Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
S

Sounder

Sounder

Drame de Martin Ritt, d'après le roman de William H. Amstrong, avec Cicely Tyson, Paul Winfield, Kevin Hooks, Yvonne Jarrell, Carmen Mathews, James Best.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1972
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Ouvriers agricoles dans la Louisiane de 1933, noirs et pauvres, Nathan et Rebecca ont du mal à faire vivre leurs trois enfants et le chien Sounder.

le Soupçon

Il sospetto

Film politique de Francesco Maselli, avec Gian Maria Volonté, Annie Girardot, Renato Salvatori, Gabriele Lavia, Bruno Corazzari, Guido De Carli.

Pays : Italie
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Le fascisme oblige la direction du Parti communiste italien à se réfugier à Paris. Les arrestations se multiplient en Italie et un ancien militant va rechercher les traîtres de la région de Turin. Mais il sera arrêté, ainsi que ses compagnons.

Soupçons

Suspicion

Drame d'Alfred Hitchcock, avec Cary Grant (« Johnnie » Aysgarth), Joan Fontaine (Lina McKinlaw), Cedric Hardwicke (général McKinlaw), Nigel Bruce (Beaky), Dame May Whitty (Mrs. McKinlaw).

Scénario : Samson Raphaelson, Joan Harrison, Alma Reville, d'après le roman de Francis Iles [Anthony Berkeley] Before the Fact
Photographie : Harry Stradling
Décor : Van Nest Polglase
Musique : Franz Waxman
Montage : William Hamilton
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1941
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 39

Résumé
Lina, une jeune femme timide de la bonne société campagnarde anglaise, épouse Johnnie, charmeur, oisif, insouciant et dépensier. Elle le soupçonne peu à peu de vouloir l'empoisonner pour jouir à sa guise de son héritage.

Commentaire
Le thème du soupçon parcourt et structure toute l'œuvre de Hitchcock. De même que le spectateur projette ses hantises sur l'écran, Lina « se fait son cinéma » et interprète chaque geste de Johnnie en fonction de son refus inconscient de la sexualité. Il fallait les talents conjugués de Hitchcock et de Joan Fontaine, soutenus par le charme ambigu de Cary Grant, pour créer une complicité entre l'héroïne et le spectateur et mener ce dernier, pour sa plus grande joie, par le bout du nez.

la Soupe à la citrouille

The Pennywhistle Blues

Comédie de Donald Swanson, avec Tommy Ramokgopa, Dolly Rathebe, David Mukwanazi.

Pays : Afrique du Sud
Date de sortie : 1957
Technique : noir et blanc
Durée : 55 min

Résumé
Dans les faubourgs noirs de Johannesbourg, un magot dérobé passe de main en main, avant de retourner dans la poche de son propriétaire, le curé d'une pauvre paroisse.

Soupe au canard

Duck Soup

Film burlesque de Leo McCarey, avec Groucho Marx (Rufus T. Firefly), Harpo Marx (Pinky), Chico Marx (Chicolini), Zeppo Marx (Bob Roland), Margaret Dumont (Mrs. Teasdale), Louis Calhern (Trentino), Raquel Torres (Vera Marcal), Edgar Kennedy (le marchand de limonade).

Scénario : Bert Kalmar, Harry Ruby, Arthur Sheekman, Nat Perrin
Photographie : Henry Sharp
Décor : Hans Dreier, Wiard B. Ihnen
Musique : B. Kalmar, H. Ruby
Montage : LeRoy Stone
Production : Benjamin P. Schulberg (Paramount)
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1933
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 10

Résumé
La richissime Mrs. Teasdale est prête à renflouer les pauvres finances de la Freedonie à une condition : que Rufus T. Firefly soit nommé chef du gouvernement. La Sylvanie, puissant voisin, accepte cette nomination de mauvaise grâce et compte sur son ambassadeur, Trentino, qui a des vues sur la milliardaire. Trentino engage deux espions, Pinky et Chicolini, qui installent un stand de cacahuètes sous les fenêtres du Premier ministre pour le narguer. Résultat : Chicolini est nommé ministre de la Guerre. Firefly provoque Trentino lors d'une réception mondaine et la guerre semble inéluctable. L'ambassadeur charge ses espions de dérober les plans de bataille et, après une confuse soirée, Chicolini est arrêté. Au tribunal, il ne doit son salut qu'à la déclaration de guerre. Au front, le camp retranché freedonien est en mauvaise posture et Firefly fait même tirer sur ses propres troupes ; mais une percée trop audacieuse de Trentino lui coûtera la victoire avant que Mrs. Teasdale ne soit finalement bombardée… à coups de pommes.

Commentaire

Une œuvre débridée furieusement critique
Le plus célèbre des films marxiens doit moins à Leo McCarey qu'Une nuit à l'Opéra à Irving Thalberg… et cela explique le privilège absolu accordé à Soupe au canard par les marxistes de tout poil. Le cinéaste ne chercha pas à canaliser la folie des frères Marx : l'eût-il voulu qu'il n'aurait rien pu faire et il avoua garder un souvenir plutôt éprouvant du tournage (« Je préfère payer pour les voir au cinéma plutôt que de les diriger moi-même »). McCarey apporta cependant sa science du découpage, et l'efficacité de sa mise en scène n'est pas pour rien dans la remarquable tenue d'une œuvre débridée s'il en fût.

   Jamais les frères Marx ne furent aussi fondamentalement méchants. La pauvre Margaret Dumont croule d'emblée sous les lazzi de Groucho, mais les meilleures crasses vont à l'odieux Trentino, et surtout à Edgar Kennedy qui apprend à ses dépens qu'il est rigoureusement impossible de vendre de la limonade quand Chico et Harpo font, à quelques pas, le commerce des cacahuètes (« Peanuts ») ! La critique furieuse de la guerre, de la politique et de la justice parferont l'image anarchiste du groupe et contribueront à l'éternelle cote d'amour d'un film qui, dès 1933 (!), s'affirmait antimunichois – remarquable analyse concrète de la situation. La folie, la méchanceté et la démesure viennent d'abord du burlesque, du cirque et du vaudeville. Le résultat est d'autant plus convaincant que les numéros musicaux (merci Leo) n'interrompent pas l'action, mais la rendent plus délirante encore. Soupe au canard est aussi le film où la moto d'un side-car part toute seule (avant que ce ne soit l'inverse), où les clowns retrouvent le plaisir du miroir brisé et les artistes du music-hall celui des situations tarabiscotées. Mais rien n'est dit tant que l'on garde la parole au lieu de la donner aux intéressés :

   – G ROUCHO (en pleine guerre) : Vous avez reçu une réponse à mon message ?

   –  TÉLÉGRAPHISTE :Non, mon général.

   – G ROUCHO :Bon, dans ce cas, ne l'envoyez pas.