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- FranceFootballUn rapport de la commission de discipline de la Ligue nationale relatif à diverses...Un rapport de la commission de discipline de la Ligue nationale relatif à diverses « affaires » de tentatives de corruption et de déstabilisation fait état de « faits graves, précis et concordants » mettant en cause des dirigeants et des joueurs.Voir plus
- URSSRéformesLe Soviet suprême adopte le projet de loi instaurant la liberté de conscience et de religion.
- RuandaGuerre civilePlusieurs milliers de rebelles ruandais armés appartenant pour la plupart à l'ethnie tutsie...Plusieurs milliers de rebelles ruandais armés appartenant pour la plupart à l'ethnie tutsie et réfugiés en Ouganda depuis les massacres interethniques de 1959 pénètrent dans le nord du pays dans le but de renverser le président hutu Habyarimana (4).Voir plus
- Golfe[Encadre] : La crise
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- FranceGouvernementTrois départs et quatre arrivées marquent le remaniement ministériel opéré par M. Michel...Trois départs et quatre arrivées marquent le remaniement ministériel opéré par M. Michel Rocard. M. Pierre Arpaillange, Mme Édith Cresson et M. Théo Braun abandonnent leurs fonctions. M. Henri Nallet quitte l'Agriculture − où il est remplacé par M. Louis Mermaz − pour la Justice. MM. Georges Kiejman et Bruno Durieux et Mme Élisabeth Guigou sont nommés respectivement ministre délégué à la Justice, à la Santé et aux Affaires européennes.Voir plus
- ChineCatastrophe aérienneUn avion détourné par un pirate de l'air s'écrase à Canton après le refus des autorités...Un avion détourné par un pirate de l'air s'écrase à Canton après le refus des autorités chinoises de laisser l'appareil gagner Taiwan. Le bilan est de 127 morts.Voir plus
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- FrancePolitique socialeLe Conseil des ministres adopte le projet de contribution sociale généralisée (CSG)....Le Conseil des ministres adopte le projet de contribution sociale généralisée (CSG). Destinée à rééquilibrer le financement de la Sécurité sociale, la CSG élargit l'assiette des prélèvements, qui pesaient principalement sur les salaires, à l'ensemble des revenus.Voir plus
- France[Encadre] : Cinq voix pour la CSG
- TransportsLa mise en service d'un nouveau tronçon de l'autoroute A 86, le périphérique...La mise en service d'un nouveau tronçon de l'autoroute A 86, le périphérique d'Île-de-France, qui doit entourer la capitale à une dizaine de kilomètres, permet une liaison sans feu rouge entre les autoroutes du Sud (A 6) et du Nord (A 1).Voir plus
- AllemagneHistoireÀ 0 h, les Allemands célèbrent dans la liesse la réunification de leur nation divisée en...À 0 h, les Allemands célèbrent dans la liesse la réunification de leur nation divisée en deux États indépendants depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Voir plus
- JaponÉmeutesÀ Kamagasaki, l'arrestation d'un policier accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de la part des...À Kamagasaki, l'arrestation d'un policier accusé d'avoir reçu des pots-de-vin de la part des « marchands de main-d'œuvre » provoque des affrontements qui durent quatre jours entre les forces de l'ordre et des milliers de journaliers misérables.Voir plus
- BrésilÉlectionsMarqués par une forte abstention, les résultats du scrutin régional et fédéral sont favorables aux...Marqués par une forte abstention, les résultats du scrutin régional et fédéral sont favorables aux oligarchies locales qui soutiennent le président Fernando Collor.Voir plus
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- FranceCatastropheÀ Massy (Essonne), une explosion due au gaz détruit un immeuble et provoque la mort...À Massy (Essonne), une explosion due au gaz détruit un immeuble et provoque la mort de sept personnes.Voir plus
- France/ItalieSociétésLa Compagnie générale d'électricité (CGE) et le groupe italien Fiat annoncent la...La Compagnie générale d'électricité (CGE) et le groupe italien Fiat annoncent la conclusion d'une alliance industrielle dans les domaines des télécommunications, de l'énergie et des transports, assortie d'un accord financier. L'acquisition de Telettra, filiale de Fiat, fait d'Alcatel, filiale de la CGE, le numéro un mondial des transmissions devant l'américain ATT et l'allemand Siemens.Voir plus
- PologneVie politiqueAprès M. Lech Walesa en septembre, le Premier ministre Tadeusz Mazowiecki se déclare...Après M. Lech Walesa en septembre, le Premier ministre Tadeusz Mazowiecki se déclare candidat à l'élection présidentielle du 25 novembre (Voir plus[Encadre] : Pologne, le président Walesa).
- RuandaGuerre civileÀ la demande du président de l'ancienne colonie belge, M. Juvenal Habyarimana, la Belgique...À la demande du président de l'ancienne colonie belge, M. Juvenal Habyarimana, la Belgique envoie cinq cents parachutistes et la France trois cents dans le but officiel de protéger les ressortissants étrangers menacés par l'avancée jusque dans la capitale, Kigali, des rebelles venus d'Ouganda. Durant le mois, les combats se poursuivent dans le nord du pays, où l'armée se livre à des massacres de Tutsis tandis que les réfugiés affluent en Ouganda (1er).Voir plus
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- Grande-BretagnePolitique monétaireLe gouvernement annonce l'entrée de la livre sterling dans le système monétaire européen...Le gouvernement annonce l'entrée de la livre sterling dans le système monétaire européen (SME). La mesure prend effet le 8. Le cours pivot de la monnaie britannique est de 2,95 Deutsche Marks et de 9,89 francs français, avec une marge de fluctuation de 6 %.Voir plus
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- EspaceExplorationAprès six mois d'incidents divers enregistrés par la NASA, la navette spatiale Discovery...Après six mois d'incidents divers enregistrés par la NASA, la navette spatiale Discovery largue avec succès la sonde américaine Ulysse. Après avoir survolé Jupiter en 1992, celle-ci doit observer pour la première fois les pôles du Soleil en 1994 et 1995.Voir plus
- FranceCultureConsacrée cette année aux fondateurs de la danse moderne aux États-Unis, la Biennale de la danse...Consacrée cette année aux fondateurs de la danse moderne aux États-Unis, la Biennale de la danse de Lyon, qui a présenté trente spectacles devant 70 000 spectateurs en trois semaines, s'impose comme la première manifestation internationale d'art chorégraphique.Voir plus
- France[Encadre] : Banlieues en flammes
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- AutricheÉlections législativesLe Parti socialiste (SPOe) du chancelier Franz Vranitzky conforte son pouvoir en remportant...Le Parti socialiste (SPOe) du chancelier Franz Vranitzky conforte son pouvoir en remportant 81 (+ 1) des 183 sièges au Parlement. Avec 33 députés (+ 15), les nationalistes populistes (FPOe) enregistrent un succès inattendu au détriment des conservateurs (OeVP) qui n'obtiennent que 60 sièges (− 17). Les Verts disposent de 9 députés (+ 1).Voir plus
- MalaisieJusticeCondamnée à mort en 1980 pour trafic de drogue, puis à la détention à vie, la Française Béatrice...Condamnée à mort en 1980 pour trafic de drogue, puis à la détention à vie, la Française Béatrice Saubin bénéficie d'une mesure de libération anticipée.Voir plus
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- Le prix Nobel de médecineLe prix Nobel de médecine est attribué aux chercheurs américains Joseph Murray et Donnall...Le prix Nobel de médecine est attribué aux chercheurs américains Joseph Murray et Donnall Thomas pour leurs travaux sur « la transplantation d'organes et de cellules en tant que méthode de traitement clinique ».
