L'Allemagne est aujourd'hui la troisième puissance économique du monde, avec une monnaie forte et un excédent structurel de son commerce extérieur. Elle puise l'origine de sa réussite dans le dynamisme de ses anciennes cités marchandes, et dans la phase d'industrialisation prussienne prolongée à la fin du xixe siècle par la politique active des dirigeants de la nouvelle Allemagne unifiée. Au xxe siècle, elle s'affirme comme la première nation industrielle d'Europe, qui cherche d'abord à conquérir par les armes un espace vital, avant de retrouver la voie d'un développement économique pacifique dans le cadre d'une Europe réconciliée.
L'Allemagne féodale
Dès les xe-xie siècles, de nombreuses cités allemandes relevant du Saint Empire romain germanique (partie orientale de l'ancien empire de Charlemagne) s'enrichirent grâce à leur artisanat local, à l'extraction des mines avoisinantes et au grand commerce international.
Au nord, la puissante Hanse teutonique, fondée en 1241, joua un rôle particulier dans l'animation économique autour de la Baltique. Au sud, Augsbourg occupa une place privilégiée dans les rapports entre les provinces allemandes, autrichiennes et italiennes du Saint Empire.
La crise des États allemands (xvie-xviie siècle)
Mais, durant les xvie et xviie siècles, l'Allemagne fut déchirée par les guerres, dont la guerre de Trente Ans (1618-1648), qui causa la mort d'environ dix millions de personnes (en raison des combats, des massacres, des famines et des épidémies) et provoqua un recul économique profond dans le monde germanique.
La Prusse, fer de lance de l'essor allemand
À la fin du xviie siècle, un renouveau économique se produisit dans le duché de Prusse, à l'instigation du Grand Électeur Frédéric-Guillaume, qui mena de grands travaux agricoles, favorisa l'essor des villes, créa des impôts permanents, attira une main-d'œuvre étrangère protestante et mit sur pied une puissante armée.