État d'un marché caractérisé par la liberté pour chacun de s'y installer, de vendre le produit au prix qu'il veut, de le produire avec les procédés qu'il veut.
Si une activité comme la location de skis permet des bénéfices plus importants qu'ailleurs, plusieurs personnes, délaissant leurs anciennes activités, vont s'installer dans cette branche, et proposer des prix un peu moins chers que ceux qui existaient déjà sur le marché, pour capter une partie de la clientèle. Cette dynamique incessante est la caractéristique de la concurrence.
Le contraire de la concurrence consiste, par exemple, à interdire aux autres de s'installer en obtenant qu'on ne leur loue pas de locaux, que les fournisseurs ne leur vendent des skis que très cher, que les banques refusent de leur prêter à de bonnes conditions, etc. Toutes ces pratiques sont interdites par la loi et il existe plusieurs organismes gouvernementaux comme le Conseil de la concurrence que l'on peut saisir à l'occasion. Le fait pour une grande surface d'obtenir, pour une opération promotionnelle, qu'un grossiste lui cède des produits à très bas prix constitue ainsi une pratique discriminatoire et interdite comme telle par les ordonnances de décembre 1986.
Des nécessités contradictoires
La concurrence implique des entreprises de taille assez petite pour qu'aucune d'elles ne puisse bénéficier d'avantages particuliers, et ne puisse manipuler ni le prix des facteurs qu'elle utilise ni le prix de son produit. Les prix seraient donnés pour chacune des entreprises, autrement dit donnés par le marché ; c'est ce que l'on constate dans les achats de matériels électroménagers, quand le vendeur explique qu'il consentira le prix affiché par n'importe lequel de ses concurrents.
La concurrence peut toutefois déboucher sur des effets contraires à ceux recherchés. Si une entreprise dépense beaucoup d'énergie et d'argent pour aboutir à une innovation, la concurrence permet aux autres de l'imiter sans rien avoir à débourser, annulant toute incitation à améliorer les choses. Les brevets permettent certes de profiter seul d'une idée propre, mais toutes les améliorations ne sont pas brevetables. En outre, on constate que ce sont les plus grandes entreprises qui ont les dépenses de recherche les plus importantes ; il ne serait donc pas judicieux de les empêcher de jouir de quelques avantages liés à leur taille.
Si une seule entreprise dominait une branche au point de pouvoir y réaliser des profits très élevés, elle pourrait craindre de susciter des vocations qui s'avéreraient dangereuses à terme. Adopter un comportement plus conforme à celui de la concurrence serait alors pour elle plus sage à long terme. Microsoft est ainsi une entreprise qui domine le monde des systèmes informatiques mais, du seul fait que des esprits entreprenants sont à l'affût, elle ne peut pas abuser de sa position dominante pour imposer des prix élevés ou diminuer ses efforts de recherche. Tels sont du moins les arguments avancés par cette firme lors des procès qu'on lui intente pour sa position dominante
F. E.
➙ Marché, monopole, prix