Dictionnaire mondial des Films 2005Éd. 2005
M

la Meneuse de jeu

The Matchmaker

Comédie de Joseph Anthony, d'après la pièce de Thornton Wilder, avec Shirley Booth, Anthony Perkins, Shirley MacLaine.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1958
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 41

Résumé
À la fin du XIXe siècle, près de New York, les ruses d'une intrigante qui désire épouser un riche épicier.

Ménilmontant
ou les Cent Pas

Mélodrame de Dimitri Kirsanoff, avec Nadia Sibirskaïa (la jeune fille), Yolande Beaulieu (sa sœur), Guy Belmoré (le séducteur), Jean Pasquier, Maurice Ronsard.

Scénario : Dimitri Kirsanoff
Pays : France
Date de sortie : 1925
Technique : noir et blanc
Durée : 890 m (environ 33 min)

Résumé
La vie quotidienne d'un quartier pauvre de la capitale, avec son cortège de drames et de bonheurs éphémères. Une jeune fille séduite par un vil suborneur se retrouve enceinte. Elle est sur le point de suivre le triste exemple de sa sœur aînée, que la même mésaventure a conduite à la prostitution. Mais un fragile espoir de remonter la pente subsiste…

Commentaire
À mi-chemin du documentaire d'avant-garde, riche en effets de montage « à la russe » (rues démultipliées, surimpressions…), et du mélodrame naturaliste à la Victor Margueritte, ce court essai de Dimitri Kirsanoff, cinéaste sensible et méconnu, est une belle leçon de « réalisme poétique » avant la lettre. L'interprète favorite et compagne de l'auteur, Nadia Sibirskaïa, au beau visage triste et à la silhouette gracile, y ajoute un quotient de mélancolie particulier.

Men in Black

Men in Black

Comédie de Barry Sonnenfeld, d'après une bande dessinée de science-fiction, avec Tommy Lee Jones, Will Smith, Linda Fiorentino.

Pays : États-Unis
Date de sortie : 1997
Technique : couleurs
Durée : 1 h 38

Résumé
Agents secrets au service du gouvernement, les MIB ne traquent pas les allogènes sans papiers : ils les protègent, car les immigrants viennent de planètes qui ne laisseraient pas malmener leurs ressortissants sans réagir. Mais un être mystérieux semble s'être mis en devoir d'abattre les représentants les plus imminents de la communauté extraterrestre. Du pain sur la planche pour les Men In Black, qui manient aussi bien le lance-roquettes que l'autodérision.

le Mensonge d'une mère

Catene

Mélodrame de Raffaello Matarazzo, avec Amedeo Nazzari, Yvonne Sanson, Aldo Nicodemi.

Pays : Italie
Date de sortie : 1949
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 22

Résumé
Une jeune femme mariée et mère de deux enfants voit ressurgir son ancien fiancé, qui compromet son mariage.

les Menteurs

Comédie d'Edmond T. Gréville, avec Dawn Addams, Jean Servais, Claude Brasseur.

Pays : France
Date de sortie : 1961
Technique : noir et blanc
Durée : 1 h 30

Résumé
Pour épouser un homme riche et âgé, une jeune actrice se déguise en femme mûre et fait passer son amant pour son fils.

Méphisto

Mephisto

Drame d'István Szabó, avec Klaus Maria Brandauer (Hendrik Hofgen), Ildiko Bansagi (Nicoletta), Krystyna Janda (Barbara), Rolf Hoppe (le général nazi), György Cserhalmi (Miklas), Peter Andorai (Ulrichs), Karin Boyd (Juliette), Christine Harbort (Lotte).

Scénario : István Szabó, Peter Dobai, d'après le roman de Klaus Mann
Photographie : Lajos Koltai
Musique : Zdenko Tamassy
Montage : Zsuzsa Csakany
Pays : Hongrie
Date de sortie : 1981
Technique : couleurs
Durée : 2 h 18
Prix : Oscar du meilleur film étranger (1981)

Résumé
Un comédien, Hendrik Hofgen, rêve de gloire dans l'Allemagne morose d'après 1918. Réussissant à la fois son mariage avec la fille d'un conseiller et sa liaison avec une Noire splendide, il parvient à se faire recruter par le Staatstheater de Berlin, où il triomphe dans le rôle de Méphisto de Faust. Avec l'arrivée des nazis, le piège de gloire se referme sur Hendrik : sa famille est obligée de fuir l'Allemagne, il doit divorcer, quitter sa maîtresse et devenir l'histrion officiel du régime, au prix de la perte de son âme.

