Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
E

Enemy

Enemy Mine

Film de science-fiction de Wolfgang Petersen, d'après la nouvelle de Barry Longyear, avec Dennis Quaid, Louis Gosset.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 48

Résumé
Sur la planète Dracon, un jeune pilote américain rencontre une étrange créature reptilienne, perdue comme lui au fin fond du cosmos. Ils se combattent avant de devenir les meilleurs amis du monde.

l'Enfance de Gorki

Detsvo Gor'kogo (I)

En gagnant mon pain
V ljudjah (II)

Mes universités
Moi universitety (III)

Biographie de Mark Donskoï, avec Mikhaïl Troïanovski (Kachirine, le grand-père), Varvara Massalitinova (Akoulina, la grand-mère), E. Alekseeva (Varvara), Alecha Liarski (Alecha Pechkov), N. Valbert (Alexei Pechkov), Stepan Kaioukov (Semenov), Nikolai Dorokhin (Ospi Chatanov), Nikolai Plotnikov (Nikiforych), Iraida Fedotova (Macha), Daniil Sagal (Gouri Pletniev).

Scénario : Ilia Grouzdev, Mark Donskoï, d'après la trilogie autobiographique de Maxime Gorki
Photographie : Petr Ermolov, I. Malov
Décor : Ivan Stepanov
Musique : Lev Schwartz
Pays : U.R.S.S.
Dates de sortie : 1938 (I), 1939 (II), 1940 (III)
Durée : 1 h 42 (I), 1 h 41 (II), 1 h 44 (III)

Résumé
L'ENFANCE DE GORKI. À la fin des années 1870, le jeune Alecha Pechkov est accueilli avec sa mère Varvara par son grand-père Kachirine, accompagné de toute la famille, sur les quais de la Volga à Nijni-Novgorod. Il est aussitôt plongé dans l'univers terrible d'une famille traditionnelle au fonctionnement autoritaire : le grand-père fait vivre tout le monde dans la terreur, et ses fils se déchirent dans l'espoir de rafler l'héritage, à savoir la teinturerie du grand-père. Alecha se rapproche de sa grand-mère, Akoulina, protectrice et haute en couleurs qui raconte des récits enchanteurs. Le jeune garçon est cruellement battu lorsque, poussé par ses cousins, il trempe une nappe dans un bain de teinture. Un jour, la teinturerie prend feu, et c'est la ruine. Le grand-père est alors réduit à la mendicité et Alecha doit prendre la route.

    EN GAGNANT MON PAIN. À la fin du premier film, Alecha a compris qu'il lui fallait posséder ce que le peuple n'a pas : savoir lire, écrire, se forger une discipline mentale. On le retrouve à treize ans, garçon de courses chez l'un de ses oncles dessinateur. C'est la nuit qu'il satisfait sa soif de connaissances. Plus tard, Alecha va se lier avec le cuisinier d'un paquebot sur la Volga, où lui-même effectue divers travaux. Sa vie de vagabond le mène ensuite dans un atelier de peinture d'icônes en tant qu'apprenti. Lorsqu'il est totalement démuni, il retourne chez sa grand-mère, avant de se lancer à nouveau à la recherche d'un gagne-pain.

   MES UNIVERSITÉS. Alexei Pechkov s'installe à Kazan pour entreprendre des études et trouve un logement chez un étudiant révolutionnaire, Gouri Pletniev. Il ne réussit pas à entrer à l'université, ce qui était son rêve, et doit trouver du travail dans un artel de dockers. Sa route le mène ensuite chez un boulanger, Vasili Semenov, où il lit des brochures révolutionnaires aux apprentis. Un vent de révolte est vite étouffé à la mort de l'un des ouvriers, mais ses camarades reprennent le travail après avoir été battus, et Pechkov tente de mettre fin à ses jours. Réconforté par ses compagnons, il part à l'aventure.


Commentaire

Naturel et lyrisme
La trilogie de Donskoï, réalisée à l'époque stalinienne et considérée comme l'un des phares du cinéma soviétique, est un modèle des films de reconstitution. L'œuvre de Gorki est simplifiée, allégée, mais l'adaptation est d'une totale fidélité. Tant l'atmosphère générale que le style subsistent car les films consistent en une suite de tableaux alertes, sans transition, comportant une description minutieuse des personnages et une action très lente. On retrouve à la fois le naturel de Gorki « en prise avec la vie » et son lyrisme. L'intérêt majeur du film réside dans l'extraordinaire reproduction de l'ancienne Russie : la campagne, la foire, les danses, les traditions familiales autoritaires, les différents corps de métiers.

l'Enfance de l'art

Comédie dramatique de Francis Girod, avec Clotilde de Bayser, Michel Bompoil, André Dussollier.

Pays : France
Date de sortie : 1988
Technique : couleurs
Durée : 1 h 47

Résumé
La dissension s'introduit dans un couple d'étudiants en art dramatique quand la jeune femme vole vers le succès tandis que son partenaire est confronté à l'échec.

l'Enfance d'Ivan

Ivanovo Detstvo

Film de guerre d'Andreï Tarkovski, avec Valentin Zoubkov (Holin), Kolia Bourliaev (Ivan), Evgueni Jarikov (Galecev), Stepan Krylov (Katazonov).

Scénario : Vladimir Bogomolov, Mikhaïl Papava
Photographie : Vladimir Youssov
Musique : Vjatcheslav Ovtchinnikov
Pays : U.R.S.S. (Russie)
Date de sortie : 1962
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 40
Prix : Lion d'or, Venise (1962)

Résumé
Pendant la guerre, un garçon d'une dizaine d'années, Ivan, orphelin de fraîche date, exécute pour l'armée soviétique des missions de surveillance très dangereuses dans le camp allemand. Deux officiers le prennent en affection. Ils le perdent de vue et retrouvent son corps décapité dans Berlin en ruines.

Commentaire
Sur un sujet de commande à la gloire de la résistance du peuple et de l'armée russes, Tarkovski, dès son premier long métrage, fait œuvre originale, non pas en détournant le sujet, mais en l'approfondissant jusqu'à ses conséquences extrêmes : l'héroïsme suicidaire de l'enfant n'est que l'expression de la perte de la tendresse caressante de sa mère.

l'Enfance nue

Drame de Maurice Pialat, avec Michel Tarrazon (François), Linda Gutemberg (Simone Joigny), Raoul Billerey (Robert Joigny), Pierrette Deplanque (Josette).

Scénario : Maurice Pialat
Photographie : Claude Beausoleil
Pays : France
Date de sortie : 1969
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 22
Prix : Prix Jean-Vigo (1969)

Résumé
François, neuf ans, est pupille de l'Assistance publique. Il est considéré comme « difficile ». Ses parents adoptifs renoncent à l'élever et le rendent à l'administration qui lui trouve une autre famille d'accueil. Elle aussi finit par déclarer forfait, car les bêtises de François se multiplient. Le seul contact profond et durable est, pour l'enfant, celui de sa grand-mère adoptive qui le comprend. Elle meurt. Il se retrouve finalement dans un centre de redressement.

Commentaire
Ce premier film de Pialat laissait présager la suite de sa carrière. C'est une œuvre dure, mais non dénuée de sentiment. L'enfant n'est pas appréhendé comme un cas, ni comme un phénomène, mais comme un être humain complexe, maladroit, instable et marqué. On sent, de la part de l'auteur, une sympathie profonde pour le personnage et une rage rentrée, une méfiance à l'égard des structures sociales et des administrations qui font ce qu'elles peuvent, sans bien comprendre la psychologie des enfants dont elles « s'occupent ». Cela dit, le film ne développe aucune thèse.