Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
P

la Porte du paradis

Heaven's Gate

Western de Michael Cimino, avec Kris Kristofferson (James Averill), Christopher Walken (Nate Champion), Isabelle Huppert (Ella), John Hurt (Billy Irvine), Jeff Bridges (John), Sam Waterston (Canton).

Scénario : Michael Cimino
Photographie : Vilmos Zsigmond
Décor : Tambi Larsen, Spencer Deverill, Maurice Fowler
Musique : David Mansfield
Montage : Tom Rolf, William Reynolds, Lisa Fruchtman, Gerald Greenberg
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1980
Technique : couleurs
Durée : 3 h 30 (version longue), 2 h 30 (version courte)

Résumé
1 : 1870. Diplômés de Harvard, James Averill et Billy Irvine, des nantis, envisagent un avenir radieux consacré à l'amélioration du monde. Averill est amoureux d'une jeune et jolie fille.
2 : 1890. Averill est devenu shérif et défend la cause d'émigrés « gênants » que les riches éleveurs veulent abattre. Au cours de la tuerie, Ella, une prostituée qu'Averill désirait épouser, est abattue.
3 : 1903. Sur son bateau, Averill évoque amèrement les événements passés. Auprès de lui, vit la jeune femme du début, devenue la caricature de ses rêves déçus.

Commentaire
Ce film cher et ambitieux qui devait consacrer le cinéma d'auteur aux États-Unis fut, par son échec, son tombeau. Mal compris et détesté, ce film d'une grande audace structurelle, où des personnages volontairement évasifs et ambigus ne sont définis que par ce que les autres en disent et par les actes contradictoires qu'ils accomplissent, contient une douzaine des plus belles séquences visuelles de l'histoire du cinéma, organisées autour d'un principe de composition circulaire où les cercles définissent géométriquement, socialement et symboliquement le film. Davantage et plus lucidement que Griffith ou Ford (qu'il cite), Cimino est le « porte-parole » idéal d'une nation et de toutes ses contradictions. Ce qu'on ne lui a pas pardonné, c'est d'avoir montré comment se sont vraiment constitués les États-Unis, en tant que nation de droit : pas seulement en éliminant les Indiens, mais en permettant que le riche tue le pauvre et qu'une majorité de minorités soit dominée par une minorité.

les Portes de feu

Film de guerre de Claude Bernard-Aubert, avec Dany Carrel, Annie Cordy, Emmanuèle Riva, Juliet Mills, Georges Aminel.

Pays : France
Date de sortie : 1971
Technique : couleurs
Durée : 1 h 25

Résumé
Octobre 1942. Montgomery attaque Rommel dans le désert. Les occupants d'un véhicule français (un médecin et quatre infirmières) sont faits prisonniers par les Allemands. Au péril de leur vie, ils continuent la lutte.

les Portes de la nuit

Drame de Marcel Carné, avec Yves Montand (Diego), Nathalie Nattier (Malou), Pierre Brasseur (son mari), Julien Carette (Quinquina), Jean Vilar (le clochard), Saturnin Fabre (Sénéchal), Serge Reggiani (son fils), Raymond Bussières (Raymond), Dany Robin (Étiennette).

Scénario : Jacques Prévert, d'après le ballet le Rendez-Vous
Photographie : Philippe Agostini
Décor : Alexandre Trauner
Musique : Joseph Kosma
Montage : Jean Feyte
Pays : France
Date de sortie : 1946
Technique : noir et blanc
Durée : 2 h

Résumé
Durant « le dur hiver qui suivit la Libération », l'ouvrier Diego rencontre un clochard qui lui annonce son destin. Il a le coup de foudre pour une belle inconnue, Malou, venue en compagnie de son mari, qu'elle n'aime pas, revoir le décor de son enfance ainsi que son père et son frère, deux anciens « collabos ». Le mari jaloux veut tuer Diego mais il blesse grièvement Malou, qui meurt à l'hôpital où Diego l'a fait transporter tandis que son frère se suicide.