- IranVie politiqueL'élection de l'Assemblée des experts religieux chargée de désigner le guide de la...L'élection de l'Assemblée des experts religieux chargée de désigner le guide de la République islamique est marquée par la victoire des pragmatistes, proches du président Hachemi Rafsandjani et de l'actuel guide Ali Khamenei, sur les radicaux.
- Israël[Encadre] : Esplanade sanglante
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- JaponAffairesLe tribunal de Tokyo condamne l'ancien président du géant de la communication NTT,...Le tribunal de Tokyo condamne l'ancien président du géant de la communication NTT, M. Hisashi Shinto, à deux ans de prison avec sursis et 22,7 millions de yens d'amende (moins de 1 million de F) pour délit d'initié dans le cadre du scandale Recruit.
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- FranceIndustrieÀ Colomiers (Haute-Garonne), le président François Mitterrand inaugure la plus grande usine...À Colomiers (Haute-Garonne), le président François Mitterrand inaugure la plus grande usine aéronautique d'Europe. Construite pour l'Aérospatiale et baptisée « Clément Ader », elle comprend un hangar de 500 m de long, 200 m de large et 46 m de haut où les futurs Airbus A-330 et A-340 doivent être assemblés.
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- Le prix Nobel de littératureLe prix Nobel de littérature est attribué à l'écrivain mexicain Octavio Paz.
- États-UnisIndustriePremier constructeur automobile au monde, General Motors présente une gamme de petites...Premier constructeur automobile au monde, General Motors présente une gamme de petites voitures Saturn destinée à contenir la concurrence japonaise et dont le développement représente un investissement de près de 4 milliards de dollars.
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- FranceAffairesChargé du dossier des fausses factures du Sud-Est avant d'être muté en juin 1989, l'inspecteur de...Chargé du dossier des fausses factures du Sud-Est avant d'être muté en juin 1989, l'inspecteur de police Antoine Gaudino est suspendu pour « manquements graves à l'obligation de réserve ». Dans son livre l'Enquête impossible (Albin Michel), il met en cause des responsables socialistes dont le garde des Sceaux Henri Nallet, trésorier de la campagne électorale de M. François Mitterrand en 1988.
- FootballLes deux principaux dirigeants du Sporting Club de Toulon sont inculpés de « recel, faux et...Les deux principaux dirigeants du Sporting Club de Toulon sont inculpés de « recel, faux et usages de faux en écriture commerciale et abus de confiance » après la découverte d'irrégularités dans la gestion du club, telles que fausses factures, « caisse noire » et dessous de table.
- ÉgypteAttentatChef de file de l'aile gauche du Parti national démocrate au pouvoir, le président du...Chef de file de l'aile gauche du Parti national démocrate au pouvoir, le président du Parlement, M. Rifaat El Mahgoub, est assassiné au Caire. Arrêtés le 27, les suspects sont membres de l'organisation Al Jihad déjà responsable de l'assassinat du président Anouar El Sadate en 1981.
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- FranceCultureRiche d'une centaine de pièces, la donation Lucien Fournier exposée au musée Guimet fait...Riche d'une centaine de pièces, la donation Lucien Fournier exposée au musée Guimet fait accéder celui-ci aux premiers rangs mondiaux dans le domaine des arts de l'Himalaya.
- Pologne/UkraineRelationsLes deux Républiques signent un accord de bon voisinage qui prévoit l'instauration de...Les deux Républiques signent un accord de bon voisinage qui prévoit l'instauration de relations consulaires. Il s'agit du premier texte de ce type conclu par une République soviétique sans l'aval du Kremlin.
- URSSReligionPour la première fois depuis la révolution de 1917, un office religieux orthodoxe est célébré dans...Pour la première fois depuis la révolution de 1917, un office religieux orthodoxe est célébré dans la cathédrale Saint-Basile située sur la place Rouge, à Moscou.
- Liban[Encadre] : Liban, la fin d'un monde
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- AllemagneÉlections régionalesLe Parti chrétien-démocrate (CDU) du chancelier Helmut Kohl l'emporte dans quatre des cinq Länder...Le Parti chrétien-démocrate (CDU) du chancelier Helmut Kohl l'emporte dans quatre des cinq Länder de l'ancienne RDA. Il n'est précédé par le Parti social-démocrate (SPD) que dans le Brandebourg. Par ailleurs, le Parti chrétien-social (CSU) conserve son fief de Bavière.
- HongrieÉlections localesLe scrutin est marqué par une forte abstention et la victoire de l'opposition libérale de...Le scrutin est marqué par une forte abstention et la victoire de l'opposition libérale de l'Alliance des démocrates libres (SZDSZ), qui remporte la mairie de Budapest, sur la coalition gouvernementale de centre-droit dirigée par le Forum démocratique (MDF).
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- Le prix Nobel de la paixLe prix Nobel de la paix est attribué à M. Mikhaïl Gorbatchev pour son rôle déterminant dans...Le prix Nobel de la paix est attribué à M. Mikhaïl Gorbatchev pour son rôle déterminant dans l'évolution des relations Est-Ouest.
- FranceÉducationDevant la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, un millier de lycéens...Devant la dégradation de leurs conditions de vie et de travail, un millier de lycéens manifestent à Paris, devant le ministère, pour réclamer la création de postes de surveillants et de professeurs (26).
- RoumanieVie politiqueLors de son procès, l'ancien chef de la Securitate, le général Ian Vlad, déclare que les...Lors de son procès, l'ancien chef de la Securitate, le général Ian Vlad, déclare que les événements meurtriers survenus à Bucarest le 22 décembre 1989 après la fuite des époux Ceausescu étaient « artificiels » et « sans raison ».
- KoweïtVie politiqueRéunie à Djeddah (Arabie Saoudite) depuis le 13 sur fond de crise du Golfe, la Conférence populaire...Réunie à Djeddah (Arabie Saoudite) depuis le 13 sur fond de crise du Golfe, la Conférence populaire koweïtienne s'achève sur la réconciliation de l'opposition parlementaire et de la famille régnante. Les deux parties s'entendent sur la remise en vigueur de la Constitution démocratique de 1962 suspendue en 1986.
