Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
A

l'Arrivée d'un train en gare de La Ciotat

Vue de Louis Lumière, avec Louis Lumière et des inconnus.

Production : Société Lumière
Pays : France
Date de sortie : 1895
Technique : noir et blanc
Durée : 50 secondes

Résumé

L'Arrivée d'un train a été pris sur le quai de la gare de La Ciotat. L'opérateur fait face aux rails, en cadrage oblique avec point de fuite vers le fond droite. La voie est d'abord vide. Un bagagiste s'avance vers la caméra ; des voyageurs endimanchés attendent. Puis, la locomotive apparaît au fond du champ et semble foncer vers le spectateur. Elle file à gauche de l'écran, au premier plan. Le train s'arrête. Mme Lumière mère et deux enfants habillés de blanc, debout sur le quai en amorce droite entourés de plusieurs personnes en ligne, se dirigent vers les wagons, dont les portières s'ouvrent. La foule des voyageurs descendus du train emplit le quai. Certains regardent avec curiosité l'appareil et s'en approchent, occupant parfois, à mi-corps, la plus grande partie de l'écran sans que l'image devienne floue. Un jeune paysan, avec un chapeau et un baluchon, traverse deux fois le champ. Les portières se referment. Le train va repartir.

Commentaire

La création d'un espace imaginaire

Il ne s'agit pas du premier film Lumière. Lumière a d'abord impressionné la célèbre Sortie des usines en août 1894, puis deux autres versions de la même vue en mars et juin 1895. Mais l'Arrivée d'un train était l'un des clous du spectacle du 28 décembre 1895 au Grand Café, avec l'Arroseur arrosé. Lumière a filmé plusieurs arrivées d'un train en gare : Arrivée d'un train à La Ciotat (n° 653 au catalogue Lumière), Arrivée d'un train en gare (n° 8), filmé, d'après Vincent Pinel, de l'autre côté du quai.

   C'est évidemment la locomotive paraissant foncer sur les spectateurs qui fit le succès du film. Mais cet effet de profondeur provoqué par le mouvement vers le premier plan et l'effet de sidération psychologique ont été considérablement amplifiés par la légende critique ultérieure. Outre la profondeur de champ, les nuages de vapeur dégagés par la locomotive, emplissant pendant quelques secondes tout le champ, contribuent fortement à la production d'un espace imaginaire en trois dimensions.

   Lumière a su, d'autre part, parfaitement maîtriser le contraste entre le champ initialement vide puis rapidement rempli par la foule. Ce mouvement produit à lui seul une forte présence du hors champ, puisque les personnages ne cessent d'entrer et de sortir du cadre.

   La trajectoire de la locomotive, comme celle des personnages, permet de jouer sur l'ensemble des échelles de plan, du très grand ensemble jusqu'au très gros plan en amorce. André Bazin a pu, par la suite, faire de cette vue l'étalon de référence de la mise en scène en profondeur de champ, et de Lumière, le père du cinéma réaliste français.

   Jean-Luc Godard, qui voyait en Lumière « l'un des derniers peintres impressionnistes », s'est amusé à citer parodiquement cette entrée en gare dans une séquence des Carabiniers ; son personnage de paysan plutôt niais se protège évidemment le visage lorsque la locomotive fonce vers lui…

les Arrivistes

Drame de Louis Daquin, d'après le roman d'Honoré de Balzac la Rabouilleuse, avec Madeleine Robinson, Jean-Claude Pascal, Clara Gansard, Erika Pelikowski, Gehrard Bienert.

Pays : France et R.F.A.
Date de sortie : 1960
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 52

Résumé
À la chute de l'Empereur, un ancien soldat vole ses proches et son patron pour pouvoir entretenir une maîtresse coûteuse. Compromis dans un complot, il se réfugie chez un oncle fortuné, épouse sa veuve à la mort de celui-ci et s'approprie sa fortune.

l'Arroseur arrosé

Vue comique de Louis Lumière.

Pays : France
Date de sortie : 1895
Durée : 17 m (environ 38 s)

Résumé

Dans un potager, un jardinier arrose à l'aide d'un jet d'eau. Un gamin arrive derrière lui, met le pied sur le tuyau. L'homme, qui ne voit plus d'eau sortir, regarde l'orifice de la lance en le tournant imprudemment vers son visage. À ce moment, le garnement relève son pied et l'arroseur est arrosé. Le jardinier le poursuit, le rattrape et lui inflige une correction.

Commentaire

Cette « vue comique » comme on la nommait à l'époque de sa sortie, appartenait au programme de la première séance payante du cinématographe Lumière (le 28 décembre 1895, au salon indien du Grand Café). L'action est montrée en un seul plan, la caméra est fixe : on dirait que les acteurs sont sur une scène. Quoique son sujet soit hérité de la tradition populaire des dessins humoristiques et des lanternes magiques, l'Arroseur arrosé est peut-être le premier « récit » cinématographique.

l'Arroseuse orange

Alocsolókocsi

Comédie dramatique de Zsolt Kézdi-Kovács, avec Andras Markus, Erika Maretics, Peter Lengyel.

Pays : Hongrie
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 33

Résumé
L'amitié de deux garçons d'une école de Budapest, leur complicité, leurs conflits, leurs échecs et leurs succès.

Arrowsmith

Drame de John Ford, d'après le roman de Sinclair Lewis, avec Ronald Colman, Helen Hayes, Richard Bennett, Myrna Loy, Beulah Bondi.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1931
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 48, puis 1 h 29
Film non distribué en France

Résumé
Lors d'une épidémie, un médecin doit choisir entre la vie de ses malades, celle de sa femme, et se consacrer à la recherche d'un vaccin. Il sacrifiera sa vie à son métier.

Arsenal

Arsenal

Film historique d'Aleksandr Dovjenko, avec Semion Svachenko (Timoch), Amvrossy Boutchma (le soldat allemand), Nikolai Nademsky (le fonctionnaire), N. Koutchinsky (Petlioura).

Scénario : Aleksandr Dovjenko
Montage : A. Dovjenko
Photographie : Daniil Demoutsky
Décor : Isaak Chpinel, Vladimir Miouller
Musique : Igor Belsa
Pays : U.R.S.S.
Date de sortie : 1929
Technique : noir et blanc
Durée : 1820 m (environ 1 h 07)

Résumé
En 1918, tandis que l'hécatombe se poursuit sur le front, la misère accable la population. Timoch, revenu du front avec d'autres déserteurs de la « guerre impérialiste », incite les ouvriers de l'usine Arsenal à prendre les armes pour défendre la Révolution. Les Cosaques envahissent l'usine et se livrent à un massacre : criblé de balles, Timoch reste debout, invulnérable.

Commentaire
En ce symbole fameux, Timoch incarne la force invincible de la Révolution attaquée par les nationalistes ukrainiens. Dovjenko sublime les événements historiques dans une puissante et poétique envolée où le réalisme se nourrit d'effets de « montage d'attractions » comme chez Eisenstein : cette vision de l'Histoire est caractéristique de son style épique et lyrique.