Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
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Profession : reporter

Professione : reporter
ou The Passenger

Drame psychologique de Michelangelo Antonioni, avec Jack Nicholson (David Locke/David Robertson), Maria Schneider (la jeune fille), Jenny Runacre (Rachel Locke), Ian Hendry (Martin Knight).

Scénario : Michelangelo Antonioni, Mark Peploe, Peter Wollen
Photographie : Luciano Tovoli
Décor : Piero Poletto
Montage : Franco Arcalli, M. Antonioni
Production : Carlo Ponti (M.G.M.)
Pays : Italie, France et Espagne
Date de sortie : 1975
Technique : couleurs
Durée : 2 h 06

Résumé

Profession : reporter est l'odyssée d'un homme en transit, d'un homme fatigué du monde, qui va vers une mort libératrice après avoir échangé son identité avec celle d'un voyageur rencontré par hasard dans un hôtel du Tchad et qui vient d'y mourir. David Locke est un journaliste que sa femme trompe et méprise, un voyeur professionnel qui se trouve soudain attiré par le mystère de l'autre et accomplit l'acte ultime du voyeurisme : devenir cet autre, entrer dans les détails intimes d'une vie de substitut.

Commentaire

La fascination du vide et de l'ineffable

1975, l'année où paraît Profession : reporter, est aussi celle du Voyage des comédiens, de Faux Mouvement, de Nashville, d'Une femme sous influence, de Milestones, films d'une modernité qui jette ses derniers feux avant le conservatisme frileux des années 1980, de cette modernité qu'Antonioni inaugurait en 1950 avec Chronique d'un amour et qu'il ne cessa de défendre avec une rare constance pendant vingt-cinq ans.

   Depuis son premier film, Antonioni a été le plus souvent fidèle à la structure narrative du giallo, du roman policier basé sur l'enquête. Le goût lui en est venu de sa lecture des écrivains américains Hammett, Chandler ou Caine comme chez beaucoup d'artistes de sa génération (Camus, Moravia).

   Mais cette fois, par le thème même du double, c'est le disparu qui vit l'enquête, non l'investigateur. Ce que la réflexion existentielle chère à Antonioni pourrait drainer de lieux communs est précisément sauvé de la généralité abstraite par cette démarche tout en suspens qui est aussi l'exploration d'un espace, la peinture d'un état des lieux. Car Antonioni, plus qu'aucun autre cinéaste contemporain peut-être, incarne la mise en scène, ce qu'ont bien compris les cinéastes les plus novateurs aujourd'hui (Angelopoulos, Wenders) qui se réclament de son exemple et de sa rigueur. Dans Profession : reporter comme dans ses autres films le sens du récit naît avant tout de sa mise en forme.

   À cet égard, l'avant-dernier plan qui a fini abusivement par se substituer pour les commentateurs au film tout entier est un magistral exemple de la stylistique antonionienne. Grâce à une grue géante et à un gyroscope, la caméra accomplit un plan séquence de sept minutes, travelling avant imperceptible qui abandonne David Locke dans sa chambre d'hôtel, traverse les grilles de la fenêtre, se dirige vers une cour ensoleillée où s'affairent divers personnages, puis revient vers cette même fenêtre pour retrouver David Locke mort. Cette caméra n'est pas subjective, ce n'est pas lui déjà absent du monde qui porte son regard vers l'extérieur, elle n'est pas objective non plus mais serait bien plutôt l'expression du passage de Locke vers un ailleurs, son basculement dans l'absence. Car Antonioni a toujours été fasciné par la disparition, par le vide, par les surfaces nues. D'où son goût du désert, comme dans Profession : reporter, qui témoigne d'une tentation folle de dire l'ineffable, de définir ce point mystérieux, proche du mirage, entre l'attente et l'oubli.

Professor Mamlok

Drame de Guerbert Rappaport et Adolf Minkine, avec Serguei Majinski, S. Nikitina, Oleg Jakov.

Pays : U.R.S.S. (Russie)
Date de sortie : 1938
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 46
Film non distribué en France

Résumé
En 1933, en Allemagne, un chirurgien célèbre en butte à l'antisémitisme tente de se suicider, après avoir accompli son devoir en opérant un chef nazi.

Un remake du film est réalisé par :

 
Konrad Wolf, avec Wolfgang Heinz, Ursula Burg, Hilmar Thate, Lissi Tempelhof.
Pays : R.D.A.
Date de sortie : 1961
Durée : 1 h 40

P.R.O.F.S.

Comédie de Patrick Schulmann, avec Patrick Bruel, Fabrice Luchini, Christophe Bourseiller, Charlotte Julian.

Pays : France
Date de sortie : 1985
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Les jeunes profs dynamiques contre les vieux croûtons de l'enseignement. Ils chahutent plus et mieux que leurs élèves, mais les conséquences sont quelquefois amères.

la Proie

Cry of the City

Film policier de Robert Siodmak, avec Victor Mature, Richard Conte, Debra Paget, Fred Clark, Shelley Winters.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1948
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35

Résumé
L'affrontement de deux amis d'enfance dont l'un est gangster et l'autre policier. Drame d'atmosphère montrant l'évolution d'un tueur pris dans l'engrenage de la violence.

la Proie des vautours

Never So Few

Film de guerre de John Sturges, d'après le roman de Tom Chamales, avec Frank Sinatra, Gina Lollobrigida, Peter Lawford.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1959
Technique : couleurs
Durée : 2 h 04

Résumé
En pleine jungle birmane, des actions de commando, une réflexion sur la guerre et une histoire d'amour. La rencontre Lollobrigida-Sinatra, entourés de « seconds rôles » tels que Steve McQueen et Charles Bronson.

la Proie du mort
ou Jalousie

Rage in Heaven

Drame de W.S. Van Dyke, d'après le roman de James Hilton, avec Robert Montgomery, Ingrid Bergman, George Sanders, Lucile Watson, Oscar Homolka, Philip Merivale.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1941
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 25

Résumé
Un industriel anglais, atteint de troubles mentaux, tyrannise sa femme, qu'aime un ingénieur de son usine. Les deux hommes en viennent aux mains ; le premier est retrouvé mort, et le second est bien près d'être pendu.

la Proie nue

The Naked Prey

Film d'aventures de Cornel Wilde, avec Cornel Wilde, G. Van der Berg, B. Randles.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1964
Technique : couleurs
Durée : 1 h 34

Résumé
En Afrique noire, à la fin du XIXe siècle, des chasseurs d'ivoire et des tribus sauvages s'affrontent. Leur combat s'achève en une haletante et barbare chasse à l'homme.