Les nations ont intérêt à se spécialiser dans les activités où elles sont relativement les plus efficaces ou, à défaut, relativement les moins inefficaces : elle se spécialisent ainsi dans les activités où leur coût relatif de production est plus faible qu'ailleurs.
Formulée par Ricardo en 1817, cette loi implique que le coût de production est exprimé en termes de quantité de travail. Supposons que la production d'une automobile exige 10 heures au Japon et 21 en —Indonésie. La production d'un lot de chemises exige 5 heures au Japon et 7 en Indonésie. Le Japon est plus efficace dans les deux productions car il utilise moins de travail. Le principe des avantages comparatifs montre que l'intérêt du Japon est néanmoins de consacrer ses ressources au secteur le plus efficace (l'automobile), quitte à abandonner la production de chemises à l'Indonésie. Le coût des automobiles exprimé en termes de chemises (coût relatif) est ainsi plus faible au Japon (10/5 = 2) qu'en Indonésie (21/7 = 3).
L'avantage comparatif se transformera en avantage compétitif avec la prise en compte des salaires nominaux, exprimés aux taux de change courants ; ils devront être plus faibles en Indonésie pour compenser la moindre efficacité de la production. C'est d'ailleurs cette différence dans la rémunération des facteurs de production qui permettra aux chemises indonésiennes d'être moins chères que les chemises japonaises.
Le principe des avantages comparatifs est à la base de la théorie du commerce international. Il justifie le libre-échange en montrant que tous les pays sont susceptibles de gagner au commerce international même lorsqu'ils sont, en termes absolus, moins efficaces que d'autres pays.
J.-M. S.
➙ Compétitivité, division internationale du travail, Heckscher-Ohlin-Samuelson (théorème de), libre-échange, protectionnisme