Technostructure
Organisation décisionnelle de la grande firme moderne, qui réunit les directeurs salariés de l'entreprise.
La notion de technostructure est issue des travaux de l'économiste américain John Kenneth Galbraith. La croissance de la dimension de l'entreprise (chiffre d'affaires, effectifs salariés, volume des investissements) de même que la complexité de son organisation et de sa gestion nécessitent le recrutement de directeurs hautement qualifiés. Selon Galbraith, les membres de la technostructure bénéficient d'une large marge de manœuvre par rapport aux propriétaires, c'est-à-dire les actionnaires, qui perdent ainsi les prérogatives attachées au droit de propriété.
La notion de technostructure rencontre aujourd'hui un certain nombre de limites. Le capitalisme familial n'a pas disparu (Michelin, Peugeot, Ford...). Par ailleurs, les actionnaires, et notamment les actionnaires majoritaires et les fonds de pension, exercent une forte contrainte sur la technostructure. En cas de doute sur l'efficacité de la gestion ou de baisse du cours de l'action de la firme, les membres de la technostructure peuvent être limogés, comme ce fut le cas pour le numéro un d'IBM, John Akers, en avril 1993
J.- C. D.
➙ Fonds de pension, (J. K.) Galbraith
Temps de travail
Le Code du travail définit la durée de travail effectif comme « le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et doit se conformer à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles ».
En France, la durée hebdomadaire légale est de 35 heures dans les entreprises de plus de vingt salariés depuis le 1er janvier 2000 (1er janvier 2002 pour les entreprises de moins de vingt salariés).
La notion de durée du travail n'apparaît vraiment qu'à la fin du xviiie siècle, en Angleterre, avec le début de l'industrialisation. Au xixe siècle, elle prend une importance particulière avec le développement du salariat. Il faut attendre les enquêtes menées par Louis René Villermé en France (1840) et Friedrich Engels en Angleterre (1845) pour que les pouvoirs publics commencent à prendre conscience qu'une durée du travail de douze heures par jour, voire plus, est intolérable, notamment pour les enfants.
Depuis un siècle et demi, le temps de travail n'a cessé de se réduire : de 2 945 heures par an en 1870, il est passé à 1 745 heures en moyenne pour les salariés à temps complet (1 540 heures si l'on tient compte des salariés à temps partiel). Le temps de travail s'est réduit dans tous les pays du monde, même si la réduction a été moins forte au Japon et aux États-Unis. Les durées du travail sur le cycle de vie professionnelle diffèrent beaucoup, selon une étude réalisée par le gouvernement français en 1997 : elle est de 44 501 heures en moyenne en Italie, 49 507 heures en France, 51 642 heures en Allemagne, 56 918 heures au Royaume-Uni, 61 343 aux États-Unis et 71 123 au Japon.
Des chiffres et des situations contrastés
Les chiffres recouvrent cependant de fortes disparités, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Les salariés du privé et du public (hors enseignants) travaillent en réalité 41 heures en moyenne : on compte 44 heures 45 pour les cadres et professions intellectuelles et 40 heures 20 pour les employés et ouvriers.
Depuis le début des années 1980, l'organisation du temps de travail s'est diversifiée. Le temps partiel s'est développé et concernait, en 1999, 18 % des salariés (et 30 % des femmes), soit 3,5 millions de personnes. L'annualisation, qui permet à l'entreprise de moduler les horaires de travail en fonction de ses carnets de commandes, s'est développée à partir de 1982 et a pris son essor au début des années 1990, les entreprises pouvant porter le temps de travail hebdomadaire à 46 heures pendant douze semaines consécutives ; la seconde loi sur les 35 heures a ramené cette durée à 44 heures sur douze semaines. Les horaires hebdomadaires ne peuvent excéder 48 heures.
Le calcul du temps de travail sur l'année (et non plus sur la semaine) va se généraliser avec les 35 heures. Cet élément de flexibilité est, en effet, une des contreparties, pour l'entreprise, à la baisse des horaires de travail. Certains responsables patronaux demandent que l'on supprime toute référence à la durée hebdomadaire et que le temps de travail fasse l'objet d'une simple clause dans le contrat individuel liant le salarié à l'employeur. Les syndicats s'opposent à une telle réforme
J.-M. B.
➙ Flexibilité, réduction du temps de travail
Terme
Nom courant largement utilisé dans le vocabulaire économique pour désigner la longueur d'une période, et évoquerla date de sa fin (son échéance).
Les instruments financiers ayant une durée de vie précise, tels les prêts bancaires ou les titres de dettes, ont un terme défini : court terme sur le marché monétaire (de quelques jours à un an), moyen terme (titres expirant dans un délai de cinq ans par exemple) ou long terme (emprunts immobiliers à quinze, vingt ou trente ans). Les actions, bien sûr, n'ont pas de terme, puisque leur détenteur peut les conserver aussi longtemps qu'il le souhaite. Les comptes-chèques ne sont pas non plus des comptes à terme, mais des comptes à vue, la banque conservant (sans verser d'intérêts, en France) indéfiniment les sommes qui lui sont remises, des salaires par exemple.
En période normale, les taux d'intérêt s'élèvent du court terme au très long terme, une obligation à dix ans étant mieux rémunérée qu'un titre à six mois. Mais cette courbe des taux est parfois inversée, notamment lorsque le pays souffre d'une forte inflation.
Le marché des changes utilise beaucoup les contrats à terme, qui dissocient la date de la négociation et du paiement des titres de celle de la livraison ; en achetant du dollar à trois mois, par exemple, on paie dans l'instant, mais au moins on connaît le prix des billets (on est « long » en dollars) que l'on recevra dans un trimestre. À cette date, soit le dollar aura baissé (on aurait mieux fait d'attendre), soit il aura augmenté (heureusement qu'on a payé à l'avance).