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- AllemagneGerhard Schröder* candidat SPD à la chancellerie.Le leader social-démocrate est réélu facilement ministre-président de Basse-Saxe. À la suite de ce...Le leader social-démocrate est réélu facilement ministre-président de Basse-Saxe. À la suite de ce succès, il est désigné comme candidat officiel du SPD pour les élections de l'automne, préféré au président du parti Oskar Lafontaine*. Âgé de cinquante-trois ans, M. Schröder bénéficie d'une forte cote dans l'opinion. Situé au centre gauche, il est parfois présenté comme l'« ami des patrons » ou bien comme un « Tony Blair allemand ». D'autres voient en lui un politicien réaliste, issu de la classe ouvrière, et fortement attaché au monde de l'industrie et au rôle de la puissance publique. Certains, notamment en France, s'inquiètent de ses positions eurosceptiques, même si tous s'accordent pour voir en lui avant tout un pragmatique. Le 16, le SPD publie son programme pour les élections du 27 septembre : même si certaines mesures de gauche (emplois pour les jeunes chômeurs, remise en cause de l'énergie nucléaire, pour aller dans le sens des Verts) sont proposées (le plus souvent sans financements précis), la plupart des réformes envisagées vont dans un sens plutôt libéral (équilibre du budget de l'État, baisse modérée des impôts) et sécuritaire (défense des victimes).Voir plus
- ItalieRecentrage de l'Alliance nationale.Sous l'impulsion de son président Gianfranco Fini*, l'ancien parti postfasciste rompt...Sous l'impulsion de son président Gianfranco Fini*, l'ancien parti postfasciste rompt définitivement avec son passé pour « devenir le grand parti libéral de masse qui n'a jamais existé en Italie ». Comptant 500 000 militants, 134 parlementaires et 16 % des voix lors des dernières élections, l'Alliance nationale se situe résolument au centre droit. M. Fini cherche également à se démarquer de Silvio Berlusconi*, à qui il fut associé au gouvernement en 1994, en rejetant la thèse de la menace communiste et en reconnaissant que l'Italie n'est pas gouvernée par une coalition marxiste mais par une équipe de centre gauche.Voir plus
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- LittératureMort de Lucien Bodard.L'écrivain et journaliste meurt à Paris à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Fils d'un consul de...L'écrivain et journaliste meurt à Paris à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Fils d'un consul de France, né en Chine, il se spécialise dans le grand reportage sur l'Asie. Il rencontre Pierre Lazareff, le célèbre patron de presse, qui fait de lui un des grands reporters de France-Soir. Après avoir publié une chronique en trois volumes sur la guerre d'Indochine, il reçoit en 1973 le prix Interallié pour son roman Monsieur le Consul, une autobiographie sur son enfance. Il est lauréat du prix Goncourt en 1981 pour Anne-Marie, évocation tragique de sa mère. Son style imagé et puissant était à l'image de son physique, énorme et hors du commun.Voir plus
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- IndeVictoire de la droite hindouiste.À l'issue d'élections étendues sur trois semaines et marquées par de nombreuses violences, le BJP...À l'issue d'élections étendues sur trois semaines et marquées par de nombreuses violences, le BJP (Bharatiya Janata Party – parti du Peuple indien) est déclaré vainqueur avec 249 sièges (en comptant ceux de ses alliés) sur un total de 543. Il est suivi par le parti du Congrès, crédité de 166 sièges, et par la coalition de gauche Front uni, précédemment au pouvoir, qui passe de 178 à 93 sièges. C'est dans le Sud et l'Est que les gains en sièges du BJP, ont été le plus important. Celui-ci reste un parti plutôt urbain (41 % des citadins et 35 % des ruraux ont porté leurs voix sur lui et ses alliés) et de hautes castes (56 %). En effet, la base de l'électorat nationaliste hindou est avant tout constituée par la classe moyenne urbaine : commerçants, membres des professions libérales, rejoints, plus récemment, par des cadres du privé, des employés, des militaires à la retraite et des fonctionnaires. Le BJP ouvre aussitôt des négociations pour tenter de conquérir le gouvernement alors qu'il ne dispose pas de la majorité absolue au Parlement. Le Premier ministre pressenti, Atal Behari