Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
D

la Dernière Tentation du Christ

The Last Temptation of Christ

Drame de Martin Scorsese, d'après le roman de Nikos Kazantzaki, avec Willem Dafoe, Barbara Hershey, Harvey Keitel, Harry Dean Stanton, David Bowie, John Lurie, Verna Bloom.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1988
Technique : couleurs
Durée : 2 h 44

Résumé
Effrayé par son destin, Jésus descend de la Croix et épouse Marie-Madeleine avant de se raviser et de mourir pour les hommes. Malgré quelques fautes de goût, une œuvre forte qui ne méritait pas le scandale ayant accompagné sa sortie.

la Dernière Vague

The Last Wave

Drame fantastique de Peter Weir, avec Richard Chamberlain, Olivia Hamnett, Gulpilil, Frederick Parslow, Vivean Gray.

Pays : Australie
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 1 h 46

Résumé
Convaincu de l'existence d'un lien entre le meurtre d'un aborigène et une série de phénomènes atmosphériques étranges, un avocat enquête. Pour lui, un raz-de-marée est imminent.

le Dernier Face-à-face

Faccia a faccia

Western de Sergio Sollima, avec Gian Maria Volonté, Tomas Milian.

Pays : Italie et Espagne
Date de sortie : 1967
Technique : couleurs
Durée : 1 h 32

Résumé
Un jeune professeur s'installe au Texas pour changer de vie. Il se lie effectivement avec un hors-la-loi pour une amitié qui les transformera peu à peu tous les deux.

le Dernier Fiacre de Berlin

Die letzte Droschke von Berlin

Drame psychologique de Carl Boese, avec Lupu-Pick, Maly Delschaft, Werner Pittschau.

Pays : Allemagne
Date de sortie : 1926
Technique : noir et blanc
Durée : 2 292 m (environ 1 h 24)

Résumé
Un vieux cocher se désole de voir son fils devenir conducteur d'automobile et sa fille épouser un chauffeur de taxi. Désespéré, il tente de se suicider avec son cheval.

le Dernier Gangster

The Last Gangster

Film policier d'Edward Ludwig, avec Edward G. Robinson, Rose Stradner, James Stewart, Lionel Stander, Douglas Scott, John Carradine, Sidney Blackmer.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1937
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 21

Résumé
Libéré d'Alcatraz où il purgeait une peine de prison, un gangster élabore une terrible vengeance contre sa femme qui l'a abandonné.

le Dernier Jour de l'été

Ostatni dzien lata

Drame de Tadeusz Konwicki et Jan Laskowski, avec Irena Laskowska (la femme), Jan Machulski (le jeune homme).

Scénario : Tadeusz Konwicki, J. Laskowski
Photographie : J. Laskowski
Musique : Adam Pawlikowski
Pays : Pologne
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 15
Prix : Grand Prix de la catégorie documentaire, Venise (1958)

Résumé
Au bord de la Baltique, sur une plage déserte, les désirs et les refus d'un couple vont et viennent au rythme du flux et du reflux des eaux.

Commentaire
Premier film de l'écrivain Konwicki qui impose un style de lenteur intentionnelle, de retenue mesurée pour traduire l'impossible rencontre de deux êtres. Quelques critiques le taxent d'antonionisme. Quant à Philippe Haudiquet, il estime que le Dernier Jour de l'été est « un peu au cinéma polonais ce qu'est Hiroshima mon amour au cinéma français ». L'obsédante réminiscence du passé douloureux de la guerre hante les personnages des deux films. Chez Konwicki, l'absence des mots et de l'amour présent empêchent l'exorcisme de la souffrance. Le passé paralyse et conduit inexorablement à la mort. Le Dernier Jour de l'été est un film de désespoir total.

le Dernier Métro

Drame de François Truffaut, avec Catherine Deneuve (Marion Steiner), Gérard Depardieu (Bernard Granger), Jean Poiret (Jean-Loup Cottins), Heinz Bennent (Lucas Steiner), Andrea Ferreol (Arlette Guillaume), Sabine Haudepin (Nadine Marsac), Jean-Louis Richard (Daxiat), Laszlo Szabo, Maurice Risch (Raymond Boursier), Paulette Dubost (Germaine Fabre).

Scénario : François Truffaut, Suzanne Schiffman
Photographie : Nestor Almendros
Décor : Jean-Pierre Kohut-Svelko
Musique : Georges Delerue
Montage : Martine Barraque
Production : Les Films du Carrosse
Pays : France
Date de sortie : 1980
Technique : couleurs
Durée : 2 h 15
Prix : Césars (1980) : meilleur film, meilleur réalisateur (François Truffaut), meilleur acteur (Gérard Depardieu), meilleure actrice (Catherine Deneuve)

Résumé

Un metteur en scène juif allemand s'est exilé à Paris afin de fuir le nazisme. Il dirige le grand Théâtre Montmartre. Mais en 1942, sous l'occupation allemande, contraint à nouveau de chercher refuge, il choisit de se cacher dans les sous-sols du théâtre. Ainsi, il peut confier à sa femme, la comédienne Marion Steiner, la tâche de monter la prochaine pièce. Celle-ci pourra justifier le style de la mise en scène en indiquant à l'occupant que son mari avait laissé ses notes de travail avant de prendre la fuite. Surveillée par les Allemands comme par les collaborateurs qui souhaiteraient s'approprier ce théâtre, Marion cherche à tenir ses engagements envers son mari. Lucas Steiner écoute les répétitions et l'aide chaque soir à préparer celle du lendemain.

   Mais l'un des acteurs, Bernard Granger, arrive de plus en plus tard ou doit quitter le théâtre avant la fin des répétitions. Marion craint pour le spectacle, puis elle apprend que Granger est également résistant, et elle se met à avoir peur pour son théâtre. Elle ne veut rien révéler à son mari, mais elle est troublée par ce comédien qui s'efforce de concilier son art et sa conscience. Elle va l'aimer, et Lucas Steiner, qui attribue d'abord la justesse de leur jeu à ses directives, se met à soupçonner la vérité. Un critique théâtral de la presse collaboratrice tourne de plus en plus autour du théâtre et de Marion. Mais cette dernière arrivera à faire de la pièce un triomphe, et à garder le théâtre.

Commentaire

L'amour, la guerre et le théâtre

Grand succès commercial pour François Truffaut, le Dernier Métro fut également « nommé » aux Oscars comme meilleur film étranger. On sait que Truffaut a écrit le rôle de Marion Steiner spécialement pour Catherine Deneuve, avec qui il voulait réaliser un film que le public aimerait, sa première tentative, la Sirène du Mississippi, s'étant soldée par un échec au box-office.

   Cependant Truffaut, comme il le fait de film en film, retient ou répète quelques figures de ses œuvres précédentes et qui aident à définir les personnages : la femme aimée de deux hommes honorables (Jules et Jim), celle dont le visage est à nouveau « une joie et une souffrance » (la Sirène du Mississippi), ou encore le théâtre en tant que lieu de refuge (comme l'était la même maison dans la neige de Tirez sur le pianiste et de la Sirène) : c'est-à-dire là où tout se joue. On peut ainsi voir dans les personnages qu'incarnent Heinz Bennent et Gérard Depardieu deux types d'engagement créatif qui sont chacun acte de résistance : celui de Lucas Steiner qui risque sa vie en restant dans le théâtre, et celui de Bernard Granger qui risque la sienne en en sortant. Du coup, le film peut apparaître comme une parabole sur le rôle de l'art dans un contexte d'occupation et de guerre (à partir de leçons que Truffaut aura reçues sur ce sujet d'André Bazin, à qui il dédiait le film).