Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Rivier (Jean)

Compositeur français (Villemomble 1896 – Aubagne 1987).

Il commença à étudier la musique en autodidacte, puis fut mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle il fut gazé et réformé. Il se mit alors à travailler l'harmonie avec Jean Gallon et le contrepoint avec Georges Caussade, puis entra au Conservatoire de Paris dans les classes de Paul Braud (piano), Paul Bazaire (violoncelle) et Maurice Emmanuel (histoire de la musique). En 1926, il obtint un premier prix de contrepoint et de fugue. Il se consacra alors à la composition, et fut un compositeur fécond (7 symphonies, concertos pour violon, pour clarinette, pour basson, pour hautbois, concertino pour alto, nombreuses œuvres de musique de chambre, un requiem, mélodies, chœurs). Son œuvre a subi l'influence de Ravel, de Roussel, puis celle de Prokofiev, de Jolivet, et du jazz. À partir de 1948, il fut une année sur deux professeur de composition au Conservatoire de Paris, en alternance avec Darius Milhaud, titulaire de la classe et auquel il succéda (1962-1966).

Roberday (François)

Compositeur et organiste français (Paris 1624 – Auffargis 1680).

Fils d'un orfèvre en renom, grand amateur de musique, il fut lui-même reçu orfèvre en 1650 et devint orfèvre du roi. Il fut organiste chez les Petits-Pères, à Paris, acheta une charge de valet de chambre de la reine, et vécut dans une grande aisance jusqu'à ce que des revers de fortune le ruinent, le contraignant à se retirer à la campagne. En 1660, il publia son unique recueil de musique, Fugues et Caprices à 4 parties, mises en partition pour l'orgue et dédiées aux amateurs de musique. En insistant sur les mots « mises en partition », Roberday met l'accent sur l'originalité de l'écriture de son recueil, présenté ni en tablature, comme on le faisait pour les instruments à clavier ou le luth, ni en parties séparées, selon l'usage pour la musique à plusieurs instruments. Dans son avertissement, il précise que ces morceaux sont en partie empruntés à d'autres auteurs (Cavalli, d'Anglebert, Louis Couperin, Bertali, de la Barre, Cambert et Froberger), traités dans un contrepoint très solide et un ardent lyrisme qui apparente Roberday à Frescobaldi et à Froberger, dont il a par ailleurs copié des pièces. Beau-frère de d'Anglebert, Roberday aurait été l'un des maîtres de Lully.

Robert (Pierre)

Compositeur français (Louvres, près de Paris, v. 1618 – Paris 1699).

Éduqué à la maîtrise de Notre-Dame de Paris, il est ordonné prêtre très jeune. Il devient maître de chapelle de la cathédrale de Senlis en 1648 et de celle de Chartres en 1650, puis occupe la même fonction à Notre-Dame de Paris de 1653 à 1663. Cette année-là, il est nommé, avec H. DuMont, sous-maître de la chapelle royale et en 1672, à la mort de Thomas Gobert, les deux musiciens se partagent le poste de compositeur de la chapelle du roi. En 1684, DuMont meurt et Robert quitte le service du roi, mais il conserve jusqu'à sa mort les charges d'abbé de Chambon et de Saint-Pierre de Melun qu'il a acquises respectivement en 1671 et 1678. On ne conserve de lui que des motets : un recueil imprimé de 24 grands motets à 5 et 6 voix avec basse continue (Motets pour la chapelle du roi, 1684) et 10 petits motets de 2 à 4 voix recueillis par Philidor l'Aîné en 1688 dans les Petits Motets et élévations de MM. Carissimi, de Lully, Robert, Daniélis et Foggia. Deux autres motets, Memorare dulcissime Jesu, à 3 voix, et Splenda aeternae gloriae, à 2 voix, figurent dans des anthologies. Ses grands motets à deux chœurs sont, comme ceux de Du Mont et de Lully, fidèles à l'esthétique grandiose de Louis XIV. Son style est bien plus intéressant dans les petits motets où l'usage expressif de dissonances et de modulations et l'écriture en dialogue et imitation attestent sa familiarité avec les compositeurs italiens de l'époque.

Robertson (David)

Chef d'orchestre américain (Santa Monica 1958).

Il étudie le cor et l'alto puis s'oriente vers la direction d'orchestre et poursuit ses études à la Royal Academy of Music de Londres, puis auprès de Kiril Kondrachin en Hollande et de Rafael Kubelik à Lucerne. Second Prix au Concours de direction d'orchestre Nicolaï Malko à Copenhague en 1980, il dirige de nombreux orchestres en Scandinavie. En 1981, il commence à diriger à la Deutsche Oper de Düsseldorf. De 1985 à 1987, il est chef assistant à l'Orchestre de Jérusalem. Invité par de grands orchestres européens, il dirige de nombreuses productions lyriques ainsi que la musique du XXe siècle. À la demande de Pierre Boulez, il prend en septembre 1992 la direction musicale de l'Ensemble InterContemporain.

Robilliard (Louis)

Organiste français (Beyrouth 1939).

Il fait ses études au Conservatoire de Paris et obtient en 1967 les premiers prix d'orgue et d'improvisation à l'unanimité. Il est nommé la même année professeur d'orgue au Conservatoire de Lyon. Il se fait connaître du public français en 1971 en interprétant en direct sur France-Musique l'intégrale de l'œuvre d'orgue de Franz Liszt. En 1974, il est nommé organiste titulaire de l'église Saint-François-de-Sales, à Lyon, et en 1976, rapporteur auprès de la Commission nationale des orgues historiques. Il participe ensuite à de nombreux festivals et concerts et enregistre des œuvres de Reger, Liszt, etc.

Robin (Mado)

Cantatrice française (Yzeure-sur-Creuse 1918 – Paris 1960).

Véritable phénomène vocal pour qui le contre-ut était presque une note grave, elle fut révélée au public parisien en 1945 dans un programme de music-hall à l'A. B. C., avec des chansons acrobatiques du type la Gitane et l'Oiseau. Aussitôt engagée à l'Opéra, elle y débuta la même année dans le rôle de Gilda de Rigoletto. En 1946, elle incarna Lakmé à l'Opéra-Comique, puis brilla dans la plupart des emplois de soprano colorature, dont la Reine de la nuit. Elle créa le Rossignol de Stravinski à Monte-Carlo et sa renommée était devenue internationale quand une maladie implacable l'emporta.

Rochelle (Rencontres internationales d'art contemporain de La)

Festival fondé en 1973 à l'initiative de Claude Samuel, alors que celui-ci venait de quitter la direction artistique du festival de Royan.

Il eut d'abord lieu à Pâques, puis en juillet. Il n'est pas ouvert seulement à la musique, mais il concerne également la danse, le théâtre, le cinéma, les arts plastiques, et s'est toujours tenu en liaison étroite avec la maison de la culture de la ville, s'efforçant à la fois de s'ouvrir sur un public autre que celui des spécialistes de musique contemporaine et de s'intégrer dans une action menée tout au long de l'année. Cet aspect « ouvert » du festival s'est fortement accentué à partir de 1980, année où Alain Durel a succédé à Claude Samuel comme responsable artistique. Les deux dernières années de son existence (1983-1984), le festival a été dirigé par Patrick Szersnovicz.