- Afrique du SudApartheidLa loi abolissant l'« apartheid mesquin » qui régissait la ségrégation raciale dans les lieux...La loi abolissant l'« apartheid mesquin » qui régissait la ségrégation raciale dans les lieux publics depuis 1953 entre en vigueur ; mais certaines municipalités instaurent de nouvelles formes de discrimination fondées sur l'argent ou le lieu de résidence.
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- Le prix Nobel de sciences économiquesLe prix Nobel de sciences économiques est attribué aux professeurs américains Harry...Le prix Nobel de sciences économiques est attribué aux professeurs américains Harry Markowitz, Merton Miller et William Sharpe pour leurs travaux « novateurs dans le domaine de la théorie de l'économie financière et du financement des entreprises ».
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- Le prix Nobel de physiqueLe prix Nobel de physique est attribué aux Américains Jerome Friedman et Henry...Le prix Nobel de physique est attribué aux Américains Jerome Friedman et Henry Kendall et au Canadien Richard Taylor pour leurs travaux qui ont permis de mettre en évidence l'existence des quarks.
- Le prix Nobel de chimieLe prix Nobel de chimie est attribué à l'Américain Elias Corey « pour avoir développé la...Le prix Nobel de chimie est attribué à l'Américain Elias Corey « pour avoir développé la théorie et les méthodes de la synthèse organique ».
- France/AllemagneDéfenseÀ Malmsheim, près de Stuttgart, les ministres de la Défense des deux pays assistent à une prise...À Malmsheim, près de Stuttgart, les ministres de la Défense des deux pays assistent à une prise d'armes qui marque la constitution définitive de la brigade franco-allemande forte de 4 200 hommes, créée en novembre 1987.
- FranceSantéSous la pression des élus des régions viticoles, les sénateurs rejettent les mesures de restriction...Sous la pression des élus des régions viticoles, les sénateurs rejettent les mesures de restriction de la publicité sur les boissons alcoolisées contenues dans le projet de loi relatif à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme.
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- FrancePoliceTandis que les Renseignements généraux sont au centre d'une polémique entre le gouvernement...Tandis que les Renseignements généraux sont au centre d'une polémique entre le gouvernement et l'opposition, le corps de Joseph Doucé, le pasteur homosexuel qui faisait l'objet d'une enquête policière « spéciale », est retrouvé dans la forêt de Rambouillet (14 septembre).
- Afrique du SudTroublesAprès l'arrêt des combats meurtriers entre militants de l'ANC et Zoulous de l'Inkatha, le président...Après l'arrêt des combats meurtriers entre militants de l'ANC et Zoulous de l'Inkatha, le président Frederik De Klerk annonce la levée de l'état d'urgence au Natal, seule province du pays où il était encore en vigueur (7 juin).
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- Grande-BretagneJusticeAlors que la commission d'enquête avait relevé de nombreuses négligences de la part de la compagnie...Alors que la commission d'enquête avait relevé de nombreuses négligences de la part de la compagnie et de l'équipage, le tribunal de Londres acquitte P and O European Ferries et ses employés poursuivis pour homicide involontaire à la suite du naufrage du car-ferry Herald of Free Enterprise. Celui-ci avait causé 193 morts, le 6 mars 1987, au large de Zeebrugge (Belgique).
- URSSRéformesLe Soviet suprême donne son accord de principe, par 333 voix contre 12 et 34 abstentions, au...Le Soviet suprême donne son accord de principe, par 333 voix contre 12 et 34 abstentions, au programme destiné à promouvoir l'économie de marché, que présente M. Mikhaïl Gorbatchev (26).
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- MalaisieÉlections législativesÀ l'issue d'une campagne dominée par les questions raciales et religieuses, la coalition...À l'issue d'une campagne dominée par les questions raciales et religieuses, la coalition gouvernementale du Front national, que dirige le Premier ministre Mahathir Mohamad, remporte 127 des 180 sièges du Parlement.
- SportAutomobileLors du Grand Prix du Japon, avant-dernière épreuve de la saison, le Brésilien Ayrton Senna,...Lors du Grand Prix du Japon, avant-dernière épreuve de la saison, le Brésilien Ayrton Senna, qui menait aux points, s'assure le titre de champion du monde de Formule I à la suite d'un accrochage qui immobilise sa MacLaren et la Ferrari du Français Alain Prost.
- Liban[Encadre] : Liban, la fin d'un monde
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- CEEPolitique extérieureLes ministres des Affaires étrangères des Douze décident de lever les sanctions contre la...Les ministres des Affaires étrangères des Douze décident de lever les sanctions contre la Chine, l'Iran et le Viêt-nam.
- FranceArtsTandis que les travaux de rénovation du musée du Louvre se poursuivent, le ministre Jack Lang...Tandis que les travaux de rénovation du musée du Louvre se poursuivent, le ministre Jack Lang annonce la création d'un Centre de la mode, de 7 500 m2, équipé de quatre salles et situé en sous-sol, sous l'arc de triomphe du Carrousel.
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- FranceJusticeLes membres des professions judiciaires participent à une journée nationale d'action et de...Les membres des professions judiciaires participent à une journée nationale d'action et de grève afin de protester contre le projet de budget de leur ministère, qui ne reflète pas, à leurs yeux, la volonté du Premier ministre, exprimée le 22 février, de faire de 1991 l' « année de la justice ».
- AudiovisuelLe CSA autorise une nouvelle répartition du capital de La Cinq dont Hachette (25 %),...Le CSA autorise une nouvelle répartition du capital de La Cinq dont Hachette (25 %), premier groupe français de communication, devient le principal opérateur à la place du groupe Hersant qui conserve 10 % des parts.
- JusticeLa cour d'assises de Saône-et-Loire condamne à dix ans de réclusion criminelle l'adjudant-chef...La cour d'assises de Saône-et-Loire condamne à dix ans de réclusion criminelle l'adjudant-chef Pierre Chanal, reconnu coupable du viol et de la séquestration d'un jeune auto-stoppeur hongrois en août 1988. Le sous-officier est aussi soupçonné d'être responsable de la disparition de sept jeunes gens dans la région de Mourmelon entre 1980 et 1987.
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- PakistanÉlections législativesL'Alliance démocratique islamique soutenue par les militaires et les conservateurs musulmans...L'Alliance démocratique islamique soutenue par les militaires et les conservateurs musulmans remporte 105 des 217 sièges à l'Assemblée nationale. Avec 45 sièges, le Parti du peuple de Mme Benazir Bhutto subit une sévère défaite. L'ancien Premier ministre, destitué le 6 août et dont le mari est en prison, est sous le coup de sept chefs d'inculpation, dont celui d'abus de pouvoir ([Encadre] : Pakistan, la fille de son père).
