Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
M

Malicia

Malizia

Comédie de Salvatore Samperi, avec Laura Antonelli, Turi Ferro, Alessandro Momo.

Pays : Italie
Date de sortie : 1973
Technique : couleurs
Durée : 1 h 35

Résumé
Dans une petite ville de Sicile, l'arrivée d'une nouvelle servante bouleverse la vie d'un veuf et de ses trois fils. Le père finira par se remarier avec elle.

le Malin

Wise Blood

Drame de John Huston, avec Brad Dourif (Hazel Motes), Ned Beatty (Hoover Shoates), Harry Dean Stanton (Asa Hawkes), Daniel Shor, Amy Wright, Mary Nell, John Huston (Grand-Père Motes).

Scénario : Benedict et Michael Fitzgerald, d'après le roman de Flannery O'Connor
Photographie : Gerry Fisher
Décor : Sally Fitzgerald
Musique : Alex North
Montage : Roberto Silvi
Pays : États-Unis et R.F.A.
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 45

Résumé
Se retrouvant seul à son retour de l'armée, Hazel Motes décide de devenir prêcheur, comme l'était son grand-père. Il rêve de fonder une nouvelle secte, « l'Église du Christ sans le Christ ». Au cours de son périple, il rencontre divers charlatans, faux prêcheurs ou faux aveugle, qui ne comprennent pas l'authenticité de sa démarche. Hazel finit par tuer un de ces escrocs, puis se brûle les yeux avec de la chaux vive.

Commentaire
Ce film a été réalisé dans des conditions semi-artisanales, avec un petit budget. Par la vigueur de sa réalisation et son aspect spontané, il ressemble à un « premier film » qu'aurait tourné un jeune cinéaste de génie. Mais John Huston avait déjà soixante-dix ans lorsqu'il réalisa le Malin, preuve s'il en était besoin de l'étonnante et constante modernité de ce grand maître du cinéma. Il est aidé dans le cas présent par Brad Dourif, extraordinaire acteur trop méconnu.

Malina

Malina

Drame de Werner Schroeter, avec Isabelle Huppert, Mathieu Carrière, Can Togay.

Pays : Allemagne et Autriche
Date de sortie : 1990
Technique : couleurs
Durée : 2 h 05

Résumé
À Vienne au début des années 1970, une femme se partage entre deux hommes tout en sombrant dans la névrose. Une flamboyance glacée.

la Malle de Singapour

China Seas

Film d'aventures de Tay Garnett, d'après le roman de Crosbie Garstin, avec Clark Gable, Jean Harlow, Wallace Beery, Rosalind Russell, Lewis Stone, Dudley Digges.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1935
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 29

Résumé
En mer de Chine, un luxueux paquebot qui transporte de l'or est attaqué par des pirates. Grâce au courage d'un officier, ils échouent dans leur entreprise, et leur jonque sera détruite.

Malombra

Malombra

Drame de Mario Soldati, avec Isa Miranda (Marina di Malombra), Andrea Checchi (Corrado Silla), Irasema Dilian (Edith), Gualtiero Tumiati (César), Nino Crisman (Salvador).

Scénario : Mario Bonfantini, Renato Castellani, Ettore Margadonna, Tino Richelmy, M. Soldati, d'après le roman d'Antonio Fogazzaro
Photographie : Massimo Terzano
Décor : Gastone Medin
Musique : Giuseppe Rosati
Pays : Italie
Date de sortie : 1942
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 35

Résumé
Vers 1880, dans un château italien situé au bord d'un lac alpestre, le comte César élève sévèrement sa nièce Marina. Celle-ci découvre les lettres d'une ancêtre séquestrée par son mari. Le jeune professeur Silla vient travailler au château. Marina s'éprend de lui, mais, peu à peu imprégnée de la personnalité de la morte, le tue et se suicide.

Commentaire
C'est un des plus célèbres films du courant calligraphique, dont Soldati le lettré est sans doute le meilleur représentant. Les décors et paysages, splendidement éclairés par Terzano, assurent une prenante atmosphère de romantisme morbide. Selon Isa Miranda, la dernière partie aurait subi des coupures. Elle paraît pourtant bien longue ! Lyda Borelli avait interprété une version muette, réalisée par Carmine Gallone en 1916.

les Mal-partis

Drame de Jean-Baptiste Rossi [Sébastien Japrisot], avec France Dougnac, Olivier Jallageas, Marie Dubois, Pascale Roberts, Bernard Verley.

Pays : France
Date de sortie : 1976
Technique : couleurs
Durée : 1 h 55

Résumé
En 1944, un élève des jésuites tombe amoureux d'une jolie religieuse, qui se laisse séduire et part sur les routes avec son jeune amant.