Vajpayee – éphémère chef du gouvernement en 1996 –, tente de gommer les aspects les plus extrémistes du programme de son parti en déclarant, notamment : « La laïcité est dans notre sang. Notre programme n'est pas un programme de haine. » Beaucoup s'interrogent cependant sur la véritable conversion du B]P à la modération et soulignent la contradiction qui semble exister entre M. Vajpayee, authentique modéré, et le président du parti, L. K. Advani, jugé proche du RSS, organisation hindouiste fascisante qui fut à l'origine du BJP. Pendant quelques jours, le parti du Congrès essaie de constituer une coalition avec le Front uni, mais les différences politiques entre les deux formations sont trop fortes, et la tentative échoue. Le 15, le président de la République, K. R. Narayanan, nomme M. Vajpayee, âgé de soixante et onze ans, à la tête du gouvernement, tandis que Sonia Gandhi devient présidente du Congrès. Veuve de l'ancien Premier ministre Rajiv Gandhi, italienne d'origine, restée jusqu'à l'an passé extérieure à la vie politique, Sonia Gandhi avait pris une place remarquée dans la dernière campagne électorale. Sa nomination à la tête du Congrès est interprétée comme une volonté de perpétuer la tradition des Nehru-Gandhi (le premier Premier ministre de l'Inde indépendante était le père d'Indira Gandhi et le grand-père de Rajiv Gandhi).Voir plus
- YougoslavieViolences au Kosovo.Une journée nationale de deuil est déclarée au Kosovo, après la répression subie par les...Une journée nationale de deuil est déclarée au Kosovo, après la répression subie par les organisations et la population d'origine albanaise. Vingt personnes ont trouvé la mort au cours d'opérations menées par l'armée serbe contre l'armée de libération du Kosovo (UCK), créée en 1996. Province de la République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), le Kosovo est peuplé à 90 % d'Albanais de souche et de confession musulmane, qui réclament l'autonomie, quand ce n'est pas l'indépendance, face au pouvoir de Belgrade. En 1989, la Serbie a supprimé le statut d'autonomie dont jouissait la province depuis 1974. Aussitôt la communauté internationale s'inquiète de cette recrudescence des violences dans la région car elle y voit un grand risque de contagion. L'Albanie, toute proche, est solidaire de ses nationaux du Kosovo, comme la Macédoine, cette nouvelle république, non reconnue par la Grèce, largement peuplée d'Albanais de souche. À l'inverse, les Serbes ont fait du Kosovo leur berceau historique, depuis la défaite de l'armée serbe en 1389 devant les forces ottomanes. Durant la Seconde Guerre mondiale, les Italiens avaient intégré le Kosovo au sein d'une grande Albanie, sous leur contrôle. Après la mon de Tito, en 1981, Slobodan Milosevic avait assis sa domination politique en faisant du Kosovo une des grandes causes du nationalisme serbe. Le 5 mars, Belgrade va lancer une vaste opération militaire contre l'UCK, et l'on déplorera rapidement plus de 90 morts, notamment dans les populations civiles. Le 9, les six membres du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (Allemagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Russie) se réunissent à Londres : ils décident d'appliquer un certain nombre de sanctions contre Belgrade (embargo militaire) et nomment l'ancien Premier ministre espagnol, Felipe Gonzalez, comme médiateur. Ils exigent que M. Milosevic accepte de négocier avec les nationalistes du Kosovo. Ces mesures ne semblent pas devoir avoir une grande efficacité, mais la Russie, traditionnelle alliée des Serbes, freine toute velléité d'aller plus loin. Le leader des Albanais du Kosovo, Ibrahim Rugova, pour sa part, refuse de négocier avec Belgrade, tant que les autorités serbes le désigneront sous le nom de « représentant de la minorité nationale albanaise ». (chrono. 22/03)Voir plus
