Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Passe-montagne

Drame de Jean-François Stévenin, avec Jacques Villeret (Georges), Jean-François Stévenin (Serge), Texandre Barberat (son vieux complice), Yves Lemoigne (« Speer »), Denise Gremion (la voisine).

Scénario : Jean-François Stévenin, Babou Rappeneau, Stéphanie Granel, Michel Delahaye
Photographie : Lionel Legros, Jean-Yves Escoffier
Musique : Philippe Sarde
Montage : Yann Dedet
Pays : France
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Serge, mécanicien divorcé, vit dans un hameau du Jura. Sur l'autoroute, il rencontre Georges, un architecte parisien en panne. Serge remorque sa voiture et héberge Georges. Celui-ci n'est pas pressé de repartir et Serge lui parle de sa quête : il recherche une vallée inconnue, la « combe magique », et pour l'explorer il a construit un oiseau de bois. Les deux hommes marchent dans la forêt et vivent plusieurs jours avec des villageois une expérience euphorique.

Commentaire
Œuvre ambitieuse, à contre-courant, le premier film de Jean-François Stévenin (qui poursuit, par ailleurs, sa carrière de comédien) se caractérise par le rejet de la dramaturgie traditionnelle, et même de toute logique apparente de la narration. Ce qui compte ici, ce sont les individus, leur vie au sein de la nature, leurs rêves. C'est le temps qui passe à son rythme, ce sont les temps morts où « il ne se passe rien ». C'est le hasard, enfin, des rencontres et des itinéraires imprévisibles. Stévenin et Jacques Villeret, tous deux d'une présence magistrale, sont les antihéros de cette antihistoire, qui est pourtant un vrai miracle de cinéma !

le Passe-muraille
ou Garou-garou, le passe-muraille

Comédie de Jean Boyer, d'après la nouvelle de Marcel Aymé, avec Bourvil, Joan Greenwood, Marcelle Arnold, Raymond Souplex, Gérard Oury.

Pays : France
Date de sortie : 1951
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 25

Résumé
Un fonctionnaire qui traverse les murs tombe amoureux d'une souris d'hôtel et se fait passer pour un voleur. Arrêté, il s'évade, avoue son amour et constate qu'il a perdu son pouvoir…

 
Parallèlement, le cinéaste signe une version anglaise, intitulée Mr Peek-a-boo, avec Bourvil, Joan Greenwood, Marcelle Arnold, Payne Williams, Charles Jarrell.

le Passeport jaune

The Yellow Ticket

Drame de Raoul Walsh, d'après la pièce de Michael Morton, avec Elissa Landi, Lionel Barrymore, Laurence Olivier, Walter Byron, Arnold Korff, Sarah Padden.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1931
Durée : 1 h 22

Résumé
Dans la Russie tsariste, une jeune fille est obligée de se prostituer pour obtenir un passeport qui lui permet de voir son père, qui est prisonnier politique.

Passeport pour l'oubli

Where the Spies Are

Film d'espionnage de Val Guest, avec David Niven, Françoise Dorléac, Cyril Cusack.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1965
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Un médecin de campagne accepte, des services secrets britanniques, une mission d'espionnage au Liban.

Passeport pour Pimlico

Passport to Pimlico

Comédie de Henry Cornelius, avec Stanley Holloway (Arthur Pemberton), Hermione Baddeley (Edie Randal), Margaret Rutherford (le professeur Hatton-Jones), Basil Radford (Gregg).

Scénario : T. E. B. Clarke
Photographie : Lionel Banes
Décor : Roy Oxley
Musique : Georges Auric
Montage : Michael Truman
Pays : Grande-Betagne
Date de sortie : 1949
Durée : 1 h 24

Résumé
Dans le quartier londonien de Pimlico, on découvre des documents du XVe siècle qui attestent que l'endroit n'appartient pas à l'Angleterre, mais au duché de Bourgogne ! Les habitants brûlent leurs papiers, établissent des barrières douanières, engagent des actions diplomatiques.

Commentaire
Passeport pour Pimlico appartient à un genre qui fleure bon l'humour anglais : la comédie loufoque, auquel appartiennent également Noblesse oblige ou Whisky à gogo. On part d'une situation invraisemblable et on l'exploite avec une logique imperturbable, inébranlable, tout à fait cohérente dans son extravagance. On y retrouve la galerie de portraits pittoresques, la satire des institutions, l'excentricité bon genre typiquement britannique. C'est décapant et réjouissant.

la Passerelle

Drame de Jean-Claude Sussfeld, d'après le roman de Richard Wright Savage Holiday, avec Mathilda May, Pierre Arditi.

Pays : France
Date de sortie : 1987
Technique : couleurs
Durée : 1 h 32

Résumé
Une jeune femme veut amener son voisin à lui avouer qu'il est indirectement à l'origine d'un accident ayant plongé son fils dans le coma.

le Passé simple

Drame de Michel Drach, d'après le roman de Dominique Saint-Alban les Étangs de Hollande, avec Marie-José Nat, Victor Lanoux, Anne Lonberg, Vania Villers.