- LiberiaGuerre civileLe chef rebelle Charles Taylor refuse de signer l'accord de cessez-le-feu approuvé par les...Le chef rebelle Charles Taylor refuse de signer l'accord de cessez-le-feu approuvé par les partisans de son rival Prince Johnson et par ceux du défunt président Samuel K. Doe. Il exige la participation de la Libye à la force ouest-africaine d'interposition qui contrôle à présent Monrovia (9 septembre et 28 novembre).
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- FranceRéfugiésVenu à Paris à l'occasion de la publication de son dernier roman le Palais des rêves...Venu à Paris à l'occasion de la publication de son dernier roman le Palais des rêves (Fayard), l'écrivain albanais Ismaïl Kadaré, contestataire mais jusqu'à présent fidèle au régime de son pays, obtient l'asile politique.
- ArtsLa 17e Foire internationale d'art contemporain (FIAC) ouvre ses portes au Grand...La 17e Foire internationale d'art contemporain (FIAC) ouvre ses portes au Grand Palais. La présence de nombreuses galeries américaines marque le retour en vogue de Paris comme capitale artistique.
- Pays-BasSociétésL'annonce d'une nouvelle réduction des effectifs de Philips illustre la crise du secteur...L'annonce d'une nouvelle réduction des effectifs de Philips illustre la crise du secteur électronique européen qui a accumulé un déficit commercial de 220 milliards de francs en 1989. Le groupe prévoit de se séparer de 50 000 de ses 285 700 employés.
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- FranceÉducationTandis que des manifestations rassemblent des milliers de lycéens à travers tout le pays, le...Tandis que des manifestations rassemblent des milliers de lycéens à travers tout le pays, le Premier ministre Michel Rocard et le ministre Lionel Jospin annoncent la création de postes administratifs et techniques supplémentaires et l'ouverture d'une concertation sur l'avenir du lycée (15 et[Encadre] : France, du pognon pour l'éducation).
- URSSNationalitésL'état d'urgence est instauré en Moldavie à la suite de la décision d'élire leur Parlement...L'état d'urgence est instauré en Moldavie à la suite de la décision d'élire leur Parlement prise par les Gagaouz, minorité d'origine turque et de religion orthodoxe qui a proclamé son indépendance en août.
- ÉconomieUn décret présidentiel pris dans le cadre de la mise en œuvre de l'économie de marché (19) autorise...Un décret présidentiel pris dans le cadre de la mise en œuvre de l'économie de marché (19) autorise l'acquisition directe et totale des entreprises soviétiques par des investisseurs étrangers.
- États-UnisJusticePoursuivi pour consommation de drogue, le maire noir de Washington, M. Marion Barry,...Poursuivi pour consommation de drogue, le maire noir de Washington, M. Marion Barry, est condamné à six mois de prison et 5 000 dollars d'amende, peine lourde prononcée « pour l'exemple » (18 janvier et 10 août).
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- Église catholiqueLe synode mondial des évêquesLe synode mondial des évêques sur la formation des prêtres réuni depuis le 30 septembre à...Le synode mondial des évêques sur la formation des prêtres réuni depuis le 30 septembre à Rome s'achève par la confirmation de la discipline du célibat par le pape Jean-Paul II.
- Nouvelle-ZélandeÉlections législativesLe Parti national (conservateur) remporte 68 (+ 27) des 97 sièges au Parlement, contre 28...Le Parti national (conservateur) remporte 68 (+ 27) des 97 sièges au Parlement, contre 28 (− 28) au Parti travailliste au pouvoir. Son chef Jim Bolger devient Premier ministre (4 septembre).
- États-UnisEnvironnementLe Congrès adopte la « loi sur l'air pur » qui prévoit une série de mesures destinées à...Le Congrès adopte la « loi sur l'air pur » qui prévoit une série de mesures destinées à lutter contre la pollution atmosphérique.
- Politique économiqueLe Congrès adopte à une faible majorité le projet de budget 1991 qui introduit un plan de réduction...Le Congrès adopte à une faible majorité le projet de budget 1991 qui introduit un plan de réduction du déficit budgétaire de 500 milliards de dollars en cinq ans (30 septembre).
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- CEELe conseil européenLe conseil européen réuni depuis la veille à Rome fixe au 1er janvier 1994 la date...Le conseil européen réuni depuis la veille à Rome fixe au 1er janvier 1994 la date d'entrée en vigueur de la deuxième phase de l'union économique et monétaire (UEM) et s'accorde sur la nécessité d'une politique étrangère et de sécurité commune malgré l'opposition de Mme Margaret Thatcher.
- FranceRelations internationalesUn accord financier conclu à l'occasion de la visite à Paris de M. Mikhaïl Gorbatchev...Un accord financier conclu à l'occasion de la visite à Paris de M. Mikhaïl Gorbatchev prévoit l'octroi à l'URSS d'un prêt de 5 milliards de francs. Le lendemain, les deux chefs d'État signent un traité bilatéral d'entente et de coopération.
- URSSFrance
- Côte-d'IvoireÉlection présidentielleConfronté pour la première fois à un adversaire, le président Félix Houphouët-Boigny est élu...Confronté pour la première fois à un adversaire, le président Félix Houphouët-Boigny est élu pour un septième mandat à la tête de l'État par 81,68 % des suffrages.
- GabonÉlections législativesÀ l'issue du premier scrutin pluraliste, le Parti démocratique gabonais du président Omar...À l'issue du premier scrutin pluraliste, le Parti démocratique gabonais du président Omar Bongo remporte 63 des 120 sièges au Parlement (16 septembre).
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- FranceConflits sociauxEn grève depuis le 27 septembre, les dockers de Dunkerque, durement frappés par la...En grève depuis le 27 septembre, les dockers de Dunkerque, durement frappés par la baisse du trafic, reprennent le travail après avoir obtenu des dirigeants du port la promesse de lutter contre la concurrence des ports du Bénélux.
- NorvègeVie politiqueLe Premier ministre conservateur Jan P. Syse annonce la démission de son gouvernement de...Le Premier ministre conservateur Jan P. Syse annonce la démission de son gouvernement de coalition divisé sur la question de l'adhésion à la CEE (3 novembre).
- SuisseSociétésCréée par des mouvements écologistes et tiers-mondistes, la Banque alternative suisse (BAS)...Créée par des mouvements écologistes et tiers-mondistes, la Banque alternative suisse (BAS) ouvre ses premiers guichets. Son but est d'offrir des « garanties éthiques » à ses clients et d'instaurer des « rapports différents avec l'argent ».
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- MancheLiaisonSur le chantier du tunnel ferroviaire, les équipes française et britannique entrent en...Sur le chantier du tunnel ferroviaire, les équipes française et britannique entrent en contact par l'intermédiaire d'un forage test de 5 centimètres de diamètre et de 100 mètres de long.
