Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
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Placement (suite)

Cette répartition contraste avec celle observée en Europe. Les investissements en actions ont constitué 80 % des flux de placements en Italie, 71 % en Espagne, 35 % en Belgique, 32 % au Portugal, 24 % en Allemagne. Et, si la part des actions a reculé de 14 % en Grande-Bretagne en 1997, l'étude rappelle que dans ce pays les placements en actions y sont à un niveau très élevé (environ 20 % du patrimoine des ménages)

D. G.

➙ CAC 40, patrimoine, portefeuille

Planification

La planification est un mode de coordination de l'économie nationale par l'État visantà rendre cohérentes entre elles,et dans la durée, les activités individuelles autour d'un projet (liste d'objectifs et de moyens de les réaliser). La planification était impérative dans les économies socialisteset indicative dans les économies de marché.

La planification se différencie du marché, et entend en corriger certaines défaillances, en affectant à l'avance, de façon consciente et volontaire, des ressources à des objectifs déterminés, macroéconomiques (consommation, production, etc.) ou sectoriels. À l'opposé, l'allocation des ressources par le marché est involontaire, résultant des décisions spontanées de l'ensemble des agents économiques.

Dans les économies socialistes, dites « centralement planifiées », l'élaboration du plan, en quantités physiques (tonnes, unités, etc.), était confiée à un Comité d'État. Le plan était transmis pour exécution impérative à des ministères sectoriels, chargés de décomposer et de répartir les objectifs sectoriels et les moyens entre les entreprises placées sous leur tutelle administrative. L'exécution des plans d'entreprise était soumise à un contrôle central tatillon. La planification impérative a disparu avec les économies socialistes après 1989. Certaines économies occidentales ont adopté une planification indicative après 1945. Ainsi, en France, le plan fut considéré comme un « réducteur d'incertitudes » ou une étude de marché généralisée, et réalisé pour toute l'économie sur le moyen terme (5 ans). La préparation du sixième et du septième plan (1971-1975 et 1976-1980) introduisit des modèles économétriques servant à faire des projections, à prévoir ce que serait l'économie à la fin du plan, et à calculer des variantes en modifiant les variables et les hypothèses (exemple : effets de la hausse ou de la baisse du prix de l'énergie sur l'économie et l'équilibre extérieur). Depuis les années 1980, on note un recul de la planification : les objectifs à moyen terme s'effacent derrière les exigences de stabilisation à court terme (retour rapide aux grands équilibres macroéconomiques) à la suite des chocs et des contraintes extérieurs (de la globalisation)

W. A.

➙ Économies socialistes, marché (économie de)

Plan Marshall

Nom usuel du European Recovery Program, aide massive accordée à partir de 1948 par les États-Unis à seize pays d'Europe occidentale ruinés par la guerre, pour permettre leur redressement économique.

Le 5 juin 1947, le général George Catlett Marshall prononce un discours à l'université Harvard : « Les États-Unis, dit-il, doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour aider à rétablir la santé économique du monde, sans laquelle la stabilité politique et la paix sont impossibles. » La situation est en effet alarmante. Deux ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe ne parvient pas à se relever. Elle manque de produits de première nécessité, de devises pour importer, de capitaux pour investir et financer la reconstruction. La mainmise communiste s'affirme de plus en plus dans les pays sous contrôle soviétique et les États-Unis craignent une contagion à l'Ouest. À l'issue d'une conférence euro-américaine convoquée au mois de juin 1947 à Paris, les besoins européens sont estimés à 22 milliards de dollars. Le Congrès américain réduira ces prétentions et, à partir d'avril 1948, ce sont en fait 13 milliards de dollars qui seront distribués.

Le premier acte de la guerre froide

L'Union soviétique a rejeté l'offre américaine – ce qu'escomptait d'ailleurs Washington –, entraînant dans son sillage ses satellites est-européens : la rupture Est-Ouest est alors consommée. Les seize pays bénéficiaires du plan Marshall recevront une aide multiforme, des denrées alimentaires, des équipements clés en main et, surtout, des dollars permettant d'acheter au seul fournisseur alors valide : les États-Unis. En aidant vainqueurs et vaincus, ceux-ci évitent l'erreur commise après la Première Guerre et jettent les bases de l'unification européenne avec l'OECE (Organisation européenne de coopération économique, devenue ensuite OCDE). L'organisation est présidée par le Français Robert Marjolin et a pour mission de lutter contre l'inflation en supprimant les goulots d'étranglement, de relancer les échanges en abaissant les droits de douane et de rééquilibrer les balances des paiements. Le plan Marshall marque le début du redressement de l'Europe, même si certains ont dénoncé l'américanisation qu'il apporte

S. G.

Les bénéficiaires du plan Marshall

Les 13 milliards de dollars de l'aide Marshall sont constitués à plus de 90 % de dons. Les plus gros bénéficiaires en sont la Grande-Bretagne (3,166 milliards), la France (2,630 milliards), l'Italie (1,435 milliard), l'Allemagne (1,317 milliard), les Pays-Bas (1,08 milliard). Viennent ensuite l'Autriche (654 millions), la Grèce (628 millions), la Belgique (547 millions), le Danemark (266 millions), la Norvège (242 millions), six autres pays se partageant 515,4 millions de dollars.

Plein-emploi

Objectif de politique économique proclamé comme essentiel par lord Beveridge dans son célèbre ouvrage « Du travail pour tous dans une société libre » (1942).

Dans une économie active, il y a un niveau de chômage incompressible. Lorsque ce niveau est atteint, l'économie est en situation de plein-emploi. Selon William Beveridge, le plein-emploi est atteint quand le nombre de chômeurs est égal au nombre de vacances d'emplois. Depuis, d'autres définitions ont été proposées : pour certains, le plein-emploi prévaut quand le chômage est compatible avec des taux d'augmentation des salaires et des prix stables (il est alors égal au NAIRU) ; pour d'autres, il est atteint lorsque tout accroissement de la demande finale ne provoquerait plus de baisse du chômage, ou encore quand le taux de chômage ne se modifie pas et que les flux d'entrée et de sortie du chômage sont jugés normaux

M. S.

➙ Chômage, emploi