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- FrancePlan de lutte contre l'exclusion.Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, présente son projet de lutte contre...Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, présente son projet de lutte contre l'exclusion, qui devrait faire l'objet de trois lois votées au Parlement. Les mesures envisagées concernent d'abord l'emploi : chaque jeune en difficulté devrait bénéficier d'un « appui personnalisé » (stages, contrats rémunérés pendant dix-huit mois) ; les adultes au chômage depuis plus de six mois bénéficieront de contrats de qualification. Le projet prévoit également des aides au logement pour les sans-abris (prévention des expulsions, taxe sur les logements vacants), la généralisation de l'accès aux soins médicaux, le traitement du surendettement, la revalorisation des minima sociaux (jusqu'à 29 %) et la possibilité de les cumuler avec des activités professionnelles à temps partiel, l'extension des moyens donnés à l'urgence sociale (SAMU social, guichets d'urgence), l'amélioration de l'accès à la culture, etc. L'ensemble de ce dispositif devrait coûter 50 milliards de francs sur trois ans (30 milliards de crédits nouveaux, dont les financements ne sont pas encore arrêtés).Voir plus
- IsraëlRéélection d'Ezer Weizman.Le président sortant est réélu contre le candidat, présenté par le Likoud, du Premier ministre...Le président sortant est réélu contre le candidat, présenté par le Likoud, du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Âgé de soixante-treize ans, M. Weizman est un ancien chef militaire prestigieux, mais dont les écarts de langage et les changements de trajectoire politique ont parfois choqué. Titulaire d'une charge plus symbolique que réelle, il reste cependant l'une des dernières voix officielles en Israël à défendre le dialogue avec l'Autorité palestinienne, littéralement enlisée depuis l'arrivée au pouvoir du Likoud.Voir plus
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- SlovaquieVacance de la présidence.Après le départ du président de la République, Michal Kovac, arrivé en fin de mandat, le Premier...Après le départ du président de la République, Michal Kovac, arrivé en fin de mandat, le Premier ministre Vladimir Meciar, adversaire déclaré de M. Kovac, s'arroge les pouvoirs de celui-ci, alors que l'élection d'un nouveau chef de l'État est repoussée sine die. M. Meciar révoque la moitié des ambassadeurs et casse la décision de M. Kovac de convoquer les électeurs à un référendum sur l'élection du président au suffrage universel. L'opposition crie à la « dictature ».Voir plus
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- ItalieCondamnation d'un ex-capitaine SS.Erich Priebke et son adjoint Karl Hass sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour...Erich Priebke et son adjoint Karl Hass sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour leur participation au massacre des fosses Ardéatines en mars 1944, où les Allemands fusillèrent, en représailles, 335 otages civils. En 1996, un premier jugement avait acquitté Erich Priebke, ce qui avait provoqué une émotion intense en Italie.Voir plus
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- ColombieVictoire du Parti libéral.Les élections législatives reconduisent la majorité libérale favorable au président Ernesto Samper....Les élections législatives reconduisent la majorité libérale favorable au président Ernesto Samper. Plusieurs candidats indépendants ont été élus sur la base de programmes stigmatisant la corruption de la vie politique colombienne. Ces élections ont été marquées par de nombreuses violences, les organisations de guérilla ayant appelé au boycott du scrutin.Voir plus
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- FranceCondamnation des auteurs de l'Affaire Yann Piat.André Rougeot et Jean-Michel Verne et leur éditeur, Flammarion, devront verser plus de 2 millions...André Rougeot et Jean-Michel Verne et leur éditeur, Flammarion, devront verser plus de 2 millions de dommages-intérêts. Dans leur livre, ils accusaient, sous des pseudonymes transparents. François Léotard et Jean-Claude Gaudin, alors ministres du gouvernement Balladur, d'avoir été à l'origine du meurtre de la député du Var.Voir plus
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- IndonésieRéélection du président Suharto.À soixante-seize ans, au pouvoir depuis 1966, Mohamed Suharto est réélu par l'Assemblée...À soixante-seize ans, au pouvoir depuis 1966, Mohamed Suharto est réélu par l'Assemblée consultative pour son septième mandat. Il était le seul candidat. Fidèle du chef de l'État, Yusuf Habibie est désigné comme vice-président. M. Suharto entame sa présidence dans un climat extrêmement tendu. La situation de l'économie nationale est des plus mauvaises – l'Indonésie a été frappée de plein fouet par la crise financière asiatique consécutive à la dévaluation du baht thaïlandais en juillet 1997 – tandis que les organismes financiers internationaux critiquent chaque jour davantage l'incapacité du régime à se réformer. Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement font savoir qu'ils suspendent leurs aides étant donné le refus du gouvernement indonésien de mettre réellement en application le plan de réforme économique pourtant mis au point en janvier avec le FMI.Voir plus
