Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
V

le Voyage d'Amélie

Comédie de Daniel Duval, avec Louise Chevalier, Myriam Boyer, Stéphane Bouy.

Pays : France
Date de sortie : 1974
Technique : couleurs
Durée : 1 h 30

Résumé
Pour se faire un peu d'argent, cinq jeunes banlieusards acceptent de jouer les convoyeurs de corbillard improvisés. Mais ils ne toucheront jamais l'argent espéré…

le Voyage dans la Lune

Féerie fantastique de Georges Méliès, avec Georges Méliès (Barbenfouillis), Victor André, Depierre, Farjaux, Kelm, Bleuette Bernon (la Lune) et des danseurs et acrobates des Folies-Bergère (les Sélénites).

Scénario : Georges Méliès, d'après Offenbach, Jules Verne et H.G. Wells
Photographie : Michaut
Décor : Claudel
Costumes : Jehanne Méliès
Production : G. Méliès (Star Film)
Pays : France
Date de sortie : 1902
Technique : noir et blanc
Durée : 280 m (environ 10 min)

Résumé
Lors du congrès scientifique du club des astronomes, présidé par le professeur Barbenfouillis, il est décidé d'organiser une expédition vers la Lune. Dans une usine monstre, on se met à construire un canon géant qui permettra d'envoyer un obus-fusée. Les astronomes s'embarquent dans l'obus. Un groupe de jeunes femmes travesties en marins poussent l'obus qui pique alors en plein centre de l'œil de l'astre. Les explorateurs intrépides, après avoir observé un clair de Terre, rêvent des étoiles avant de subir une tempête de neige. Ils sont ensuite enlevés par des Sélénites qui les emmènent au palais du roi de la Lune. Les astronomes se libèrent et fuient vers l'obus. Ils repartent, amerrissent dans l'océan et sont triomphalement accueillis par une foule en liesse. Ils sont même publiquement décorés et exposent un Sélénite prisonnier qui s'était accroché à l'obus.

Commentaire

Une Odyssée de l'espace en 1902
Ces dix scènes cinématographiques, extraordinaires et fantastiques, en trente tableaux, d'une durée d'exhibition de 16 minutes d'après le catalogue de la Star Film, ont bouleversé l'exploitation cinématographique en 1902 en imposant le « grand » spectacle cinématographique avec mise en scène et le cinéma de (science-) fiction, soixante ans avant 2001 : l'Odyssée de l'espace.

   Avec le Voyage dans la Lune, Georges Méliès n'adapte plus, à la différence de ses six « longs » métrages précédents, comme Cendrillon et Barbe-Bleue, un spectacle de théâtre. Il s'inspire, certes, d'une opérette d'Offenbach, montée en 1875, où un ingénieur Microscope construisait un canon pour aller dans la Lune, mais il suit de beaucoup plus près De la Terre à la Lune de Jules Verne dans la première partie, et H.G. Wells dans la seconde, auquel il emprunte le peuple souterrain des Sélénites, hommes-langoustes à tête d'épervier.

   À travers ses trente tableaux, Méliès donne libre cours à son imagination délirante et propose des visions féeriques fondées sur des décors proches du style de la caricature baroque du second Empire, notamment de Robida.

   L'épisode du tir du canon et du retour vers la Terre permet au cinéaste de transformer un truc spectaculaire en figure de montage et de style. On y trouve à la fois un travelling avant et plusieurs raccords de mouvements et de direction, ce qui permet de nuancer les thèses classiques considérant Méliès comme prisonnier de l'optique du music-hall. Le public de l'époque fut subjugué à la fois par la virtuosité technique et la richesse des décors animés et apprécia particulièrement le burlesque délirant de la troupe des astronomes, agrémenté de l'érotisme qu'amènent les rondeurs indiscutables des danseuses costumées en matelotes et dont les culottes courtes laissent apparaître des cuisses bien plantureuses.

   Entrepris en mai 1902 et mis en vente en août pour un prix de revient de 10 000 F, le film aura un extraordinaire succès tant en France qu'aux États-Unis, où il sera copieusement plagié et contretypé par Lubin et Edison. L'ère du spectacle cinématographique était commencée.

Voyage dans l'impossible

Film fantastique de Sébastien Lamoureux, avec Thierry Legal, Jean-Louis Bardon, Philippe Toussin, Julie Boulanger.

Pays : France
Date de sortie : 1977
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Un soir d'orage, un enseignant rentre chez lui au volant de sa voiture lorsque soudain, dans une petite rue sombre, un violent éclair l'aveugle. Il reprend ses esprits entouré par une patrouille allemande… Son savoir pourra-t-il changer le cours de l'Histoire ?

le Voyage de Chihiro

Sen to Chihiro no kamikatushi

Dessin animé de Hayao Miyazaki.

Pays : Japon
Date de sortie : 2001
Technique : couleurs
Durée : 2 h 02
Prix : Ours d'or, Berlin (2002)

Résumé
La petite Chihiro (environ 10 ans) et ses parents arrivent, perdus, dans une ville dont les habitants semblent avoir subitement disparu. La nuit tombe et, alors que ses parents ont été transformés en cochons, Chihiro assiste à l'arrivée en ville de fantômes et de monstres étranges. Pour échapper au sort qu'ont connu ses parents, elle doit travailler pour un établissement de bains, qui est le lieu de festivités de ces créatures. Au cours de son voyage, Chihiro rencontrera un garçon-dragon, un bébé géant, une vieille dame tyrannique et sa sœur jumelle au bon cœur, un train qui roule sur l'eau…

Commentaire
À la tête du studio Ghibli, Hayao Miyazaki construit, avec des films comme Porco Rosso ou Mon voisin Totoro, une œuvre alternative tant au modèle Disney qu'à celui des mangas japonais. À la thématique simplificatrice de l'opposition des gentils et des méchants, le cinéaste préfère le thème de l'écologie, mais surtout propose la richesse de son imagination et la beauté d'une animation, qui, bien qu'en deux dimensions, n'a rien à envier à la génération du tout ordinateur incarnée par le studio Pixar. Le Voyage de Chihiro est devenu le plus gros succès commercial de l'histoire du cinéma japonais, mais aussi, fait exceptionnel pour un film d'animation, il a remporté l'Ours d'or du festival de Berlin, consacrant ainsi un cinéaste au paroxysme de son art…, mais on dit cela à chacun de ses nouveaux films.

le Voyage de Felicia

Felicia's Journey

Drame d'Atom Egoyan, d'après le roman de William Trevor, avec Bob Hoskins, Elaine Cassidy, Peter McDonald, Arsinée Khanjian, Claire Benedict, Brid Brennan.

Pays : États-Unis/Canada
Date de sortie : 1999
Technique : couleurs
Durée : 1 h 56

Résumé
On comprend très vite que la mal nommée Felicia, irlandaise, ne va pas avoir beaucoup de chance dans son voyage en Angleterre : elle ne retrouvera pas le garçon qui l'a mise enceinte et lui a raconté qu'il travaillait dans une usine de tondeuses à gazon de la banlieue de Birmingham ; quant au quinquagénaire doucereux et gastronome qui lui offre son aide tout en lui mentant sans arrêt, on est vite fixé : c'est un redoutable pervers, tueur de jeunes filles en détresse.

Commentaire
On n'attend pas de vraies surprises, mais, malgré tout, on est constamment tenu en haleine par le déroulement de ce face-à-face cruel où le bourreau est aussi pathétique que la victime.