- 1
- AELELe LiechtensteinLe Liechtenstein devient le septième membre à part entière de l'Association européenne de...Le Liechtenstein devient le septième membre à part entière de l'Association européenne de libre-échange, créée en mai 1960, qui regroupe l'Autriche, l'Islande, la Finlande, la Norvège, la Suède et la Suisse.Voir plus
- 2
- URSSNationalitésEn conflit depuis trois ans avec la république mère musulmane d'Azerbaïdjan, aujourd'hui...En conflit depuis trois ans avec la république mère musulmane d'Azerbaïdjan, aujourd'hui indépendante, la région autonome du Haut-Karabakh, principalement peuplée d'Arméniens, proclame à son tour son indépendance (23).Voir plus
- ChineRelations internationalesLe Premier ministre britannique John Major est le premier dirigeant occidental à se rendre...Le Premier ministre britannique John Major est le premier dirigeant occidental à se rendre dans le pays depuis la répression du « printemps de Pékin ». Il déclare que « le monde n'a pas oublié juin 1989 ».Voir plus
- 3
- FranceAssurancesLa Fédération française des sociétés d'assurances et le ministère de la Santé concluent une...La Fédération française des sociétés d'assurances et le ministère de la Santé concluent une convention qui engage les assureurs à ne plus refuser leurs services aux séropositifs. Depuis 1989, la plupart des compagnies exigeaient que les personnes voulant assurer des capitaux supérieurs à 1 million de francs subissent un test de dépistage de la maladie.Voir plus
- 4
- URSSNationalitésEn réaction à la proclamation d'indépendance de l'Ukraine, le 24 août, la république autonome de...En réaction à la proclamation d'indépendance de l'Ukraine, le 24 août, la république autonome de Crimée, qui en fait partie mais qui est peuplée majoritairement de Russes, vote une déclaration de souveraineté, « base de la future participation au traité de l'Union ».Voir plus
- Afrique du SudInstitutionsDevant un congrès extraordinaire du Parti national, le président Frederik De Klerk présente...Devant un congrès extraordinaire du Parti national, le président Frederik De Klerk présente son projet de « gouvernement constitutionnel dans une démocratie participative », qui prévoit l'application du principe « un homme, une voix » revendiqué par les Noirs (Voir plus[Encadre] : Apartheid, la nouvelle Afrique du Sud).
- 5
- FrancePartis politiquesMenés par M. Charles Fiterman, 13 contestataires, sur les 142 membres du comité central du Parti...Menés par M. Charles Fiterman, 13 contestataires, sur les 142 membres du comité central du Parti communiste convoqué en séance extraordinaire, rejettent le rapport de la direction sur les événements d'août en URSS et l'effondrement du PCUS.Voir plus
- États-UnisJusticeÀ Miami s'ouvre le procès du général Manuel Noriega, ancien homme fort du Panamá,...À Miami s'ouvre le procès du général Manuel Noriega, ancien homme fort du Panamá, renversé à la suite de l'intervention de l'armée américaine en décembre 1989. L'accusé encourt 140 années de prison pour avoir, notamment, reçu 4,6 millions de dollars des cartels de la drogue colombiens (éd. 1990).Voir plus
- 6
- AllemagneVie politiqueDernier chef du gouvernement est-allemand, M. Lothar de Maizière annonce sa démission...Dernier chef du gouvernement est-allemand, M. Lothar de Maizière annonce sa démission de son poste de vice-président de l'Union chrétienne démocrate (CDU), pour cause de dissensions internes (22 février).Voir plus
- URSS[Encadre] : URSS, le putsch
- VanuatuVie politiqueÀ la suite du renversement par le parlement du Premier ministre Walter Lini, qui avait mené...À la suite du renversement par le parlement du Premier ministre Walter Lini, qui avait mené le pays à l'indépendance en 1980, M. Donald Kalpokas est élu à la tête du gouvernement de l'ancien condominium franco-britannique du Pacifique sud. M. Kalpokas avait remplacé M. Lini à la présidence du parti Vanuaaku le 7 août (2 décembre).Voir plus
- Sahara OccidentalConflitAprès l'arrivée d'un premier contingent de « casques bleus » de la force des Nations unies...Après l'arrivée d'un premier contingent de « casques bleus » de la force des Nations unies (MINURSO) à Laayoune le 5, l'accord de cessez-le-feu conclu en juin entre en vigueur. C'est la première étape du plan de paix de l'ONU qui doit conduire à un référendum d'autodétermination dans le territoire, au début de l'année 1992.Voir plus
- SurinamÉlection présidentielleLe collège électoral élit à la tête de l'État M. Ronald Venetiaan, candidat du Front pour la...Le collège électoral élit à la tête de l'État M. Ronald Venetiaan, candidat du Front pour la démocratie qui représente les trois principales ethnies (Indiens, Créoles, Javanais). Le 16, il remplace M. Johan Kraag, installé par les militaires après leur coup d'État du 24 décembre 1990.Voir plus
- 7
- CEEDiplomatiePrésidée par le Britannique lord Carrington, la conférence de paix sur la Yougoslavie...Présidée par le Britannique lord Carrington, la conférence de paix sur la Yougoslavie s'ouvre à La Haye en présence des présidents des six républiques fédérées, des autorités fédérales et des ministres des Affaires étrangères des Douze. Aucun des accords de cessez-le-feu conclus au cours du mois n'est longtemps respecté sur le terrain (18).Voir plus
- 8
- YougoslavieFédération95 % des électeurs de la Macédoine se prononcent par référendum en faveur de...95 % des électeurs de la Macédoine se prononcent par référendum en faveur de l'indépendance de leur république. Elle est proclamée le 15.Voir plus
- SportTennisÀ Flushing Meadow, le Suédois Stefan Edberg bat l'Américain Jim Courier en finale des...À Flushing Meadow, le Suédois Stefan Edberg bat l'Américain Jim Courier en finale des Internationaux des États-Unis (6-2, 6-4, 6-0). La veille, la Yougoslave Monica Seles avait emporté le titre féminin contre l'Américaine Martina Navratilova (7-6, 6-1). Mais le héros de l'épreuve est l'Américain Jimmy Connors, qui, à 39 ans, est parvenu en demi-finale.Voir plus
- 9
- FrancePrésidenceAvec 3 764 jours de présence à l'Elysée, M. François Mitterrand égale le record de...Avec 3 764 jours de présence à l'Elysée, M. François Mitterrand égale le record de longévité d'un président de la République française établi par le général de Gaulle.Voir plus
- AccidentUne information judiciaire est ouverte après l'irradiation subie en août par trois ouvriers...Une information judiciaire est ouverte après l'irradiation subie en août par trois ouvriers intérimaires qui travaillaient sur l'accélérateur de particules d'une usine de Forbach (Moselle).Voir plus
- Grande-BretagneViolencesAprès les banlieues d'Oxford, de Cardiff et de Birmingham en août, celle de Newcastle...Après les banlieues d'Oxford, de Cardiff et de Birmingham en août, celle de Newcastle est pendant quatre jours le théâtre d'affrontements entre des groupes de jeunes et les forces de l'ordre.Voir plus
- URSSUnionLa république du Tadjikistan proclame son indépendance.
