Crédit (suite)
Il existe de multiples formes de crédit bancaire, selon que l'emprunteur est un ménage ou une entre-prise. Pour les ménages, on distingue les crédits immobiliers et les crédits à la consommation. En général, les contrats de crédit bancaire comportent les clauses suivantes : le montant du crédit, la durée (6 mois, 1 an, 20 ans, permanent, etc.), le taux effectif global (incluant des frais commerciaux et d'assurance, par exemple 6,5 %), les modalités de remboursement (montant des mensualités), les garanties apportées (surtout pour les crédits immobiliers)... Pour les crédits à la consommation, il existe plusieurs formules : prêts personnels, crédits permanents ou crédit revolving (réserve d'argent mise à la disposition du client par sa banque ; les intérêts s'appliquent sur les sommes effectivement empruntées jusqu'au remboursement dont le délai est laissé à la discrétion du client), découverts autorisés... Ces deux dernières formules sont des options de crédit : si la banque accorde un crédit revolving de 1 000 euros, le client n'est pas obligé d'utiliser ce crédit en totalité ; il puise à sa guise dans la limite de 1 000 euros et rembourse quand bon lui semble, sans échéancier précis. Parce que ces formules sont simples et souples d'utilisation, leur taux effectif global est en général supérieur à celui des prêts personnels.
Les entreprises ont des formules de prêts adaptées à leurs projets. Elles ont accès aux découverts et aux facilités de caisse. Elles obtiennent également des crédits à court terme via l'escompte commercial, ainsi que des crédits à moyen et long terme (plus de deux ans) pour financer leurs investissements.
Une activité marquée par le risque
Le crédit joue un rôle crucial dans la création monétaire. En octroyant des crédits aux agents non financiers, les banques créent la monnaie. L'adage « les crédits font les dépôts » signifie que les banques n'ont pas besoin de dépôts pour faire crédit, mais que l'octroi de crédit entraîne la mise à disposition de moyens de paiement, sous la forme de dépôts en compte courant.
L'octroi de crédit est une activité risquée. En effet, malgré les garanties qu'elles prennent, les banques ne sont pas sûres d'être remboursées. Pour éviter cette situation, elles ont élaboré des techniques de sélection de la clientèle, appelées « credit scoring ». Ces techniques n'étant pas infaillibles, elles renoncent parfois à prêter parce qu'elles anticipent des pertes sur les crédits demandés par la clientèle. Cette situation est qualifiée de « rationnement du crédit ». Ainsi, au début des années 1990, les banques françaises, échaudées par les pertes subies à la fin des années 1980, ont rationné le crédit aux ménages, et surtout aux entreprises, amplifiant la récession économique dans laquelle la France était plongée
A. L.
➙ Banque, consommation, entreprise, monnaie