- FranceÉnergieAux termes d'un accord avec le gouvernement, la Compagnie générale d'électricité (CGE), groupe...Aux termes d'un accord avec le gouvernement, la Compagnie générale d'électricité (CGE), groupe privé, cède 8 % des 52 % du capital de Framatome qu'elle détenait. Trois groupes publics, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), EDF et le Crédit Lyonnais contrôlent à présent 51 % des parts du constructeur français de chaudières nucléaires.
- ChineDémographieLes autorités soulignent l'urgence d'un renforcement du contrôle des naissances après la...Les autorités soulignent l'urgence d'un renforcement du contrôle des naissances après la publication des résultats du recensement qui dénombre 1 133 682 501 Chinois au 1er juillet, soit vingt millions de plus que prévu.
- IndeTroublesÀ Ayodhya, dans l'État d'Uttar-Pradesh qui compte 15 % de musulmans, des affrontements...À Ayodhya, dans l'État d'Uttar-Pradesh qui compte 15 % de musulmans, des affrontements meurtriers opposent les forces de l'ordre à des extrémistes hindous qui tentaient de détruire une mosquée. Les violences entre hindous et musulmans s'étendent les jours suivants à travers le pays ainsi qu'au Pakistan et au Bangladesh.
- France[Encadre] : La vie en plus
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- FranceCorseLe Conseil des ministres adopte le projet de nouveau statut de l'île qui reconnaît la...Le Conseil des ministres adopte le projet de nouveau statut de l'île qui reconnaît la spécificité du « peuple corse » et prévoit la transformation de la région en collectivité territoriale dotée d'un exécutif élu.
- FinancesLa Banque de France abaisse son taux directeur de 9,50 % à 9,25 % afin d'assouplir les...La Banque de France abaisse son taux directeur de 9,50 % à 9,25 % afin d'assouplir les conditions de crédit.
- Le mois d'Alfred Grosser[Encadre] : Le mois d'Alfred Grosser
Golfe
La crise
1er octobre Après l'appel au « dialogue » lancé la veille par le président Hussein, le président Bush évoque la possibilité d'un règlement global au Proche-Orient en cas d'évacuation inconditionnelle du Koweït par l'Irak.
3 octobre Le président Mitterrand entame une visite de deux jours dans le Golfe.
14 octobre L'Irak et l'Iran rétablissent leurs relations diplomatiques.
16 octobre M. Baker rejette l'idée d'un retrait irakien partiel du Koweït.
23 octobre Le Parlement irakien approuve la proposition du président Hussein de relâcher tous les Français retenus en otages. Ils arrivent en France le 30 en compagnie des diplomates français encore en poste à Koweït.
29 octobre À Paris, M. Gorbatchev affirme que « l'option militaire est inacceptable » et propose la réunion d'une « conférence interarabe ». Trois soldats français sont capturés par une patrouille irakienne à la frontière irako-saoudienne. Ils sont relâchés le 2 novembre.
France
Cinq voix pour la CSG
Critiqué sur sa gauche comme sur sa droite pour sa gestion des affaires publiques dans leur ensemble, le Premier ministre Michel Rocard a failli être mis en minorité, le 19 novembre, sur un projet de réforme technique tenant en trois lettres : CSG.
Le projet de Contribution sociale généralisée est destiné à rééquilibrer le financement de la Sécurité sociale. La taxe unique de 1,1 % qu'il instaure ne repose plus seulement sur les revenus du travail − les salaires − mais aussi sur certaines rentes sociales − retraites et indemnités de chômage imposables −ainsi que sur les intérêts du capital. Selon le gouvernement, l'effet redistributif de la réforme aboutit à une augmentation de pouvoir d'achat pour 83 % des salariés. Mais c'est le principe du projet qui suscite la polémique.
L'idée n'est pas nouvelle. Elle apparaît dès 1981. Les tentatives de M. Jacques Delors en 1983 et de M. Jacques Chirac en 1987 pour introduire cette réforme n'avaient abouti qu'à l'instauration de prélèvements exceptionnels sur les revenus imposables aux taux respectifs de 1 % et de 0,4 %. En 1988 enfin, la commission sociale du Xe Plan s'était prononcée en faveur de la CSG. M. Rocard a mis deux ans à l'imposer.
Complexe, mal expliquée et mal comprise, la CSG est impopulaire, comme tout impôt. Certes, il s'agit bien d'un impôt nouveau. Son montant n'est pas déductible des revenus imposables, comme le sont les cotisations sociales. Ce n'est toutefois pas un impôt supplémentaire. Plus discrètement révolutionnaire, la CSG augmente la part de la fiscalité directe. Elle ouvre ainsi la voie à une réforme générale de la fiscalité, véritable Arlésienne du débat économique et social français. Or ce sont précisément la « création insidieuse d'un nouvel impôt » et la « fiscalisation de la protection sociale » qui sont dénoncées par l'opposition, le Parti communiste et certains socialistes.
Réputé prudent, M. Rocard prend un risque politique en érigeant ce projet en symbole de son réformisme. Le 15 novembre, lors du débat à l'Assemblée, il s'amuse de « trouver côte à côte tous les conservatismes, politiques ou syndicaux, de droite ou, en principe, de gauche ». C'est la première fois, en effet, que les communistes s'associent à une motion de censure déposée par la droite. Le résultat du scrutin promet d'être serré.
Le 19, avant le vote, M. Rocard prononce un discours offensif aux accents churchilliens. La motion de censure recueille 284 voix. Il en fallait 289 pour renverser le gouvernement, qui est accusé, non sans raison, d'avoir « débauché » quelques élus d'outre-mer. Plus que la victoire à l'arraché de M. Rocard, le vote met crûment en lumière l'absence en France de majorité et d'opposition. C'est ce dont est morte la IVe République.
France
Banlieues en flammes
À Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, la cité du Mas-du-Taureau a été « réhabilitée » entre 1986 et 1988. Les bâtiments ont été ravalés, les allées bordées de platanes, les jardins d'enfants entretenus. Récemment, un mur d'escalade unique au monde, aménagé sur le pignon d'une tour HLM, a été inauguré. Mais, faute de moyens, la plupart des jeunes ne pratiqueront jamais ce sport de « bourgeois ». Le chômage frappe 20 % des 15 000 habitants de la cité, qui sont en majorité d'origine arabe ou africaine et dont la moitié a moins de 25 ans. La drogue circule. Est-ce pour cela que l'« on ne peut pas sortir dans la rue sans faire l'objet d'un contrôle d'identité » ? Conclusion sans appel : « Ici, à 10 ans, un gosse sait ce qu'est un joint et une garde à vue. »
Le 6 octobre, une moto chevauchée par deux jeunes sans casque croise à vive allure une voiture de ronde. Affolé, le pilote, qui n'a pas son permis, perd le contrôle de son engin. Dans sa chute, la moto percute le véhicule de police. Le passager est tué sur le coup. La nouvelle de l'accident se répand à travers la cité, déformée par la haine que les jeunes portent aux « lardus », aux policiers. Des incidents violents éclatent aussitôt. Dans la nuit, trois voitures sont incendiées. Le lendemain, les adolescents, qui agissent par petites bandes très mobiles face à des forces de l'ordre discrètes et prudentes, incendient et pillent le magasin Intermarché, brisent les vitrines des boutiques alentour, renversent et mettent le feu aux voitures, sans cesser de bombarder de pierres tout ce qui incarne à leurs yeux l'autorité : policiers, pompiers, journalistes.