- 10
- CSCEUne réunionUne réunion de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe se tient à Moscou...Une réunion de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe se tient à Moscou jusqu'au 4 octobre. Consacrée aux droits de l'homme, elle est en fait dominée par le problème des minorités en Europe.
- FranceDanseLa compagnie de Merce Cunningham inaugure le festival d'Automne de Paris avec son spectacle...La compagnie de Merce Cunningham inaugure le festival d'Automne de Paris avec son spectacle Loosestrise, présenté en création mondiale au Théâtre de la Ville.
- 11
- FrancePolitique étrangèreAu cours de la sixième conférence de presse de sa présidence, M. François Mitterrand...Au cours de la sixième conférence de presse de sa présidence, M. François Mitterrand propose une réunion des quatre puissances atomiques en Europe (États-Unis, URSS, France, Grande-Bretagne), afin d'assurer le « strict contrôle » des armes nucléaires.
- LibanConflitL'armée israélienne remet à la Croix-Rouge les corps de neuf membres du Hezbollah...L'armée israélienne remet à la Croix-Rouge les corps de neuf membres du Hezbollah tués au Liban durant ces dernières années. De son côté, l'Armée du Liban-Sud (ALS), milice pro-israélienne, libère 51 prisonniers libanais détenus dans la « zone de sécurité » située à la frontière de l'État hébreu (24).
- 12
- FranceRelations internationalesÀ Paris, le directeur de la Banque de France remet une barre d'or à son homologue de...À Paris, le directeur de la Banque de France remet une barre d'or à son homologue de Lituanie. Ce geste symbolique annonce la restitution des 2 246 tonnes d'or lituanien conservées par la France depuis l'occupation de la République balte par l'URSS en 1939.
- LituanieFrance
- États-UnisPolitique étrangèreLe président George Bush menace d'opposer son veto à l'octroi de garanties bancaires,...Le président George Bush menace d'opposer son veto à l'octroi de garanties bancaires, pour un montant de 10 milliards de dollars, sollicitées le 6 par Israël. Craignant que les prêts ne servent à financer la colonisation juive des territoires occupés, il propose d'en remettre de quatre mois le débat devant le Congrès afin de ne pas compromettre la Conférence de paix sur le Proche-Orient ([Encadre] : Proche-Orient, l'auberge espagnole).
- 13
- FranceSociétéMis en cause par la presse dans l'affaire des fausses factures de la région nantaise,...Mis en cause par la presse dans l'affaire des fausses factures de la région nantaise, Yves Laurent, maire socialiste de Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique) et chargé de mission auprès du ministre de la Ville, se donne la mort.
- IrakVie politiqueÀ l'issue du congrès du parti Baas, M. Saadoun Hammadi, Premier ministre depuis le...À l'issue du congrès du parti Baas, M. Saadoun Hammadi, Premier ministre depuis le 23 mars, est limogé. La nomination de son successeur, M. Mohamed Hamza el Zoubeidi, consacre le durcissement du régime.
- MarocRépressionMembre d'une organisation marxiste interdite, condamné à la réclusion perpétuelle en 1977 pour...Membre d'une organisation marxiste interdite, condamné à la réclusion perpétuelle en 1977 pour « complot contre la monarchie » et « atteinte à la sûreté de l'État », M. Abraham Serfaty est expulsé vers la France, qui réclamait sa libération et qui lui accorde l'asile politique.
- États-UnisPolitique financièreLa Réserve fédérale abaisse le taux d'escompte de 5,5 % à 5 % afin de favoriser la reprise...La Réserve fédérale abaisse le taux d'escompte de 5,5 % à 5 % afin de favoriser la reprise économique.
- États-Unis/URSSRelationsÀ Moscou, le secrétaire d'État américain James Baker et son homologue soviétique Boris Pankine...À Moscou, le secrétaire d'État américain James Baker et son homologue soviétique Boris Pankine concluent un accord sur l'arrêt de leur aide militaire respective à la rébellion et au gouvernement de l'Afghanistan au 1er janvier 1992.
- 14
- ItalieCinémaLe Lion d'or de la 48e Mostra de Venise est attribué à Urga, du Soviétique Nikita Mikhalkov.
- Afrique du SudConflitUne vingtaine d'organisations politiques, syndicales et religieuses, dont l'ANC et le...Une vingtaine d'organisations politiques, syndicales et religieuses, dont l'ANC et le mouvement zoulou Inkatha, signent un accord destiné à mettre fin aux affrontements interethniques meurtriers dans les cités noires, qui ont encore fait 2 000 morts en un an. Le texte est paraphé par le président Frederik De Klerk.
- 15
- HongkongÉlections législativesLors du premier scrutin démocratique organisé dans la colonie britannique, les...Lors du premier scrutin démocratique organisé dans la colonie britannique, les libéraux emportent 16 des 18 sièges soumis au suffrage universel sur les 60 que compte le Conseil législatif, simple chambre d'enregistrement. Malgré une participation inférieure à 40 %, ces résultats constituent une défaite pour la Chine populaire. Le 21, le gouverneur nomme des représentants apolitiques au Conseil pour y remplacer des personnalités prochinoises.
- MauriceÉlections législativesL'Alliance gouvernementale (gauche) qui soutient M. Anerood Jugnauth, Premier ministre...L'Alliance gouvernementale (gauche) qui soutient M. Anerood Jugnauth, Premier ministre depuis 1982, remporte 57 des 62 sièges du Parlement.
- Suède[Encadre] : Le « modèle » déposé
- 16
- FrancePolitique économiqueLe Premier ministre Édith Cresson présente un « plan global » pour les PME-PMI. Annoncé...Le Premier ministre Édith Cresson présente un « plan global » pour les PME-PMI. Annoncé comme la première étape du « programme Matignon », ce dispositif comprend principalement des mesures fiscales qui correspondent à des abandons de recettes de 8,2 milliards de francs pour 1992 et 1993 (25).
- Proche-OrientConflitLe secrétaire d'État américain James Baker effectue jusqu'au 20 sa septième tournée...Le secrétaire d'État américain James Baker effectue jusqu'au 20 sa septième tournée dans la région depuis mars.
- PhilippinesVie politiqueLe Sénat refuse de ratifier l'accord conclu le 17 juillet avec les États-Unis sur la...Le Sénat refuse de ratifier l'accord conclu le 17 juillet avec les États-Unis sur la reconduction pour dix ans du bail de la base navale de Subic Bay. Le Sénat et le gouvernement s'entendent sur un délai d'évacuation de trois ans.
