CDI (contrat à durée indéterminée)
Contrat de travail par lequel un employeur embauche un salarié sans limitation de durée dans le temps.
Selon le droit du travail, le contrat à durée indéterminée est la forme normale du contrat de travail. L'instauration des CDI relève d'une construction juridique qui apparaît surtout après la Seconde Guerre mondiale avec la mise en place de l'État providence. Il s'agissait à l'époque pour les syndicats et les autorités politiques de protéger les travailleurs et de réaliser les conditions du plein-emploi. À la durée indéterminée du contrat s'ajoutent l'unicité de l'employeur et le temps plein (durée hebdomadaire légale du travail). La stabilité de l'emploi constitue dès lors un élément central du contrat de travail, qui peut cependant être rompu par l'une des deux parties : le salarié peut démissionner, l'employeur peut licencier le salarié. Les modalités de la cessation du contrat de travail sont définies par le droit du travail.
Les emplois associés à un contrat de travail à durée indéterminée font partie des emplois dits typiques et s'opposent aux formes particulières d'emploi (CDD, travail intérimaire, emplois à temps partiel), qualifiées d'emplois atypiques
J.-C. D.
➙ CDD, État providence, flexibilité
Cercle vertueux
Phénomène obtenu lorsque l'amélioration d'une variable entraîne celle d'autres variables dans une boucle qui permet une nouvelle amélioration de la variable initiale.
On est en situation de cercle vertueux quand la hausse de la demande entraîne celle de l'investissement et de la production, et, par voie de conséquence, celle des revenus, donc de la consommation, ce qui assure une nouvelle hausse de la demande. À l'opposé, une politique de réduction de la demande risque de conduire à une moindre croissance de la production, et donc à une hausse des coûts unitaires de production, ce qui entraîne une perte de compétitivité et une nouvelle contraction des marchés. L'économie est alors entraînée dans un « cercle vicieux » de désindustrialisation
E. L. H.
CFA (franc)
Unité monétaire en vigueur dans la Communauté financière africaine, dont les membres forment, avec la France, la zone franc.
Le franc CFA est commun à huit pays de l'Afrique occidentale (Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Bénin, Togo, Sénégal, Burkina, Mali, Niger) et six pays de l'Afrique centrale (république du Congo, Cameroun, Tchad, Guinée équatoriale, Centrafrique, Gabon). La zone franc et le franc CFA ont été maintenus en vie malgré la décolonisation de l'Afrique francophone au début des années 1960. Seule l'appellation Colonies françaises d'Afrique a été pudiquement modifiée. Après le passage à l'euro, la France continuera d'assurer la convertibilité du franc CFA. Celui-ci possède une valeur fixe face au franc français, restée inchangée entre 1948 et 1994, au taux de 0,02 franc français pour 1 franc CFA. Avec ce cours fixe, le franc CFA s'est progressivement surévalué, pénalisant les exportations des pays africains concernés et handicapant leur croissance. En 1994, sous la pression du FMI, le franc CFA a donc été dévalué de 50 %
F. L.
➙ Afrique, zone monétaire
Change
Opération qui consiste à convertir la monnaie d'un pays dans une autre monnaie.
Les opérations se réalisent sur le marché des changes. Le prix ou le cours qui se fixe est le taux de change. Celui-ci représente la quantité d'une monnaie exigée pour obtenir une unité d'une autre monnaie, par exemple 1,04 dollar pour 1 euro ou 125 yens pour 1 dollar. Sur le marché des changes, les opérations d'achat et de vente peuvent se réaliser au comptant : dans ce cas, elles sont dénouées quasi instantanément. Dans un achat ou une vente à terme, l'opération est réalisée à une échéance convenue d'avance (un mois, trois mois, etc.). Une monnaie a donc plusieurs cours selon le terme auquel il est fait référence.
Le taux de change est fixé en fonction de l'offre et de la demande de chacune des monnaies. Il dépend donc des besoins nés des opérations commerciales (exportations et importations), du tourisme et des investissements étrangers. Mais, à court terme, les principaux mouvements sur les taux de change sont la conséquence des déplacements de capitaux financiers liés aux anticipations des investisseurs sur l'évolution des marchés financiers et sur le taux de change. Si, par exemple, les investisseurs anticipent la baisse des taux d'intérêt au Japon et la hausse des valeurs boursières dans ce pays, le yen devrait tendre à s'apprécier.
Les gouvernements et les banques centrales peuvent également intervenir sur le marché des changes pour en influencer le cours. Si le gouvernement japonais estime que le cours du yen est trop élevé par rapport au dollar, la Banque du Japon peut vendre des yens pour acheter des dollars.
Dans un système de change fixe, les autorités publiques s'engagent à maintenir le cours de la monnaie, la parité, à un certain niveau qui s'exprime par rapport à l'or, à une ou plusieurs monnaies, à un panier de monnaies. Néanmoins, le gouvernement peut fixer une certaine marge de fluctuation entre la parité et le cours de la monnaie.
Ainsi, dans le système mis en place à Bretton Woods (1944), la parité du dollar était fixée par rapport à l'or (35 $ l'once), et celle des autres monnaies du système, par rapport à l'or ou au dollar. La marge de fluctuation, c'est-à-dire l'écart entre la parité et le cours sur le marché des changes, était de ∓ 1%. Dans le système monétaire européen (1979-1993), les monnaies du système ne pouvaient s'écarter que de ∓ 2,25 % les unes par rapport aux autres.
Lorsque, sur le marché des changes, le cours de la monnaie risque de descendre sous le « plancher » de sa marge de fluctuation, le pays doit défendre sa monnaie en augmentant ses taux d'intérêt pour rendre celle-ci plus attractive et en intervenant sur le marché des changes. Lorsque cette défense est insuffisante, le pays peut décider une dévaluation de sa monnaie ou encore laisser flotter sa monnaie en laissant le marché des changes en fixer le cours.