« Hier, à la télé, on est passé derrière Israël mais devant Saddam Hussein. » Ces adolescents tiennent enfin « leur » guerre dont la presse, qui titre sur l'« intifada des banlieues », leur renvoie une image flatteuse. La révolte du quartier des Minguettes s'appuyait sur des revendications de justice et d'égalité. Les jeunes de Vaulx-en-Velin n'ont pas connu l'été chaud de 1981. Leur désarroi ne laisse plus de place à l'espoir. Il s'exprime par une violence rituelle devenue une fin en soi. « Ne vous étonnez pas, après cela, si les Français sont racistes », lance aux jeunes incendiaires un « vieux » Maghrébin d'une trentaine d'années : « Moi aussi j'ai fait les quatre cents coups, mais pas des trucs comme ça. »
Les violences cessent dans la nuit du 8 au 9. Le 12, les obsèques du jeune motard se déroulent dans le calme et le recueillement. La presse et les curieux sont éconduits. Le ghetto se referme.
Israël
Esplanade sanglante
Depuis l'éclatement de la crise du Golfe, Israël évitait tout geste qui pouvait entretenir la comparaison entre l'annexion du Koweït et l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza. L'écho de la fusillade meurtrière survenue à Jérusalem le 8 octobre n'en est que plus retentissant.
Dans la vieille ville de Jérusalem, à l'emplacement du deuxième temple de Salomon dont il ne reste que le mur occidental − le mur des Lamentations − se dressent le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa. Les juifs nomment mont du Temple ce lieu sacré géré par les musulmans qui le vénèrent comme le troisième lieu saint de l'islam. On l'appelle couramment l'esplanade des Mosquées.
En ce jour de la fête de Sukkot, qui réunit de nombreux juifs devant le mur, plusieurs milliers de Palestiniens sont rassemblés sur l'esplanade afin d'empêcher les Fidèles du mont du Temple, militants d'une secte religieuse d'extrême droite, d'y pénétrer comme ils en ont affirmé l'intention. Slogans, heurts, grenades lacrymogènes contre jets de pierre, les forces de sécurité reculent pour bientôt revenir en tirant à balles réelles. Le bilan est de 22 morts, tous palestiniens.
Le Premier ministre israélien accuse les nationalistes islamistes d'avoir ainsi voulu établir un lien entre le Golfe et les territoires occupés, le président américain « déplore » la fusillade tout en appelant à la cohésion face à l'Irak, le chef de l'État irakien somme Israël d'évacuer la « Palestine » et les Occidentaux présents en Arabie Saoudite de quitter « les lieux sacrés de l'islam ». De nombreux Israéliens condamnent l'attitude des forces de l'ordre. Le 9, le gouvernement nomme une commission d'enquête « indépendante ».
Le 13, les États-Unis s'associent pour la première fois depuis l'invasion du Liban par Tsahal en 1982 au vote d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui condamne Israël pour « les actes de violences » commis à Jérusalem et charge le secrétaire général de lui remettre un rapport. Mais le gouvernement de M. Shamir refuse d'accueillir une mission d'enquête de l'ONU qui nierait la souveraineté d'Israël sur Jérusalem. Une seconde résolution adoptée de nouveau à l'unanimité le 24 n'y fait rien.
Le 26, le gouvernement israélien publie les résultats de sa propre enquête qui entérinent la version de la « provocation » palestinienne tout en dénonçant le comportement de la police. Il rejette les mesures destinées à assurer la protection des Palestiniens que propose M. Javier Perez de Cuellar dans son rapport remis le 1er novembre au Conseil de sécurité.
France
La vie en plus
Jusqu'à la fin, l'économiste pédagogue aura tenu sa chronique mensuelle dans le Monde. Alfred Sauvy, décédé le 30 octobre, allait avoir 92 ans.
Diplômé de l'École polytechnique et de l'Institut national de la statistique, Sauvy est nommé en 1937 à la tête de l'Institut de conjoncture. Deux ans plus tard, le ministre des Finances Paul Reynaud l'appelle à son cabinet. Membre du Comité consultatif de la famille française en 1941, il devient secrétaire général à la Famille et à la Population à la Libération avant de se voir confier l'outil dont il rêvait et dont il fera le grand temple de la recherche sur la population, l'Institut national d'études démographiques (INED).
Les chiffres doivent servir à « éclairer l'action » et Sauvy s'y emploie au sein de nombreux conseils. Mais il est avant tout un homme de communication. « La langue verte a des mots magnifiques : affranchir quelqu'un, c'est l'informer, l'instruire. Un homme non informé n'est pas “affranchi� », écrit-il dans le Plan Sauvy (1960).
Ayant le goût de la rigueur et de la vérité et la haine de la démagogie, il n'aura de cesse de former les Français à l'économie, par la voie de la presse, de la radio, de la télévision et surtout des livres. En plus des deux ouvrages de base que sont sa Théorie générale de la population (1954 et 1956) et son Histoire économique de la France entre les deux guerres (de 1965 à 1975), il publie une cinquantaine d'ouvrages qui traitent notamment de la Montée des jeunes (1959), de la Croissance zéro ? (1973), de l'Europe submergée (1987). Il se montre volontiers iconoclaste, s'en prenant à l'usage intempestif de l'automobile, à l'idée de la machine dévoreuse d'emplois, à l'emploi comme fin en soi. Il dénonce une certaine forme de tiers-mondisme, lui qui a inventé l'expression « tiers monde » dans les années cinquante avant de la récuser comme trop générale. Mais il rappelle aussi quelques vérités : « Le but de l'économie n'est pas le travail, mais la consommation » ; « le facteur essentiel du développement du progrès n'est pas le capital... mais le savoir des hommes, leur aptitude à créer des richesses » (le Plan Sauvy). Selon ce sage, il est des lois naturelles de l'économie qu'il faut respecter.
Joueur de rugby et ami de Jacques Tati − comme il le raconte dans ses souvenirs intitulés la Vie en plus (1981) −, Alfred Sauvy fait partie de ces esprits lucides insensibles aux modes qui contribuent à faire tomber quelques écailles des yeux de leurs contemporains.
Le mois d'Alfred Grosser
L'Allemagne entière en Occident par l'entrée des cinq Länder de la RDA et de Berlin-Est dans la République fédérale, notre partenaire dans la Communauté européenne : il y aurait dû avoir là un motif de vraie satisfaction pour tous les Français qui s'étaient affirmés pleins de compassion pour tous les hommes soumis à l'oppression du communisme soviétique.
