Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Sa meilleure cliente

Comédie de Pierre Colombier, avec Elvire Popesco, René Lefèvre, Hélène Robert, Marcelle Monthil, André Lefaur.

Pays : France
Date de sortie : 1932
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 27

Résumé
Une femme et son jeune amant montent un institut de beauté spécialisé dans le rajeunissement. Pour convaincre les clientes des effets étonnants de la cure, elle se fait passer pour sa mère !

Sammy et Rosie s'envoient en l'air

Sammy and Rosie Get Laid

Comédie dramatique de Stephen Frears, avec Shashi Kapoor, Frances Barber, Claire Bloom.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1987
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Un ancien ministre pakistanais retourne à Londres sur les traces de sa jeunesse afin de reconquérir l'affection de son fils. Mais les choses ont bien changé…

le Samouraï

Film policier de Jean-Pierre Melville, avec Alain Delon (Jeff Costello), Nathalie Delon (Jeanne), François Périer (le commissaire), Cathy Rosier (Valérie).

Scénario : Jean-Pierre Melville, avec la collaboration de Georges Pellegrin, d'après le roman de Joan MacLeod The Ronin
Photographie : Henri Decae
Décor : François de Lamothe
Musique : François de Roubaix
Montage : Monique Bonnot, Yolande Maurette
Production : CICC-Filmen (Paris) /Fida (Rome)
Pays : France
Date de sortie : 1967
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Jeff Costello est un tueur professionnel, vivant dans une hautaine solitude, à l'écart du monde où il ne consent à pénétrer que pour des « missions », accomplies avec une précision d'automate. Jeanne, sa maîtresse, lui sert parfois d'alibi. Mais un policier habile, qui le suit à la trace, est sur le point de le confondre. Par sécurité, ses commanditaires décident de l'abattre. Pris entre deux feux, Jeff préférera mourir, en samouraï.

Commentaire

Féerie noire
Le film porte en exergue une phrase que le metteur en scène prétend avoir tirée du « Bushido » (code d'honneur des anciens guerriers japonais), mais qui est en fait de son invention : « Il n'y a pas de plus profonde solitude que celle du samouraï si ce n'est celle du tigre dans la jungle, peut-être… » C'est une clef symbolique de l'œuvre : Jean-Pierre Melville, en effet, a toujours manifesté, dans ses films de Résistance comme dans ses films policiers, une prédilection pour les solitaires, les combattants de l'ombre, marginaux de fait ou de tempérament, les reclus à la limite de l'introversion. Les schémas classiques, sur lesquels il brode librement, se trouvent ainsi rehaussés par une aura de concentration, physique et morale, qui affecte ses personnages et leur confère une noblesse d'anges déchus. Lui-même se reconnaît volontiers dans cette faune d'individus au verbe rare et au caractère bien trempé, au point qu'on peut parler, ici comme dans Bob le Flambeur (1956) ou le Doulos (1962), d'autoportrait, ou, selon ses propres termes, d'« analyse d'un cas de schizophrénie effectuée par un paranoïaque ».

   Mais c'est d'abord du côté du film noir américain, avec ses héros marqués par le destin, sa dramaturgie rigoureuse, voire ses stéréotypes, qu'il convient d'aller chercher les sources du Samouraï, comme de tous les « thrillers » signés Melville. On n'est pas loin ici, comme le remarque Jean Tulard, d'un policier – de série B – tel que Tueur à gages (Frank Tuttle, 1942), et Alain Delon retrouve le comportement, le costume, l'angélisme morbide et jusqu'à certains tics d'Alan Ladd. Il ne s'agit pas pour autant d'un pastiche. Melville a su créer un univers bien à lui, mi-parisien mi-hollywoodien, à base de poésie nocturne, de froideur décorative et de miroitements, dont ce film, sobrement linéaire, exprime la quintessence. Des effets détonants (les escaliers en façade, ornement d'immeuble typiquement américain), une utilisation habile du complexe urbain (les couloirs du métropolitain), un rythme soutenu parachèvent cette sorte de féerie noire, dont les images bleu de nuit d'Henri Decae excellent à traduire l'envoûtement.

Samson

Comédie dramatique de Maurice Tourneur, d'après la pièce d'Henry Bernstein, avec Gaby Morlay, Harry Baur, André Lefaur, André Luguet, Gabrielle Dorziat, Suzy Prim.

Pays : France
Date de sortie : 1936
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 28

Résumé
Une jeune femme, qui a épousé un riche banquier pour sauver sa famille de la misère, prend un amant. Mais son mari est ruiné, et les deux époux feront face ensemble à l'adversité.

Samson

Drame d'Andrzej Wajda, avec Serge Merlin (Jakub), Alina Janowska (Lucyna), Elzbieta Kepinska (Kazia), Beata Tyskiewicz (Stacia).

Scénario : Andrzej Wajda, Kazimierz Brandys, d'après son roman
Photographie : Jerzy Wojcik
Décor : Leszek Wajda
Musique : Tadeusz Baird
Pays : Pologne
Date de sortie : 1961
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 45
Film non distribué en France

Résumé
Jakub, un jeune étudiant juif dans la Pologne d'avant-guerre, se retrouve en prison après avoir été victime d'un véritable pogrom à l'université. Pendant l'Occupation, il atterrit dans le ghetto. Il s'évade et trouve refuge chez une femme puis chez un ami qui l'abrite dans sa cave. Jakub meurt finalement sous les décombres d'un édifice plein d'Allemands qu'il détruit à coups de grenades.

Commentaire
La première verve lyrique et baroque de Wajda s'épuise un peu avant ses deux ou trois « renaissances » successives et ce film n'a pas l'authenticité ni l'invention de ses quatre premiers dont il prolonge pourtant l'esthétique romantique.

Samson et Dalila

Samson and Delilah

Drame biblique de Cecil B. De Mille, avec Victor Mature (Samson), Hedy Lamarr (Dalila), George Sanders (Saran), Angela Lansbury (Semadar).

Scénario : Jesse Lasky Jr., F.M. Frank
Photographie : George Barnes
Décor : Sam Comer Ray Moyer
Musique : Victor Young
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1949
Technique : couleurs
Durée : 2 h 08

Résumé
Mille ans avant Jésus-Christ, les Hébreux sont soumis aux Philistins. Samson, un Juif d'une force colossale, lutte pour l'indépendance de son peuple. Mais il tombe dans les filets de Dalila qui découvre que le secret de sa force réside dans ses cheveux qu'elle lui coupe dans son sommeil. Il est arrêté et rendu aveugle par les Philistins. Il périt en faisant s'écrouler le temple sur eux.

Commentaire
La meilleure réussite de De Mille dans un genre où il connut ses plus gros succès, malgré la médiocrité du traitement. De Mille s'affirma bien mieux dans ses comédies du muet, ses films d'aventures et surtout ses westerns admirables. Samson et Dalila échappe à la lourdeur de ses autres films bibliques. L'illustration est somptueuse, se référant pour les couleurs aux Très Riches Heures du duc de Berry des frères de Limbourg et pour la composition des plans à l'école nazaréenne allemande. On notera le souci ambitieux de De Mille de faire exécuter ses effets spéciaux à l'intérieur du plan, sans trucage de montage.