Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
F

Frimmel (Theodorvon)

Musicologue autrichien (Amstetten 1853 – Vienne 1928).

Spécialiste de Beethoven, il édita sa correspondance (1910-11) et pendant deux ans le Beethoven Jahrbuch (1908-09). Il ne réunit jamais ses innombrables notes et articles en un ouvrage de synthèse, mais publia en 1926 le Beethoven Handbuch, importante étude documentaire et bibliographique (rééd. 1968).

Fritzsche (Gottfried)

Facteur d'orgues allemand (Meissen, Saxe, 1578 – Ottensen, près de Hambourg, 1638).

Son activité d'organier se déploya dans l'Allemagne du Nord-Ouest, où il ne subsiste malheureusement plus aucun témoin authentique de ses réalisations. Fréquentant les compositeurs, les théoriciens et les organiers, il contribua à l'avènement de la grande facture allemande baroque.

Frobenius (les)

Famille de facteurs d'orgues danois établis depuis 1909, auteurs de quelque 600 instruments, surtout au Danemark, mais aussi en Scandinavie et en Grande-Bretagne.

La réalisation classique des orgues Frobenius, leur harmonisation dans le style baroque de l'Europe du Nord les font rechercher pour interpréter la musique de Bach et de ses prédécesseurs et contemporains.

Froberger (Johann Jakob)

Organiste, claveciniste et compositeur allemand (Stuttgart 1616 – château d'Héricourt, près de Montbéliard, 1667).

Issu d'une famille de musiciens, il fut d'abord organiste à Rome, de 1637 à 1641, et reçut les conseils de Girolamo Frescobaldi. Sa vie fut itinérante : il parcourut l'Europe entière, au service de divers princes ou faisant jouer ses œuvres au concert. En 1652, il séjourna à Paris. S'imprégnant des styles et des manières qu'il rencontra, il en fit une synthèse séduisante qui préfigure la « réunion des goûts » chère aux musiciens français, à François Couperin notamment, au XVIIIe siècle. Il influença des compositeurs comme Bach et Haendel. À sa double formation, allemande et italienne, il ajouta des éléments empruntés aux musiques française et anglaise. Son influence se manifesta d'abord au travers de copies manuscrites, car, à l'exception de sa Fantaisie sur l'hexachorde et d'une fugue parues dans des recueils collectifs, toutes ses œuvres (essentiellement écrites pour l'orgue ou pour le clavecin) ne furent publiées qu'après sa mort, en 1693 (Diverse ingeniosissime, rarissime e non maj più viste curiose Partite) et en 1696 (Diverse curiose e rarissime Partite). Elles consistent en toccatas, caprices, ricercari, fantaisies, canzone, suites et fragments de suites.

Fröhlich (Friedrich-Theodore)

Compositeur suisse (Brugg 1803 – Aarau 1836).

Il fit ses études de droit puis de musique à Berlin (avec Zelter et Klein). Professeur à l'école cantonale d'Aarau, il donna une vive impulsion à l'activité musicale de la région par son activité pédagogique et de chef d'orchestre et de chœurs. Comme compositeur, il fut le premier musicien romantique suisse. Il a laissé une symphonie, quatre quatuors, un quintette, des lieder (sur des poèmes de Novalis et de Ruckert), de nombreux chœurs (Wem Gott will rechte Gunst erweisen, Passions Kant, etc.), des messes et quantité d'œuvres d'inspiration religieuse.

Froidebise (Pierre)

Organiste et compositeur belge (Ohey 1914 – Liège 1962).

Après avoir étudié aux conservatoires de Namur et de Bruxelles, il alla se perfectionner à Paris auprès de l'organiste Charles Tournemire, puis se fixa à Liège où il s'illustra comme professeur d'harmonie au conservatoire, organiste de l'église Saint-Jacques et maître de chapelle du grand séminaire. Son œuvre de compositeur, peu abondante, reflète une vaste culture tant intellectuelle que musicale, allant jusqu'au dodécaphonisme et aux arts de l'Extrême-Orient.

Froment (Louisde)

Chef d'orchestre français (Toulouse 1921 – Cannes 1994).

Élève de Louis Fourestier et d'André Cluytens, il fonda en 1949 l'Orchestre du Club d'essai de la Radiodiffusion française puis son propre orchestre de chambre. Il fut directeur musical des casinos de Cannes et de Deauville (jusqu'en 1956) et du casino de Vichy (1953-1969), ainsi que chef permanent des orchestres de Radio Nice (1958-1959) et surtout de l'Orchestre symphonique de Radio-Télé Luxembourg (1958-1980), dont il est resté ensuite principal chef invité. Son enregistrement avec Irma Kolassi du Poème de l'amour et de la mer d'Ernest Chausson est demeuré inégalé.

frottement

Dissonance inhabituelle chargée d'une certaine saveur.

Le terme exclut en général toute intention péjorative.

frottola (ital. ; de frocta : « mélange de pensées et de faits rassemblés au hasard »)

Terme qui désigne une composition polyphonique vocale, populaire en Italie au XVe siècle, de forme strophique simple et caractérisée par un refrain.

Le plus souvent, les strophes sont de six vers octosyllabes (4 + 2). La musique comporte deux sections, chacune de deux phrases. L'écriture, à 4 voix, est généralement homorythmique, la mélodie facile d'un ambitus réduit, les voix les plus importantes étant le superius et la basse, cette dernière remplissant déjà une fonction harmonique. Un rythme initial fréquemment employé est le suivant :

(par exemple, Ostinato vo' seguire de B. Tromboncino). La poésie, écrite pour être mise en musique, est souvent banale et surtout frivole. Quant à l'interprétation, la formule à adopter est libre. Fr. Bossinensis, par exemple, a laissé des transcriptions de frottole pour voix seule et luth.

   Le centre d'activité des compositeurs de frottole se trouve à Mantoue à la cour d'Isabella d'Este, entre 1470 et 1530 environ. Deux compositeurs particulièrement actifs dans ce domaine sont Bartolomeo Tromboncino et Marco Cara. Une importante collection de frottole a paru chez O. Petrucci à Venise entre 1504 et 1514. Proches de la frottola sont le strambotto et l'oda.

Frühbeck de Burgos (Rafael Frühbeck, dit)

Chef d'orchestre espagnol d'origine allemande (Burgos 1933).

Il fait ses études de violon dès l'âge de sept ans, puis entre aux conservatoires de Bilbao et de Madrid. Il obtient le prix Richard-Strauss à Munich, débute comme chef d'orchestre dans les théâtres de zarzuelas, mais reprend ses études, pendant deux ans, à la Hochschule de Munich. De retour en Espagne, il dirige l'orchestre municipal de Bilbao (1958) où il introduit pour la première fois des œuvres d'avant-garde. Il se fixe à Madrid, en 1962, comme chef de l'Orchestre national d'Espagne avec lequel il voyage. Sa carrière internationale date de cette époque, où il est appelé à conduire également les orchestres de Berlin, Paris, Boston, Vienne, Munich, Lisbonne, Genève, Buenos Aires et Londres. En 1975, il est nommé directeur artistique et chef permanent de l'orchestre de Montréal.