Hanse
Association de marchands ou de villes marchandes engagés dans le commerce lointain, à l'époque féodale.
Le terme « hanse » vient de l'allemand hansa, désignant à l'origine une troupe, puis une organisation marchande. Cette association avait pour objectif l'entraide de ceux qui exerçaient une profession risquée et souvent mal considérée, et qui recherchaient la protection des princes et des monopoles commerciaux.
La plus célèbre des hanses médiévales fut la Hanse teutonique, créée par Lübeck et Hambourg au xiiie siècle. Elle fédéra de nombreuses cités maritimes de la Baltique et posséda des comptoirs à Bruges et à Londres. La flotte hanséatique transportait du sel, des poissons, des grains et des vins, des draps et des soieries, du bois, des métaux, des fourrures, des épices. Les cités de la Hanse disposaient de hangars protégés, de lieux de change, de médiateurs résolvant les conflits..., et animèrent les échanges dans l'ensemble de l'Europe du Nord.
D'autres hanses jouèrent un rôle important durant les xiie et xiiie siècles : la Hanse de Londres, constituée par l'union des guildes urbaines flamandes, réservait à une aristocratie de marchands le monopole de l'importation des laines anglaises ; la Hanse des XVII Villes organisait le commerce des draps entre les Pays-Bas, le nord de la France et les foires de Champagne
P. B.
➙ Allemagne, féodalisme
Harrod-Domar (modèle de)
Le modèle de Harrod-Domar traite de la croissance économique et de sa stabilité à long terme.
Le Britannique Roy Harrod construisit en 1939 un modèle économique, complété après la guerre par l'Américain David Domar, visant à préciser les conditions d'une croissance équilibrée, c'est-à-dire avec plein-emploi des ressources, dans une économie capitaliste régie par le libre choix individuel.
Considérant que cet équilibre implique à la fois l'égalité entre l'épargne et l'investissement désirés par les agents, et celle entre le taux de croissance de la production nationale et le taux de croissance de la population active, les auteurs en concluent que la croissance équilibrée ne pouvait être que le fait du hasard. Une telle croissance se fait « sur le fil du rasoir », d'autant plus qu'une société qui se développe crée un surcroît d'épargne qui n'est pas nécessairement investie, et que l'investissement tend à accroître la productivité et à réduire le besoin de main-d'œuvre. Se plaçant dans une perspective keynésienne, Harrod et Domar attribuèrent à l'État le rôle de préserver cette fragile « croissance équilibrée »
E. L. H.
➙ Accumulation, (R.) Solow
Hayek (Friedrich A. von)
Économiste britannique d'origine autrichienne (1899-1992), représentant éminent de l'école autrichienne marquée par le subjectivisme et les questions de méthode, prix Nobel en 1974.
Fondateur de la Société du Mont-Pèlerin en 1947, il a consacré sa vie à la défense d'un ultralibéralisme. Nommé à la London School of Economics en 1931, il s'oppose sans succès à Keynes et à Sraffa, ainsi qu'aux partisans de la planification socialiste. Il conçoit l'économie comme un problème de coordination des activités individuelles, résolu par un ordre spontané à travers l'information véhiculée par le système des prix. Les manipulations monétaires de l'État sont responsables des cycles économiques par leurs effets sur les prix et sur la structure capitalistique de la production (le rapport capital/travail dans les différentes branches). L'expansion du crédit pousse, via la baisse des taux d'intérêt, les entrepreneurs à investir et oriente l'emploi vers le secteur des biens d'équipement, d'où un surinvestissement par rapport au taux d'épargne. La consommation restant forte, les firmes sont obligées de revenir ensuite à une structure de la production moins capitalistique (utilisant moins de machines) et davantage orientée vers les biens de consommation, ce qui passe par une crise économique. Ces manipulations monétaires doivent donc être bannies au profit d'un strict laissez-faire allant jusqu'à la privatisation de la monnaie.
Il publie en 1944 la Route de la servitude pour dénoncer le socialisme rampant qui suit, selon lui, l'intervention publique. En poste à Chicago à partir de 1950, il s'oriente vers la philosophie politique et juridique, préconisant l'adoption d'institutions interférant le moins possible avec l'initiative individuelle
P. L.
➙ Contrat, économie mixte, (C.) Menger, (J. A.) Schumpeter, science économique, social-démocratie
Heckscher-Ohlin-Samuelson (théorème de)
Un pays dispose d'un avantage comparatif dans les biens utilisant une quantité relativement importante des facteurs qui se trouvent être relativement abondants sur son territoire. La division internationale du travail crée alors une tendance à la convergence du prix des facteurs entre les nations.
Aux États-Unis, la part de la main-d'œuvre qualifiée est relativement plus élevée qu'en Malaisie. L'heure de travail qualifié devrait donc y être relativement moins chère, par exemple coûter 4 fois plus qu'une heure de travail non qualifié, contre 10 fois plus en Malaisie. Les États-Unis disposeront alors d'un avantage comparatif dans les secteurs où la part du travail qualifié est relativement forte (construction aéronautique, conception de logiciels, etc.), alors que la Malaisie devrait se spécialiser dans les industries intensives en travail non qualifié (habillement, assemblage, etc.). Mais ce mouvement conduit les producteurs américains à solliciter davantage la main-d'œuvre qualifiée au détriment de la main-d'œuvre non qualifiée, ce qui provoque la hausse de son prix relatif. Comme la Malaisie doit connaître l'évolution inverse, le prix des facteurs devrait converger, voire, à terme, s'égaliser. Ce théorème est néanmoins soumis à une multitude de conditions (notamment la concurrence pure et parfaite sur le marché des biens et des facteurs, etc.) qui rendent très incertaine la réalisation effective de toutes les prédictions du théorème
J.-M. S.
➙ Compétitivité
Hicks (John Richard)
Économiste anglais (1904-1989), prix Nobel en 1972 avec K. Arrow pour « leurs contributions fondamentales à la théorie générale de l'équilibre économique et à la théorie du bien-être ».