Commentaire
Réflexion sans concession sur le rôle de l'artiste face à la société, ce film interpelle puissamment le spectateur par les problèmes qu'il soulève. La force du propos rejoint la maîtrise cinématographique.

le Mépris

Drame de Jean-Luc Godard, avec Brigitte Bardot (Camille Javal), Jack Palance (Jeremiah Prokosch), Fritz Lang (lui-même, réalisateur de l'Odyssée), Michel Piccoli (Paul Javal), Giorgia Moll (Francesca Vanini), Jean-Luc Godard (assistant de Fritz Lang).

Scénario : Jean-Luc Godard, d'après le roman d'Alberto Moravia
Photographie : Raoul Coutard
Musique : Georges Delerue
Montage : Agnès Guillemot
Production : Georges de Beauregard, Carlo Ponti, Joseph E. Levine
Pays : France et Italie
Date de sortie : 1963
Technique : couleurs
Durée : 1 h 50

Résumé

Paul et Camille Javal vivent à Rome. Il est écrivain, et travaille parfois à de modestes projets de cinéma : traduction de dialogue, rédaction de commentaires pour des documentaires industriels… Il est engagé par le producteur américain Jeremiah Prokosch pour une adaptation de l'Odyssée que doit réaliser Fritz Lang. Paul nourrit depuis des années le rêve d'écrire une grande pièce de théâtre, et compte sur cette occasion pour gagner l'argent qui lui permettra plus tard de s'y consacrer entièrement. Paul veut surtout prouver à Camille qu'il est quelqu'un d'exceptionnel, car il s'imagine (à tort) qu'elle commence à le mépriser. Le producteur et le réalisateur manifestant des divergences d'opinion au sujet du film, Paul flatte tantôt l'un, tantôt l'autre et, toujours croyant servir son propre intérêt, favorise l'attirance de Prokosch pour sa femme. Camille refuse d'entrer dans ce jeu et l'amour qu'elle éprouvait pour son mari fait place au mépris. Alors qu'elle repart pour Rome dans la voiture de Prokosch, tous deux trouvent la mort dans un accident. L'Odyssée est interrompue.

Commentaire

Le cinéma révélé

L'un des plus grands films du cinéma français des années 1960, et une œuvre quasi sans faute, comme Psychose d'Alfred Hitchcock ; des films desquels on ne peut rien extraire, rien déplacer, sinon tout s'effondre. À partir de ce que Godard qualifiait de « roman de gare », nous assistons au déploiement des sens cinématographiques. Car le Mépris est un film sur la signification, et sur les voies diverses qu'empruntent les êtres qui n'arriveront jamais à s'entendre. Mais, dans un premier temps, Godard règle des comptes et fait le point. Son film précédent, les Carabiniers, fut mal reçu à sa sortie ; on reprocha à Godard de ne savoir ni tourner ni monter, de ne pas savoir faire de cinéma. Le cinéaste revenait à la charge avec le Mépris, disposant de moyens importants, d'une distribution exceptionnelle, et, tout en poursuivant la cohérence de son œuvre, arrivait à faire taire ceux qui s'acharnaient à tracer une ligne de conduite au cinéma, par le raffinement et la grâce de ce film. Dans un second temps, Godard signait le film le plus révélateur de l'influence du cinéma sur la vie des gens de cinéma, Fritz Lang et Brigitte Bardot en demeurant les incarnations mythiques. Par ailleurs, au niveau formel, le film opérait une série de glissements virtuels, se refusant à ceux qui cherchaient à l'isoler du côté du montage, du mouvement de caméra (que nous aurions envie ici de privilégier) ou du mixage sonore. Une œuvre à la (dé)mesure de l'expérience humaine dont il témoigne.