Dollar (suite)
Un instrument au service de la puissance américaine
Depuis l'instauration des changes flottants, la devise américaine a connu des variations de grande ampleur : par exemple, elle est passée de 4,04 francs en janvier 1980 à 10,61 francs le 26 février 1985, à cause de la politique de taux d'intérêt élevés pratiquée à cette époque par les autorités monétaires américaines.
L'un des principaux reproches faits au dollar est que son cours influe sur les échanges, donc sur les économies, du monde entier. Comme 80 % des exportations de pays comme le Venezuela ou la Russie sont composées de pétrole (donc de dollars), toute chute du dollar représente pour eux une perte sèche. Or, les États-Unis sont accusés de pratiquer le benign neglect (négligence bienveillante) à propos de la valeur externe du dollar, celle-ci leur important peu.
Néanmoins, à partir de 1985, les dirigeants des principales économies (Groupe des sept ou G7) ont pris l'habitude d'agir ensemble quand le dollar leur paraissait trop fort ou trop faible, à la fois par des interventions coordonnées des banques centrales et en indiquant publiquement le sens dans lequel ils souhaitent voir évoluer le dollar.
En l'absence d'un nouveau système international, le dollar a donc conservé une place de choix dans l'économie mondiale. Les crises monétaires des pays émergents et, surtout, l'entrée en vigueur de l'euro modifieront peut-être cette suprématie au xxie siècle
F. L.
➙ Banque centrale, euro, or, SMI