Titres négociables qui représentent nonun bien existant mais une déclinaison financière de ce bien. Par exemple, en prenant une option d'achat surune action, on crée un produit dérivé (l'option) à partir d'un bien existant (l'action).
Ces marchés « au second degré » ont été importés des États-Unis en Europe au début des années 1980. Il s'agit de conclure maintenant une transaction qui se réalisera (ou non) dans le futur, à trois mois, six mois ou neuf mois, ce nouveau « papier » faisant à son tour l'objet d'échanges et de cotations. L'intérêt d'un tel mécanisme réside dans son effet de levier (en anglais leverage) : il permet, en investissant peu d'argent au départ (le prix de l'option ne représente qu'une fraction de celui de l'action), d'avoir des gains importants à l'arrivée. Mais il peut y avoir aussi des pertes. Certains de ces contrats peuvent donner lieu à un paiement immédiat ou à aucun paiement du tout.
Ces produits financiers nouveaux (futures, swaps, options...) correspondent à un besoin réel des entreprises. Ils permettent de couvrir certains risques sur les changes ou les approvisionnements en matières premières.
Des instruments décriés
Le développement des marchés dérivés est sans commune mesure avec le développement des marchés « réels » qui cotent les actions et les obligations. Selon les statistiques de l'International Swaps and Derivatives Association (ISDA), le montant des contrats dérivés de gré à gré est passé de 4 449,4 milliards de dollars en 1991 à 28 733,4 milliards de dollars au premier semestre 1997. Dès le milieu des années 1990 ces instruments financiers ont été décriés en raison de leur caractère spéculatif et des accidents qu'ils ont provoqués, allant jusqu'à la faillite de banques comme la vénérable britannique Barings. En dépit de multiples études et recommandations, les institutions financières internationales et les banques centrales paraissent souvent impuissantes devant l'envolée d'un tel marché sur lequel elles n'ont aucune prise. Les défenseurs des produits dérivés soulignent que, s'il ne faut pas sous-estimer les conséquences de prises de position imprudentes sur les marchés, les opérations de crédit banales sont tout aussi dangereuses
D. G.
➙ MATIF, MONEP, spéculation