Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
F

Féodalisme (suite)

De l'exode rural au renforcement du pouvoir royal

Cela créa les conditions d'un exode rural qui fut progressif et qui permit un spectaculaire développement des villes (riches cités d'Italie du Nord, ports allemands de la Hanse teutonique, foires de Champagne, Bruges et les cités de Flandre).

Mais, au xive siècle, ce développement connut un grave recul, qui s'explique par la baisse des rendements agricoles et par les rivalités entre cités industrielles – menacées par le travail à domicile effectué dans les campagnes – mais aussi par la terrible épidémie de peste qui décima à partir de 1348 un tiers de la population européenne.

Au xve siècle, l'Europe sortit de cette crise profondément transformée : le pouvoir des féodaux fut remis en cause par le renforcement de l'autorité royale et par la disparition du servage. Dans ce nouveau cadre, une intense reprise de l'activité économique se produisit, permettant l'enrichissement de grands marchands-banquiers (les Fugger, les Médicis, Jacques Cur...) et reflétant l'évolution de la société européenne vers le capitalisme marchand

P. B.

Fiduciaire (monnaie)

Au sens large, une monnaie est dite fiduciaire à partir du moment où ses utilisateurs ont confiance dans sa valeur d'échange. Au sens étroit, la monnaie fiduciaire désigne les moyens de paiement mis en circulation par la banque centrale, c'est-à-dire les billets de banque et la monnaie divisionnaire (les pièces métalliques).

La monnaie fiduciaire (du latin fides, « confiance ») désignait à l'origine les billets de banque convertibles en or. En dépit de la suppression de la convertibilité-or du billet de banque en 1936, les monnaies de la Banque de France conservent la confiance du public. Ce sont les seuls instruments monétaires qui ont cours libératoire illimité, c'est-à-dire qu'on ne peut les refuser en paiement

J.-C. D.

➙ Banque de France, convertibilité, monnaie

Filières (d'activité)

Ensemble des activités productrices dont l'enchaînement concourt à satisfaire un marché final donné (par exemple, la filière agroalimentaire).

La notion de filière évoque l'ensemble des opérations nécessaires entre la production d'une matière première brute et la vente d'un produit fini au consommateur. La satisfaction des besoins alimentaires, par exemple, fait non seulement appel aux agriculteurs, mais aussi aux entreprises de grande distribution (centrales d'achats, hypermarchés) qui commercialisent les fruits et légumes. Cette chaîne, ou « filière », comporte un autre maillon : les industries de transformation, qui fabriquent des produits élaborés (laitages, épicerie, surgelés...) à partir de produits agricoles. On distingue, dans une filière, les activités dites « d'amont » – celles qui fournissent la matière utilisée – des activités « d'aval », plus proches de la mise sur le marché. Le textile-habillement, le travail du bois ou l'automobile sont des activités à propos desquelles on peut parler de filières

A.-M. R.

➙ Matière première

Finance

Ensemble des professions et activités ayant rapport à l'argent et à la manipulation des capitaux.

Le « monde de la finance » désigne dans le langage courant tous ceux qui créent ou transmettent des moyens de paiement, ou servent d'intermédiaires entre épargnants et investisseurs (banquiers, agents de change, courtiers...).

La science financière désigne plus particulièrement la discipline traitant de la gestion des patrimoines privés ou des comptes de l'État, et des moyens appropriés pour obtenir les fonds nécessaires à l'activité des agents en empruntant de l'argent ou en émettant des titres.

Les économistes distinguent le marché monétaire des marchés financiers où s'échangent des titres qui n'ont pas les attributs de la monnaie (actions et obligations), car ils ne peuvent être utilisés pour acheter des biens et services courants. De ce point de vue, la sphère financière se limite à celle des marchés boursiers

P. B.

➙ Bourse, financement, finances publiques, monnaie

Financement

Opération par laquelle un agent apportedes fonds à un autre agent.

Lorsqu'un particulier, une entreprise ou l'État ont besoin d'argent pour financer leurs dépenses (achat d'une voiture, construction d'une usine ou d'un hôpital...), ils cherchent du financement. Par extension, le financement de l'économie représente l'ensemble des fonds engagés pour permettre l'activité économique d'un pays.

Les agents économiques disposent de trois modes de financement de leurs activités. Tout d'abord, l'autofinancement, ou financement interne, est une somme prélevée sur ses propres revenus : une entreprise s'autofinance lorsqu'elle prélève sur ses profits les sommes nécessaires au financement de ses projets. Ensuite, une entreprise peut se financer en émettant des valeurs mobilières, actions ou obligations, auprès du public. Il s'agit d'un financement externe, en ce sens que les apporteurs de fonds sont extérieurs à l'entreprise. Enfin, il existe une dernière forme de financement, externe elle aussi, le financement bancaire, obtenu en empruntant auprès des banques

A. L.

➙ Autofinancement

Finances publiques

Finances de l'ensemble des administrations publiques : État, administrations sociales et collectivités locales.

Les finances publiques servent à financer aussi bien le fonctionnement de l'État que les priorités gouvernementales, l'aide sociale, l'assistance maladie ou encore la gestion des établissements scolaires. Pour faire face à leurs dépenses, les administrations publiques ont d'abord recours à la fiscalité. Impôts, cotisations sociales, impôts locaux sont leurs instruments. Au total, pour 100 francs versés par un contribuable français en 1998, 46 francs sont destinés aux organismes de Sécurité sociale, 38 francs vont à l'État, 13 francs aux collectivités locales et 3 francs à l'Union européenne. Si cela ne suffit pas, les administrations publiques ont généralement recours à l'emprunt qui crée la dette.

Les pays européens qui, comme la France ou l'Allemagne, ont décidé d'adopter l'euro comme monnaie ont dû remplir certains critères de convergence – les critères de Maastricht –, notamment en matière de finances publiques. Ainsi, les déficits publics devaient être inférieurs à 3 % du produit intérieur brut (PIB) et la dette publique à 60 % du PIB. Aujourd'hui, tous les membres de la zone euro se dotent de programmes pluriannuels de finances publiques, qui encadrent leur politique économique : ils s'y engagent sur trois ans à remplir des objectifs précis en matière de dette, de déficit, de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires

V. M.

➙ État, fiscalité