Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Po di sangui

Po di sangui

Chronique allégorique de Flora Gomes, avec Ramiro Naka, Bia Gomes, Edna Evora, Adama Kouyate.

Pays : Guinée-Bissau
Date de sortie : 1996
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Lorsque Dou revient dans son village de Guinée-Bissau, son frère jumeau vient de mourir. Reste l'arbre qui incarne l'âme du défunt. Chaque habitant a le sien. Mais la forêt est menacée et le sorcier donne l'ordre de partir pour le désert.

Podium

Comédie de Yann Moix, d'après son roman, avec Benoît Poelvoorde, Jean-Paul Rouve, Julie Depardieu.

Pays : France
Date de sortie : 2004
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
En suivant les déboires et les (petites) gloires d'un sosie de Claude François, on découvre un univers dérisoire de faux-semblants et de vraie idolâtrie, pâle décalque de l'opulent show-biz. Même si l'on n'est pas convaincu de l'intérêt du cocktail proposé (des chansons de Cloclo à la louche, des paillettes à la pelle, un doigt de pathétique misérabiliste), on pourra se laisser gagner par le dynamisme de l'interprétation et de la mise en scène qui feront qu'au bout du compte, on ne passera pas un mauvais moment.

le Poème de la mer

Poema o more

Comédie dramatique de Ioulia Solntseva, avec Zinaïda Kirienko, Boris Livanov, Boris Andreïev, Mikhail Romanov, Ivan Kozlovski.

Pays : U.R.S.S. (Russie)
Date de sortie : 1958
Technique : couleurs
Durée : 1 h 41

Résumé
En Ukraine, avant la construction d'un grand barrage qui doit submerger toute une région.

Poil de Carotte

Drame de Julien Duvivier, avec Robert Lynen (François Lepic, dit Poil de Carotte), Harry Baur (M. Lepic), Catherine Fonteney (Mme Lepic), Christiane Dor (Annette), Louis Gauthier (le parrain).

Scénario : Julien Duvivier, d'après la pièce de Jules Renard
Photographie : Armand Thirard
Décor : Lucien Aguettand, Lucien Carré
Musique : Alexandre Tansman
Pays : France
Date de sortie : 1932
Durée : 1 h 30

Résumé
François Lepic, surnommé Poil de Carotte à cause de ses cheveux roux, est un enfant toujours rudoyé par sa mère qui ne l'aime pas. Son père, lui aussi une victime, ne lui manifeste qu'une affection distante. Il cherche un refuge dans la nature et l'amitié avec une enfant de son âge. Accablé de punitions, il finit par vouloir se pendre, mais son père intervient pour le sauver et le réconforter de ses sentiments enfin déclarés.

Commentaire
Malgré un certain vieillissement (jeu appuyé de Catherine Fonteney), ce film constitue une excellente adaptation de l'œuvre de Jules Renard, six ans après une version muette (voir ci-dessous) : cadrages serrés, plans longs (celui d'ouverture est remarquable de densité narrative), personnages dessinés d'un trait ferme, poésie de l'enfance et de la nature, grande maîtrise du découpage dans la séquence de la course folle à cheval. Le succès commercial lança la carrière du jeune Robert Lynen.

 
Duvivier avait déjà réalisé une adaptation de Poil de Carotte, avec André Heuzé, Henri Krauss, Charlotte Barbier Krauss, Suzanne Talba.
Pays : France
Date de sortie : 1926
Durée : 2 900 m (environ 1 h 47)

les Poings dans les poches

Pugni in tasca

Drame psychologique de Marco Bellocchio, avec Lou Castel (Alessandro), Paola Pitagora (Giulia), Marino Mase (Augusto), Liliana Gerace (la mère).

Scénario : M. Bellocchio
Photographie : Alberto Marrama
Décor : Rosa Sala
Musique : Ennio Morricone
Montage : Silvan Agosti
Pays : Italie
Date de sortie : 1965
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 45

Résumé
Alessandro, épileptique, cadet d'une famille dégénérée, un peu amoureux de sa sœur, cherche à dominer son destin, à s'échapper d'une maison oppressante, d'une réalité étouffante. Pour cela, il assassine sa mère aveugle, noie son frère épileptique lui aussi et meurt à son tour dans une crise.

Commentaire
Alessandro est-il malade ou trop lucide ? L'un et l'autre probablement. Bellocchio faisait ici ses armes avec une assurance tranquille sur le thème célèbre « Familles, je vous hais ». Avec sincérité, certes, mais le propos est tout de même abominable, jamais allégé par la moindre pointe d'humour noir, jamais distancié. Un fait divers morbide, remarquablement filmé et joué.

les Poings fermés

Drame de Jean-Louis Benoît, avec André Wilms, Laurent Pahud.

Pays : France et Suisse
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Un film-poème sur la folie meurtrière de la Première Guerre mondiale, vue par un soldat renvoyé du front qui force un enfant à jouer « comme dans les tranchées ».

Point de chute

Drame de Robert Hossein, avec Johnny Hallyday, Robert Hossein, Pascale Rivault, Albert Minsky, Robert Dalban.

Pays : France
Date de sortie : 1970
Technique : couleurs
Durée : 1 h 24

Résumé
La jeune victime d'un kidnapping espère le salut grâce au plus humain de ses trois geôliers, mais ils seront abattus ensemble.

le Point de mire

Film policier de Jean-Claude Tramont, d'après le roman de Pierre Boulle le Photographe, avec Jacques Dutronc, Annie Girardot, Jean-Claude Brialy.

Pays : France
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Un photographe est assassiné pour une pellicule qui compromet un homme politique. Sa veuve mène imprudemment l'enquête.

le Point de non-retour

Point Blank

Thriller de John Boorman, avec Lee Marvin (Walker), Angie Dickinson (Chris), Keenan Wynn (Yost), Michael Strong (Stegman).

Scénario : Alexander Jacobs, David et Rafe Newhouse, d'après le roman de Richard Stark
Photographie : Philip Lathrop
Décor : Henry Grace, Keigh Gleason
Musique : Johnny Mandel
Montage : Henry Berman
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1967
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Walker, laissé pour mort par son complice après un hold-up contre « l'organisation », essaie de le retrouver pour récupérer les 93 000 dollars qui lui sont dus. Il remonte les échelons de l'organisation, laissant derrière lui un monceau de cadavres, pour découvrir qu'il a été manipulé depuis le début de cette affaire.

Commentaire
Un film « élémentaire » tournant autour d'un seul motif : Walker et son opiniâtreté obsessionnelle à récupérer ses 93 000 dollars, déclenchant une violence qui fait boule de neige et devient absolue, tant elle dépasse son enjeu initial. Remarquons simplement que, contrairement à ce qui a été dit, Walker n'y tue personne. Il est l'agent indirect de la mort, se contentant de « tuer » un téléphone et une voiture à la place de ses victimes. Il n'est qu'un fantasme, la projection (tout le monde le croit mort) de la mauvaise conscience autodestructrice d'une société de profit. Des perspectives béantes jalonnent cette œuvre physique, constituée d'inoubliables effets abstraits, qui renforcent l'impression que ce film toujours en mouvement fait métaphoriquement du sur place.