Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Un condamné à mort s'est échappé (Le vent souffle où il veut)

Drame de Robert Bresson, avec François Leterrier (le lieutenant Fontaine), Roland Monod (le pasteur), Jacques Ertaud (Orsini), Roger Tréerne (Terry), Charles Le Clainche (Jost).

Scénario : Robert Bresson, d'après le récit du commandant André Devigny
Photographie : Léonce-Henri Burel
Décor : Pierre Charbonnier
Musique : Messe en ut mineur de Mozart
Montage : Raymond Lamy
Production : Gaumont et N.E.F.
Pays : France
Date de sortie : 1956
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35
Prix : Prix de la mise en scène, Cannes (1957)

Résumé
Fort de Montluc. Un résistant, condamné à mort, décide de s'évader ; on place dans sa cellule un autre prisonnier. Est-ce un mouton ?

Commentaire

La leçon du courage
Voilà probablement le plus beau film visible sur le courage. Rarement on aura, d'aussi près, approché ce qu'il en coûte à l'homme de ne pas abdiquer. De ne pas renoncer. Sans céder, pour autant, au grossissement, au soulignement. Sans rhétorique, ni emphase.

   Il est vrai que, quand il installe sa caméra dans le fort de Montluc, devenu la prison nazie de Lyon occupé, Bresson a déjà longuement réfléchi à la méthode qui va être la sienne. Depuis les Anges du péché, qui date de 1943, il n'a cessé de se répéter que « le cinéma, c'est se parler à soi-même ».

   Ce qui veut dire que, loin de mettre en scène un sujet qui, par la force des choses, lui serait étranger (il n'a pas été emprisonné, il ne s'est pas évadé, etc.), Bresson s'apprête au contraire à se filmer lui-même, en se confondant avec le personnage central de son film.

   Si bien que lorsque Fontaine, l'irréductible, décide, en courant le risque d'être fusillé, de ne pas rendre à ses geôliers le crayon qu'il leur a emprunté, histoire de ne pas céder, c'est Bresson en personne qui donne du créateur qu'il est, ou qu'il veut être, l'image la plus exacte, relèverait-elle de l'imaginaire.

   D'où la justesse du moindre détail, d'où l'accent de vérité constant de cette histoire d'évasion, où le sublime le dispute opiniâtrement à l'abjection. Et puisque toute morale suppose une métaphysique, Bresson met au point un principe narratif qu'il réemploiera dans Pickpocket : jouer le commentaire contre le dialogue. Non pas tant dans ce qu'ils énoncent que dans la tonalité qui leur est propre.

   L'émotion surgit de cette dualité, et gomme toute surenchère. L'adjectif, c'est-à-dire le « beau plan », tombe alors de lui-même. Ne demeure que le sens, et son rythme, qui n'est que resserrement sur l'objectif, car s'évader suppose que l'on s'enferme dans sa volonté. En sorte que Fontaine réapprend, en même temps que le spectateur, que le superflu mine toute entreprise, artistique ou humaine.

   Quelques années plus tard, Jacques Becker, avec le Trou, récidiva, mais, parce qu'il voulait situer sur un même niveau le spectaculaire et l'exemplaire, son évasion ne pouvait qu'échouer. La leçon de Bresson, depuis, semble perdue.

Un condé

Film policier d'Yves Boisset, d'après le roman de Pierre Viallesou la Mort d'un condé, avec Michel Bouquet, Françoise Fabian, Bernard Fresson, Rufus.

Pays : France
Date de sortie : 1970
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Pour que l'assassinat d'un collègue ne reste pas impuni, un policier passe à son tour à l'illégalité.

Un cottage à Dartmoor

Cottage on Dartmoor

Drame d'Anthony Asquith, avec Norah Baring, Uno Hemming, Hans Schlettow.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1929
Technique : noir et blanc
Durée : environ 2 000 m (1 h 14)

Résumé
L'épouse d'un fermier cache son ancien amant qui vient de s'évader de prison.

Un coup de pistolet

Un colpo di pistola

Drame de Renato Castellani, d'après une nouvelle de Pouchkine, avec Assia Noris, Fosco Giachetti, Ruby Dalma.

Pays : Italie
Date de sortie : 1942
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
Conduite avec un raffinement esthétique extrême, la description de la rivalité entre deux hommes amoureux de la même femme.

Un coup fumant

Totò, Eva e il pennello proibito

Comédie de Steno, avec Totò, Louis de Funès, Abbe Lane.

Pays : Italie, France et Espagne
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 21

Résumé
Un marquis qui a découvert dans un palais de Madrid un tableau de Goya inédit, et qui est en fait un faux, le fait authentifier par un expert farfelu et ainsi démarre une immense escroquerie.

Un couple

Drame psychologique de Jean-Pierre Mocky, sur des dialogues de RaymondQueneau , avec Juliette Mayniel, Francis Blanche, Jean Kosta.

Pays : France
Date de sortie : 1960
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 25

Résumé
La lente et inexorable désintégration d'un couple qui échoue dans une dernière tentative pour conjurer le déclin de l'amour.

Un couple en fuite

Outlaw Blues

Film d'aventures de Richard T. Heffron, avec Peter Fonda, Susan Saint-James, James Callaghan.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1976
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Un musicien amateur, emprisonné pour mauvaise conduite, se voit « souffler » l'une de ses compositions par un chanteur à la mode. Dès sa sortie de prison, il n'a de cesse de se venger.

Un couple épatant

Comédie deLucas Belvaux, avec Ornella Muti, François Morel, Valérie Mairesse, Bernard Mazinghi, Dominique Blanc, Gilbert Melki.

Pays : France
Date de sortie : 2003
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 37
Prix : Prix Louis-Delluc (2003)

Résumé
Ce film ouvre la trilogie de Lucas Belvaux (Voir aussi Cavale et Après la vie). D'un film à l'autre, on retrouvera les mêmes personnages, présents à des degrés variables dans trois histoires différentes, traitées dans trois genres bien distincts : la comédie pour Un couple épatant, le polar pour Cavale et le mélodrame pour Après la vie. L'effet est réussi, car le spectateur est sans cesse amené à réviser son opinion sur des personnages qu'il croyait avoir bien cernés. Dans ce premier volet, on trouvera bon nombre des ingrédients traditionnels de la comédie de boulevard : un industriel hypocondriaque, une épouse soupçonneuse, un policier balourd pris dans un enchaînement de fausses pistes et de quiproquos. C'est une façon agréable et légère de faire connaissance avec des personnages qui apparaîtront dans des situations bien plus tendues au cours des deux films suivants.