Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
E

les Égouts du paradis

Film policier de José Giovanni, d'après le livre d'Albert Spaggiari, avec Francis Huster, Jean-François Balmer, Jean Franval.

Pays : France
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
Un ancien baroudeur d'Indochine organise le casse du siècle : atteindre par les égouts la salle des coffres de la Société Générale… Un fait divers authentique.

l'Égyptien

The Egyptian

Film d'aventures de Michael Curtiz, d'après le roman de Mika Waltari, avec Edmund Purdom, Jean Simmons, Victor Mature, Gene Tierney, Michael Wilding, Bella Darvi, Peter Ustinov.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1954
Technique : couleurs
Durée : 2 h 20

Résumé
Grandiose reconstitution de l'Égypte des Pharaons photographiée en CinémaScope : l'histoire de Sinouhé, son ascension et sa chute.

Eijanaïka
ou Pourquoi pas ?

Eijanaïka

Drame de Shohei Imamura, avec Shigeru Izumiya, Kaori Momoi, Ken Ogata, Shigeru Tsuyuguchi.

Pays : Japon
Date de sortie : 1981
Technique : couleurs
Durée : 2 h 31

Résumé
Le Japon à l'aube de l'ère Meiji. Après six ans d'absence, un paysan part en ville à la recherche de son épouse vendue à un gangster. Il devient homme de main de celui-ci et est tué dans une émeute.

El

El

Drame de Luis Buñuel, avec Arturo de Córdova (Francisco), Delia Garces (Gloria), Luis Beristain (Raul), Aurora Walker (Esperanza), Carlos Martinez Baena (le père Velasco).

Scénario : Luis Buñuel, Luis Alcoriza, d'après le récit de Mercedes Pinto Pensamientos
Photographie : Gabriel Figueroa
Décor : Edward Fitzgerald
Musique : Luis Hernández Bretón
Montage : Carlos Savage, Alberto Valenzuela
Pays : Mexique
Date de sortie : 1952
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 31

Résumé
Un riche et pieux propriétaire terrien, Francisco, s'éprend de la ravissante Gloria. Séduite, elle rompt avec son fiancé, Raul, et l'épouse. Son mari, en proie à une jalousie pathologique, la soupçonne, l'humilie sans cesse et tente même de la séquestrer. Elle s'enfuit auprès de Raul, qu'elle épouse, tandis que Francisco, tombé dans la folie, se retire, une fois guéri, dans un monastère.

Commentaire
Proche, par le thème, de la Jeune Fille et de Viridiana, El se présente d'abord comme l'étude clinique d'un comportement paranoïaque, phénomène fort prisé des surréalistes. Francisco est en effet en proie à l'« amour fou », au sens littéral du terme. Le principal intérêt du film tient dans l'apparente objectivité de la description qui accumule les symptômes œdipiens, fétichistes, obsessionnels sans nuire à la complexité du personnage, au contraire !

El Chuncho

Quien sabe ?

Film d'aventures de Damiano Damiani, avec Gian Maria Volonté, Klaus Kinski.

Pays : Italie et Espagne
Date de sortie : 1967
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 42

Résumé
Un jeune Américain participe aux luttes révolutionnaires du Mexique. Sur ce fond social et politique, c'est comme dans un western classique qu'il se lie avec El Chuncho, chef des insurgés, avant de se révéler un agent du Gouvernement.

El compadre Mendoza

El compadre Mendoza

Drame psychologique de Fernando de Fuentes, avec Alfredo del Diestro, Carmen Guerrero, Antonio R. Frausto, Luis G. Berreiro.

Pays : Mexique
Date de sortie : 1934
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 25

Résumé
Pendant la révolution, un propriétaire foncier s'arrange, avec force et hypocrisie, pour être au mieux avec les deux factions en conflit.

El Dorado

El Dorado

Drame historique de Carlos Saura, avec Lambert Wilson, Omero Antonutti, Eusebio Poncela, Gabriela Roel.

Pays : Espagne
Date de sortie : 1988
Technique : couleurs
Durée : 2 h 31

Résumé
En 1560, une expédition espagnole remonte l'Amazone à la recherche du pays mythique. Ils rencontrent mille difficultés tandis que des rivalités déciment les membres du groupe.

Eldorado

« Mélodrame cinématographique » de Marcel L'Herbier, avec Ève Francis (Sibilla), Jaque-Catelain (Hedwick), Paulais (Esteria), Philippe Hériat (Joao, le bouffon), Marcelle Pradot (Iliana), Édith Réal.

Scénario : Marcel L'Herbier, Dimitri Dragomir
Photographie : Georges Lucas, Georges Specht
Décor : Louis Le Bertre
Musique : Marius-François Gaillard
Production : Gaumont Série Pax
Pays : France
Date de sortie : 1921
Technique : noir et blanc
Durée : 2 000 m (environ 1 h 14)

Résumé
Sibilla a été abandonnée par un riche protecteur. Pour survivre et élever son fils malade, elle se produit comme danseuse au cabaret « Eldorado ». Un jeune peintre suédois et un pitre difforme s'intéressent à elle. Mais son destin la condamne à la solitude et à l'ennui de vivre. Lasse d'une existence sans espoir, elle se suicide au moment d'entrer en scène.

Commentaire

Maniérisme et état d'âme
Eldorado se veut, d'entrée de jeu, un « mélodrame », mais au sens premier du terme (drame accompagné de musique – celle-ci ayant été confiée, spécialement pour les besoins du film, à un compositeur en renom, Marius-François Gaillard). C'est aussi une fantaisie dans le style espagnol, évoquant tour à tour Bizet, Velázquez et Maurice Barrès. Les extérieurs ont été tournés à l'Alhambra de Grenade, mantilles et fandangos sont abondamment mis à contribution, les jets d'eau fusent dans les patios fleuris… Le thème, par contre, est d'une rare indigence, et ne lésine pas sur le poncif (mère au grand cœur, enfant malade, tentative de viol dans un bouge).

   Toute la force du film réside dans ses truquages formels : flous, déformations optiques, ombres suggestives, etc. Par exemple, l'héroïne, songeuse au milieu de ses sœurs d'infortune, est filmée en « flou tramé », censé symboliser son absence psychologique. Ce qui occasionna, lors de la preview, une scène mémorable avec le producteur, Léon Gaumont, imputant au projectionniste une erreur de mise au point !

   Marcel L'Herbier (1888-1979) fait partie de ces cinéastes – ou plutôt de ces cinégraphistes, comme on disait dans les années 1920 – qui croient à la puissance absolue de l'image, aux vertus de la « photogénie », à l'autonomie de l'écriture filmique. Henri Fescourt (son antithèse, pourtant, à bien des égards) le décrit comme « un homme d'avant-garde, dans le sens non galvaudé du terme ». Il est de la génération des Gance, des Epstein, des Germaine Dulac. Homme de grande culture, d'un goût délicat, non exempt de préciosité, il a su s'entourer pour ses mises en scène, de collaborateurs de choix (au décor, à l'image, à la musique), et a puisé son inspiration chez les grands auteurs (Balzac, Bernstein, Oscar Wilde, Pirandello…). Esthète raffiné, il n'exclut pas pour autant un ancrage du film dans la réalité sociale, et assigne à ses « cinégraphies »des perspectives résolument « humanistes ». Guetté par le formalisme (l'Inhumaine), il est parvenu toutefois à un remarquable équilibre du sujet et de la technique, à une parfaite « dialectique du réel et de l'irréel » dans son avant-dernier film muet, l'Argent. Sa carrière parlante sera nettement plus inégale.