Bien de consommation emblématique du xxe siècle, l'automobile occupe une place essentielle dans le domaine économique et social mais aussi dans la vie de la cité.
En 1975, déjà, 64 % des ménages français possédaient au moins une automobile. La proportion a atteint 79,4 % en 1998. Près d'un tiers disposent de deux voitures ou plus. Le budget automobile (achat et entretien) des Français représente environ 13 % de l'ensemble de leurs dépenses, soit environ 600 milliards de francs par an, dont 170 milliards consacrés à l'achat de véhicules neufs. L'usage de la voiture est largement lié à l'âge du chef de ménage, à la catégorie socioprofessionnelle, à la taille du ménage et au lieu de résidence.
Le taux d'équipement est plus important à la campagne et dans les zones périurbaines que dans les villes. Les jeunes ménages et les retraités sont proportionnellement un peu moins motorisés que la moyenne. L'industrie automobile française (près de 4 millions de voitures produites chaque année, soit quelque 8 % de la production mondiale) représente 10 % de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière nationale. génère directement environ 750 000 emplois, et l'usage de l'automobile (réparation, entretien, carburant, services) représente 571 000 emplois. Si l'on ajoute les entreprises des transports et des infrastructures routières, il occupe 2,7 millions de personnes, soit 12 % de la population active.
Le symbole automobile
La présence de constructeurs automobiles dans un pays est le reflet de son niveau d'industrialisation. Après la Première Guerre mondiale, la Ford T –première voiture produite à la chaîne – fut l'emblème du rayonnement mondial de l'économie américaine. Cette symbolique engendre souvent un phénomène d'identification entre une marque et un pays. « Ce qui est bon pour General Motors est bon pour l'Amérique » : la formule connut un certain succès jusqu'à ce que les consommateurs américains plébiscitent les modèles japonais, plus économiques et plus fiables. Au plan social, les firmes automobiles ont longtemps fait figure de laboratoire (la cinquième semaine de congés payés chez Renault, les 35 heures chez Volkswagen). « Lorsque Renault tousse, c'est la France qui s'enrhume », avait-on coutume de dire lorsque les conflits sociaux engagés chez le constructeur menaçaient de faire tache d'huile. Progressivement, le patriotisme automobile s'est atténué. Désormais, c'est la culture d'origine d'une marque qui prime sur la nationalité de ses capitaux. Ainsi, Jaguar et Rover, respectivement contrôlés par Ford et BMW, restent malgré tout des « marques anglaises ».