Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
H

Heureux Mortels

This Happy Breed

Comédie dramatique de sir David Lean, avec Robert Newton, Celia Johnson, John Mills, Kay Walsh, Amy Veness, Alison Leggatt, Eileen Erskine.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1944
Technique : couleurs
Durée : 1 h 41

Résumé
En 1919, un homme s'installe avec sa famille dans la banlieue de Londres, à côté de la maison d'un ancien compagnon de régiment. Les années passent, leurs enfants se marient et connaissent à leur tour les joies et peines de la vie.

Heureux qui comme Ulysse

Conte d'Henri Colpi, d'après la nouvelle de Marlèna Frick, avec Fernandel, Rellys, Henri Tisot.

Pays : France
Date de sortie : 1970
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Antonin doit conduire Ulysse, son vieux cheval désormais inutile, chez le picador. Mais il ne peut s'y résoudre. Le dernier rôle de Fernandel, dans une histoire poétique et très chaleureuse.

Hibernatus

Comédie d'Édouard Molinaro, avec Louis de Funès, Claude Gensac, Paul Préboist, Michaël Lonsdale.

Pays : France
Date de sortie : 1969
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Un P.-D.G. voit surgir le grand-père de sa femme, qui, après soixante-cinq ans d'hibernation, a gardé l'apparence de sa jeunesse. Les situations délirantes s'accumulent.

Hier, aujourd'hui, demain

Ieri, oggi, domani

Film à sketches de Vittorio De Sica, avec Sophia Loren, Marcello Mastroianni.

Pays : Italie
Date de sortie : 1964
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55
Prix : Oscar du meilleur film étranger (1964)

Résumé
Trois sketches mettant en scène des couples originaux : des petits escrocs, de riches industriels, puis une call-girl et un séminariste. Un festival pour deux vedettes.

High Hopes

High Hopes

Comédie dramatique de Mike Leigh, avec Philip Davis, Ruth Sheen, Edna Dore.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1988
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Chronique de la vie de trois couples et d'une vieille dame dans l'Angleterre de Thatcher, à Londres : ceux qui profitent de la crise et ceux qui en sont victimes. Un film réaliste, acéré et cruel.

Highlander

Highlander

Film d'aventures de Russell Mulcahy, avec Christophe Lambert, Sean Connery, Roxanne Hart.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
De 1536 à 1986, le chef d'un clan guerrier écossais a miraculeusement survécu. Mais d'autres « immortels » existent et il lui faudra les supprimer tous, à travers les siècles.

Himalaya, l'enfance d'un chef

Film d'aventures d'Éric Valli, avec Thilen Londup, Lhapka Tsamchoe, Gurgon Kyap, Karma Tensing Nyima Lama, Karma Wangiel.

Pays : France / Népal
Date de sortie : 1999
Technique : couleurs
Durée : 1 h 44

Résumé
À la mort du chef du village, deux clans s'affrontent, celui des traditionalistes conduit par le vieux Tinlé et celui des jeunes mené par le bouillant Karma. Lorsqu'ils se retrouveront ensemble dans la grande expédition où le village va vendre le sel dans les vallées, ils ne cesseront de s'opposer jusqu'au moment où une terrible tempête les amènera à se rapprocher et à reconnaître enfin leurs mérites respectifs. Un dépaysement absolu dans les splendides décors naturels de l'Himalaya en compagnie d'authentiques Tibétains qui se révèlent excellents acteurs.

l'Hirondelle et la Mésange

Comédie dramatique d'André Antoine, avec Pierre Alcover (Michel), Maylianes (Griet), Louis Ravet (Pierre Van Grout), Georges Denola (le diamantaire), Maguy Deliac (Marthe).

Scénario : André Antoine, Gustave Grillet
Photographie : René Guychard
Pays : France
Date de sortie : 1922
Technique : noir et blanc
Durée : 2 300 m (environ 1 h 25)

Résumé
Un couple de bateliers qui vit paisiblement sur une péniche prend un aide. Peu à peu, la femme lui devient hostile, mais le mari, bonhomme, arrondit les angles. La femme s'aperçoit que son hostilité n'est qu'une passion déguisée, mais elle ne veut pas céder aux avances de l'aide. Le mari s'apercevant de la chose devient comme fou. Lors d'un combat nocturne sur la péniche, il noie son rival en le maintenant sous l'eau avec une longue perche.

