Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
C

le Cri

Il grido

Drame de Michelangelo Antonioni, avec Alida Valli (Irma), Steve Cochran (Aldo), Betsy Blair (Elvira), Dorian Gray (Virginia), Lyn Shaw (Andreina).

Scénario : Michelangelo Antonioni, Elio Bartolini, Ennio De Concini
Photographie : Gianni Di Venanzo
Décor : Franco Montana
Musique : Giovanni Fusco
Montage : Eraldo da Roma
Pays : Italie
Date de sortie : 1957
Durée : 1 h 45

Résumé
Aldo, ouvrier chauleur, est abandonné par Irma, la femme qu'il aime. Il quitte son travail et la ville de son malheur pour sillonner les routes d'Italie. Il emmène sa fille dans cette errance qui le conduit, de femme en femme, vers le désespoir absolu. Au terme de sa longue route, il retourne dans son village et tente de revoir Irma. Elle le repousse : elle a une nouvelle vie, un autre homme et un autre enfant. Aldo se suicide.

Commentaire
La thématique est bien celle de Michelangelo Antonioni : les blessures incurables du cœur, la fatalité des amours malheureuses, l'impossibilité de communiquer vraiment, la tristesse de la vie en général. Le style relève de la technique néoréaliste dans la mesure où le décor naturel domine et où le récit semble suivre le cours chaotique et aléatoire de la vie même. Mais en regardant bien, on s'aperçoit que le réalisme vire à l'expressionnisme. La grisaille ambiante, les ciels lourds, les horizons sans limites expriment l'angoisse, la désolation : l'état d'âme cafardeux du héros.

Cría Cuervos

Cría Cuervos

Drame de Carlos Saura, avec Geraldine Chaplin (Ana adulte, mère et fille), Ana Torent (Ana enfant), Conchita Pérez (Irène), Maite Sanchez Almendros (Juana), Monica Randall (Paulina), Florinda Chico (Rosa).

Scénario : Carlos Saura
Photographie : Teodoro Escamilla
Décor : Rafael Palmero
Musique : Federico Mompou
Montage : Pablo G. Del Amo
Production : Elias Querejeta
Pays : Espagne
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55
Prix : Prix spécial du jury, Cannes (1976)

Résumé

Voyage dans le passé, le présent et le futur, Cría Cuervos transpose, dans un récit fantasmatique, les difficultés d'adaptation d'une enfant, devenue femme, dans la société bourgeoise franquiste. Ana se réfugie dans le souvenir d'une mère, étouffée comme elle, à laquelle elle finit pas s'identifier totalement. C'est d'ailleurs Geraldine Chaplin qui cumule les rôles de la mère et de la fille adulte. Le lien avec les trois piliers de la société espagnole (Armée, Église, Famille) est établi par le truchement de personnages emblématiques, tout à la fois individus privés et symboles institutionnels : virilité oppressive et tyrannique du père, asservissement de la communauté féminine. Le récit décrit une obsession et, en même temps, la vacuité d'une révolte, l'enfant s'identifiant à la mère au point de revivre son histoire dans un destin circulaire qui la vouera au même asservissement imposé par une société figée.

Commentaire

L'impossible vraie vie

Avec Cría Cuervos, Carlos Saura travaille seul, pour la première fois, à l'écriture d'un film, sans la collaboration habituelle de Rafael Azcona, et construit une fable parfaitement homogène, fermée sur elle-même, un système de narration efficace qui fait circuler le spectateur, par un jeu permanent et subtil d'allers et retours, du particulier au général, du réel au symbolique. Ainsi de l'espace constitué par la maison, royaume intemporel isolé derrière ses murs, au beau milieu d'une Espagne urbaine contemporaine gagnée par l'évolution des techniques. Ainsi du microcosme social décrit comme un univers sans couple, réduit à la seule image présente/absente du Père. Ainsi du langage officiel qui bloque toute communication, laquelle ne peut sporadiquement s'établir qu'entre l'enfant et ceux qui, symboliquement, n'ont pas (ou n'ont pas droit à) la parole : la grand-mère aphasique, la bonne.

   Un tel système moral condamne les individus à vivre une dichotomie stérile. Pour les adultes, la vraie vie est toujours ailleurs, dans un rêve dont on cerne mal les contours fuyants (adultère, névrose). Pour l'enfant, rejeté du monde trouble et incohérent des adultes, l'exutoire est dans le jeu qui organise et exorcise un univers incompréhensible et menaçant. Ce thème du dédoublement gouverne d'autres films de Saura, lequel sème dans Cría Cuervos les indices qui permettent de raccorder ce film à Peppermint frappé, à la Chasse, au Jardin des délices, à la Cousine Angélique, œuvres en forme de fables dont l'argument privé renvoie toujours à l'histoire collective. Cría Cuervos est l'une des œuvres les plus achevées et aussi les plus désespérées de Carlos Saura. Le « tube » Porque te vas, qui en constitue la musique diégétique, a contribué aussi à sa popularité exceptionnelle.

Cri de femmes

A Dream of Passion

Drame de Jules Dassin, avec Melina Mercouri, Ellen Burstyn, Andreas Voutsinas, Despo Diamantidou.

Pays : Grande-Bretagne et Grèce
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
Trois histoires de femmes se superposent : celle, mythologique, de Médée, meurtrière de ses enfants ; celles, réelles, d'une actrice flouée par la vie et d'une infanticide.

le Cri de la chair

Film érotique de José Benazeraf, d'après le roman de Georges J. Arnaud, avec Michel Lemoine, Monique Just, Gisèle Gallois.

Pays : France
Date de sortie : 1963
Technique : couleurs
Durée : 1 h 25

Résumé
Un pianiste et une strip-teaseuse sont engagés dans une boîte de la Côte. Des échanges de partenaires ont lieu avec les propriétaires tandis qu'une intrigue criminelle se noue. Le premier film de Bénazéraf, pionnier du cinéma érotique et pornographique français.

le Cri de la victoire

Battle Cry

Film de guerre de Raoul Walsh, avec Van Heflin, Aldo Ray, Tab Hunter, Dorothy Malone, Mona Freeman, Nancy Olson, Anne Francis.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1955
Technique : couleurs
Durée : 2 h 29

Résumé
À travers l'histoire de plusieurs « marines », la reconquête entre 1942 et 1944 des îles du Pacifique occupées par les Japonais.

Cri de terreur

Cry Terror

Film policier d'Andrew L. Stone, avec James Mason, Rod Steiger, Inger Stevens, Angie Dickinson.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 36

Résumé
Pour se faire verser une forte rançon, un maniaque qui a posé une bombe dans un avion prend une famille en otage.