- 17
- ONUL'Assemblée généraleL'Assemblée générale approuve par acclamation l'entrée dans l'organisation des deux États...L'Assemblée générale approuve par acclamation l'entrée dans l'organisation des deux États coréens, ainsi que des États fédérés de Micronésie, des îles Marshall et des trois États baltes. Ces admissions portent à 166 le nombre de membres des Nations unies.
- FranceVie politiqueLors de la première audition publique de la Commission d'enquête parlementaire sur le...Lors de la première audition publique de la Commission d'enquête parlementaire sur le financement des partis, le président du Front national, M. Jean-Marie Le Pen, qui n'était pas invité, dénonce le « climat de corruption de la vie publique ».
- SuisseSociétéLes magasins d'alimentation Migros et les restaurants Mövenpick annoncent qu'ils...Les magasins d'alimentation Migros et les restaurants Mövenpick annoncent qu'ils renoncent à vendre du foie gras, afin de protester contre le gavage des oies.
- URSSRéhabilitationLa justice soviétique lave Alexandre Soljenitsyne de l'accusation de « trahison » qui avait...La justice soviétique lave Alexandre Soljenitsyne de l'accusation de « trahison » qui avait conduit à son exil forcé en 1974.
- LiberiaConflitLa réunion en Côte-d'Ivoire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)...La réunion en Côte-d'Ivoire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) aboutit à un accord avec le chef du Front national patriotique du Liberia (FNPL), Charles Taylor. Les rebelles du FNPL, qui contrôlent 90 % du territoire libérien, acceptent de déposer les armes si la Force ouest-africaine d'interposition (ECOMOG), qui protège le gouvernement intérimaire de M. Amos Sawyer, est réorganisée.
- 18
- FranceRelations internationalesAllemagne
- BudgetLe Conseil des ministres adopte le projet de loi de finances pour 1992. Un frein est imposé...Le Conseil des ministres adopte le projet de loi de finances pour 1992. Un frein est imposé aux dépenses publiques, en hausse de 2,9 % seulement par rapport à 1991. En l'absence d'augmentation des impôts de l'État, les recettes ne progressent que de 2,6 %. Le déficit prévu est de près de 90 milliards de francs (16 novembre).
- AllemagneRelations internationalesLa visite de trois jours à Bonn et dans l'ex-RDA qu'effectue le président François...La visite de trois jours à Bonn et dans l'ex-RDA qu'effectue le président François Mitterrand permet un rapprochement des positions des deux pays en matière de politique européenne, notamment sur les dossiers de l'union économique et monétaire, de la crise yougoslave et de l'élargissement de la CEE.
- YougoslavieConflitLes combats meurtriers qui opposent depuis juillet les Croates aux Serbes appuyés par l'armée...Les combats meurtriers qui opposent depuis juillet les Croates aux Serbes appuyés par l'armée fédérale gagnent Zagreb, capitale de la Croatie. 20 % du territoire de la république sont contrôlés par les Serbes. Tandis que les Croates assiègent les casernes fédérales, la marine de guerre fédérale impose un blocus aux ports de la côte adriatique (7 et 19).
- AfghanistanVie politiqueDésireux d'« assurer l'unité nationale », le gouvernement décide de restaurer la citoyenneté...Désireux d'« assurer l'unité nationale », le gouvernement décide de restaurer la citoyenneté de l'ancien roi Zaher Shah, qui avait été privé de ses droits et s'était exilé à la suite de l'instauration du régime procommuniste en avril 1978.
- 19
- CEELes ministres des Affaires étrangèresLes ministres des Affaires étrangères des Douze ne s'accordent pas sur l'envoi en Croatie...Les ministres des Affaires étrangères des Douze ne s'accordent pas sur l'envoi en Croatie d'une force européenne d'interposition, comme l'avaient proposé la France, l'Allemagne et les Pays-Bas. La France demande que le Conseil de sécurité de l'ONU se saisisse du dossier (18 et 20).
- AutricheArchéologieLe corps momifié d'un homme ayant vécu à l'âge du bronze ancien (2000-1800 av. J. C.)...Le corps momifié d'un homme ayant vécu à l'âge du bronze ancien (2000-1800 av. J. C.) est découvert à 3 200 mètres dans le glacier du Similaun, à la frontière italienne. Ses vêtements et ses instruments l'identifient comme un chasseur.
- Afrique du SudRelations internationalesLe ministre délégué de l'Industrie et du Commerce extérieur, M. Dominique Strauss-Kahn, est...Le ministre délégué de l'Industrie et du Commerce extérieur, M. Dominique Strauss-Kahn, est le premier membre d'un gouvernement français à se rendre à Pretoria depuis 1975. L'ANC tente de freiner ce rapprochement économique qu'il juge prématuré. La France maintient son embargo sur le charbon sud-africain.
- 20
- FranceJusticeChargé d'instruire le dossier de l'attentat contre un DC-10 d'UTA, le 19 septembre 1989, le...Chargé d'instruire le dossier de l'attentat contre un DC-10 d'UTA, le 19 septembre 1989, le juge Jean-Louis Bruguière présente aux familles des 170 victimes, à huis clos, un film reconstituant les faits. Il déclare disposer d'un « faisceau de preuves et de présomptions » qui impliquerait les services de renseignement de la Libye.
- YougoslavieConflitL'armée fédérale lance une offensive blindée dans la partie de la Croatie qui borde...L'armée fédérale lance une offensive blindée dans la partie de la Croatie qui borde la Voïvodine. Les villes de Vukovar, Osijek et Vinkovici sont encerclées (19 et 25).
- 21
- FranceTerrorismeChargé de l'instruction du dossier sur l'assassinat de Chapour Bakhtiar, M. Jean-Louis...Chargé de l'instruction du dossier sur l'assassinat de Chapour Bakhtiar, M. Jean-Louis Bruguière inculpe Massoud Hendi de « complicité d'assassinat ». Cet Iranien aurait aidé les tueurs à entrer en France.
- ImmigrationDans un article publié par le Figaro Magazine, M. Valéry Giscard d'Estaing se...Dans un article publié par le Figaro Magazine, M. Valéry Giscard d'Estaing se prononce en faveur de la substitution du « droit du sang » au « droit du sol » pour l'acquisition de la citoyenneté française. Il qualifie d'« invasion » le phénomène migratoire en France. Ses propos suscitent de vives réactions dans la classe politique.
- MusiqueAprès sa réfection, le Théâtre impérial du château de Compiègne, dont la construction...Après sa réfection, le Théâtre impérial du château de Compiègne, dont la construction avait débuté en 1867 pour être interrompue en 1870, accueille le public pour la première fois. Pierre Jourdan y met en scène l'opéra Henry VIII de Camille Saint-Saëns.
- URSSUnionLes Arméniens se prononcent massivement, par référendum, en faveur de...Les Arméniens se prononcent massivement, par référendum, en faveur de l'indépendance de leur république.