- Proche-OrientReprise de l'Intifada en Cisjordanie.Trois ouvriers palestiniens sont tués près de Hébron par l'armée israélienne, qui croyait avoir...Trois ouvriers palestiniens sont tués près de Hébron par l'armée israélienne, qui croyait avoir affaire à des terroristes. À la suite de cette « bavure », des jeunes Palestiniens reprennent leurs jets de pierres contre les forces de Tsahal, l'armée israélienne. Après plusieurs jours d'affrontements, Yasser Arafat, chef de l'Autorité palestinienne, déclare que « le processus de paix vit presque ses derniers instants » et réclame le déploiement d'une force internationale.Voir plus
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- DanemarkVictoire des sociaux-démocrates.La majorité de gauche, menée par le Premier ministre sortant Poul Nyrup Rasmussen, est reconduite...La majorité de gauche, menée par le Premier ministre sortant Poul Nyrup Rasmussen, est reconduite de justesse, avec seulement 1 siège de majorité au Parlement. Une majorité bien étroite si l'on considère que M. Rasmussen a bénéficié d'un bon bilan gouvernemental : chômage réduit à 7 % et budget excédentaire. On note cependant une poussée significative de l'extrême droite (10 % des suffrages), alors que la présence étrangère dans le pays reste faible. Âgé de cinquante-cinq ans, M. Rasmussen est un européen modéré, qui souhaite soumettre le traité d'Amsterdam de 1977 au référendum. Les sondages indiquent que les Danois sont favorables au « oui » à 48 %, contre 32 % pour le « non ».Voir plus
- FranceExhumation du corps d'Yves Montand.La justice fait exhumer le corps du chanteur, décédé en novembre 1991, afin de prélever un...La justice fait exhumer le corps du chanteur, décédé en novembre 1991, afin de prélever un échantillon ADN. Cette procédure fait suite à la demande de reconnaissance en paternité présentée par une jeune femme, Aurore Brossard, qui assure depuis plusieurs années être la fille d'Yves Montand. La famille du chanteur et une partie de l'opinion se déclarent choquées par cette exhumation.Voir plus
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- FranceSuccès limité de la gauche aux élections régionales.Aux élections régionales, la gauche « plurielle » (Parti socialiste, Parti communiste, Verts,...Aux élections régionales, la gauche « plurielle » (Parti socialiste, Parti communiste, Verts, radicaux) l'emporte (en métropole et dans les départements d'outre-mer) avec 36,58 % des suffrages exprimés et 745 sièges devant la droite RPR-UDF, créditée de 35,98 % des voix et de 716 sièges. Le Front national renforce ses positions avec 15,02 % des voix et 275 sièges, tandis qu'on remarque une percée de l'extrême gauche, qui obtient 4,32 % des suffrages et 43 sièges. L'abstention, exceptionnellement élevée, est montée à 42,03 %, contre 31,4 % aux précédentes élections régionales de 1992. La gauche « plurielle » améliore ses positions par rapport à 1992, mais reste en retrait sur ses résultats aux législatives de 1997 (42,10 % au premier tour). Le RPR et l'UDF perdent le contrôle de l'Île-de-France et de Provence-Alpes-Côte d'Azur avec les défaites d'Édouard Balladur et de François Léotard. Dès la clôture du scrutin, la droite modérée se retrouve fortement soumise à la pression du Front national : c'est ainsi que dans plusieurs Régions (Aquitaine, Bourgogne, Centre, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Haute-Normandie et Picardie), où l'écart entre la gauche et la droite modérée est très faible, certains élus se déclarent favorables à une alliance avec l'extrême droite pour conserver la présidence de l'exécutif régional, alors que les directions nationales du RPR et de l'UDF considèrent tout rapprochement avec le FN comme une « impasse morale et électorale ». Jean-François Mancel*, ancien secrétaire général