Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
K

Kavakos (Léonidas)

Violoniste grec (Athènes 1956).

Il est formé au Conservatoire d'Athènes, dont il sort diplômé en 1984. Une bourse de la Fondation Onassis lui permet alors d'aller travailler avec Josef Gingold à l'Université d'Indiana. En 1982, il est nommé soliste de l'Orchestre des jeunes de la Communauté européenne, et en 1985 il remporte à la fois le Concours Sibelius d'Helsinki et le prix Paganini à Rome. Depuis, il débute une carrière internationale. Il est le seul à avoir enregistré ­ en 1991, avec l'Orchestre symphonique de Lahti ­ la version d'origine du Concerto pour violon de Sibelius.

Kayn (Roland)

Compositeur allemand (Reutlingen 1933).

Également violoncelliste et organiste, élève de B. Blacher (composition) et de J. Rufer (analyse) à Berlin, il s'est initié à la musique électronique avec H. Eimert à Cologne en 1953, puis a travaillé aux studios de Bruxelles, Cologne, Milan, Munich, Utrecht et Varsovie. En 1964, il a compté parmi les fondateurs ­ avec A. Clementi et F. Evangelisti ­ du groupe Nuova Consonanza. Depuis 1970, il s'occupe du programme culturel du Goethe Institut d'Amsterdam. D'abord influencé par Schönberg, Varèse et Messiaen, il a ensuite appliqué à ses œuvres les principes de la cybernétique et les théories de l'information. Il a écrit, notamment, Sequenzen pour orchestre (1957-58), Schwingungen pour 5 groupes sonores (1961-62), Cybernetics I-III pour bande (1966-1969), Entropie pour orchestre (1973), Infra (1980), Tektra (1981).

Kayser (Philipp Christoph)

Compositeur allemand (Francfort-sur-le-Main 1755 – Oberstrass, près de Zurich, 1823).

Fils d'un organiste, il se fixa à Zurich en 1775 comme professeur de musique. Il se lia d'amitié avec Goethe, qu'il vit à Zurich en 1775 et en 1779, à Weimar en 1781 et à Rome en 1787-88, et dont il mit en musique plusieurs textes. Il écrivit aussi une musique de scène (perdue) pour Egmont. À partir de 1789, il ne composa plus rien. Sa production est dominée par ses lieder. Il en écrivit plus de 100. Des 19 Gesänge mit Begleitung des Claviers (Leipzig et Winterthur, 1777), 5 sont sur des poèmes de Goethe. On lui doit également de la musique pour Scherz List und Rache de Goethe (1785-86).

Keilberth (Joseph)

Chef d'orchestre allemand (Karlsruhe 1908 – Munich 1968).

Il prit ses premières leçons de musique avec son père, violoncelliste, fut chef d'orchestre, puis directeur artistique de l'Opéra de Karlsruhe (1935), directeur artistique de l'Opéra de Dresde (1945-1951), de la Philharmonie de Hambourg (à partir de 1950), chef d'orchestre des Bamberger Symphoniker et directeur général de la musique à l'Opéra de Munich (1959).

Keiser (Reinhard)

Compositeur allemand (Teuchern 1674 – Hambourg 1739).

Élève à l'école Saint-Thomas de Leipzig, puis à l'université de cette ville, il fut chef d'orchestre à Brunswick (1692), puis à Hambourg (1695). Il y composa quatre ou cinq opéras par an. À partir de 1703 et jusqu'en 1707, il fut directeur de l'Opéra de Hambourg, où il connut de nombreuses vicissitudes. Il fut même emprisonné après un krach financier spectaculaire. Il voyagea ensuite au Danemark, où il fut anobli par le roi. Puis il séjourna à Weissenfels, à Ludwigsburg et à Stuttgart, où il fut maître de chapelle à la cour (1719).En 1724, il se fixa de nouveau à Hambourg, et devint cantor à la cathédrale (1728). Peu de temps avant sa mort, il assista au déclin et à la fermeture de l'Opéra de Hambourg qu'il avait contribué à développer.

   Beaucoup de ses livrets, au lieu de se référer à la mythologie ou à l'histoire ancienne, comme il était de mode dans l'opera seria, s'inspirent de thèmes populaires. Et on peut dire qu'il contribua grandement à faire évoluer l'opéra allemand vers le singspiel ou l'opéra-comique. Du point de vue de l'écriture vocale et de l'instrumentation, Keiser influença certainement Haendel qu'il eut, d'ailleurs, comme violoniste, puis comme claveciniste à Hambourg. Il fut le principal représentant de l'opéra baroque allemand au début du XVIIIe siècle, juste avant l'invasion des scènes allemandes par l'opéra italien.

Kelemen (Milko)

Compositeur yougoslave (Podravska Slatina, Croatie, 1924).

Il a fait ses études au conservatoire de Zagreb à partir de 1945, puis à Paris avec D. Milhaud et O. Messiaen, et enfin à Fribourg avec W. Fortner. C'est lui qui a créé et organisé, à partir de 1961, la Biennale de Zagreb, devenue l'un des plus importants festivals de musique contemporaine en Europe. Il a enseigné la composition au conservatoire de Düsseldorf, de 1970 à 1972, et pris un poste analogue à l'École supérieure de musique de Stuttgart en 1973. D'abord influencé par Bartók, il a adopté ensuite les techniques les plus modernes, de la série à la forme ouverte. On lui doit, pour orchestre, Improvisations concertantes (1955), suite de courtes pièces pour cordes inspirées d'airs populaires yougoslaves, Skolion (1959), Transfiguration pour piano et orchestre (1962), Sub rosa (1965), Floreal (1970), Sonabile pour piano, modulateur à anneaux et orchestre (1972), Abecedarium pour cordes (1973), Mirabilia II pour piano, modulateur à anneaux et 2 orchestres (1977) ; des œuvres de musique de chambre, dont Étude pour flûte seule (1962) ; de la musique vocale, dont Monogatori pour 12 chanteurs solistes (1978) ; les ballets le Héros et son miroir (1960) et Ubu Roi, d'après Jarry (1965) ; les Mots pour mezzo-soprano et 2 orchestres, d'après Sartre (1965) ; l'État de siège, opéra d'après Camus (1970) ; Opéra-Bestial, opéra pour plusieurs media d'après Arrabal (1973-74) ; Grand Jeu pour violon et orchestre (Metz, 1982) ; Drammatico pour violoncelle et orchestre (1983) ; Sonnets pour quatuor à cordes (1987).

Kellner

Famille de musiciens allemands.

 
Johann Peter, organiste et compositeur (Gräfenroda 1705 – id. 1772). Il fut cantor à Frankenhayn, puis en sa ville natale (1728). Il connut Haendel et J.-S. Bach, avec qui il travailla peut-être. Les nombreuses copies qu'il effectua des œuvres de ce dernier ont permis à bien d'entre elles de parvenir jusqu'à nous. Il composa des œuvres d'orgue et de clavecin, où l'influence de Bach est très sensible, des chorals, des cantates et des suites. Son autobiographie et ses textes théoriques sont de très précieux documents sur l'environnement musical de Bach.

 
Johann Christoph, fils du précédent (Gräfenroda 1736 – Kassel 1803). Il fut l'élève de Benda et de son père. Après de nombreux voyages, il se fixa à Kassel, où il fut organiste, cantor et professeur. Il a écrit des œuvres pour orgue, pour clavecin, pour piano-forte, des concertos, des cantates et un singspiel, Die Schadenfreude (1782), ainsi qu'un traité de basse continue.