- 22
- AllemagneViolencesLes autorités du Land de Saxe (ex-RDA) se décident à prendre des mesures pour mettre fin aux...Les autorités du Land de Saxe (ex-RDA) se décident à prendre des mesures pour mettre fin aux attaques répétées, depuis le 17, à Hoyerswerda, d'un foyer d'immigrés vietnamiens et mozambicains par des néonazis.
- 23
- URSSNationalitésLes présidents de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan signent un accord de...Les présidents de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan signent un accord de cessez-le-feu négocié grâce à la médiation du président russe Boris Eltsine et de son homologue kazakh (2).
- IrakDéfenseDes experts de l'ONU, qui avaient saisi des documents concernant les recherches...Des experts de l'ONU, qui avaient saisi des documents concernant les recherches nucléaires irakiennes, sont retenus à Bagdad par l'armée pendant douze heures, puis de nouveau du 24 au 27.
- Zaïre[Encadre] : Mobutu chahuté
- 24
- FranceJusticeDans l'affaire des irrégularités commises à l'occasion de l'arrestation des « Irlandais de...Dans l'affaire des irrégularités commises à l'occasion de l'arrestation des « Irlandais de Vincennes », le 28 août 1982, le tribunal correctionnel de Paris condamne le préfet Christian Prouteau et M. Jean-Michel Beau, ancien officier de gendarmerie, à quinze mois de prison avec sursis pour « complicité de subornation de témoins ». L'ancien capitaine Paul Barril bénéficie des effets de la prescription.
- AllemagneEspionnageChef des services de renseignements est-allemands jusqu'en 1987, M. Markus Wolf, qui s'était...Chef des services de renseignements est-allemands jusqu'en 1987, M. Markus Wolf, qui s'était réfugié en URSS en 1990 puis avait gagné l'Autriche au début du mois, offre sa reddition à la justice allemande.
- URSSTroublesAprès l'occupation de l'immeuble de la radiotélévision de Tbilissi par des opposants le 22, le...Après l'occupation de l'immeuble de la radiotélévision de Tbilissi par des opposants le 22, le président Zviad Gamsakhourdia instaure l'état d'urgence en Géorgie. La garde nationale s'est ralliée aux manifestants qui critiquent son autoritarisme et réclament sa démission depuis le 2 (12 octobre et 22 décembre).
- LibanOtagesL'Organisation de la justice révolutionnaire libère le Britannique Jack Mann, âgé de 77 ans,...L'Organisation de la justice révolutionnaire libère le Britannique Jack Mann, âgé de 77 ans, enlevé à Beyrouth le 12 mai 1989 (11).
- 25
- ONULe Conseil de sécuritéLe Conseil de sécurité adopte la résolution 713 qui impose un embargo sur les livraisons...Le Conseil de sécurité adopte la résolution 713 qui impose un embargo sur les livraisons d'armes à destination de la Yougoslavie. Par respect du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures, il refuse l'envoi d'une force d'interposition réclamée par la France.
- FranceFormation professionnelleLe Premier ministre Édith Cresson présente au Conseil des ministres un plan en faveur de...Le Premier ministre Édith Cresson présente au Conseil des ministres un plan en faveur de l'apprentissage, second volet du « programme Matignon ». Le nombre d'apprentis doit passer de 200 000 à 400 000 en cinq ans (16).
- TransportsM. Bernard Attali, président d'Air France, annonce un plan stratégique qui vise à sortir la...M. Bernard Attali, président d'Air France, annonce un plan stratégique qui vise à sortir la compagnie du déficit d'ici à 1993. Il prévoit 3 000 suppressions d'emploi et l'abandon de la marque UTA.
- RoumanieTroublesÀ Bucarest, durant trois jours, des milliers de mineurs venus protester contre la...À Bucarest, durant trois jours, des milliers de mineurs venus protester contre la politique de rigueur du gouvernement affrontent les forces de l'ordre. Cinq personnes sont tuées. Le Premier ministre Petre Roman présente sa démission, qui est acceptée par le président Ion Iliescu le 27. Il est remplacé le 1er octobre par son ministre des Finances Theodor Stolojan.
- IrakDéfenseAprès les menaces du président George Bush et le transfert en Arabie Saoudite de nouveaux...Après les menaces du président George Bush et le transfert en Arabie Saoudite de nouveaux armements américains, les autorités acceptent le survol de leur territoire par des hélicoptères des Nations unies. Ces appareils doivent transporter les experts chargés de surveiller l'élimination des armes de destruction massive.
- États-UnisÉditionLa suite d'Autant en emporte le vent, écrite par Alexandra Ripley et intitulée...La suite d'Autant en emporte le vent, écrite par Alexandra Ripley et intitulée Scarlett, est publiée simultanément dans dix pays, dont la France. L'éditeur Warner Books a versé 4,5 millions de dollars aux descendants de Margaret Mitchell pour obtenir leur autorisation.
- SalvadorGuerre civileAprès douze ans d'affrontements qui ont fait 75 000 morts, le gouvernement et la guérilla du...Après douze ans d'affrontements qui ont fait 75 000 morts, le gouvernement et la guérilla du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) parviennent à un accord de principe. Conclu sous l'égide du secrétaire général de l'ONU Javier Perez de Cuellar, le texte prévoit une réforme de l'armée, en plus de celle des institutions déjà acceptée (31 décembre).
- 26
- EnvironnementLe Xe congrès forestier mondialLe Xe congrès forestier mondial, organisé à Paris depuis le 17, aboutit à un compromis...Le Xe congrès forestier mondial, organisé à Paris depuis le 17, aboutit à un compromis entre la volonté de sauvegarde exprimée par les pays du Nord et la liberté d'exploitation revendiquée par les pays du Sud.
- JaponRelations internationalesL'empereur Akihito entame à Bangkok la première visite d'un souverain nippon en Asie du...L'empereur Akihito entame à Bangkok la première visite d'un souverain nippon en Asie du Sud-Est depuis la Seconde Guerre mondiale. Présentée comme une tournée de réconciliation, celle-ci le conduit en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie.
- 27
- FrancePolitique étrangèreEn dépit des protestations de la Chine populaire, le gouvernement autorise les industriels français...En dépit des protestations de la Chine populaire, le gouvernement autorise les industriels français à vendre à Taïwan des coques de frégates non armées.
- États-Unis/URSS[Encadre] : La « pax universalis »
- 28
- Proche-OrientConflitÀ Alger, le Conseil national palestinien, parlement en exil de l'OLP, accepte le principe...À Alger, le Conseil national palestinien, parlement en exil de l'OLP, accepte le principe d'une participation palestinienne à la conférence de paix israélo-arabe. Aboul Abbas, qui était accusé de terrorisme par les États-Unis, annonce sa démission du Comité exécutif de l'organisation (éd. 1991).
- SalvadorJusticePremier militaire de ce rang à être ainsi jugé, un colonel est reconnu coupable d'avoir été...Premier militaire de ce rang à être ainsi jugé, un colonel est reconnu coupable d'avoir été l'instigateur de l'assassinat de six prêtres jésuites et de deux femmes, en novembre 1989.