du RPR, et président du conseil général de l'Oise, est exclu de ce parti pour avoir déclaré : « À partir du moment où la stratégie de guerre avec le FN a été un échec total, il faudrait être cinglé pour la poursuivre. » Plusieurs observateurs, notamment à gauche, reprochent au gouvernement de ne pas avoir modifié le mode de scrutin de l'élection régionale – proportionnelle intégrale au niveau des départements – conduisant ainsi à des majorités instables et donnant la part belle au parti de Jean-Marie Le Pen. Les partisans de M. Jospin affirment, pour leur part, que celui-ci, arrivé aux affaires en juin 1997, ne pouvait changer la règle électorale à moins d'un an du scrutin, sinon à passer pour un opportuniste. (chrono. 22/03)Voir plus
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- ReligionPublication d'un texte du Vatican sur la Shoah.Comme il s'y était engagé en 1987, Jean-Paul II fait publier un texte de la Commission pour les...Comme il s'y était engagé en 1987, Jean-Paul II fait publier un texte de la Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, intitulé : « Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah », et qu'il préface lui-même. L'Église reconnaît que de nombreux catholiques ont pu prendre part à l'extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, mais ne se reconnaît pas coupable en tant qu'institution. Il est ainsi écrit : « L'Église catholique désire exprimer son profond regret pour les manquements, à toutes les époques, de ses fils et ses filles. Il s'agit d'un acte de repentir. » Le texte fait la distinction entre l'antijudaïsme – rejet de la religion juive –, qui remonte à l'origine du christianisme et dans lequel l'Église reconnaît avoir eu sa part, et l'antisémitisme – rejet racial des Juifs –, invention moderne à laquelle celle-ci s'estime étrangère. Si l'Église admet que l'« enseignement du mépris », c'est-à-dire la critique au nom de la religion du judaïsme, a pu avoir un rôle dans le génocide, elle se refuse, en revanche, à critiquer l'attitude du pape Pie XII, dont le silence pendant les événements tragiques a été maintes fois dénoncé. D'une façon générale, les responsables des communautés juives européennes ou américaines s'estiment déçus par ce texte.Voir plus
- ChineZhu Rongji Premier ministre.Après la réélection de Jiang Zemin à la tête de l'État, Zhu Rongji remplace Li Peng, qui devient...Après la réélection de Jiang Zemin à la tête de l'État, Zhu Rongji remplace Li Peng, qui devient président de l'Assemblée nationale. Âgé de cinquante-neuf ans, il est ingénieur de formation. En 1958, il est condamné pour avoir critiqué la politique du « grand bond en avant » et est envoyé à la campagne en rééducation. Douze ans plus tard, il est à nouveau inquiété pour « droitisme » par la Révolution culturelle. Réhabilité en 1978, il poursuit son ascension dans les ministères économiques et devient maire de Shanghai en 1988. À ce poste, il pratique une politique économique très dynamique et parvient à ne pas réprimer dans le sang les manifestations du « printemps de Pékin ». Très travailleur, réputé incorruptible, maîtrisant bien l'anglais, il entend mener son action de chef de gouvernement dans trois directions principales : restructurer les entreprises d'État, réduire la bureaucratie et réformer le système financier. Il reste cependant étroitement contrôlé par le Parti et par Jiang Zemin. Des son intronisation, il prend ainsi bien soin de qualifier le mouvement de 1989 de « contre-révolutionnaire », même si, à l'époque, il avait déclaré : « l'Histoire jugera. »Voir plus
[Dossier] : Chine : un premier ministre d'ouverture - 22
- FranceConfusion postélectorale.Alors que la gauche confirme sa poussée relative au second tour des élections cantonales (obtenant...Alors que la gauche confirme sa poussée relative au second tour des élections cantonales (obtenant 47,59 % des voix, contre 44,54 % pour la droite républicaine, et gagnant la présidence de dix conseils généraux), la vie politique française est bouleversée par la pression croissante qu'exerce le Front national à l'égard de la droite UDF-RPR. La tension avait atteint son maximum le 20, à l'occasion de l'élection des présidents des conseils régionaux : cinq dirigeants UDF acceptent alors d'être élus avec les voix des conseillers FN, même s'ils assurent