix plus stables et d'un approvisionnement mieux assuré).

Très novatrice, cette théorie économique met en cause beaucoup d'avantages acquis de l'Ancien Régime (immunité fiscale des propriétaires nobles, protectionnisme accordé aux négociants, rôle des financiers), et souligne les effets bénéfiques de la liberté des échanges. Elle commence à être mise en œuvre dans les années 1764-1770, puis sous le ministère de Turgot (1774-1776). Elle disparaît ensuite du devant de la scène, mais reste influente par l'impact qu'elle a eu sur la pensée économique de la génération suivante, notamment sur les constituants français

P. S.

PIB (produit intérieur brut)

Agrégat mesurant la production de biens et de services dans un pays durant une période donnée.

Le PIB (dit « au prix du marché ») se définit de trois façons ayant la même valeur globale. Il est égal :

• à la somme des valeurs ajoutées des différents agents (nationaux ou étrangers) opérant sur le territoire national, augmentée du montant de la TVA et des droits de douane perçus lors de l'entrée des marchandises étrangères. La valeur ajoutée est la différence entre la valeur des biens et services que les agents ont vendus (autrement dit, leur chiffre d'affaires) et la valeur de leur consommation intermédiaire (matières premières utilisées pour produire) : on appréhende ainsi la contribution effective des agents à la production ;

• à la somme des différentes utilisations des biens et services produits : consommation finale, formation brute de capital fixe (achat de matériel de production...), variation de stock, augmentées du solde du commerce extérieur (exportations moins importations). On appréhende ainsi la production non plus sous l'angle de son coût mais sous l'angle de sa destination ;

• à la somme des revenus distribués à l'occasion de la production : rémunération des salariés, bénéfices des entreprises, impôts, autres revenus divers.

Le PIB se décompose en PIB marchand (correspondant aux biens et services vendus durant la période) et en PIB non marchand (représentant les services assurés par les administrations et fournis au public gratuitement, tels que enseignement, police, défense nationale...).

En 1998, le PIB s'élevait en France à environ 8 565 milliards de francs (dont plus de 82 % pour le PIB marchand)

P. B.

➙ Agrégat

Pigou (Arthur Cecil)

Économiste anglais (1877-1959), influencé par Alfred Marshall dont il a prolongé l'approche dans l'économie du bien-être.

Il a cherché à circonscrire les cas dans lesquels l'intervention de l'État est favorable à la collectivité. Dans The Economics of Welfare, publié en 1920, il a proposé un système de taxation-subvention pour régler le problème des effets externes (nuisances ou bienfaits apportés à autrui).

D'autre part, il considérait que les revendications syndicales et le salaire minimum étaient responsables du sous-emploi. Le chômage pouvait être réduit selon lui par la baisse des prix, qui exerce un effet de relance en augmentant le pouvoir d'achat des avoirs monétaires, favorable à une augmentation des dépenses (c'est l'effet Pigou, ou effet d'encaisse réelle). Vivement critiqué par Keynes selon qui la baisse des prix et des salaires réduirait encore plus l'activité et l'emploi, Pigou se rapprocha de son point de vue, en admettant la possibilité d'un équilibre de sous-emploi

P. L.

➙ École néoclassique, plein-emploi, relance, SMIC

Placement

Argent investi dans un titre (action, obligation), un bien immobilier, des terres, une œuvre d'art, dans l'espoird'en tirer un bénéfice sous forme de rendement ou de plus-value.

Pour savoir si un placement est bon ou mauvais, il faut tenir compte non seulement du rendement ou de la plus-value bruts, en termes nominaux, mais aussi déduction faite de l'inflation, c'est-à-dire en termes réels. D'autre part, un placement doit être estimé non seulement sur le court terme, mais aussi dans la durée. Par exemple, en 1990-1991, les placements immobiliers semblaient extrêmement attractifs, avec une hausse moyenne du mètre carré de 15 % l'an à Paris. En 1992, les prix ont entamé une baisse qui a duré six ans. Ce type de désillusion est fréquent après les phases de spéculation.

Les Français boudent le risque

Ils apprécient moins les placements boursiers que leurs voisins européens, selon une étude réalisée par le Bureau d'informations et de prévisions économiques (BIPE) et le Centre de recherche sur l'épargne (CREP). Ils préfèrent aux marchés d'actions des placements moins rémunérateurs, mais moins risqués. En 1997, alors que l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris gagnait 29,5 %, les placements en actions des ménages français ont enregistré un flux négatif de plus de 5 milliards de francs (0,76 milliard d'euros). Cette année-là, les produits à taux réglementés ont, en revanche, connu un grand succès : les ménages français ont versé 46 milliards de francs (7 milliards d'euros) sur le plan d'épargne populaire, 129 milliards de francs (19,66 milliards d'euros) sur le plan d'épargne logement et 55 milliards de francs (8,4 milliards d'euros) sur les livrets fiscalisés. L'assurance-vie a également bénéficié d'un flux important de 455 milliards de francs (69,4 milliards d'euros).