Personnellement, j'ai éprouvé le 3 octobre la joie de l'effort tenace récompensé. Rappelons-nous le début du Préambule de notre Constitution de 1946 − ce Préambule toujours valide et référence permanente du Conseil constitutionnel : « Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui ont tenté d'asservir et de dégrader la personne humaine... » En 1919, on aurait dit « sur les nations » ou « sur les peuples ». Bien des constituants savaient non seulement que la France n'avait pas été résistante tout entière, mais que les camps de concentration avaient été créés certes par des Allemands, mais pour des Allemands. Il s'agissait de favoriser la naissance d'une démocratie libérale, pluraliste dans le pays vaincu.
Nous avons été un certain nombre de résistants, de persécutés, de rescapés à faire nôtre le titre d'un article publié dès octobre 1945 par l'un d'entre nous au sortir de Dachau : « l'Allemagne de nos mérites ». L'Allemagne serait ce que nous contribuerions à la faire. Même si nous rencontrions l'incompréhension de ceux qui préféraient maudire les Allemands dans leur ensemble et imposer aux générations d'après-Hitler la notion de culpabilité collective et héréditaire si criminellement maniée par ce même Hitler.
Or voici que, en ce 3 octobre, le but a été atteint. Toute l'Allemagne (à l'unité « parachevée », comme le dit sa Constitution amendée, donc après renonciation aux terres devenues polonaises) a librement choisi l'État de droit et la Liberté. Certes, des problèmes anciens subsistent et de nouveaux ont surgi. J'en ai fait l'inventaire critique dans le discours que le maire de Francfort m'avait demandé de prononcer l'après-midi dans le haut lieu du libéralisme allemand de 1848, la Paulskirche, l'église St-Paul : risque de l'orgueil économique, risque de la misère dans l'ex-RDA, risque d'un abstentionnisme politique international à la japonaise ou même à la suisse. Risque aussi d'être dominé par un nouveau passé à surmonter, celui des complicités avec l'oppression.
Mais l'autre passé, celui de la barbarie hitlérienne, n'en a pas été oblitéré pour autant. Au contraire : le 2 au soir et le 3, tous les discours de Berlin lors des deux cérémonies ont évoqué les crimes, leur ampleur, leurs victimes. Avec les conséquences pour le présent : Rita Süssmuth, présidente du Bundestag (Assemblée nationale) a placé l'unité sous le triple signe de la reconnaissance (notamment pour les Occidentaux), de la solidarité (avec les compatriotes pauvres de l'Est, avec les autres peuples d'Europe orientale, avec les peuples du Sud) et de la modestie.
Du coup, la presse française n'a pas cité sa thématique. Ah si elle avait prononcé le mot Nation ! Nos médias ont également passé sous silence le fait que, dans son long et beau discours, le président de la République, Richard von Weizsäcker, a fait l'éloge de Jacques Delors, présent dans la salle et acclamé par elle. Ah s'il n'avait pas parlé de la Communauté, quelle belle information c'eût été !
Qu'il y ait des craintes françaises explicables, justifiables, qui le contesterait ? Mais si nos médias pouvaient ne pas préférer ce qui inquiète à ce qui encourage ! En France, plus de quarante années d'efforts pour une information sérieuse sur le voisin n'ont donc pas suffi. Il faut continuer...
Alfred Grosser
Pologne
Le président Walesa
Un an après Vaclav Havel en Tchécoslovaquie, un deuxième leader populaire de l'opposition au communisme, qui n'est pas un homme politique professionnel, accède au pouvoir. Le 9 décembre, au terme du second tour de scrutin, le petit électricien des chantiers navals de Gdansk devient le premier président polonais démocratiquement élu depuis la Seconde Guerre mondiale.
Activiste dès les années 70, ce qui lui vaut d'être licencié en 1976, M. Lech Walesa accède à la célébrité en août 1980, lorsqu'il saute le mur d'enceinte des chantiers Lénine pour prendre la tête d'une grève qui débouche sur les accords de Gdansk et la création du premier syndicat libre du monde communiste, Solidarité. Interné après le coup d'État du général Jaruzelski en décembre 1981, libéré en novembre 1982, il continue de diriger clandestinement le syndicat dissous.
Quand, en septembre 1988, le pouvoir se décide à dialoguer avec l'opposition, c'est tout naturellement Walesa qu'il trouve comme interlocuteur. En juin 1989, Solidarité remporte tous les sièges que lui permet d'obtenir la loi qui régit les premières élections semi-démocratiques. Le régime communiste ne s'en relèvera pas. En août, M. Tadeusz Mazowiecki, membre de Solidarité, forme le premier gouvernement non communiste dans un pays de l'Est. Dès lors, le fossé se creuse entre les intellectuels de Solidarité, qui se débattent avec les difficultés du pouvoir à Varsovie, et le syndicaliste de Gdansk, qui exige l'accélération des changements.
La surprise du premier tour de l'élection présidentielle, le 25 novembre, n'est pas que Walesa arrive en tête avec 39,96 % des suffrages. Elle réside dans la deuxième place de M. Stanislaw Tyminski : avec 23,10 % des voix, il barre la route du second tour à M. Mazowiecki, qui n'obtient que 18,08 % des suffrages. Inconnu des Polonais il y a encore quelques mois, Tyminski est un mystérieux « oncle d'Amérique » de retour d'exil. Cet adepte d'un libéralisme économique radical qui aurait fait fortune de façon obscure au Pérou et au Canada séduit les Polonais en leur promettant... le Pérou. Nombre d'entre eux acceptent de lui faire crédit.
Tandis que Solidarité fait soudain front derrière Walesa, ce dernier adopte un discours plus raisonnable. Le 9, il remporte 75,25 % des voix contre 24,75 % à son adversaire peu à peu discrédité. Tout lui reste à faire, à commencer par panser les plaies dans son propre camp.
Liban
La fin d'un monde
Les réformes institutionnelles prévues par l'accord de Taëf réalisées, le régime du président Elias Hraoui se devait d'éliminer ce réduit « hors-la-loi » qui bafouait son autorité. Assurée de la « compréhension » occidentale de par sa présence active dans le camp anti-irakien, la Syrie ne pouvait rêver moment plus propice pour effacer le dernier obstacle à son contrôle complet du pays. Cédant à la pression de cette double logique, le général Michel Aoun demande le 13 octobre à ses soldats d'obéir aux ordres des autorités. Le réduit chrétien a vécu.