Maman

Comédie de Romain Goupil, avec Anémone, Arthur H, William Lafon, Karim Massard.

Pays : France
Date de sortie : 1990
Technique : couleurs
Durée : 1 h 28

Résumé
Une jeune femme sort de prison. Ses enfants lui font fête. C'est une famille unie, drôle et marginale, qui se débrouille pour survivre en utilisant des moyens pas vraiment honnêtes. Romain Goupil a mis de la chaleur et de l'humour dans la description de cette joyeuse dérive. Il a été aidé par des comédiens excellents, en tête desquels l'irrésistible Anémone.

Maman a cent ans

Mama cumple cien años

Comédie dramatique de Carlos Saura, avec Geraldine Chaplin, Amparo Munoz, Fernando Fernán Gómez, Rafaela Aparicio.

Pays : Espagne
Date de sortie : 1979
Technique : couleurs
Durée : 1 h 40

Résumé
Pour fêter l'anniversaire d'une centenaire débordante de vitalité, sa famille se réunit autour d'elle dans la vieille demeure familiale. Chacun des membres de la famille se révèle alors au hasard des situations et des rencontres.

la Maman et la Putain

Drame de Jean Eustache, avec Bernadette Lafont (Marie), Jean-Pierre Léaud (Alexandre), Françoise Lebrun (Véronika), Isabelle Weingarten (Gilberte), Jean Douchet (le dragueur), Noël Simsolo (l'intellectuel), Jean Eustache (le mari de Gilberte).

Scénario : Jean Eustache
Photographie : Pierre Lhomme
Musique : Offenbach, Mozart, Deep Purple
Montage : J. Eustache, Denise de Casabianca
Production : Pierre Cottrell
Pays : France
Date de sortie : 1973
Technique : noir et blanc
Durée : 3 h 40

Résumé

Alexandre aime Marie, mais comme tout, alentour, paraît changer, il décide lui aussi de changer et s'amourache de Véronika.

Commentaire

Solitude et pauvreté

Ce film miroir, et reflet, Eustache l'aura contrôlé de bout en bout. Il l'aura écrit, et, pour être sûr que ce qu'il avait imaginé serait entendu, il aura assuré l'enregistrement du son. Et après y avoir figuré, afin de marquer sa dette à Renoir, le patron, il l'aura, pour finir, monté.

   De la Maman et la Putain, Eustache est donc l'auteur complet puisqu'il en aura, averti qu'il est par ses précédentes expériences, supervisé la production : à peine 700 000 F (ce qui met, entre parenthèses, la minute à un peu plus de 3 000 F). Bref, en assurant quasiment tous les rôles, et en se pliant à la contrainte du strict minimum, il aura, tel Rossellini autrefois, renoué avec la seule morale créatrice acceptable : la solitude et la pauvreté. Mais les artisans sont rares, car dans artisan, il y a artiste, et qui se soucie des artistes ?

   Et pourtant la modernité, tarte à la crème de tous les apostats, ne se courtise qu'à de pareilles conditions. Elle se refuse toujours à la foule, et à l'opulence.

   Et la modernité, autrement dit le retour de l'éternité habillée de neuf, court tout au long de la Maman et la Putain. Lorsqu'on voudra, plus tard, connaître ce qui se jouait dans les années d'après la mutation, que croyez-vous que l'on consultera ? Très peu de choses, sûrement pas la presse, ni les ouvrages dits de sciences humaines, un ou deux romans peut-être, pas de peinture, un soupçon de musique, et Eustache qui jamais n'abdiqua. Et qui persista dans ses convictions.

   Lesquelles tiennent sur les doigts d'une seule main. Primo, foutre sa peau sur la table. Secundo, bourrer la pellicule de l'air du temps, de ce qui domine, et de ce qui est refoulé. Tertio, ne choisir pour interprètes que ceux qui participent de votre univers. Et quarto (il n'y a pas de quinto), refuser le double jeu. On vous serine que 220 minutes de 16 mm, c'est beaucoup trop pour la moyenne des spectateurs. Ce n'est pas faux, mais choisissez de vous tromper. Seule l'erreur, en art, trouve sa récompense.

   De même que Rimbaud ne fut pas le poète de la génération de la Commune (la belle blague !), Eustache ne fut pas davantage le cinéaste soixante-huitard que le tout-Paris cherchait. Il fut simplement contre, résolument contre. Contre les compromis, et les accommodements. À preuve, la Maman et la Putain qui porte en soi la certitude que la fête est déjà finie, et qu'aux prétendus libertins vont succéder les liberticides.

   Film granitique, mais d'un granit fissuré, film dur, compact, film gaiement désespéré, l'avenir lui appartient, comme il appartint à la Règle du jeu, au soir de son échec public.