Acte économique qui consiste à satisfaire un besoin humain par l'usage d'un bien ou d'un service.
Faire ses courses, consulter son dentiste, louer une villa au bord de la mer pour les vacances constituent autant d'actes de consommation. Les économistes distinguent deux formes de consommation : une consommation marchande et une consommation non marchande. La consommation marchande se déroule dans le cadre du secteur privé de l'économie. Les ménages achètent les biens et les services produits par des entreprises privées et proposés à un prix de marché qui incorpore le bénéfice de l'entreprise. Parallèlement, l'intervention croissante de l'État a été à l'origine du développement d'une consommation de type non marchand. Cette dernière est liée à la production de biens et services collectifs qui sont soit distribués à titre gratuit aux ménages, par exemple l'enseignement public en France, soit vendus à un prix égal ou inférieur aux coûts de production. Les différentes infrastructures culturelles (musées, monuments publics, théâtres subventionnés) relèvent de cette dernière catégorie.
Les comportements de consommation découlent des structures économiques et sociales où ils prennent forme. Certaines aspirations de nature universelle (alimentation, logement, vêtement) sont satisfaites en fonction du niveau de développement atteint par l'économie nationale. Ainsi, dans de nombreux pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne, la ration alimentaire est en dessous du seuil nécessaire à la reproduction de la force de travail. Parallèlement, à l'intérieur d'une même formation sociale, on constate des inégalités de consommation entre les différents groupes sociaux en fonction des ressources attachées à leurs conditions d'existence (patrimoine, revenus).
De la nécessité à l'ostentation
L'analyse économique montre que la consommation obéit à différents paramètres, notamment le niveau de revenu. La « loi d'Engel » (de Ernst Engel, économiste allemand du xixe siècle) montre que le budget consacré aux dépenses alimentaires tend à diminuer au fur et à mesure de l'augmentation du revenu. Au début du xviiie siècle, près de 70 % du revenu des Français étaient consacrés à l'achat de céréales. Aujourd'hui, le poste « Produits alimentaires, boissons » ne représente plus qu'environ 18 % du budget des ménages.
Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s'accroît mais d'une façon moins soutenue que le revenu : les agents économiques amplifient alors leur épargne. Keynes a recours à la notion de propension à consommer pour définir le rapport qui s'établit entre la consommation et l'épargne.
La consommation est aussi le produit des structures sociales. L'économiste américain Thorstein Veblen souligne l'existence de l'effet d'ostentation dans les comportements de consommation de certains agents économiques qui souhaitent, par le niveau volontairement élevé de leurs dépenses, démontrer l'importance de leur pouvoir d'achat et ainsi leur position hiérarchique à l'intérieur du corps social
J.-C. D.
➙ Bien collectif, (J. M.) Keynes, propension à consommer, (T. B.) Veblen