- 29
- AlgérieTroublesInstauré le 5 juin pour contrer l'agitation islamiste, l'état de siège est levé.
- France[Encadre] : Jacquerie
- 30
- États-UnisMarée noireL'État d'Alaska et la société Exxon parviennent à un accord sur la réparation des dégâts causés par...L'État d'Alaska et la société Exxon parviennent à un accord sur la réparation des dégâts causés par l'échouage du pétrolier Exxon-Valdez dans la baie du Prince-Guillaume, le 24 mars 1989. La compagnie, qui a déjà consacré plus de 2 milliards de dollars aux opérations de nettoyage, devra verser 1,025 milliard de dollars d'indemnités aux victimes civiles.
- HaïtiCoup d'ÉtatPremier président du pays élu démocratiquement, en décembre 1990, le père Jean-Bertrand...Premier président du pays élu démocratiquement, en décembre 1990, le père Jean-Bertrand Aristide est renversé par un putsch dirigé par le général Raoul Cédras, commandant en chef de l'armée. L'ancien chef des « tontons-macoutes », Roger Lafontant, est tué dans sa prison. Le 1er octobre, le père Aristide parvient à quitter l'île, où l'armée fait régner la terreur.
- Le mois de Raymond Lacombe[Encadre] : Le mois de Raymond Lacombe
Suède
Le « modèle » déposé
Au pouvoir à Stockholm depuis 1932 – hormis une parenthèse « bourgeoise » de 1976 à 1982 –, les sociaux-démocrates avaient érigé leur régime politico-économico-social en « modèle ». Le royaume parvenait à marier protection sociale et croissance industrielle, dans le cadre d'une stabilité politique reposant sur un large consensus, tant populaire que partisan. Celui-ci n'existe plus. Le 15 septembre, 47,1 % des électeurs votent pour les quatre partis « bourgeois » (conservateurs, libéraux, centristes et chrétiens-démocrates ; 170 sièges au Riksdag), contre 38,2 % pour les sociaux-démocrates (138 députés). Premier ministre depuis mars 1986, M. Ingvar Carlsson démissionne le 16. Le 4 octobre, le conservateur Carl Bildt forme le nouveau gouvernement.
Le modèle suédois reposait sur une négociation générale des salaires entre le patronat uni (SAF) et le syndicat unique (LO). Fondée sur les besoins du secteur exportateur, elle s'appliquait à toutes les entreprises. D'autre part, des prélèvements fiscaux élevés permettaient une politique d'« État-providence » axée sur la formation plus que sur l'indemnisation du chômage. Le haut niveau du PNB et les nombreuses « dévaluations compétitives » effectuées par le gouvernement aidaient beaucoup au fonctionnement du système. En 1991, il est prévu que la production industrielle baisse de 6 %, que le PNB recule de 1 %, que les prix augmentent de 9 % et que le taux de chômage dépasse 3 % – chiffre qui menace de doubler en 1992.
Provoquée principalement par l'envolée des salaires, la crise que traverse la Suède révèle, selon le bloc bourgeois, l'échec du modèle, et, selon les sociaux-démocrates, ses excès. Depuis quelques années, ceux-ci ont introduit une dose de libéralisme dans leur politique, en levant le contrôle des changes, en réduisant les impôts, en limitant l'interventionnisme de l'État, en effectuant des privatisations partielles et en modifiant le régime laxiste de l'assurance-maladie. Trop peu et trop tard selon l'opinion.
En Suède, comme dans tous les pays qui s'habituent à la richesse, le repli sur les valeurs-refuges et sur l'individualisme commence à l'emporter sur la solidarité, base du fameux modèle. L'entrée au Parlement des chrétiens-démocrates (7,2 % des voix ; 26 députés) et surtout les 6,8 % de suffrages recueillis par la Nouvelle Démocratie le prouvent. Créé en février, ce parti populiste a fait campagne sur le refus des impôts, de la bureaucratie... et des contraventions automobiles. Avec 25 députés, il jouera le rôle d'arbitre aux côtés d'une coalition « bourgeoise » minoritaire dépourvue de cohésion.
Zaïre
Mobutu chahuté
Une inflation de 500 %, un pays riche ruiné par une mauvaise gestion, une unité nationale en décomposition, un isolement international croissant, une corruption et un népotisme omniprésents : « Le bilan de 31 ans d'indépendance est globalement négatif », avait affirmé le Premier ministre lors de l'ouverture de la Conférence nationale, le 7 août. En allant au-devant des remarques de l'opposition, M. Mulumba Lukoji tentait d'éviter au régime du président Mobutu Sese Seko, qui a accordé le multipartisme en avril 1990, d'être à son tour balayé par le processus de démocratisation en cours en Afrique. Il est bientôt dépassé par la réalité. Le 23 septembre, la mutinerie d'une brigade de l'armée dont la solde n'a pas été payée conduit à deux jours d'émeutes et de pillages à Kinshasa et dans les grandes villes du pays.
Militaires et civils s'en prennent aux magasins ainsi qu'aux biens des coopérants étrangers, dont ils épargnent les personnes. 10 500 Belges et 6 000 Français vivent dans l'ancien Congo belge. Dès le 24, près d'un millier de parachutistes français et belges interviennent, avec l'accord des autorités, afin de protéger l'évacuation des ressortissants de leurs pays. Elle se déroule dans le calme. La répression des troubles par les forces loyalistes fait officiellement 117 morts.
Le 29, après avoir octroyé aux militaires une solde exceptionnelle, le maréchal Mobutu nomme à la tête de l'armée un de ses fidèles, le général Mahele Liyeko, et charge le chef de file de l'opposition, M. Étienne Tshisedeki, de former le gouvernement. Cette double nomination illustre la séparation entre pouvoir militaire et pouvoir politique. La lutte s'engage aussitôt entre le maréchal-président, qui exige que l'ex-parti unique détienne la moitié des portefeuilles, et M. Tshisedeki, qui affirme son intention de ne pas partager le pouvoir, et qui traite bientôt M. Mobutu de « monstre ».
Mais en dépit d'un accord sur la composition du gouvernement, le président Mobutu révoque M. Tshisedeki le 21 octobre. De nouvelles émeutes éclatent à travers le pays. La nomination de M. Mungul Diaka au poste de Premier ministre, le 23, ne les fait pas cesser. Ancien membre de la « nomenklatura » passé dans l'opposition – tout comme M. Tshisedeki –, M. Diaka est jugé trop docile par celle-ci.
Ce gage accordé aux Occidentaux par le maréchal Mobutu – il avait d'abord songé à nommer un militaire – ne trompe personne. Le 25, Paris et Bruxelles décident de rapatrier leurs troupes. Dernier pays à fournir une aide de coopération au Zaïre, la France annonce qu'elle met fin à celle-ci. « Personne n'a le droit de me dicter ma conduite », s'indigne le président zaïrois. Le 31 octobre, l'opposition décide de former un « gouvernement-bis » (25 novembre).
