Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
B

Boule-de-Suif

Comédie dramatique de Christian-Jaque, d'après Guy de Maupassant, avec Micheline Presle, Louis Salou, Berthe Bovy, Alfred Adam, Jean Brochard.

Pays : France
Date de sortie : 1945
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 43

Résumé
Amalgame de deux nouvelles de Maupassant, Boule-de-Suif et Mademoiselle Fifi, avec des dialogues d'Henri Jeanson qui à travers des situations de la guerre de 70 rappellent une réalité alors toute récente.

Voir aussi Mademoiselle Fifi.

Boule-de-Suif

Pyška

Drame de Mikhaïl Romm, avec Galina Sergeeva (Elisabeth Rousset, dite Boule-de-Suif), Anatoli Gorjounov (Loiseau), Faïna Ranevskaïa (sa femme), Valere Lavrinovitch (Cornudet), Andrei Fajt (l'officier prussien).

Scénario : Mikhaïl Romm, d'après la nouvelle de Guy de Maupassant
Photographie : Boris Voltchek
Décor : Isaac Chpinel
Musique : Mikhail Tchoulaki
Pays : U.R.S.S.
Date de sortie : 1934
Technique : noir et blanc ; muet
Durée : 1 h 10

Résumé
En 1870, une diligence se rend de Rouen à Paris, transportant religieuses, commerçants et la prostituée Boule-de-Suif. Les bourgeois, d'abord très froids, se lient peu à peu avec elle. Lors d'un arrêt, un officier allemand réclame ses services. Devant son refus, il bloque la diligence. Dans l'intérêt du groupe, Boule-de-Suif finit par céder ; après quoi, tous l'ignorent superbement.

Commentaire
Tourné entièrement en studio et encore dans le système muet – donc avec des moyens limités –, ce film a gardé une exceptionnelle vigueur. Une photo influencée par la Jeanne d'Arc de Dreyer assure d'emblée richesse plastique et dramatique. Le découpage, qui renouvelle constamment les types de plan, assume avec brio le lieu clos (l'intérieur de la diligence), au service d'une caricature féroce de la bourgeoisie. Maupassant a été revu en fonction de la lutte des classes : les humbles, français ou allemands, sont les seuls à se montrer généreux.

le Boulet

Comédie d'Alain Berbérian et Frédéric Forestier, avec Gérard Lanvin, Benoît Poelvoorde, José Garcia, Djimon Hounsou, Rossy De Palma.

Pays : France
Date de sortie : 2002
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 47

Résumé
Trois acteurs toniques et hilarants lâchés à travers les sables du Sahara à la poursuite d'un billet de loto gagnant : une succession de gags décalés et de dialogues à la tronçonneuse, un rythme haletant… Pourquoi bouder le plaisir que procure cette comédie française vigoureusement relookée ?

Boulevard

Drame de Julien Duvivier, avec Jean-Pierre Léaud, Magali Noël, Pierre Mondy, Monique Brienne, Jacques Duby.

Pays : France
Date de sortie : 1960
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35

Résumé
Un adolescent abandonné par son père vit seul dans une chambre de bonne et découvre le monde impitoyable des adultes.

Boulevard des assassins

Film policier de Boramy Tioulong, d'après le roman de Max Gallo Une affaire intime, avec Victor Lanoux, Jean-Louis Trintignant, Marie-France Pisier, Stéphane Audran.

Pays : France
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Un écrivain en panne d'inspiration séjourne sur la Côte d'Azur. Il découvre les malversations d'un maire : cela lui coûtera la vie.

Boulevard des passions

Flamingo Road

Drame de Michael Curtiz, avec Joan Crawford, Zachary Scott, Sidney Greenstreet, David Brian.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1949
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 34

Résumé
Une danseuse de cabaret d'une petite ville épouse un politicien, associé à un autre politicien corrompu.

Boulevard du Crépuscule

Sunset Boulevard

Drame de Billy Wilder, avec William Holden (Joe Gillis), Gloria Swanson (Norma Desmond), Erich von Stroheim (Max von Mayerling), Nancy Olson (Betty Schaefer), Fred Clark (Sheldrake), Lloyd Gough (Morino), Jack Webb (Artie Green), Franklyn Farnum (l'entrepreneur des pompes funèbres) et, dans leur propre rôle : Cecil B. De Mille, Hedda Hopper, Buster Keaton, Anna Q. Nilsson, H. B. Warner, Ray Evans, Jay Livingston.

Scénario : Charles Brackett, Billy Wilder, D.M. Marshman Jr.
Photographie : John F. Seitz
Décor : Hans Dreier, John Meehan
Musique : Franz Waxman
Montage : Doane Harrison (superv.), Arthur Schmidt
Production : Charles Brackett
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1950
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 50

Résumé

Hollywood, 1949. Joe Gillis, scénariste désargenté, accepte l'hospitalité d'une ancienne gloire du muet, Norma Desmond, qui vit en recluse sur Sunset Boulevard. Norma lui confie une adaptation de Salomé avec laquelle elle espère faire son retour sur les écrans. Joe entre à contrecœur dans ce rêve insensé, et passe insensiblement du statut d'employé à celui de gigolo…

Commentaire

Crépuscule des mythologies hollywoodiennes

Boulevard du Crépuscule est l'histoire d'une séduction et d'une chute, le conflit explicite de deux générations, le choc symbolique de deux époques : celle, déjà lointaine, du cinéma muet ; celle, naissante, des années 1950, qui verra des changements décisifs dans la structure de la production américaine. Billy Wilder n'est guère tendre pour le nouveau Hollywood, dont il égratigne le mercantilisme et l'âpreté ; il n'idéalise pas pour autant celui des années 1920, mais y trouve une grandeur déliquescente, une extravagance, un faste funèbre qui satisfont à la fois ses penchants expressionnistes (très affirmés à cette époque), son goût de la tragédie et son humour caustique.

   Figure monstrueuse et pathétique, Norma Desmond trouve en Gloria Swanson une interprète d'exception, qui assume avec courage tous les excès de son personnage et nous offre une brillante recréation/stylisation de la gestuelle du muet. Norma n'incarne ni la vérité ni la mémoire de ce cinéma, mais en présente une distorsion pathologique, d'une troublante et surprenante majesté. Sa villa (aussi inquiétante que celle de miss Havisham dans les Grandes Espérances), son opulente limousine, son étrange mari-mentor-majordome sont les reflets d'un temps aboli, d'un monde disparu dans lequel Joe Gillis se laissera entraîner par un mélange complexe de veulerie masochiste et de pitié…

   Hollywood passe à tort pour une ville sans histoire. Surgie du néant, la capitale du cinéma s'est tournée vers ses propres créations pour se donner un statut culturel, faisant de l'image filmée sa référence suprême, son unique capital mythologique. Or, le cinéma est sans doute le plus fragile des arts. Le plus vorace aussi, qui exige sans cesse de nouveaux visages, de nouveaux corps. Norma Desmond succombe sous le poids écrasant de son image artificiellement préservée. Hollywood est une ville mortifère, anthropophage ; aucun film n'a mieux illustré cette réalité que Boulevard du Crépuscule.