Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
M

la Mandarine

Comédie satirique d'Édouard Molinaro, avec Annie Girardot, Philippe Noiret, Madeleine Renaud.

Pays : France et Italie
Date de sortie : 1972
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Un couple de bourgeois paisibles dirige un hôtel de la rue de Rivoli, propriété d'une vieille dame au cœur généreux. L'arrivée d'un jeune Anglais agrandira « le cercle de famille ».

le Mandat

Mandabi

Comédie d'Ousmane Sembene, avec Mamadou Gueye (Dieng), Ynousse N'Diaye (la première épouse), Serigne N'Diaye (l'iman), Serigne Sow (Maissa), Moustapha Touré (le boutiquier), Modoun Faye (le facteur), Farba Sarr (l'agent d'affaires), Moussa Diouf (le neveu), Christophe M'Doulabia (le marchand d'eau), Issa Niang (la seconde épouse).

Scénario : Ousmane Sembene
Photographie : Paul Soulignac
Montage : Gillou Kikoine
Production : Jean Moumy, Paulin Vieyra, Comptoir français du film, Films Domiteve-Dakar
Pays : Sénégal et France
Date de sortie : 1968
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45 (version ouolof), 1 h 30 (version française)
Prix : Prix de la Critique internationale, Venise (1968)

Résumé
Ibrahima Dieng, quinquagénaire tranquille, musulman pratiquant, vit dans un quartier de Dakar, entouré du respect de ses deux épouses et de ses sept enfants. Un jour, le facteur lui apporte une lettre de son neveu émigré – balayeur de rues à Paris – avec un mandat de vingt-cinq mille francs CFA à son nom. La somme est à remettre à la mère du neveu et deux mille francs sont pour Ibrahima. À peine a-t-il lu la missive que retentit le tam-tam (téléphone local). Aussitôt, parents et voisins envahissent sa cour : les griots chantent sa sagesse et les autres lui rappellent les devoirs traditionnels du riche. Ibrahima oublie que l'argent lui est confié et prodigue de généreuses promesses qu'il honorera en empruntant sur ledit mandat. Quand il veut le toucher, les difficultés commencent : il doit présenter une carte d'identité qu'il n'a pas. Pour l'obtenir, il arpente les couloirs de nombreux services administratifs, erre de bureau en bureau et se fait voler son mandat par un homme d'affaires véreux. Le jeune facteur clôt le récit par un appel au changement.

Commentaire

Une histoire venue d'Afrique
Coproduit par une société française et avec l'avance sur recettes du C.N.C. –, André Malraux est ministre de la Culture à l'époque – le Mandat a deux versions : l'une en français et l'autre en ouolof – langue peu écrite même si l'alphabet est codifié et si 85 % des Sénégalais la parlent. Au tournage, il a fallu que les acteurs apprennent des dialogues simples, écrits en français, et les restituent en ouolof, étant entendu qu'ils doivent coller au mieux à la gestuelle de chaque langage. Si les acteurs se sont prêtés au jeu, de l'avis même du réalisateur et des spectateurs, leur ton sonne faux dans la version française alors que l'enflure colorée du ouolof communique l'émotion et semble naturelle.

   En 1968, en pleine contestation du festival de Venise, le Mandat, retiré par l'auteur de la compétition, passe dans la section « Information » et obtient le Prix de la Critique internationale. L'anecdote veut que le diplôme ne soit jamais parvenu au destinataire. Cette récompense salue la force du style de l'auteur de Borom Sarret et de la Noire de… Elle confirme la percée du cinéma noir africain et lui donne une audience internationale. Pour les quelques cinéastes africains comme le Nigérien Oumarou Ganda (Cabascabo) et pour l'Ivoirien Désiré Ecaré (Concerto pour un exil) et pour les autres, c'est un formidable espoir.

   Depuis Borom Sarret, Ousmane Sembène ne cesse d'attaquer la nouvelle bourgeoisie sénégalaise, apparue avec l'Indépendance. Ici, sous le rire et la palabre du conte africain, il dénonce les nouveaux profiteurs – intellectuels et cadres administratifs – qui usent et abusent du pouvoir maléfique de l'argent sur le dos des pauvres naïfs et illettrés. Avec lucidité et sans misérabilisme, il met à nu le présent tragique de l'Afrique et parie sur l'avenir, au nom du bon sens de son peuple, sans pouvoir le définir. Qui le lui reprocherait ?

Manderlay

Manderlay

Comédie dramatique de Lars von Trier, avec Bryce Dallas Howard (Grace), Isaach De Bankolé (Timothy), Danny Glover (Wilhelm), Willem Dafoe (le père de Grace), Lauren Bacall (Mam), Jean-Marc Barr (Mr. Robinson).

Scénario : L. von Trier
Photographie : Anthony Dod Mantle
Décor : Peter Grant
Montage : Molly Malene Stensgaard
Pays : Danemark
Date de sortie : 2005
Technique : Couleurs
Durée : 2 h 19

Résumé
Après avoir quitté Dogville, Grace et son père arrivent dans une plantation de coton de l'Alabama qui semble encore régie par des principes remontant au temps de l'esclavage. La vieille dame blanche, Mam, qui dirige l'entreprise d'une poigne de fer, meurt, et Grace décide de rester pour apprendre aux Noirs l'usage de la démocratie et de la liberté. Elle va aller de déconvenue en déconvenue : indolence du personnel, récoltes compromises, vol de la recette de l'exploitation… jusqu'au camouflet final : les anciens esclaves lui demandent de rétablir l'ancien code et d'être leur nouvelle Mam !

Commentaire
Dans ce film résolument politiquement incorrect Lars von Trier dénonce l'arrogance et l'inefficacité du moralisme américain (on peut y voir une métaphore de la guerre d'Irak), sans pour autant idéaliser les victimes. Refusant tout manichéisme, il s'attache surtout à montrer que Noirs et Blancs sont des êtres humains, capables les uns et les autres du meilleur comme du pire, avec tout de même une excuse de taille pour les anciens esclaves : ils ont été façonnés par une société qui, globalement, ne les a jamais vraiment acceptés. « You made us ! » (« C'est vous qui nous avez faits ») clame le « mauvais » Noir lorsque la « bonne » Grace le démasque.

Mandingo

Mandingo

Drame de Richard Fleischer, avec James Mason, Perry King, Susan George, Richard Ward, Brenda Sykes, Ken Norton.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 2 h 09

Résumé
En 1840, le fils d'un riche propriétaire sudiste se réserve une belle esclave, mais, pour se venger, sa femme se fait faire un enfant par le père de celle-ci. Le jeune homme tue les infidèles mais il est lui-même exécuté par un esclave.