Depuis le 11, des unités syriennes participaient au blocus du secteur chrétien instauré le 28 septembre par l'armée régulière et les miliciens chrétiens des Forces libanaises. Une offensive massive est déclenchée le 13 au matin. Réfugié à l'ambassade de France, le général chrétien réclame un cessez-le-feu qui lui est refusé. Après trois heures et demie d'intenses combats qui causent des centaines de morts, il se résout à mettre un terme au « bain de sang », sur les conseils pressants de l'ambassadeur de France. Alors que, les jours suivants, les autorités libanaises s'opposent au départ du général Aoun qu'elles veulent juger, le président François Mitterrand déclare le 15 que la garantie de son sort est « une question d'honneur pour la France ». En plus des pillages commis dans le réduit chrétien par les vainqueurs, les révélations d'exécutions sommaires de militaires chrétiens viennent ternir le soulagement ressenti après la fin des combats.
La rapidité de sa décision laisse un goût amer aux fidèles du général Aoun. Ils avaient été nombreux, en septembre 1988, à suivre le commandant en chef de l'armée, dauphin désigné du président Aminé Gemayel, qui n'était pas reconnu par les autorités musulmanes. Mais deux ans d'opérations militaires coûteuses et sans résultat avaient usé son crédit.
L'heure est aux règlements de compte. Le 21, Dany Chamoun, sa femme et deux de ses enfants sont assassinés à Beyrouth. À la tête du Parti national libéral et du Nouveau Front libanais, le fils de l'ancien président de la République soutenait le général Aoun mais était prêt au compromis. Sur l'inextricable échiquier politique libanais, nombre de dirigeants se sentent menacés.
Le gouvernement de M. Selim Hoss ne tarde pas à exploiter la chute du réduit chrétien. Le 24, il annonce l'évacuation de toutes les milices du Grand Beyrouth, afin d'y restaurer l'autorité de l'État. Entamée le 10 novembre, l'opération s'achève le 3 décembre. Après quinze ans de guerre, Beyrouth est officiellement réunifié. Sous la férule syrienne.
Pakistan
La fille de son père
Qu'une femme soit le Premier ministre d'un pays dont la population est à 97 % musulmane irritait les mollahs. Qu'un civil détienne de façon démocratique le pouvoir que les militaires ont rarement laissé longtemps vacant depuis 1947 agaçait les généraux. Enfin, que Benazir Bhutto soit la fille de son père, Ali Bhutto, condamné à mort et exécuté sous le régime du général Zia Ul-Haq, mettait mal à l'aise tous ceux que les fantômes indisposent. Le 6 août, le président pakistanais Ghulam Ishaq Khan dissout l'Assemblée, destitue le Premier ministre et confie à M. Ghulam Mustafa Jatoi, chef de l'opposition, l'intérim du pouvoir et le soin d'organiser de nouvelles élections le 24 octobre.
Benazir Bhutto avait été nommée en décembre 1988, un mois après que les élections avaient accordé la majorité relative au Parti du peuple (PPP).
Incongrue à son poste, héritière d'un pays ingouvernable, elle avait dû faire de nombreuses concessions pour tenter de neutraliser ses adversaires. Aux militaires, en premier lieu, dont elle avait poursuivi la politique de soutien aux moudjahidines afghans engagée par le général Zia. Aux propriétaires terriens, ensuite, en mettant en veilleuse le volet social de sa politique, notamment la réforme agraire. La situation économique catastrophique que connaît le Pakistan et les menaces de guerre avec l'Inde après la réactivation des crises du Cachemire et du Pendjab ne l'ont pas aidée.
De plus, le mari que s'est donné Benazir par respect pour la tradition islamique a commencé, en compagnie de son père, à réaliser de trop bonnes et trop voyantes affaires. Outre l'invocation de ses droits constitutionnels, le président Ishaq Khan justifie sa décision par des accusations de « népotisme et de corruption » portées contre l'entourage du Premier ministre. Dans le courant du mois, l'étau se resserre autour des proches de Benazir Bhutto.
Le 17, le second anniversaire de la mort du général Zia rassemble des dizaines de milliers de personnes à Islamabad sur l'initiative de M. Ejaz Ul-Haq, fils du disparu et membre du gouvernement intérimaire, qui ne cache pas ses ambitions personnelles. De son côté, le chef d'état-major, le général Mirza Aslam Beg, véritable responsable de la chute de Mme Bhutto, prétend « ne pas vouloir s'occuper de politique » : c'est exactement ce qu'affirmait le général Zia en 1977, peu de temps avant de renverser Ali Bhutto (24 octobre).
France
Du pognon pour l'éducation
L'agitation lycéenne qui s'est propagée à la France entière en octobre n'est pas retombée avec la Toussaint. Les lycéens, qui se sont scindés en deux coordinations, l'une proche des Jeunesses communistes, l'autre de SOS-Racisme, appellent à de nouvelles manifestations dès la rentrée.
Mais leur mouvement de mécontentement est toujours aussi insaisissable. Leurs revendications concernent tant l'état des locaux que la liberté d'expression, le manque de professeurs que la reconnaissance de leur identité ou que leur éternel refus de la sélection, et expriment principalement leur mal de vivre et leur peur de l'avenir. Le paradoxe veut qu'ils réclament « du pognon pour l'éducation » au moment où les pouvoirs publics lui consacrent plus d'argent que jamais.
Le 5 novembre, 100 000 lycéens dans les grandes villes, dont 15 000 à 20 000 à Paris, scandent les mêmes slogans épars que les semaines précédentes. À l'Assemblée, où il défend le budget de son ministère, M. Lionel Jospin tient le même discours qu'il y a deux ans.
Le 12, à Paris, la « marche nationale pour l'éducation » regroupe plus de 100 000 jeunes entre la Bastille et l'avenue Bosquet. Le service d'ordre est rapidement débordé par un millier d'individus qui multiplient les incidents. À Montparnasse, puis au pont de l'Aima, bloqué par les CRS, les « casseurs » mêlés à des militants d'extrême gauche se déchaînent. Ils retournent et incendient les voitures, détruisent les abribus, la station du RER et pillent les magasins sous le regard de la police et des lycéens qui scandent bientôt : « CRS SOS ». Les forces de l'ordre mettent de longues minutes à intervenir, par manque avoué de mobilité, et par volonté, diront ses responsables, de ne pas inclure l'ensemble des lycéens pacifiques dans la répression des actes de vandalisme.
Incontrôlé, le mouvement échappe aux jeunes, dont certains avouent leur amertume de s'être fait voler leur fête comme on se fait racketter à la sortie du lycée. Le gouvernement prend alors l'initiative. Le 13, M. Rocard débloque 4,5 milliards de francs supplémentaires en faveur des lycées. Les 15 et 16, M. Jospin négocie avec les représentants des coordinations le contenu d'un « plan d'urgence » qui porte sur la rénovation des locaux, la reconnaissance des droits des lycéens, l'amélioration des conditions de vie et de travail et l'association des lycéens à la réforme des lycées.
Le 16, le « sit-in » auquel appellent les coordinations au Champ-de-Mars est un échec. Confronté à des querelles intestines qui opposent Paris à la province et les coordinations entre elles, le mouvement lycéen s'essouffle bientôt. Le gouvernement de M. Rocard hérite d'un plan d'urgence supplémentaire.