Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
H

Hanssens

Famille de compositeurs belges.

 
Charles Louis, dit l'Ancien (Gand 1777 – Bruxelles 1852). Il fit ses études à Gand et à Paris, occupa divers postes de chef d'orchestre à Gand, Amsterdam, Rotterdam et Utrecht, puis à Bruxelles. Les événements de 1830-1831 lui firent perdre ses postes de chef d'orchestre du théâtre de la Monnaie et de directeur du conservatoire de cette ville, mais il retrouva le premier en 1835-1838, puis en 1840. Comme compositeur, on lui doit des opéras et de la musique religieuse.

 
Charles Louis, dit le Jeune (Gand 1802 – Bruxelles 1871), fils du précédent. Autodidacte, il occupa des postes en Belgique, en Hollande et en France, et fut de 1848 à 1869 chef d'orchestre du théâtre de la Monnaie à Bruxelles, qu'il dirigea de 1851 à 1854. Il a écrit de la musique symphonique (dont 9 symphonies), des opéras, des œuvres religieuses.

Hanuš (Jan)

Compositeur tchèque (Prague 1915 – id. 2004).

Il apprend le piano dans sa jeunesse et entre au conservatoire de Prague dans la classe de O. Jeremiáš (1932-1940). Il suit également les cours de direction d'orchestre de P. Dědeček. Il est, ensuite, rédacteur aux Éditions nationales, fait connaître l'œuvre de piano de Fibich, Foerster et Ostrčil, et éditer l'œuvre de Dvořák et Fibich (1955-1959). Sur le plan de la composition, il est l'héritier de la tradition de Smetana dans ses œuvres pour la scène, de Dvořák dans ses symphonies et sa musique de chambre. Son réel tempérament dramatique, porté par un langage postromantique, fréquemment polytonal, s'impose avec la même force aussi bien dans ses 5 Symphonies (1942-1965) que dans ses six œuvres pour la scène ­ des Flammes op. 14 (1942-1944) à l'Histoire d'une nuit, résurgence dramatique des Mille et Une Nuits (1968).

Harant (Krystof) , baron de Polzice et Bezdruzice

Compositeur tchèque (Château de Klenov 1564 – Prague 1621).

Après des études à la cour de l'archiduc Ferdinand à Innsbruck, il se battit contre les Turcs (1597) et fit un pèlerinage en Terre sainte. Conseiller de Rodolphe II (1600), il prit parti pour la Réforme, dont il commandait les armées à la bataille de la Montagne Blanche (1620), et fut exécuté avec vingt autres rebelles sur la place de la vieille ville de Prague. Humaniste de la Renaissance, à la fois voyageur, homme de lettres, ingénieur, chef d'armée, chanteur et chef de chœur, Krystof Harant fut, comme compositeur, influencé par l'école vénitienne et par le style madrigalesque de Luca Marenzio (Missa super dolorosi martyr, motet Maria Kron, motet Qui confidunt). Une grande partie de sa production s'est perdue.

hardingfele

Dit aussi hardangerfele ou hardangerfiol, c'est-à-dire violon de Hardanger (ville de la côte ouest de la Norvège), c'est le plus connu des instruments populaires de Norvège. Assez proche du violon traditionnel, il est accordé une tierce mineure plus bas et dispose de 4 ou 5 cordes supplémentaires de résonance. Il trouve son origine au XVIIe siècle, naissant probablement du violon européen, de la viole d'amour et d'instruments à cordes norvégiens plus anciens. De cette époque, le premier témoignage de hardingfele qui nous reste est le Jaastadfelan, signé par Ole Jonsen Jaastad en 1651.

   Le répertoire et la technique particulière du hardingfele ont inspiré de nombreux compositeurs norvégiens et, si E. Grieg lui a donné ses lettres de noblesse, certains compositeurs, tel J. Halvorsen dans Fossegrimen, n'ont pas craint de le joindre à l'orchestre traditionnel.

Harmat (Artur)

Compositeur, chef d'orchestre et musicologue hongrois (Nyitrabajna 1885 – Budapest 1962).

Spécialiste de la musique d'église, fondateur en 1926 d'un département consacré à cette discipline à l'Académie de musique de Budapest, il a mené une carrière d'enseignant dans les lycées du secondaire, puis d'inspecteur de la musique pour les collèges de la ville de Budapest. Il a écrit de nombreuses pièces liturgiques pour orgue, ainsi que des chœurs, des messes, des psaumes et des cantates, et réédité des pièces liturgiques du Moyen Âge, de la Renaissance et de la période classique.

harmonéon

Nom donné à l'accordéon de concert conçu par Pierre Monichon en 1948.

L'instrument comporte deux claviers identiques. Il peut aborder toutes les difficultés d'écriture, et se marie bien, soit avec d'autres instruments solistes, soit avec un orchestre symphonique. L'harmonéon est enseigné au Conservatoire de Paris depuis 1959 (Alain Abbott). M. Landowski, J. M. Damase, H. Sauguet, T. Aubin, J. Casterède, ont écrit pour cet instrument.

harmonica

Nom donné dans le passé à un grand nombre d'instruments très différents les uns des autres, y compris un Glasharmonika formé d'un jeu de verres à pied convenablement accordés, dont l'exécutant tirait des sons très flûtés, de caractère immatériel, en effleurant leurs bords de ses doigts mouillés. Il y eut même un harmonica de Franklin, où les verres, aplatis en forme d'assiettes, étaient montés sur un axe horizontal mis en mouvement par une pédale. Dans les premières années du XIXe siècle, apparurent un Physharmonika, dû au célèbre facteur viennois Aanton Haeckel (1818), puis un Aeol-Harmonika (1818), qui partageaient avec bien d'autres instruments voisins (orchestrion, melodion, uranion, aéoline, éoline, symphonium, etc.) deux caractéristiques essentielles : c'étaient des instruments à anches libres et à clavier. Le facteur allemand Christian Messner présentait en 1823 une mundeoline, c'est-à-dire une éoline à bouche, dans laquelle l'exécutant soufflait directement, se passant de soufflets et de clavier. Enfin, un autre facteur allemand, Christian Buschmann, inventait, en 1828, le Mundharmonika (« harmonica à bouche »), que Matthias Hohner devait perfectionner dans ses ateliers de Trossingen. C'est l'instrument qui est aujourd'hui désigné en France sous le seul nom d'harmonica. Comme les premiers accordéons, qui furent créés à la même époque, il est diatonique et donne des notes différentes selon qu'on souffle ou qu'on aspire. Mais, dans les modèles chromatiques, une glissière métallique munie d'un poussoir et d'un ressort de rappel peut fermer instantanément tous les trous correspondant aux anches diatoniques et en ouvrir d'autres qui fournissent les demi-tons. Il existe évidemment des harmonicas de différents formats, dont l'étendue peut atteindre plusieurs octaves.