Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Colbertisme (suite)

Parallèlement, Colbert s'attaqua aux corporations artisanales pour réduire les coûts salariaux, créa des compagnies commerciales (Compagnie des Indes orientales), chercha à développer la réflexion scientifique...

Cette politique permit un essor industriel en France. Mais, après la mort de Colbert (1683), les guerres menées par Louis XIV et les dépenses de cour remirent en cause l'aide de l'État à l'économie, et l'excès de réglementation s'avéra paralysant. La France connut alors des temps difficiles

P. B.

➙ État, France

Collectivisme

Doctrine fondée sur la socialisation des moyens de production.

Le terme de collectivisme a recouvert différentes conceptions sociales au xixe siècle et dans la première moitié du xxe, selon l'approche de l'entité collective considérée comme essentielle. Les visions coopérative ou associative de la société, de tradition anarchiste ou proudhonienne, de même que les mouvements socialistes et communistes, insistant sur l'étatisation de la propriété et la planification économique, ont été également qualifiés de collectivistes. En soulignant combien la situation individuelle est conditionnée par le cadre collectif et en prônant une réforme sociale de ce dernier, le collectivisme contraste avec l'individualisme, qui insiste surtout sur les intérêts et les droits de l'individu

B. C.

➙ Marxisme

Colonialisme

Doctrine visant à justifier la conquête et l'occupation de territoires par un État étranger, ou politique visant à constituer un ensemble de terres de peuplement soumises au pouvoir d'une métropole.

Le grand essor de la colonisation moderne eut lieu au xixe siècle, quand la France et la Grande-Bretagne conquirent un vaste empire colonial en Afrique et en Asie. En 1930, l'empire colonial britannique comptait environ 35 millions de kilomètres carrés et plus de 400 millions d'habitants. La France s'engagea elle aussi dans une politique coloniale active à partir des années 1880, alors qu'elle n'avait guère colonisé jusque-là que l'Algérie (à partir de 1830) et le Sénégal. Mais, sous l'impulsion de Jules Ferry, elle entreprit la conquête de l'Afrique équatoriale et la colonisation de l'Indochine.

Durant les années 1930, la France et la Grande-Bretagne développèrent les liens avec leurs colonies pour limiter les effets de la crise économique. La    Grande-Bretagne    créa    ainsi    une    zone de libre-échange avec les grands pays du Commonwealth (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande...), protégée par un relè-vement des droits de douane pratiqués à l'égard du reste du monde.

Mais cela eut aussi pour effet de développer parmi les élites locales le désir d'indépendance, qui s'exprima surtout après la Seconde Guerre mondiale : le mouvement de décolonisation fut généralement pacifique dans le cas de l'Empire britannique, mais il fut marqué par des conflits meurtriers dans le cas de la France (guerre d'Indochine,   se   terminant en 1954, et guerre d'Algérie, s'achevant en 1962)

La justification du colonialisme

« U ne colonie, c'est un débouché », disait Jules Ferry qui précisait que « la politique coloniale est la fille de la politique industrielle ». Cette opinion était partagée par les Anglais Disraeli et Chamberlain. Les colonies fournissaient également des matières premières et des positions stratégiques partout dans le monde.

Les défenseurs du colonalisme mettaient également en avant des arguments moraux : il s'agissait d'apporter la civilisation à des êtres « barbares », de christianiser des populations païennes, mais aussi de découvrir et d'étudier des régions inconnues des Européens.

Les grandes dates de la décolonisation britannique

1931 : l'Empire britannique devient le Commonwealth.

1947 : indépendance de l'Inde et création du Pakistan.

1960 : indépendance du Nigeria et de Chypre.

1961 : l'Afrique du Sud quitte le Commonwealth (qu'elle réintégrera en 1994) et proclame la république.

1962-1964 : indépendance de l'Ouganda, du Kenya, de la Gambie, de la Zambie...

1968 : rupture avec la Rhodésie.

P. B.

➙ Commerce triangulaire 

Commerce

Activité d'achat et de vente de produits et de services. Par extension, ensemble des entreprises se consacrant à cette activité de façon principale.

Le commerce est l'une des plus anciennes activités de l'humanité, puisqu'il existait déjà sous forme de troc dans les sociétés primitives. Aujourd'hui, le commerce est au cœur de la « société marchande ». La création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vise à favoriser l'essor des échanges commerciaux entre pays et en même temps à les réguler, ces échanges étant devenus une composante à part entière de la diplomatie.

D'un point de vue microéconomique, on distingue deux grands types d'entreprises de commerce : celles qui font du commerce « de gros » et celles qui font du commerce « de détail ». Les premières mettent en relation des entreprises de production et des entreprises de distribution au consommateur final du produit (particuliers ou entreprises). Au nombre de 120 000 en France, ces grossistes, plus ou moins nombreux selon les secteurs, sont souvent mis en cause, lors de conflits entre agriculteurs et grande distribution, par exemple, accusés qu'ils sont de prendre trop de marge entre le producteur et le distributeur final.

Le commerce « de détail » regroupe l'ensemble des entreprises ou des artisans assurant la vente des produits et services au consommateur final. Elles sont au nombre de 373 000 en France (hors concessionnaires automobiles) et emploient 1,3 million de salariés. Ce secteur est devenu prépondérant depuis quarante ans, avec l'avènement de la grande distribution et le dépérissement du « petit commerce ». Hypermarchés et supermarchés représentent aujourd'hui 40 % des ventes de détail en France.

La révolution de l'électronique

Entre ces deux définitions existent une infinité de variations, du grossiste qui se met à vendre au détail (Promodès) au détaillant qui s'approvisionne directement, en exclusivité ou non, chez le fabricant (hypermarchés, concessionnaires automobiles), en passant par les fabricants-commerçants, qui se chargent eux-mêmes de la commercialisation de leurs produits, au travers de leur propre réseau de magasins, un cas de plus en plus répandu dans le textile ou le luxe (GAP, Vuitton, Gucci, etc.).