États-Unis/URSS
La « pax universalis »
Signé le 31 juillet par les États-Unis et l'URSS, le traité START sur la réduction des armements stratégiques est obsolète avant même d'avoir été ratifié. Présenté comme un événement « historique » après des années de mise au point, il est dépassé par les surenchères de ses signataires. Le 27 septembre, le président George Bush présente une initiative de désarmement nucléaire unilatérale à laquelle le président Mikhaïl Gorbatchev s'associe bientôt.
Après avoir évoqué, le 23, devant l'Assemblée des Nations unies, le « partage des responsabilités » dans l'établissement d'une pax universalis, M. Bush tire les enseignements pratiques des récents événements de Moscou. Ceux-ci ont révélé les conséquences possibles de l'éclatement de l'Union sur la maîtrise des armements nucléaires. Il s'agit donc de donner au président de l'URSS les moyens de contrôler... son désarmement.
M. Bush annonce l'élimination des armes à courte portée basées à terre ou en mer et propose celle des missiles balistiques à têtes multiples basés à terre. Il suspend l'état d'alerte permanent des bombardiers stratégiques et renonce à moderniser les missiles Midgetman et MX. Il propose enfin d'associer l'URSS au programme de défense antimissile issu de la « guerre des étoiles ». Le président américain précise qu'il attend de son homologue soviétique des mesures analogues.
Dès le lendemain, le chef du Kremlin déclare approuver dans son principe le plan américain. La France et la Grande-Bretagne s'en félicitent, tout en défendant leur « dissuasion minimum ».
Le 5 octobre, M. Gorbatchev présente ses contre-propositions. Approuvant l'élimination des armes tactiques citées par M. Bush, il va plus loin en proposant la destruction des armes de courte portée aéroportées. Or celles-ci demeurent le seul instrument américain de défense sur l'Europe dans la doctrine du « couplage » appliquée par l'OTAN. Il approuve la suspension de l'alerte atomique permanente et des programmes d'armements stratégiques en cours ; il annonce une réduction de son arsenal stratégique plus importante que celle prévue par le traité START, ainsi que la diminution de 700 000 hommes des effectifs de l'Armée rouge ; il se déclare prêt à collaborer au projet de « guerre des étoiles » ; enfin, il annonce un moratoire unilatéral d'un an sur les essais nucléaires.
France
Jacquerie
« Pas de pays sans paysans ! » La dernière manifestation du monde agricole à Paris remontait à 1982. Mme Édith Cresson était alors ministre de l'Agriculture. Le 29 septembre, ils sont 200 000 à arpenter le pavé de la capitale à l'appel de la FNSEA et du CNJA, pour attirer l'attention du pays sur leur sort. La manifestation, qui se déroule dans le calme et la bonne humeur, est précédée d'une distribution de produits régionaux dans diverses mairies d'arrondissement.
Baisse des cours de la viande bovine et ovine, fiscalité lourde et inadaptée, imbroglio et saupoudrage des aides sectorielles, importations des pays de l'Est, projet de réforme de la PAC, menace du GATT : les revenus agricoles ont diminué en moyenne d'un quart en vingt ans ; durant la même période, plus d'un million d'emplois ont disparu ; l'endettement des exploitants devient insupportable.
Déçus de n'être pas écoutés, les paysans – jeunes et en total désarroi pour la plupart – se font entendre depuis quelque temps. Ils accrochent des carcasses de moutons aux grilles des préfectures, arrosent de purin les façades des sous-préfectures, incendient les perceptions, détruisent les chargements des camions immatriculés à l'étranger, bousculent les gendarmes. Engagées avant la manifestation du 29 septembre, ces jacqueries s'intensifient après l'annonce par le ministre Louis Mermaz d'un plan d'urgence pour les éleveurs.
Le 9 octobre, ce dernier présente une série de mesures sociales et fiscales à court terme destinées à satisfaire les revendications les plus urgentes autant qu'à mettre fin à l'agitation des campagnes. Les intéressés jugent l'effort insuffisant. Durant le mois d'octobre, une trentaine de déplacements ministériels en province doivent être annulés. Le président n'est pas épargné.
Le 19, M. François Mitterrand convoque une cellule de crise chargée de faire respecter l'autorité de l'État. Le 22, sur les ondes de France-Inter, il dénonce les « bandes » d'agriculteurs qui « mettent en péril la République ». Mais, dans une déclaration au Journal du Centre du 24, le président approuve la plupart des revendications paysannes et propose la réunion d'« états généraux » sur les zones rurales. Ceux-ci sont convoqués pour le premier semestre 1992. Les dirigeants agricoles appellent au calme, qui revient bientôt.
Le mois de Raymond Lacombe
Le 29 septembre, nous étions 300 000 ! 300 000 ruraux venus à Paris depuis les plus profonds terroirs de France témoigner dans le calme et la dignité de notre désarroi présent, de nos espoirs de demain.
300 000 agriculteurs, artisans, commerçants, élus de nos bourgades..., réunis en famille pour rappeler à nos cousins de la ville que, même aujourd'hui, à l'heure des hypermarchés et des satellites, sous les pavés, il y a partout et il y aura toujours la terre. Étonnés de notre nombre, de cette ambiance à la fois grave et bon enfant qui s'imposait à tous, c'est pourtant avec angoisse que nous foulions le bitume de la capitale : la France entendrait-elle notre cri d'alarme, comprendrait-elle notre message ?
L'agriculture française se meurt, et avec elle dépérit l'ensemble du monde rural. Le milieu urbain, quant à lui, implose sous les coups d'une surconcentration anarchique. L'un souffre d'anémie, l'autre d'obésité. Mais combien de temps une tête qui ne cesse d'enfler peut-elle survivre à un corps atrophié ? Nous sommes bien loin du combat corporatiste. C'est une véritable question de société qui est ainsi posée aux pouvoirs publics et à tous les Français.
C'est alors qu'en ce premier dimanche d'automne, en ce « Dimanche des terres de France », l'inespéré se réalise. Autour des hommes, des produits et des musiques de nos régions, les langues se délient et retrouvent les accents oubliés. La surprise, voire la suspicion s'effacent. Les a priori s'effondrent. La communion est parfaite entre deux mondes à qui l'on a trop longtemps fait croire qu'ils pouvaient s'épanouir l'un sans l'autre. Parisiens et ruraux redécouvrent cette précieuse alchimie des différences, qui a fait de la France un pays envié dans le monde entier, une terre de cocagne riche d'une diversité sans pareille.
Ce 29 septembre 1991 à Paris, une longue marche commence. Elle interroge directement les pouvoirs publics et les élus de la nation. Sauront-ils saisir cette chance, et enfin envisager le vrai débat d'aménagement du territoire qui permettra de dessiner, par une planification forte et un engagement de l'État, une nouvelle carte économique et sociale respectant les équilibres entre ville et campagne ?