qu'ils n'ont passé aucun accord avec le parti d'extrême droite. Il s'agit de Charles Millon en Rhône-Alpes, de Jean-Pierre Soisson en Bourgogne, de Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon, de Charles Baur en Picardie et de Bernard Harang dans la région Centre. Élu dans ces conditions en Franche-Comté, alors qu'il avait toujours récusé le soutien de l'extrême droite, Jean-François Humbert démissionne immédiatement. L'opposition est forte entre les directions parisiennes, fermes sur leurs engagements républicains, et leurs bases, où de nombreux élus, militants, voire électeurs, préfèrent des ententes locales avec le FN plutôt que de voir la gauche l'emporter. Jean-Marie Le Pen trouble encore un peu plus le jeu en réclamant pour lui la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et en présentant cette demande comme une contrepartie au soutien accordé par son organisation aux cinq nouveaux présidents UDF. Les élections cantonales du dimanche montrent que la majorité des électeurs de droite n'acceptent pas ces arrangements avec le FN et protestent par leur abstention. Ainsi, dans le canton de Bellay (Ain), ville dont Charles Millon est maire, les électeurs donnent leurs suffrages au candidat PS plutôt qu'au sortant RPR. Le 23, le président de la République, Jacques Chirac, s'exprime solennellement à la télévision pour condamner sans appel toute tractation avec le FN, qu'il qualifie de « parti de nature raciste et xénophobe », et souhaiter une série de réformes politiques (changement de la loi électorale pour les élections régionales, limitation du cumul des mandats, accroissement du rôle des femmes, du recours au référendum, etc.). Le même jour, la présidence des régions Île-de-France et PACA passe à gauche au profit de Jean-Paul Huchon et Michel Vauzelle, tandis qu'en Haute-Normandie et en Midi-Pyrénées les présidents UDF élus avec les voix FN démissionnent aussitôt. (chrono. 25/03)
- République fédérale de YougoslavieÉlections au Kosovo.La communauté albanaise (1,8 million de personnes) du Kosovo se rend massivement aux urnes pour...La communauté albanaise (1,8 million de personnes) du Kosovo se rend massivement aux urnes pour élire, d'une façon non officielle parce que non reconnue par les autorités de Belgrade, leur président et leurs députés. L'écrivain indépendantiste Ibrahim Rugova, déjà élu dans ces conditions en 1992, est largement réélu, de même que les candidats de son parti, la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), malgré les appels au boycottage lancés par le parti de l'opposition albanaise et par l'Armée de libération du Kosovo (ALK). Les manifestations et la répression continuent et le pouvoir serbe maintient sa position de fermeté, en dépit des appels à la négociation lancés par la communauté internationale.
[Dossier] : L'imbroglio des régionales - 23
- États-UnisVoyage de Bill Clinton en Afrique.Le président américain entame un voyage de onze jours sur le continent noir qui le conduit du Ghana...Le président américain entame un voyage de onze jours sur le continent noir qui le conduit du Ghana au Sénégal en passant par l'Ouganda, le Rwanda et l'Afrique du Sud. Ce voyage, exceptionnel par sa longueur, est présenté par Washington comme le signal d'une « nouvelle renaissance africaine ». Il s'explique par plusieurs raisons : le recul de l'influence française, le retour de la croissance économique en Afrique et la volonté de M. Clinton de plaire à la population noire américaine, très encline, ces dernières années, à revendiquer ses racines africaines. Plusieurs observateurs estiment cependant que Washington n'a rien de concret à proposer, si ce n'est un relais des aides publiques, très faibles, par le commerce privé, ce que M. Clinton résume par la formule « Trade, not aid ». Après avoir officiellement présenté les excuses de l'Amérique pour la période de l'esclavage et regretté l'inertie du monde occidental en 1994 lors du génocide au Rwanda. M. Clinton se fait admonester par Nelson Mandela, le président sud- africain. Celui-ci reproche aux Américains leur politique internationale autoritaire, notamment en matière d'embargo, comme leur absence de politique africaine et réclame une démocratisation de l'Organisation des Nations unies afin que soient mieux prises en compte les aspirations des pays pauvres.
