Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
V

Violette Nozière

Drame de Claude Chabrol, avec Isabelle Huppert (Violette), Stéphane Audran (Germaine, la mère), Jean Carmet (Baptiste, le père), Lisa Langlois (Maddy), Jean-François Garreaud (Jean Dabin).

Scénario : Odile Barski, Hervé Bromberger, Frédéric Grendel, Claude Chabrol, d'après le livre de Jean-Marie Fitère
Photographie : Jean Rabier
Décor : Jacques Brizzio
Musique : Pierre Jansen
Montage : Yves Langlois
Pays : France
Date de sortie : 1978
Technique : couleurs
Durée : 2 h 04

Résumé

À dix-huit ans, Violette Nozière mène une double vie. Enfant sage en famille, elle joue, au dehors, les vamps, se prostitue et entretient un gigolo, avec lequel elle espère bien partir en vacances aux Sables-d'Olonne. Elle empoisonne ses parents : le père meurt, la mère survit. Violette est condamnée, mais elle sera ensuite graciée et mènera une vie parfaitement bourgeoise.

Commentaire

Dans la galerie des monstres chabroliens, Violette, parricide dont les surréalistes avaient, en leur temps, pris la défense, est aux antipodes de l'extraverti Landru. Personnage toujours en deçà, neutre, magnifiquement incarné par Isabelle Huppert, Violette n'est qu'une « bonne femme ». Ce qui intéresse Chabrol, c'est qu'en multipliant les explications de son geste, on ne fait que le rendre plus insaisissable : seuls les faits sont indiscutables.

Violettes impériales

Mélodrame d'Henry Roussell, avec Raquel Meller, Suzanne Bianchetti, André Roanne.

Pays : France
Date de sortie : 1923
Technique : noir et blanc
Durée : environ 2 000 m (1 h 14)

Résumé
L'impératrice Eugénie fait venir à la cour une jeune gitane, Violetta, qu'elle avait connue dans sa jeunesse à Séville. Ayant appris qu'un attentat allait avoir lieu contre sa bienfaitrice, Violetta prend sa place. Elle est blessée mais sa conduite héroïque la rend digne d'épouser l'élu de son cœur.

 
Le réalisateur signe une nouvelle version avec les mêmes acteurs et Georges Peclet en 1932

Violettes impériales

Opérette de Richard Pottier, avec Luis Mariano, Carmen Sevilla, Simone Valère.

Pays : France
Date de sortie : 1952
Technique : couleurs
Durée : 1 h 37

Résumé
Sous le second Empire, une petite marchande de fleurs prédit à Eugénie de Montijo son exceptionnel destin, puis épouse le cousin de la future impératrice. Chansons de Francis Lopez.

les Violons du bal

Chronique de Michel Drach, avec Marie-José Nat, Jean-Louis Trintignant, David Brach.

Pays : France
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Autobiographie du réalisateur, aux prises avec des souvenirs douloureux, qui tente d'en faire un film et de convaincre ses producteurs. Prix d'interprétation à Cannes pour Marie-José Nat.

V.I.P.

Very Important Person

Comédie de Ken Annakin, avec James Robertson Justice, Leslie Philips, Stanley Baxter.

Pays : Grande-Bretagne
Date de sortie : 1961
Durée : 1 h 33

Résumé
Au cours de l'hommage qui lui est rendu, un haut personnage britannique se remémore les conditions rocambolesques de son évasion d'Allemagne 20 ans plus tôt.

la Vipère

The Little Foxes

Drame psychologique de William Wyler, avec Bette Davis (Regina Giddens), Herbert Marshall (Horace Giddens), Teresa Wright (Alexandra), Richard Carlson (David Hewitt), Patricia Collinge (Birdie Hubbard), Dan Duryea (Leo Hubbard).

Scénario : Arthur Kober, Dorothy Parker, Alan Campbell, Lillian Hellman, d'après sa pièce les Petits Renards
Photographie : Gregg Toland
Décor : Stephen Goosson, Howard Bristol
Musique : Meredith Wilson
Montage : Daniel Mandell
Pays : États-Unis
Date de sortie : 1941
Durée : 1 h 57

Résumé
En 1900 en Louisiane, une propriétaire particulièrement rapace essaie de briser le mariage entre sa fille et un jeune idéaliste, pour qu'elle fasse un mariage intéressé. Son mari, faible et malade, refuse de la suivre dans ses manigances et ne lui prête pas l'argent nécessaire à ses menées. Il a une crise et elle le laisse froidement mourir pour hériter de sa fortune.

Commentaire
La Vipère est une étude psychologique et sociale très approfondie qui traite à la fois de l'avènement du capitalisme moderne et de la lutte des femmes pour se faire une place dans le monde nouveau qui s'annonce. Si la tante, vieille fille névrosée et même un peu folle, représente le statut traditionnel de la femme tenue à l'écart et laissée pour compte, la fille annonce l'intégration de la femme par l'amour ; quant à la mère, interprétée avec une rare âpreté par Bette Davis, Wyler nous fait subtilement comprendre que si elle est effectivement machiavélique, odieuse et, pour finir, meurtrière par « défaut », c'est qu'elle a été toute sa vie une marchandise et une fonction qui n'a jamais connu l'amour ni même vraisemblablement le plaisir. Ce n'est d'ailleurs pas tant pour elle-même qu'elle veut aller jusqu'au bout de ses desseins financiers que pour permettre à sa fille d'accomplir ce qu'elle n'a jamais pu faire. La mise en scène de Wyler dissèque tous ces caractères avec une froide conscience analytique, se bornant – et c'est sa force – à géométriser leur place dans l'espace et à suggérer ainsi la réalité de leurs rapports, intensifiant un drame longtemps contenu et qui éclate de façon d'autant plus percutante que la mise en scène le laisse se dérouler avec une apparente inertie, pour ne pas dire indifférence. 

Vipère au poing

Comédie dramatique de Philippe de Broca, d'après le roman d'Hervé Bazin, avec Catherine Frot, Jacques Villeret, Jules Sitruk.

Pays : France
Date de sortie : 2005
Technique : Couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Philippe de Broca a respecté la trame du roman d'Hervé Bazin : une mère frustrée qui tyrannise son mari évanescent et martyrise ses enfants, avec une prédilection particulière pour le narrateur : le petit Hervé. Mais le réalisateur est gentil et il a évacué la formidable dimension de révolte et de haine qui imprègne le roman : la méchanceté de Folcoche s'exprime surtout au niveau de mimiques, récurrentes et passablement outrées, le père faible et égoïste devient un poète amoureux des étoiles ; quant aux enfants, ils ont constamment l'air de gentils gamins un peu turbulents – même quand ils essaient d'assassiner leur mère !