Nous le savons, le chemin est encore long et semé d'embûches. Mais, s'il est vrai qu'il n'y a que le premier pas qui coûte, alors nous pouvons tout de même être optimistes. Car, ce premier pas, nous l'avons fait ensemble, le dimanche 29 septembre 1991.
Raymond Lacombe
président de la FNSEA
Apartheid
La nouvelle Afrique du Sud
Le président Frederik De Klerk l'avait promis le 1er février : le 5 juin, le Parlement abroge deux des dernières lois discriminatoires, qui portaient sur la propriété foncière (Land Act) et l'habitat séparé (Group Areas Act). Le 17, il fait de même avec l'ultime législation raciale relative à la classification de la population selon la couleur de la peau (Population Registration Act). Ces mesures d'abolition, qui font suite à celle, le 15 octobre 1990, de la loi régissant l'accès aux lieux publics (Separate Amenities Act), entrent en vigueur à la fin du mois. Le système institutionnel de l'apartheid a vécu.
Dès 1911, des textes législatifs sud-africains faisaient référence aux différents groupes raciaux. En 1913, le Land Act attribuait 87 % des terres à la minorité blanche contre 13 % aux Noirs (les Blancs constituent aujourd'hui 13,5 % de la population, les Noirs, 75,2 %) ; mais c'est le Parti national, formation afrikaner parvenue au pouvoir en 1948, qui institutionnalisait le principe du « développement séparé ». Dès 1950 était adoptée la classification par races de la population, pierre angulaire de la ségrégation. La loi sur le logement, qui confinait les Noirs dans des ghettos situés hors des villes, date aussi de 1950. En 1953 était voté le Separate Amenities Act, qui définissait les règles de l'« apartheid mesquin ». À partir de 1959, le programme qui consistait à transformer les réserves instituées par le Land Act en États indépendants entrait en application. Entre 1960 et 1989, 3,5 millions de Noirs étaient déplacés vers dix « bantoustans » ou « homelands » décrétés « autonomes » entre 1963 et 1984, puis « indépendants », pour quatre d'entre eux, entre 1976 et 1981.
Malgré l'opposition du Parti conservateur, M. De Klerk, élu le 20 septembre 1989, a commencé à bâtir la « nouvelle Afrique du Sud », annoncée dans son discours « historique » du 2 février 1990. De nombreuses inégalités demeurent toutefois, à commencer par celles inscrites dans la Constitution de 1983. Le principe « un homme, une voix », notamment, n'a pas été encore formellement accepté. De flagrantes disparités économiques et sociales subsistent également. C'est sur ce terrain que M. De Klerk gagnera ou perdra son pari.
La libération de tous les prisonniers politiques et l'adoption de mesures contre les violences interethniques demeurent pour l'ANC des préalables à la levée de l'embargo décrété par la communauté mondiale contre le régime de Pretoria. De leur côté, les hommes d'affaires ont hâte que cesse cette ségrégation… commerciale (éd. 1991).
URSS
Le putsch
18 août À 16 h 50 (heure locale), à Foros (Crimée), où il se trouve en vacances depuis le 4, le président Mikhaïl Gorbatchev reçoit une délégation venue lui annoncer sa destitution et lui demander de l'entériner. Il refuse.
19 août À 6 h 20, l'agence Tass annonce que M. Gorbatchev est « incapable d'assumer ses fonctions pour raisons de santé ». L'état d'urgence est décrété dans certaines régions de l'URSS. Pendant sa durée, le pouvoir est transféré à un comité d'État pour l'état d'urgence présidé par le vice-président soviétique, M. Guennadi Ianaev, et composé notamment de M. Valentin Pavlov, Premier ministre, de M. Vladimir Krioutchkov, directeur du KGB, du maréchal Dimitri Iazov, ministre de la Défense, et de M. Boris Pougo, ministre de l'Intérieur. Des blindés font mouvement vers le centre de Moscou, où ils prennent le contrôle de points stratégiques. Peu avant midi, le président de Russie Boris Eltsine grimpe sur un char posté devant la « Maison-Blanche », siège du Parlement russe, pour condamner le « coup d'État réactionnaire », appeler à la grève générale et demander aux soldats de se rallier au peuple. Plusieurs milliers de ses partisans élèvent des barricades autour de la « Maison-Blanche ». Le président américain George Bush apporte son soutien à M. Eltsine et annonce le gel des relations américano-soviétiques.
Vers 17 h 30, M. Ianaev décrète l'état d'urgence dans la capitale. En Russie, des mineurs se mettent en grève. En Lituanie, dont les autorités appellent la population à la résistance passive, des militaires soviétiques investissent des bâtiments publics. Les cours boursiers chutent sur les diverses places mondiales.
20 août Les putschistes apparaissent divisés et ne parviennent pas à obtenir le soutien total des appareils de l'État et du Parti. L'Estonie proclame son indépendance. La CEE annonce la suspension de son aide à l'URSS. Dans la soirée, le président de la République du Kazakhstan exige que M. Gorbatchev confirme en personne son empêchement. Des manifestations hostiles au coup d'État se déroulent dans diverses Républiques de l'Union. À Moscou, les manifestants réunis autour du Parlement de Russie défient le couvre-feu, qui est instauré à partir de 23 h. Tombé soudainement malade, M. Pavlov est remplacé par le premier vice-Premier ministre Vitali Dogoujiev. Dans la nuit, trois jeunes manifestants sont tués lors d'incidents isolés avec l'armée. Mais un grand nombre de soldats fraternisent avec les Moscovites.
21 août Vers midi, le Parlement de Russie annonce que les putschistes tentent de fuir la capitale. Dans l'après-midi, l'échec du coup d'État est confirmé et les autorités légales reprennent leurs activités.
Toutes les décisions du comité sont annulées. L'armée regagne ses casernes. À 15 h, un premier contact téléphonique est établi avec M. Gorbatchev. La Lettonie proclame son indépendance. À Moscou, M. Pougo se donne la mort tandis que les sept autres membres du comité d'État pour l'état d'urgence sont arrêtés. Le journal télévisé de 20 h annonce que le président soviétique « contrôle pleinement la situation ».
22 août Peu après 2 h, M. Gorbatchev et sa famille arrivent à Moscou. Au cours de la journée, les marchés boursiers se redressent. Dans l'après-midi, lors d'une conférence de presse, M. Gorbatchev reconnaît ses erreurs dans le choix de ses collaborateurs. Il déclare qu'il tirera les « dures leçons » du coup d'État, mais confirme son attachement aux « principes socialistes ». Il refuse de condamner le Parti communiste dans son ensemble. L'agence Tass publie les décrets de nomination des nouveaux responsables du KGB, du ministère de la Défense et du ministère de l'Intérieur, qui appartiennent à un milieu proche de celui des putschistes.
