NAIRU (Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment, ou taux de chômage n'accélérant pas l'inflation)
Concept théorique définissant un taux de chômage correspondant à un taux d'inflation constant.
La relation négative entre le pourcentage de hausse du salaire nominal et le taux de chômage a été découverte empiriquement par Phillips en 1958 : on observe que, plus le taux de chômage est élevé, moins les salaires ont tendance à augmenter. Cette régularité statistique disparaît dans les années 1970 et 1980.
La version moderne de la courbe de Phillips lie le taux de chômage à l'accélération de l'inflation, c'est-à-dire au rythme du changement dans le taux d'inflation. Le NAIRU est alors le taux de chômage qui correspond à un taux d'inflation constant. La courbe de Phillips ainsi décrite dans le court terme illustre le dilemme auquel est confrontée la politique économique : la baisse du chômage se paie par une reprise de l'inflation. À long terme, le taux de chômage effectif reviendrait progressivement au niveau du NAIRU. Depuis le début des années 1970, le NAIRU a augmenté en Europe, passant de 3,7 % en 1972 à 6,2 % en 1981, date depuis laquelle il aurait peu varié, alors qu'il aurait tendance à baisser aux États-Unis
M. S.
➙ Chômage, Phillips
NASDAQ (National Association of Security Dealers Automated Quotation System, ou système automatique de cotation de l'association américaine des négociateurs de valeurs mobilières)
Bourse électronique créée en 1971 auxÉtats-Unis, spécialisée dans la cotationdes jeunes entreprises à forte croissance.
Cette bourse n'a véritablement pris son envol qu'à partir du début des années 1990 avec le développement des valeurs de haute technologie, dans des secteurs variés comme la communication (informatique, Internet) et la santé (biotechnologie). En quelques années, ce marché boursier s'est affirmé comme un concurrent sérieux pour la première place mondiale, le New York Stock Exchange, plus connu sous le nom de Wall Street. La rivalité ne porte pas uniquement sur la taille mais aussi sur le type d'entreprises négociées qui sont devenues les valeurs phares de la nouvelle économie. Le NASDAQ détient le double de valeurs (6 000 entreprises) de sa grande sœur new-yorkaise, mais a une capitalisation boursière de plus de 3 300 milliards de dollars, contre 10 578 milliards de dollars (en 1999) pour son aînée. L'année 1999 a été marquée par un record d'introductions en Bourse avec 332 nouveaux arrivants, et par la volonté des dirigeants du NASDAQ de tisser tout un réseau de connections avec d'autres places du même type de par le monde. L'engouement pour les valeurs Internet, comme Microsoft, Apple, Sun, Intel, Cisco ou Yahoo, s'est confirmé. L'année 2000 a débuté par une offre publique d'échange (OPE) lancée en janvier par AOL, premier fournisseur d'accès à Internet, sur le groupe de communication et de médias Time Warner. Cette transaction estimée à 280 milliards de dollars (1 800 milliards de francs), la plus importante jamais réalisée en Bourse, est également le premier raid d'une entreprise cotée au NASDAQ sur une autre entreprise négociée à Wall Street. Le 4 avril 2000, le marché baisse d'un coup de 13,6 % avant de se reprendre. La nouvelle économie* a rejoint la normalité boursière
D. G.
➙ Bourse, Internet, technologie
Nationalisation
Transfert d'une partie ou de la totalité du capital d'une entreprise du secteur privé au secteur public.
Les nationalisations en France sont traditionnellement présentées en trois grandes phases : les nationalisations du Front populaire, celles de la Libération et celles de 1981-1982, lors de l'arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République. Les nationalisations de 1936 se limitent à quelques entreprises dont notamment, pour des raisons stratégiques, les industries d'armement. On assiste également à la création de la SNCF.
Les nationalisations de la Libération sont d'une plus grande ampleur. Il faut rapidement reconstruire le pays après la guerre et surtout industrialiser la France. Ainsi, les secteurs clefs de l'économie comme l'énergie sont nationalisés : création des Houillères nationales et d'Électricité de France-Gaz de France (avril et mai 1946). La loi du 2 décembre 1945 nationalise la Banque de France et les quatre plus grandes banques de dépôts ; on peut y ajouter la nationalisation des assurances (loi du 25 avril 1946). On assiste également à des nationalisations « répressives » qui venaient sanctionner des sociétés accusées de collaboration avec l'ennemi, comme les usines Renault en janvier 1945.
La troisième vague de nationalisations se déroule en 1981-1982. Prévues par le Programme commun de l'Union de la gauche, elles concernent, entre autres sociétés, cinq grands groupes industriels (CGE, Pechiney, Rhône-Poulenc, Saint-Gobain et Thomson), deux compagnies financières (Paribas et Suez) et trente-neuf banques qui jusqu'alors étaient restées entre les mains du secteur privé.
Des motivations autant politiques qu'économiques
La nationalisation d'entreprises obéit à des impératifs à la fois économiques et politiques. Les nationalisations de la Libération prennent place après la grande crise des années 1930, l'économie de guerre et la diffusion des idées keynésiennes, qui ont réduit la légitimité des mécanismes spontanés du marché et de la libre entreprise. Parallèlement, la nécessité d'une reconstruction rapide et surtout la volonté de moderniser la France par l'industrialisation supposaient le recours à la nationalisation des secteurs clefs de l'économie française. Les nationalisations de 1981-1982 étaient inspirées d'une démarche économique et sociale. Pour Pierre Mauroy, Premier ministre de 1981 à 1984, le programme de nationalisation avait pour objectif de permettre une meilleure allocation des ressources, de renouer avec la croissance économique, de développer l'investissement et le progrès social dans l'entreprise. En revanche, le désengagement progressif de l'État pendant les années 1980 conduira à la réduction de la dimension du secteur public par des politiques de privatisation
J. C. D.
➙ Banque de France, croissance économique, investissement, privatisation
Necker (Jacques)
Banquier suisse (1732-1804), chargé plusieurs fois par Louis XVI de la gestion des impôts et des finances.
Installé à Paris, il abandonna ses activités financières en 1772 pour se consacrer à la rédaction de textes hostiles aux physiocrates et pour défendre l'œuvre de Colbert.