Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Fellegara (Vittorio)

Compositeur italien (Milan 1927).

Après des études d'ingénieur à l'École polytechnique (1945-1948) et des études de mathématique et de physique à l'université de Milan, il étudie la composition à partir de 1951 avec L. Chailly au conservatoire Giuseppe-Verdi. En 1958, il obtient le 2e prix international de composition de la S. I. M. C. À partir de 1960, il enseigne la composition à l'Institut musical Gaetano-Donizetti de Bergame. Une de ses premières œuvres importantes, Octuor pour vents (1953), a été créée au festival de Donaueschingen en 1955. Suivirent notamment Ricercare fantasia pour piano (1951), Preludio, fuga e postludio pour piano (1952-53), Omaggio a Bach, thème et variations pour piano (1975) et Studi in forma di variazioni pour orchestre de chambre sur un fragment de Bach (1978). Des œuvres comme Lettere di condannati a morte della resistenza italiana pour récitant, chœur et orchestre (1954), Requiem di Madrid pour chœur mixte et orchestre sur un texte de F. García Lorca (1958) et Dies irae pour chœur mixte et instruments sur un texte de F. García Lorca (1959) ont une résonance nettement politique, tout comme celles sur des textes de N. Balestrini (Mutazioni, ballet en 6 tableaux, 1962), P. Eluard (Épitaphe pour 2 sopranos et 5 exécutants, 1964), G. Leopardi (Cantate pour 2 voix de femmes et orchestre, 1966), P. Verlaine (Notturno pour soprano, contralto, chœur d'hommes et orchestre, 1971), N. Sachs (Zwei Lieder pour chœur de femmes et orchestre, 1974). Parmi ses autres œuvres, retenons : 4 Invenzioni pour piano (1949), Fuga pour cordes (1950), Concerto pour orchestre (1952), Concerto breve pour orchestre de chambre (1956), Epigrafe pour récitant et 5 instruments (1955), Sinfonia pour orchestre (1957), Serenata pour orchestre de chambre ou 9 instruments (1960), Frammenti I pour orchestre de chambre (1960), Variations (Frammenti II) pour orchestre de chambre (1961), Chanson pour soprano et orchestre de chambre sur des textes de P. Eluard (1974), Herbstmusik (hommage à Mahler) pour quatuor à cordes (1986) ; Stille Nacht pour orgue et 9 instruments à vent (1990).

Fellowes (Edmond Horace)

Musicologue et éditeur anglais (Londres 1870 – Windsor 1951).

Maître de chœur, d'abord à la cathédrale de Bristol, puis à la chapelle Saint George de Windsor, bibliothécaire du Saint Michael's College de Tenbury de 1918 à 1948, il fut un des meilleurs spécialistes de la musique élisabéthaine et jacobéenne, dont il a publié de nombreuses transcriptions.

Principaux écrits : The English Madrigal (Londres, 1925, rééd. 1947) ; W. Byrd (Oxford, 1923, rééd. 1928) ; O. Gibbons (Oxford, 1925, rééd. 1951) ; English Cathedral Music from Edward VI to Edward VII (Londres, 1941, rééd. 1945) ; publications : The English Madrigal School (36 vol., Londres, 1913-1936), The English School ol Lutenist Song-Writers (32 vol., Londres, 1920-1932), The Collected Works of W. Byrd (20 vol., Londres, 1937-1950).

Felsztyn (Sébastiende)

Théoricien et compositeur polonais (Felsztyn, Galicie, v. 1490 – ?, apr. 1544).

Il fit ses études musicales à Cracovie. La Capella regia rorantistarum (dont le nom est attaché à la messe « rorate » chantée quotidiennement à la chapelle de l'Assomption de la Vierge) y stimulait alors l'exécution de la musique polyphonique et joua un rôle important pour le développement de l'art de Sébastien de Felsztyn. Il fut l'auteur de divers ouvrages publiés à Cracovie, notamment l'Opusculum utriusque musicae (1515), le recueil de chants grégoriens Opusculum musicae (1518), Modus regulariter accentuandi (1518), Pro institutione cantu simplice seu gregoriano (1519), Aliquot Hymni (1522) et Directiones musicae ad cathedralis (1543).

Fenice (la)

Depuis deux siècles, principal théâtre d'opéra de Venise.

Sa construction fut décidée après l'incendie du San Benedetto, et son nom (le « Phénix » renaissant de ses cendres), choisi en conséquence. L'inauguration eut lieu le 16 mai 1792 avec I Giuocchi d'Agrigento de Paisiello. Il fut détruit par le feu en 1836, puis reconstruit et plusieurs fois réaménagé avant le second incendie de janvier 1996 : il sera reconstruit au même endroit (façade et entrée sur une place, autre entrée sur un canal) et à l'identique (magnifique décoration et bleu comme couleur dominante, loges et galerie, parterre de 850 places). Rossini y connut son premier triomphe (Tancredi, 1813), mais La Traviata et Simon Boccanegra de Verdi, lors de leurs créations respectives (1853 et 1857), y furent des échecs. Au XIXe siècle, l'établissement fut peu à peu supplanté par La Scala de Milan, en partie à cause de la domination et de la censure autrichiennes, qui durèrent à Venise jusqu'en 1866 et dont témoigne la séquence initiale du film Senso de Visconti. Eut lieu à La Fenice, en 1897, la création de la Bohème de Leoncavallo. Une nette renaissance est intervenue à partir des années 1930, et, depuis, La Fenice a vu notamment les créations mondiales de The Rake's Progress de Stravinski (1951), de The Turn of the Screw de Britten, d'Intolleranza de Nono et de Lorenzaccio de Bussotti (1979), ainsi que la première scénique de l'Ange de feu de Prokofiev (1955).

Ferencsik (Janos)

Chef d'orchestre hongrois (Budapest 1907 – id. 1984).

Élève d'A. Fleischer (direction d'orchestre) et de L. Lajtha (composition) au conservatoire de Budapest, il est devenu assistant (1927) puis chef d'orchestre (1930) à l'opéra de Budapest. Il a pratiquement fait toute sa carrière dans cette ville, à l'exception de courtes périodes comme assistant à Bayreuth (1930-31) et à l'opéra de Vienne (1948-1950, puis 1964). En 1953, il a été nommé directeur musical de l'opéra de Budapest et chef principal de l'orchestre d'État hongrois. Il a obtenu le prix Kossuth en 1951 et en 1961. Grand interprète de Bartók et de la musique hongroise en général, il s'est également illustré dans le répertoire classique.

Ferguson (Howard)

Compositeur et musicologue anglais (Belfast 1908 – Cambridge 1999).

Il fait à Londres ses études de piano avec Harold Samuel et travaille la composition au Royal College of Music avec Reginald Owen Morris. Ensuite, il devient professeur de composition à la Royal Academy of Music, de 1948 à 1963. Grand amateur de Brahms, il s'inscrit dans un courant de jeunes compositeurs néoromantiques. Excellent pianiste, il est particulièrement attiré par la musique de chambre. Il fait ses débuts au moment de la Seconde Guerre mondiale et organise les concerts de Midi à la National Gallery. Son catalogue de compositeur est assez réduit (musique de chambre, quelques œuvres pour orchestre, mélodies). Mais il faut citer, parallèlement, ses excellentes éditions pédagogiques consacrées à la musique de clavier en 4 volumes : Style and Interpretation, anthologie de la musique de clavier du XVIe au XIXe siècle (1963-64), ainsi que ses Anthologies complémentaires de musique de clavecin des écoles française, italienne (2 vol. chacune, 1966, 1968), allemande (2 vol., 1970), anglaise (2 vol., 1971).