Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
L

larghetto

Mot italien, diminutif de largo, désignant des morceaux de caractère analogue à celui-ci, mais de mouvement un peu moins lent.

Théoriquement, le larghetto (69 à 100 battements/minute) est un peu plus lent que l'adagio (100 à 126), mais cette distinction est peu respectée.

largo

Mot italien désignant un mouvement lent de caractère grave et solennel.

Dans l'échelle théorique des mouvements, le largo (métronome 40 à 69 battements/minute) et son diminutif larghetto (69 à 100) sont censés être plus lents que l'adagioLENTO). Le mot largo est parfois employé comme titre pour des morceaux dont il indique le mouvement. L'un des plus célèbres largos, dit « largo de Haendel », est, en réalité, un air de l'opéra Serse (« Xerxès »), qui a été souvent transcrit sous ce nom pour les instruments les plus variés.

larigot

Jeu de mutation de l'orgue, de la famille des flûtes, faisant entendre l'harmonique 6 du son fondamental, c'est-à-dire sonnant à la 19e, soit 2 octaves et 1 quinte au-dessus de ce son fondamental.

La hauteur du larigot est de 1 1/3 de pied pour une fondamentale de 8 pieds.

Larrieu (Maxence)

Flûtiste français (Marseille 1934).

Il suit les cours du Conservatoire de Paris, où il obtient le premier prix de flûte (1951) et celui de musique de chambre (1954). Il est également lauréat du concours international de Genève (1954). Il est ensuite soliste dans l'orchestre de l'Opéra de Paris jusqu'en 1978, puis, à partir de cette date, professeur au conservatoire de Genève. Il a donné des concerts dans le monde entier.

Larrocha (Aliciade)

Pianiste espagnole (Barcelone 1923).

Elle apparaît en public dès l'âge de cinq ans, avant de commencer ses études avec F. Marshall à l'Académie de piano fondée en 1901 par Granados, à Barcelone. Elle donne un premier concert à douze ans avec l'Orchestre symphonique de Madrid dirigé par E. Fernandez Arbos, l'orchestrateur des Iberia d'Albéniz. En 1955, elle fait ses débuts aux États-Unis avec l'Orchestre philharmonique de Los Angeles. Mais peu d'événements viennent troubler une carrière entièrement vouée à la musique espagnole. Alicia de Larrocha la défend dans le monde entier, et elle enseigne à son tour à l'académie F.-Marshall, dont elle est nommée directrice en 1959. Élégante mozartienne, elle est insurpassable dans le répertoire ibérique, spécialement dans Granados, où ses qualités de vitalité et d'invention font merveille.

Larsen (Jens Peter)

Musicologue danois (Copenhague 1902 – id. 1988).

Il a étudié les mathématiques (1920-21), puis la musique et la musicologie à l'université de Copenhague, obtenant sa maîtrise en 1928. S'étant intéressé à Haydn, il a obtenu son doctorat avec Die Haydn Uberlieferung (Copenhague, 1939), ouvrage fondamental étudiant de façon systématique le problème des sources et de l'authenticité des œuvres de Haydn, et qui a inauguré les recherches modernes sur ce compositeur. A suivi Drei Haydn-Kataloge in Faksimile (Copenhague, 1941 ; rééd. rév., New York, 1979), publication en fac-similé et avec commentaires des deux catalogues (Entwurf Katalog et Haydn Verzeichnis) que Haydn dressa lui-même ou fit dresser de ses œuvres, ainsi que d'un troisième catalogue d'époque consacré à ses symphonies. Larsen a présidé, de 1949 à 1951, la Haydn Society et dirigé, de 1955 à 1960, le Joseph Haydn Institut de Cologne. Auteur de nombreux articles, en particulier sur le XVIIIe siècle, également spécialiste de Haendel, il est devenu professeur à l'institut de musicologie de l'université de Copenhague en 1945, et l'a dirigé de 1949 à 1965, prenant sa retraite en 1970. Il a enseigné également à Berkeley (1961) et à l'université du Wisconsin (1971-72), a présidé en 1975 le Congrès Haydn de Washington et ouvert celui de 1982 à Vienne.

Larsson (Lars-Erik)

Compositeur suédois (Åkarp 1908 – Hälsinborg 1986).

Il a été l'élève d'Alban Berg à Vienne en 1929-30. S'il a évolué dans tous les styles d'écriture de notre temps, du néoclassicisme au sérialisme en passant par le néoromantisme ou le lyrisme nordique, c'est à ses œuvres néoclassiques qu'il doit d'être l'un des compositeurs les plus populaires de son pays ; l'une de celles-ci, la Suite pastorale (1938), est probablement l'œuvre suédoise la plus souvent interprétée. Entre 1955 et 1957, il a écrit 12 Concertini pour instrument solo et cordes, qui sont une réussite dans son œuvre au même titre que les Kammermusik dans celle de P. Hindemith. Depuis 1960, il adopte un langage dérivé du sérialisme (Trois Pièces pour orchestre, 1960).

   Son style, son art de la forme moyenne, son habileté dans l'écriture instrumentale rendent quelque peu incompréhensible l'ignorance dans laquelle on tient son œuvre hors des frontières de son pays.

Laruette (Jean-Louis)

Chanteur et compositeur français (Toulouse 1731 – id. 1792).

Il débuta à l'Opéra-Comique de la foire Saint-Laurent en 1752, dans les rôles d'amoureux. Mais sa voix, à l'étendue mal définie, légère et se prêtant aux rôles bouffes, l'amena très vite à jouer les pères et les ganaches, rôles auxquels son nom est resté attaché. Il assura de nombreuses créations au cours de ses vingt-cinq ans de carrière, parmi lesquelles Jean-Louis dans le Déserteur de Monsigny, Gilotin dans le Huron de Grétry, la Bride dans le Maréchal-Ferrant de Philidor. Il contribua beaucoup à établir la renommée de la comédie à ariettes. Il avait épousé sa camarade de scène, Marie-Thérèse Villette. Compositeur de talent, Laruette resta peu sensible à l'influence italienne, s'attachant de préférence au style dramatique de Rameau. Son catalogue compte une douzaine d'ouvrages, parmi lesquels le Boulevard (1753), le Plaisir de l'innocence (1753), le Docteur Sangrado (en collaboration avec Duni, 1758), Cendrillon (1759), les Deux Compères (1772).

Lasceux (Guillaume)

Organiste et compositeur français (Poissy 1740 – Paris 1831).

Il fut organiste à Chevreuse (1758) et à Saint-Étienne-du-Mont, à Paris (1769-1819). Outre une comédie lyrique (les Époux réconciliés), quelques sonates pour piano, un quatuor et des romances, son œuvre consiste surtout en un Journal de pièces d'orgue, contenant des messes, magnificat et noëls à l'usage des paroisses et communautés religieuses, qu'il publia à partir de 1771. Ce journal fut suivi de nombreux autres recueils : Nouveau Journal, Nouvelle Suite de pièces d'orgue (1810), etc. Il est aussi l'auteur d'un Essai théorique et pratique sur l'art de l'orgue, très significatif sur la musique descriptive et naturaliste pratiquée par les organistes français autour de la Révolution.