- RussieLimogeage du gouvernement.Revenu au Kremlin après une semaine d'arrêt-maladie. Boris Eltsine* limoge son gouvernement, dirigé...Revenu au Kremlin après une semaine d'arrêt-maladie. Boris Eltsine* limoge son gouvernement, dirigé depuis cinq ans par Viktor Tchernomyrdine*. L'équipe gouvernementale reste en place pour assurer l'intérim, à l'exception du Premier ministre, du ministre de l'Intérieur et du vice-Premier ministre, Anatoli Tchoubaïs*. Le jeune ministre de l'Énergie, un libéral proche de Boris Nemstov*, Sergueï Kirienko*, âgé de trente-cinq ans, est chargé de faire des « propositions » pour la composition du nouveau gouvernement. M. Eltsine justifie sa décision en déclarant que le gouvernement en place manquait de dynamisme, que « les gens ne sentent pas d'amélioration » et que « le pays a besoin d'une nouvelle équipe », mais pas d'une nouvelle politique. Le 27, il confirme M. Kirienko dans son nouveau poste et menace le Parlement de dissolution si celui-ci refuse d'accorder sa confiance au nouveau chef du gouvernement. Les observateurs s'interrogent toutefois sur les véritables motivations du président russe : une poussée d'autoritarisme après une nouvelle absence pour maladie, la volonté d'écarter un éventuel concurrent qui lui faisait de l'ombre ou bien celle de préparer Viktor Tchernomyrdine à sa succession, prévue pour 2000 ? Quoi qu'il en soit, le 28, ce dernier, qui ne cache pas son amertume, annonce qu'il est candidat aux prochaines élections présidentielles. (chrono. 25/03)
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- Cinéma70e cérémonie des Oscars américains.Titanic, de James Cameron*, est le grand vainqueur de la cérémonie avec 11 titres, dont...Titanic, de James Cameron*, est le grand vainqueur de la cérémonie avec 11 titres, dont celui du meilleur film et du meilleur metteur en scène. Jack Nicholson* et Helen Hunt* reçoivent l'Oscar du meilleur acteur et de la meilleure actrice. La distinction du meilleur film étranger va à la production hollandaise Character.
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- FranceRemous à droite.Alors que l'UDF continue d'être agitée par la poussée des élus souhaitant accepter les votes du...Alors que l'UDF continue d'être agitée par la poussée des élus souhaitant accepter les votes du Front national, François Bayrou, président de Force démocrate, souhaite créer un nouveau parti « du centre et du centre droit » dans « l'espace que l'UDF occupait si mal ». Son initiative, qui a reçu l'appui de Raymond Barre, est aussitôt critiquée par François Léotard et Alain Madelin. La veille, Jean-Pierre Soisson, élu avec les voix FN, démissionnait de la présidence de la Région Bourgogne. Le 27, il est imité par Bernard Harang, président de la Région Centre.
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- FranceArrestation du tueur présumé dit de « l'Est parisien ».Guy Georges, un SDF de trente-cinq ans, est arrêté à Paris, après avoir été identifié au moyen d'un...Guy Georges, un SDF de trente-cinq ans, est arrêté à Paris, après avoir été identifié au moyen d'un test ADN. Il est considéré comme le premier « serial killer » français, soupçonné du viol et du meurtre d'au moins quatre jeunes femmes, plusieurs d'entre elles dans les quartiers est de Paris, notamment autour de la Bastille, où une véritable peur collective s'était installée. La police estime être, grâce aux tests génétiques, certaine du résultat avec un risque d'erreur de 1 pour 1 milliard. Guy Georges avait déjà été arrêté plusieurs fois et condamné à dix ans de prison pour un viol dans un parking, à Nancy.
- SerbieEntrée au gouvernement des ultranationalistes.Le nouveau gouvernement dirigé par Marko Marjanovic, proche du président de la Fédération...Le nouveau gouvernement dirigé par Marko Marjanovic, proche du président de la Fédération yougoslave Slobodan Milosevic, comporte 15 ministres d'extrême droite sur un total de 35. En décembre 1997, le leader ultranationaliste Vojislav Seselj avait talonné le candidat officiel à l'élection présidentielle serbe, annulée une première fois, faute de participation suffisante. En prenant ses fonctions, le chef du gouvernement déclare, faisant ainsi allusion au Kosovo, province de Serbie peuplée majoritairement d'Albanais, qu'il « combattra par tous les moyens légitimes toute tentative de séparatisme ».
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- UkraineSuccès des communistes aux élections législatives.Les communistes et leurs alliés de gauche obtiennent une majorité relative dans la nouvelle...Les communistes et leurs alliés de gauche obtiennent une majorité relative dans la nouvelle Assemblée. Ils précèdent largement les nationalistes modérés du Roukh. Avec 7 % des voix, les écologistes font une entrée remarquée dans l'enceinte du Parlement. Un an avant l'élection présidentielle, ces résultats constituent un désaveu pour le chef de l'État Leonid Koutchma.