Commentaire
Le film d'Antoine rompait avec les conventions scéniques du cinéma français et s'évadait dans le plein air qu'une caméra attentive et contemplative restituait avec ferveur. Le drame humain alternait des scènes naturalistes aux discrètes notations psychologiques et des scènes plus dramatiques au jeu toujours aussi finement allusif. Mais Antoine ne parvenait pas vraiment à se servir du lieu clos de la péniche et de l'environnement naturel comme d'un vecteur essentiel du drame, et son film était davantage le montage parallèle d'un drame humain et d'une ballade paysagiste plutôt illustrative, qu'un tout organiquement lié où chaque élément multipliait l'impact des autres.

 
Le film, inédit, fut retrouvé sous forme de négatif et remonté par Henri Colpi en 1982. Sa durée actuelle, avec une cadence de projection de 18 im./s, est de 1 h 18.

Hiroshima mon amour

Drame lyrique d'Alain Resnais, avec Emmanuèle Riva (l'infirmière), Eiji Okada (l'architecte japonais), Bernard Fresson (le soldat allemand), Stella Dassas (la mère de la jeune femme), Pierre Barbaud (le père).

Scénario : Marguerite Duras
Photographie : Sacha Vierny, Takahashi Michio
Décor : Esaka Mayo, Petri
Musique : Giovanni Fusco, Georges Delerue
Montage : Henri Colpi
Production : Argos, Como Films, Diaei et Pathé Overseas
Pays : France et Japon
Date de sortie : 1959
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 31
Prix : Prix de la Critique internationale (Fipresci), Cannes (1959)

Résumé

Un couple fait l'amour. On cadre leurs épaules en gros plan. Une voix d'homme à l'accent japonais dit : « Tu n'as rien vu à Hiroshima, rien » ; une voix de femme lui répond : « J'ai tout vu… Tout ». Les voix continuent à dialoguer pendant que l'on découvre des images des victimes de l'explosion atomique, puis des vues du musée, des photographies et des documents concernant « les deux cent mille morts et les quatre-vingt mille blessés en neuf secondes ». Le dialogue s'achève par une série de vues pénétrantes sur les artères d'Hiroshima, quatorze ans plus tard.

   Le lendemain matin, le couple s'éveille. Une première image associe la main de l'amant japonais à celle d'un jeune soldat allemand, premier amour de l'héroïne, connu pendant la guerre à Nevers. La jeune femme va revivre de plus en plus intensément auprès de son amant japonais les souvenirs enfouis de cet amour de jeunesse. Après une journée et une nouvelle nuit d'errance, ils vont se retrouver dans la chambre d'hôtel et, afin de conjurer l'inévitable oubli qui menace leur brève idylle, se nommer l'un, « Hi-ro-shi-ma », l'autre, « Nevers-en-France ».

Commentaire

L'amour dans un univers vitrifié

Alain Resnais, déjà célèbre comme documentariste engagé et talentueux (Guernica, 1950 ; Nuit et Brouillard, 1955), signe avec son premier long métrage, sur un audacieux scénario de Marguerite Duras, un film qui bouleverse toutes les normes esthétiques et spectaculaires gouvernant alors le cinéma.

   Le sujet lui-même mêle une aventure passionnelle entre une jeune Française et un architecte japonais à un réquisitoire antinucléaire aussi violent que pouvait l'être Nuit et Brouillard vis-à-vis des camps d'extermination nazis. De plus, l'héroïne fut la jeune maîtresse d'un soldat de la Wehrmacht pendant la guerre et, à ce titre, tondue à la Libération par une petite bourgeoisie revancharde.

   Des amants verbalisent leur passion physique avec une audace encore inusitée sur les prudes écrans du cinéma sonore (« Tu me tues, tu me fais du bien… Je t'en prie, dévore-moi, déforme-moi jusqu'à la laideur… ». Qui plus est, le film est conçu comme un ample poème lyrique à la scansion très littéraire, aux antipodes du réalisme habituel. Le jeu des acteurs, délibérément théâtralisé, souligne la psalmodie du très beau texte de Marguerite Duras. Enfin, cet essai sur les mécanismes psychiques de la mémoire et de la sensibilité, par sa construction non linéaire, la brutalité elliptique de ses images mentales et de ses retours en arrière exige du spectateur une attention plus que soutenue. Avec Hiroshima mon amour, Alain Resnais et Marguerite Duras ont ouvert la voie du cinéma moderne réclamant un nouveau spectateur, celui du cinéma « d'art et d'essai ».