Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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L'avventura

L'avventura

Drame psychologique de Michelangelo Antonioni, avec Monica Vitti (Claudia), Gabriele Ferzetti (Sandro), Lea Massari (Anna), Dominique Blanchar (Giulia), Renzo Ricci (le père d'Anna), James Addams (Corrado), Dorothy De Poliolo (Gloria Perkins), Lelio Luttazzi (Raimondo), Esmeralda Ruspoli (Patrizia), Angelo Tomasi di Lampedusa (dans son propre rôle).

Scénario : Michelangelo Antonioni, Elio Bartolini, Tonino Guerra
Photographie : Aldo Scavarda
Décor : Piero Poletto
Musique : Giovanni Fusco
Production : Cino Del Duca, Société Cinématographique Lyre
Pays : Italie
Date de sortie : 1960
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h 17
Prix : Prix spécial du jury, Cannes (1960)

Résumé
Fille d'un ambassadeur, Anna retrouve à Rome son fiancé, Sandro, architecte mondain et volage. Anna retrouve aussi son amie Claudia. Tous les trois partent en croisière aux îles Éoliennes, avec deux autres couples, oisifs et superficiels. Au cours d'une escale, Anna et Sandro se disputent violemment et Anna disparaît. Les recherches sur cette île déserte, rendues difficiles par la tempête, ne donnent rien. Sandro et Claudia décident de continuer sur le continent, en suivant une piste donnée par la police. Peu à peu, ils se sentent attirés l'un vers l'autre ; Sandro propose à Claudia de l'épouser. Ils se retrouvent dans un hôtel, à Taormina. Claudia, fatiguée, se couche tout de suite, tandis que Sandro rejoint une faune de riches touristes. Se réveillant au milieu de la nuit, Claudia va à la recherche de Sandro. Elle le retrouve dans les bras d'une prostituée. À l'aube, Sandro, en larmes, vient rejoindre Claudia. Elle s'approche de lui et lui passe la main dans les cheveux.

Commentaire

La dérive des cœurs et des corps
Projeté à Cannes en 1960, l'Avventura, quatrième long métrage d'Antonioni, est l'objet d'une bataille homérique. Sifflé par le public, il est soutenu par les critiques et obtient finalement le Prix spécial du jury. Ce qui déroute, alors, dans l'Avventura, c'est la structure de son récit, qui tourne le dos à toute la tradition romanesque, à la psychologie traditionnelle ; le terrain de prédilection d'Antonioni, ce sont les temps morts, les pauses, les interstices. Il est le cinéaste des attitudes, des gestes, des regards, révélateurs impitoyables de ces minuscules éboulements qui, peu à peu, viennent à bout de toutes les raisons de vivre, d'aimer ou de mourir. L'Avventura prend, au départ, des allures de film policier (la disparition subite d'Anna, les recherches de la police), mais c'est précisément pour mieux pervertir cette pseudo-intrigue : Antonioni plante là le « mystère », le « suspense » (et ceux que ça intéresse) pour braquer sa caméra sur la dérive des sentiments, des cœurs et des corps, et filmer la décomposition intime de ses personnages. Sans juger, ni même expliquer le pourquoi du comment : il montre, il constate, il photographie les glissements, les moments où l'on perd pied, où l'improbable s'instaure.

   Ses films suivants seront des variations, allant vers l'épure, autour de ce même regard, de cette même approche du réel, résolument anti-documentaire, anti-cinéma-vérité. Un cinéma de l'intériorité, de la fluidité, de l'aventure spirituelle. Film-manifeste, l'Avventura révéla aussi une extraordinaire actrice, emblématique de l'univers d'Antonioni : Monica Vitti. Elle sera, pendant quelques films, l'héroïne du mal à être de ce cinéaste secret, scrutant l'âme humaine au microscope. 

Lawrence d'Arabie

Lawrence of Arabia

Film d'aventures de sir David Lean, avec Peter O'Toole (Lawrence), Alec Guinness (Fayçal), Omar Sharif (Ali), Anthony Quinn (Auda).

Scénario : Robert Bolt, d'après le roman de Thomas Edward Lawrence les Sept Piliers de la sagesse
Photographie : Frederick A. Young
Décor : J. Box, J. Stoll
Musique : Maurice Jarre
Montage : Anne Coates
Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1962
Technique : couleurs
Durée : 3 h 21 puis 3 h 42
Prix : Oscar du meilleur film (1962)

Résumé

En 1916, le lieutenant Lawrence est chargé par les Anglais de contacter les tribus arabes pour les pousser à lutter à leurs côtés contre l'occupant turc. Il s'acquitte fort bien de sa mission et inspire le respect aux Arabes à qui il promet l'indépendance. Mais l'Angleterre ne le voit pas de cet œil. Le gêneur est écarté.

Commentaire

Le bon réalisateur des années 1940 s'est révélé en quittant l'Angleterre qui l'étouffait pour aller filmer les Anglais à l'étranger. Mal apprécié de la critique française qui le trouve académique, il est au contraire un perfectionniste qui travaille sans cesse des enchaînements de séquences prodigieux, et dont la problématique est celle même de Dreyer et du Rossellini de Stromboli : l'intolérable terreur d'être vivant. Ce sentiment passe par l'épreuve des hommes face à des éléments naturels d'une indifférente monstruosité qui écrasent et magnifient ses héros. Ici, c'est le désert, filmé avec une matérialité qui fascine l'œil et envoûte l'esprit. Une version remontée, augmentée de 21 min inédites, a été présentée au festival de Cannes 1989.

Le 84 prend des vacances

Comédie de Léo Joannon, avec Rellys, André Gabriello, Yves Deniaud, Mary Marquet, Paulette Dubost.

Pays : France
Date de sortie : 1950
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 33

Résumé
Un conducteur d'autobus aperçoit sa femme qui est sur le point d'être enlevée, et se lance à sa poursuite avec son véhicule chargé de voyageurs.

Le Beaujolais nouveau est arrivé

Comédie de Jean-Luc Voulfow, d'après le roman de René Fallet, avec Jean Carmet, Michel Galabru, Pierre Mondy.

Pays : France
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 1 h 32

Résumé
Aventures picaresques de trois sympathiques vauriens. Au bout de la route, un camion chargé de beaujolais.

Le blé est vert

The Corn is Green

Comédie d'Irving Rapper, avec Bette Davis, Nigel Bruce, John Dall.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1945
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 54

Résumé
Dans un petit village gallois, une institutrice surmonte toutes les difficultés pour permettre à un de ses élèves, qu'elle a adopté, d'entrer à Oxford. Le genre de rôle qu'affectionnait Bette Davis.