Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
D

Dornel (Antoine)

Organiste et compositeur français ( ? v. 1685 – Paris 1765).

Il fut organiste à Sainte-Madeleine-en-la-Cité et à l'abbatiale Sainte-Geneviève à Paris. En 1725, il succéda à Drouart de Bousset comme maître de musique à l'Académie française, pour laquelle il écrivit des motets à grand chœur, aujourd'hui perdus. Pratiquant, comme François Couperin, la « réunion des goûts » italien et français, il écrivit un Livre de symphonies (1709), qui contient six suites en trio de six à huit pièces chacune. Ses Sonates à violon seul et ses Suites pour la flûte et la basse (1711) sont également marquées par l'influence italienne. Pour le clavier, il a laissé Quarante-Huit Pièces de clavecin (1731) et des Pièces d'orgue, dans l'esprit de Lebègue. Pour la voix, il a composé quelques Airs sérieux et à boire. Dornel a également écrit un ouvrage théorique, le Tour du clavier sur tous les tons (Paris, 1745).

Dørumsgaard (Arne)

Compositeur, chanteur et écrivain norvégien (Fredrikstadt 1921 – Varese 2006).

Après des études de piano, d'harmonie et de contrepoint, il s'est établi en France (1950) et y a étudié le chant avec Maria Castellazi (1952-1960). Son œuvre principale est l'édition des Canzoni scordate, anthologie de chansons européennes de 1400 à 1900 (Paris 1963).

Dorus-Gras (Julie)

Soprano belge (Valenciennes 1805 – Paris 1896).

Elle étudia au Conservatoire de Paris, mais débuta à Bruxelles en 1825. C'est là que, en 1830, elle incarnait Elvire lors de la fameuse représentation de la Muette de Portici d'Auber qui déclencha la révolte des Pays-Bas. Engagée à l'Opéra de Paris, elle créa les rôles d'Alice dans Robert le Diable de Meyerbeer (1831) et de la reine Marguerite dans les Huguenots (1836). Sa voix était celle d'un soprano aigu au timbre flexible, dont la virtuosité était remarquable.

double

1. Nom quelquefois donné, au Moyen Âge, au rapport de fréquence 2/1, c'est-à-dire à l'octave. Le mot est alors au féminin (s.-e. « proportion »).

2. Dans la polyphonie médiévale, traduction du latin duplum, qui désigne la deuxième voix placée au-dessus de la teneur. Tombé en désuétude au cours du XIIIe siècle, ce terme fut alors supplanté par celui de motet (motettus), dont l'évolution a mené vers des acceptions différentes.

3. Dans la musique de luth et dans l'air de cour et l'air sérieux du XVIIe siècle, puis jusqu'au milieu du XVIIIe, parfois aussi dans la musique de clavier (Gavotte et 6 Doubles de Rameau), ainsi que dans l'air d'opéra de forme ABA dit aria da capo, reprise ornée du couplet ou de la partie initiale qui avait été exposée sans ornementation, ou très peu ornée. Les ornementations du double n'étaient souvent pas écrites : on attendait de l'interprète qu'il les ajoutât à sa façon et selon ses propres possibilités, ce qui rend très difficiles les tentatives de restitution, et condamne les reprises non ornées que font aujourd'hui, en se fiant au texte seul, de nombreux interprètes. Pourtant, quelques échantillons de doubles notés existent et peuvent être étudiés avec profit. Par exemple, un grand nombre d'airs de Michel Lambert ont été agrémentés de doubles ornés de sa main, sans doute afin d'enseigner cette technique à ses élèves.

doublé (double cadence, brisé, tour de gosier)

Nom donné au gruppetto par les clavecinistes français du XVIIe siècle et employé dans la musique vocale et instrumentale des XVIIe et XVIIIe siècles surtout.

Il se présente comme un S couché, posé au-dessus de la note ornée, laquelle doit être exécutée entourée de ses secondes supérieure et inférieure. Si l'un des sons est altéré, on l'indique en plaçant l'altération en question au-dessus ou au-dessous du doublé.

   On peut commencer le doublé ou gruppetto par la note inférieure :

   Mais ce dernier type, quoique mentionné par Brossard (1703) et Walter (1732), est peu employé par la suite.

double barre

Double trait vertical traversant toute la portée et suivant la dernière mesure d'une œuvre ou d'une partie d'œuvre.

La double barre accompagne aussi un changement de mesure ou d'armature. Précédée , ou suivie , de deux points, elle indique la reprise de la partie d'œuvre située du côté des points.

double bémol

Signe d'altération abaissant de deux demi-tons une note, c'est-à-dire d'un demi-ton supplémentaire une note déjà bémolisée en vertu, ou non, de l'armature de la tonalité.

Ce signe bb, placé devant une note, demeure valable pendant toute la mesure, sauf indication contraire.

double chœur

Division de la masse chorale en deux groupes d'égale importance et de composition semblable, le plus souvent à quatre voix mixtes (soprano, alto, ténor et basse).

Ce procédé d'écriture a pour effet, non seulement de doubler le nombre des voix, mais de leur apporter une dimension supplémentaire par une forme dialoguée de « question » et de « réponse ».

double concerto

Concerto pour deux instruments solistes et orchestre (par exemple, le Concerto pour deux violons de J.-S. Bach ; le Concerto pour flûte et harpe de Mozart ; le Concerto pour violon et violoncelle de Brahms).

double corde

Technique permettant de jouer simultanément deux notes différentes sur un instrument à archet, en attaquant à la fois deux cordes voisines.

L'exécution correcte des passages en double corde pose à la main gauche des difficultés d'autant plus grandes que le trait est plus rapide, et constitue sans doute l'élément le plus spectaculaire de la virtuosité d'un violoniste.

double croche

Note dont la durée est égale à la moitié de celle d'une croche, le quart de celle d'une noire.

Le silence de durée correspondante est le quart de soupir.

double dièse

Signe d'altération haussant de deux demi-tons une note, c'est-à-dire d'un demi-ton supplémentaire une note déjà diésée en vertu de l'armature de la tonalité.

Ce signe en forme d'X, placé devant une note, demeure valable pendant toute la mesure, sauf indication contraire.

doublette

Jeu d'orgue de la famille des principaux (PRINCIPAL), sonnant à la double octave de la fondamentale (quinzième, ou harmonique 4).

Son tuyau le plus grave mesure 2 pieds de haut. La doublette sert à composer le cornet ; elle est également utilisée dans le plénum, ou comme jeu de détail.