Au même moment, devant plus de 100 000 personnes réunies devant la « Maison-Blanche », M. Eltsine réclame la réforme du pouvoir politique de l'Union. Il suspend les directeurs de la radio-télévision nationale et de l'agence Tass, ainsi que la parution de la Pravda. Dans la soirée, devant le siège moscovite du KGB, les manifestants déboulonnent la statue de Félix Dzerjinski, fondateur de la Tcheka, première police politique du régime soviétique. D'autres statues et symboles communistes sont abattus les jours suivants à travers tout le pays.
23 août À 16 h, M. Gorbatchev se rend au Parlement de Russie où il est rudement pris à parti par les députés. M. Eltsine le force à lire le compte-rendu du Conseil des ministres du 19, qui prouve la compromission du gouvernement. Puis le président russe signe un décret suspendant les activités du Parti sur le territoire de la République de Russie, malgré la désapprobation du président soviétique, qui estime que le PCUS peut être réformé.
Les sièges du PC de Russie et du KGB et leurs archives sont placés sous scellés. Le gouvernement est dissous et les responsables nommés la veille par Gorbatchev sont remplacés par des réformateurs proches du président de Russie : M. Vadim Bakatine à la tête du KGB, le maréchal Evgueni Chapochnikov à la Défense et M. Victor Barannikov à l'Intérieur.
24 août Les obsèques des trois manifestants tués le 21 rassemblent plus d'un million de personnes dans les rues de Moscou.
M. Gorbatchev démissionne de son poste de secrétaire général du PCUS et appelle le comité central à se dissoudre, ce qu'il fait le 25. M. Ivan Silaev, Premier ministre de Russie, est nommé chef du gouvernement soviétique par intérim et placé à la tête d'un comité inter-Républiques chargé des réformes économiques. La Russie reconnaît l'indépendance des Républiques baltes d'Estonie et de Lettonie, et l'Ukraine proclame la sienne. Ancien chef d'état-major des armées et conseiller de M. Gorbatchev, le maréchal Sergueï Akhromeev se suicide.
25 août La Biélorussie proclame son indépendance.
26 août M. Nikolaï Kroutchina, administrateur du comité central, se donne la mort. Accusé par M. Eltsine d'être l'« idéologue » du coup d'État, le président du Soviet suprême, Anatoli Loukianov, démissionne. M. Gorbatchev annonce l'accélération des réformes et la reprise du processus de signature du traité de l'Union. Le président de Russie menace de « révisions de frontière » les Républiques qui quittent l'Union unilatéralement. L'Islande et le Danemark reconnaissent l'indépendance des pays Baltes. Le 27, la CEE fait de même.
27 août La Moldavie proclame son indépendance et affirme sa volonté d'être « réunifiée » avec la Roumanie.
28 août M. Boris Pankine est nommé au poste de ministre des Affaires étrangères en remplacement de M. Alexandre Bessmertnykh, limogé le 23 en raison de son attitude ambiguë durant le putsch. De nouveaux responsables sont désignés à la tête de l'agence Tass, de la radio-télévision nationale et de la Pravda.
29 août Le Soviet suprême suspend les activités du PCUS dans toute l'URSS et se dissout. La Russie signe avec l'Ukraine un accord de coopération qui garantit notamment le respect de leurs frontières communes. Elle fait de même avec le Kazakhstan le 30.
30 août L'Azerbaïdjan proclame son indépendance.
31 août L'Ouzbékistan et le Kirghizstan proclament leur indépendance.
2 septembre Les États-Unis reconnaissent l'indépendance des trois États baltes. La Chine fait de même le 7. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie intègrent la CSCE le 10 et l'ONU le 17.
5 septembre Le Congrès des députés du peuple adopte un dispositif transitoire qui attribue aux Républiques de nombreuses prérogatives du pouvoir central. Il crée un organe exécutif, le Conseil d'État, composé du président soviétique et des dirigeants des Républiques qui acceptent le principe du maintien de l'Union. La signature d'un traité d'« union d'États souverains » et celle d'un traité d'union économique sont prévues.
6 septembre Le Conseil d'État reconnaît l'indépendance des pays Baltes. Leningrad reprend officiellement son ancien nom de Saint-Pétersbourg.
Proche-Orient
L'auberge espagnole
Pour la première fois depuis 1948, les Israéliens, les États arabes et les Palestiniens se retrouvent autour de la même table. Le 30 octobre, dans la salle des Colonnes du palais royal de Madrid, s'ouvre la séance plénière de la Conférence de paix au Proche-Orient. La date et le lieu ont été annoncés par les chefs des diplomaties américaine et soviétique le 18, à Jérusalem, où M. James Baker achevait sa huitième tournée dans la région depuis la fin de la guerre du Golfe.
Le 20 décembre 1990, Les États-Unis avaient marqué leur irritation à l'égard de l'attitude « négative » d'Israël en signant une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU favorable à l'organisation d'une conférence internationale au Proche-Orient. Le 6 mars 1991, le président américain déclarait : « Le temps est venu de mettre fin au conflit israélo-arabe ». Le lendemain, M. Baker entamait la première de ses tournées, au cours desquelles il parvenait à rassembler les parties intéressées non pas autour d'un plan de paix, mais grâce à la méthode strictement diplomatique de la recherche du plus grand dénominateur commun.
Les Arabes et les Palestiniens obtenaient la réunion internationale qu'ils réclamaient. En contrepartie, l'État hébreu imposait qu'elle ne se déroule pas sous l'égide de l'ONU ni sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, que l'OLP n'y participe pas en tant que telle, et que la séance plénière d'ouverture soit suivie de négociations bilatérales. Aucun ordre du jour n'était défini. Le 31 juillet, à Moscou, MM. George Bush et Mikhaïl Gorbatchev annonçaient unilatéralement la convocation de la conférence pour le mois d'octobre. Les intéressés finissaient tous par donner leur accord.
La préparation de la Conférence donne lieu à des retrouvailles. Le 18, l'URSS et Israël rétablissent leurs relations rompues le 10 juin 1967, lors de la guerre des Six jours. Le 19, M. Yasser Arafat est reçu en grande pompe à Damas par le président Hafez el-Assad.
À Madrid, MM. Bush et Gorbatchev, qui se refusent à « imposer un règlement », les représentants égyptiens et ceux de la CEE accueillent les délégations israélienne et palestinienne, menées respectivement par MM. Itzhak Shamir et Haïder Abdel Chafi, ainsi que les représentants jordaniens, syriens et libanais. Les participants exposent tour à tour, durant trois jours, leurs positions apparemment inconciliables. L'ONU, le Conseil de coopération du Golfe et l'Union du Maghreb arabe disposent de postes d'observateurs.
Des querelles surgissent bientôt au sujet du lieu d'accueil des discussions bilatérales. Les Arabes désirent rester le plus longtemps possible dans un environnement « international », tandis que les Israéliens préfèrent négocier au Proche-Orient.