Pays : France
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 1 h 36

Résumé
Cécile, amnésique à la suite d'un accident, cherche à reconstituer son passé. Elle y est aidée par François, qui se dit son mari…

Passe ton bac d'abord

Chronique de Maurice Pialat, avec Sabine Haudepin, Philippe Marlaud, Annick Alane, Jean-François Adam.

Pays : France
Date de sortie : 1979.
Technique : couleurs
Durée : 1 h 25

Résumé
À Lens, le chômage sévit, les lycéens s'ennuient, le prof de philo est seul. On se retrouve au café à essayer de savoir pourquoi on vit, aujourd'hui, et ce que sera demain. Dur, mais juste.

Passez muscade

Never Give a Sucker an Even Break

Film burlesque d'Edward Cline, avec W. C. Fields, Gloria Jean, Leon Errol.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1941
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 11

Résumé
L'oncle Bill tente de placer un scénario à Hollywood. Prétexte à une suite de saynètes destinées à mettre en valeur W.C. Fields.

Pas si méchant que ça

Comédie dramatique de Claude Goretta, avec Marlène Jobert, Gérard Depardieu, Dominique Labourier, Philippe Léotard.

Pays : France et Suisse
Date de sortie : 1974
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé
Pour remonter ses finances, le jeune patron d'une entreprise attaque des banques et des bureaux de poste. Il tombe amoureux d'une jolie postière.

Passion

Essai de Jean-Luc Godard, avec Isabelle Huppert (Isabelle), Hanna Schygulla (Hanna), Michel Piccoli (Michel Boulard), Jerzy Radziwilowicz (Jerzy), Laszlo Szabo (Laszlo), Jean-François Stévenin (Jean-François), Patrick Bonnel, Sophie Loucachevsky, Barbara Tissier, Myriem Roussel.

Scénario : Jean-Luc Godard
Montage : J.-L. Godard
Photographie : Raoul Coutard
Décor : Serge Marzolff, Jean Bauer
Musique : Ravel, Mozart, Dvorak, Fauré, Beethoven
Production : Sara Films, Sonimage, Films A2, Films et Vidéo Productions et S.S.R.
Pays : France et Suisse
Date de sortie : 1982
Technique : couleurs
Durée : 1 h 27

Résumé
Dans un village suisse, plusieurs personnes réunies par l'amour et (ou) le travail se croisent, cohabitent, et tentent de vivre (un peu) ensemble…

   Jerzy est un cinéaste polonais qui n'arrive pas à trouver la bonne lumière pour éclairer sa superproduction (de cinéma ou de télévision, on ne sait pas), consacrée aux grands tableaux de la peinture occidentale. Isabelle est une ouvrière insatisfaite à l'usine où l'on ne comprend pas son amour du travail. La femme de son patron tient l'hôtel où est hébergée l'équipe du film. Jerzy oscille entre les deux femmes au beau milieu d'une production chaotique. Le film se termine et chacun rentre chez soi.


Commentaire

Unir l'amour et le travail
Contrairement à une idée reçue, il n'y a pas de peinture dans Passion. Les tableaux, vivants, reconstitutions de Delacroix, Goya, Rembrandt, Ingres, Watteau et le Greco renvoient avant tout au cinéma : que le rapport apparaisse plutôt clairement, comme l'indique la grosse machinerie de l'Entrée des croisés dans Constantinople, ou qu'il soit plus diffus dans le traitement de sujets isolés, c'est toujours le lien entre les pratiques qui importe – et s'exporte – pour un cinéaste avouant vouloir filmer « comme un peintre peint ».

   Prime alors un rapport tout métaphorique à haut risque car il exige, tant de l'équipe de tournage que du spectateur, d'être ici et ailleurs, d'occuper les intervalles, de toujours faire deux choses à la fois, de se sentir en connaissance de comme. À ce prix, le désir peut éclore dans le transport des sens qui, sans effort, grâce à un élan prodigieux, abolit les distances infinies.

   Couple majeur, véritable thèse de l'auteur qui en fait son « ars poetica in vivo », l'union de l'amour et du travail est le but du travail métaphorique. Les gestes d'Isabelle à l'usine ne diffèrent pas de ses postures amoureuses : son amour du travail la rend remarquable à Jerzy qui veut lui adjoindre le travail de l'amour. Un moment, la grâce aidant, il parvient à réunir les deux termes quand Jerzy et Hanna regardent une image façonnée en commun. Cette thèse est une des grandes obsessions de Godard. Arme tranchante, elle permet de stigmatiser le manque d'implication des acteurs et des techniciens et par là d'accabler le grand coupable (d'absence d'amour dans le travail) : la télévision. Dès les premiers plans, la radicalité de l'entreprise est revendiquée. La traînée blanche d'un avion dans l'azur indique d'emblée que la peinture est une trace de l'image à trouver avant toute histoire, tandis que la séquence désynchrone de la réunion syndicale dit avec une blanche ferveur la qualité d'écoute et de regard que le cinéma doit exiger.

   Le respect de cet impératif fait de Passion le dernier – mais pas l'ultime – chef-d'œuvre de l'histoire du cinéma.

   À voir aussi : Scénario du film Passion, bande vidéo qui explicite de visu un des grands enjeux de Passion concernant l'histoire : celle-ci ne pouvant venir qu'après, il était logique que le scénario succédât au film.