Les clubs giscardiens Perspectives et Réalités se transforment en parti populaire de la Démocratie française (PPDF). Le ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette en est désigné délégué général.

Quinze personnes sont tuées à Karachi à l'occasion de la grève décrétée par le MQM (parti des musulmans réfugiés d'Inde). Ce parti, devenu majoritaire dans le sud du pays, s'estime en butte à l'hostilité de la présidente, Benazir Bhutto.

La chambre basse du Parlement ne réunit pas une majorité suffisante pour adopter la motion de censure contre l'équipe de Viktor Tchernomyrdine. Boris Eltsine accepte la démission de trois ministres (Intérieur, Sécurité et Nationalités), mais pas celle de Pavel Gratchev, qui garde son poste à la Défense. Cette crise politique avait débuté avec l'affaire de la prise d'otages par un commando tchétchène.

Abderrahmane Méziane-Chérif, ministre de l'Intérieur, est écarté de son poste pour être remplacé par un préfet inconnu du public. L'éviction de cet « homme fort » du gouvernement peut être diversement interprétée : il était considéré comme un dur de la lutte anti-islamiste, mais il avait déclaré, il y a peu, que, si les électeurs se prononçaient en faveur du FIS, leur choix serait respecté. Dans le même temps, les négociations entre le pouvoir et la direction du FIS se poursuivent à un rythme accéléré. Cependant, le 11, la présidence annonce l'échec de cette nouvelle phase de négociations entamée courant avril. Les deux parties se rejettent alors la responsabilité de cet échec. (chrono. 18/08)

L'alliance des six partis d'opposition l'emporte aux élections législatives. Le Premier ministre sortant, Chuan Leekpai, avait dissous l'Assemblée le 19 mai, après la défection d'un des partis de la coalition gouvernementale. Leader du Parti démocrate, il était au pouvoir depuis l'automne 1992. Le vainqueur du scrutin est Banharn Silpa-archa, chef du parti de la Nation thaï, qui s'est adjugé 92 sièges sur les 391 à pourvoir. M. Banharn est soupçonné d'avoir acheté de nombreux votes en zone rurale.

Dans le cadre de son enquête sur l'affaire des fausses factures de la région parisienne, le juge Éric Halphen effectue une perquisition au siège national du parti gaulliste. Le 7, le juge retourne au RPR pour y entendre la trésorière de fait du parti, Louise-Yvonne Casetta. Celle-ci est placée en garde à vue avant d'être libérée sans être mise en examen.

Michel Crépeau, maire (Radical) de La Rochelle, prend un arrêté municipal interdisant la mendicité dans sa commune. Sont ainsi proscrits les « quêtes non autorisées » et le « maintien prolongé, notamment en position allongée, de personnes ou d'animaux qui gênent le libre passage des piétons ». Dans les jours qui suivent, des arrêtés similaires sont adoptés par les maires de Pau (PS), de Tarbes (PC), de Perpignan (UDF) et de Valence (RPR). Le Premier ministre, Alain Juppé, déclare à ce sujet que c'est « se donner bonne conscience à peu de frais ».

La 16^e chambre correctionnelle de Paris, présidée par Thierry Devernoix de Bonnefon de Lavialle, relaxe un commando qui avait perturbé le service des IVG d'un hôpital parisien. Les magistrats justifient leur décision en arguant du fait que les personnes s'opposant à l'IVG rentrent dans le cadre de l'article 127-7 du Code pénal stipulant que « n'est pas responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien ». À la demande de Jacques Toubon, garde des Sceaux, le parquet fait appel de la décision. (chrono. 19/07)