Commentaire
C'est la dernière collaboration de Prévert avec Carné et la moins réussie : les débutants Montand et Nathalie Nattier ne remplacent pas Gabin et Marlène Dietrich prévus à l'origine et la mythologie prévertienne de l'amour fou s'accorde mal avec la thématique politique dictée par l'actualité. Il reste un drame romantique que l'intervention du Destin tente en vain de hausser au niveau de la tragédie et une belle étude d'atmosphère populiste autour de la fameuse station du métro Barbès reconstruite en studio.

Portés disparus

Missing in Action

Films d'aventures de Joseph Zito et Lance Hool, avec Chuck Norris, M. Emmet Walsh, David Tress, James Hong.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1984
Technique : couleurs
Durée : 1 h 41

Résumé
Le colonel Braddock, ancien prisonnier évadé, décide de retourner au Viêt Nam pour retrouver ceux qui sont désormais « portés disparus ».

Autres missions de Braddock :

 
Portés disparus 2 (Pourquoi ?) [Missing in Action II (The Beginning)], de Lance Hool.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

 
Braddock (Portés disparus 3) [Braddock (Missing in Action III)], d'Aaron Norris.
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1987
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

les Portes tournantes

The Revolving Doors

Comédie dramatique de Francis Mankiewicz, avec Miou-Miou, Gabriel Arcand, Monique Spaziani, Jacques Penot.

Pays : Canada et France
Date de sortie : 1988
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Un homme reçoit de sa vieille mère, qu'il n'a pas vue depuis longtemps, un cahier dans lequel elle raconte sa vie…

le Porteur de serviette

Il portaborse

Comédie dramatique de Daniele Luchetti, avec Silvio Orlando, Nanni Moretti, Anne Roussel.

Pays : Italie et France
Date de sortie : 1991
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé

Un professeur de province se trouve propulsé dans l'entourage des hommes de pouvoir et découvre alors un univers de manœuvres et de corruption.

la Porteuse de pain

Drame de Maurice Cloche, d'après le roman de Xavier de Montépin, avec Vivi Gioi, Carlo Ninchi, Jean Tissier, Philippe Lemaire.

Pays : France et Italie
Date de sortie : 1950
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 38

Résumé
Jeanne Fortier, injustement accusée de l'assassinat de son patron, est condamnée à la prison à perpétuité.

 
Le cinéaste réalise une nouvelle version de son film, avec Suzanne Flon, Philippe Noiret, Jean Rochefort.
Pays : France et Italie
Date de sortie : 1963
Technique : couleurs
Durée : 2 h 01

Portier de nuit

Il portiere di notte

Drame psychologique de Liliana Cavani, avec Charlotte Rampling (Lucia Atherton), Dirk Bogarde (Max), Philippe Leroy (Klaus), Gabriele Ferzetti (Dr Hans Vogler), Isa Miranda (la comtesse Stein).

Scénario : Liliana Cavani, Italo Moscati
Photographie : Alfio Contini
Décor : Jean-Marie Simon, Nedo Azzini
Musique : Danièle Paris
Montage : Franco Arcalli
Pays : Italie
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
En 1957, la femme d'un célèbre chef d'orchestre, Lucia, accompagne son mari à Vienne ; elle découvre, fascinée, que le « portier de nuit » de son hôtel est un ancien S.S. qui en avait fait sa compagne forcée de jeux sadiques lorsqu'à 15 ans elle était prisonnière d'un camp d'extermination. Ils se retrouvent et renouent leur relation sadomasochiste. Revêtus de leur « uniforme » d'autrefois, de S.S. et de jeune fille, tous deux sont abattus par d'anciens compagnons nazis de Max, qui craignaient d'être trahis et mis au jour.

Commentaire
Le film visait, selon sa réalisatrice, à montrer un des crimes du nazisme : sa sollicitation du masochisme présent en chacun de nous. Mais la façon dont il le montrait pouvait en faire un roman-photo douteux, ramenant l'atroce réalité à une histoire de fantasmes et de « désir à assumer ». Rapproché du Lacombe Lucien de Louis Malle, à peu près contemporain, il fit l'objet d'une polémique qui dénonçait en lui une complaisance rétro et fétichiste pour le passé, transformé en matière romancée au lieu d'être analysé lucidement. Il fit aussi définitivement de Charlotte Rampling, révélée par les Damnés de Visconti, en 1969, une star internationale, mais qui aurait du mal par la suite à se sortir des rôles « vénéneux ».