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- AutomobileRachat de Rolls-Royce par BMW.La firme allemande rachète pour 3,4 milliards de francs le prestigieux constructeur britannique,...La firme allemande rachète pour 3,4 milliards de francs le prestigieux constructeur britannique, connu dans le monde entier pour ses voitures de grand luxe. Également candidate au rachat, l'entreprise Volkswagen se déclare prête à surenchérir.
- OPEPRéduction de la production de pétrole.Les onze pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'engagent à...Les onze pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) s'engagent à réduire leur production de pétrole jusqu'à la fin de 1998 afin d'enrayer l'effondrement spectaculaire des cours.
- FranceMini-remaniement ministériel.Le fabiusien Claude Bartolone est nommé ministre délégué à la Ville, et la jospiniste Nicole Péry...Le fabiusien Claude Bartolone est nommé ministre délégué à la Ville, et la jospiniste Nicole Péry se voit proposer le poste de secrétaire d'État à la Formation. Tous deux travailleront sous l'autorité de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, est déchargée de son poste de porte-parole du gouvernement. C'est à Daniel Vaillant, ministre des Relations avec le Parlement, que revient la charge d'assurer le compte rendu du Conseil des ministres.
- RoumanieDémission du gouvernement.En butte depuis plusieurs mois à l'hostilité des sociaux-démocrates de l'ancien Premier ministre...En butte depuis plusieurs mois à l'hostilité des sociaux-démocrates de l'ancien Premier ministre Petre Roman – ces derniers avaient choisi de quitter le gouvernement en janvier –, le chrétien-démocrate Victor Ciorbea est finalement contraint à la démission. Il avait été lâché par ses alliés de la minorité magyare, et le Fonds monétaire international avait publiquement exprimé sa défiance envers sa gestion de l'économie roumaine. Il est donc remplacé, le 2 avril, par Radu Vasile, chrétien-démocrate comme lui.
- Union européenneL'élargissement en question.Ouverture des négociations d'adhésion entre l'Union européenne et les six pays de la première vague...Ouverture des négociations d'adhésion entre l'Union européenne et les six pays de la première vague (Chypre, Estonie, Hongrie, Pologne, Slovénie, République tchèque). La présence de Chypre est une concession faite à la Grèce, qui a déclenché la colère de la Turquie, pays non retenu dans ce premier élargissement. La Lituanie et la Lettonie regrettent également de ne pas avoir été retenues.
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- ArménieÉlection de Robert Kotcharian.Premier ministre sortant, M. Kotcharian est arrivé en tête du second tour avec 60 % des voix. Il...Premier ministre sortant, M. Kotcharian est arrivé en tête du second tour avec 60 % des voix. Il défend une position dure sur la question du Haut-Karabakh, cette région disputée à l'Azerbaïdjan. En matière d'économie, R. Kotcharian passe pour un partisan d'une politique libérale. Il remplace donc le président sortant, Levon Ter-Petrossian, poussé à la démission par l'opposition mais aussi par certains de ses amis politiques pour avoir conduit une politique jugée trop conciliante sur la question du Haut-Karabakh. En effet, le « père de l'indépendance » s'était rallié aux propositions du groupe de Minsk, une émanation de l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OCSE) préconisant une solution de retrait graduel du Haut-Karabakh. Avec l'élection de M. Kotcharian, l'Arménie tourne une page importante de son histoire de l'après-communisme.
- SerbieEmbargo de l'ONU.Alors que les combats font rage au Kosovo, où l'armée de libération cède du terrain face aux...Alors que les combats font rage au Kosovo, où l'armée de libération cède du terrain face aux troupes de Belgrade, l'Organisation des Nations unies se prononce en faveur de la mise en place d'un embargo sur les armes à l'égard de la Serbie. La résolution 1160 du Conseil de sécurité de l'ONU n'aura que peu d'effets sur la carte militaire au Kosovo. Le président de la Fédération yougoslave (Serbie et Monténégro) Slobodan Milosevic a déjà expérimenté les résolutions onusiennes en Bosnie.