Le Premier ministre remporte le scrutin au sein des députés du Parti conservateur par 218 voix contre 89 à John Redwood. M. Major peut ainsi se succéder à lui-même à la tête du parti tory et gagne le bras de fer qui l'opposait à la minorité de droite « eurosceptique ». Il constitue dès le lendemain un nouveau gouvernement, plus axé au centre. Le proeuropéen Michael Heseltine est promu vice-Premier ministre et ministre d'État (un poste nouveau). Michael Portillo, seul fidèle de M^me Thatcher de premier plan encore au gouvernement, connu pour ses positions très hostiles à l'intégration européenne, est nommé à la Défense. (chrono. 13/07)

Aucune décision n'ayant abouti à la date-butoir du 1^er juillet, Yasser Arafat et Shimon Peres, ministre des Affaires étrangères d'Israël, annoncent un accord avant le 25 juillet sur le statut de la Cisjordanie. La principale difficulté concerne le maintien de la présence militaire israélienne afin de protéger les nombreuses colonies juives de la région. Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin déclare à cette occasion que le « redéploiement » des militaires de Cisjordanie ne devrait pas être mis en œuvre avant la mi-1997. (chrono. 21/08)

Les élections législatives se tiennent dans un climat tendu, deux mois après l'interdiction par le président Levon Ter-Petrossian de plusieurs partis d'opposition. Au pouvoir à Erevan depuis 1991, celui-ci présente également au référendum un projet de réforme constitutionnelle visant à accroître nettement les pouvoirs du chef de l'État. En fin de compte, le parti du président (Mouvement national arménien) remporte 170 des 190 sièges à pourvoir.

Le loyer de l'argent à très court terme est ramené à 5,75 % aux États-Unis (− 0,25 %), à 7,25 % en France (− 0,25 %).

Invité par TF1, le Premier ministre s'explique sur les conditions d'attribution de son propre logement et de celui de plusieurs de ses proches, alors qu'il était lui-même adjoint aux finances à la mairie de Paris. M. Juppé démontre qu'il n'a rien commis d'illégal et que les révélations de la presse n'en sont pas. Reste le problème global des logements de la Ville de Paris. Le nouveau maire, Jean Tiberi, a dû promettre un nouveau régime, plus transparent, pour la gestion de ce très important parc immobilier. (chrono. 21/09)

Faute d'une majorité suffisante à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Tansu Ciller renonce provisoirement à démocratiser la Constitution. Le projet visait une extension des droits syndicaux et un abaissement de l'âge du droit de vote. Ce coup d'arrêt, qui s'ajoute à une nouvelle offensive lancée le 5 par Ankara contre les Kurdes au nord de l'Irak, risque fort d'indisposer le Parlement de Strasbourg. Celui-ci doit, en principe, ratifier à l'automne l'accord d'union douanière passé en février entre l'UE et la Turquie. (chrono. 22/07)

En désaccord avec ses principaux actionnaires, Gérard Worms quitte la direction de la Compagnie de Suez. Son successeur devra être désigné le 31 juillet. M. Worms était en désaccord avec le président de l'UAP, Jacques Friedmann, avec celui de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, ainsi qu'avec le président d'Elf, Philippe Jaffré, aussi bien sur le projet de fusion de Suez avec la BNP et l'UAP proposé par ces derniers que sur ses propres projets de rapprochement de Suez avec le groupe Pinault ou avec la Lyonnaise des eaux.

Lancée depuis la base de Kourou, la fusée Ariane réussit la mise en orbite du satellite d'observation militaire Helios 1-A. Ce satellite permettra de disposer d'images présentant une résolution d'environ 1 mètre (contre 10 mètres pour le satellite Spot). Toutefois, Helios ne peut fonctionner la nuit ou par temps couvert. Financé à 79 % par la France et à 21 % par l'Espagne et l'Italie, il représente une première alternative européenne à la technologie américaine dans ce domaine.

À l'issue de la réunion du conseil national du PS, l'ancien candidat aux élections présidentielles prend la présidence de la commission chargée de préparer la modernisation du parti. Il soumettra le projet à l'approbation des militants à l'automne. Henri Emmanuelli conserve d'ici là son poste de premier secrétaire.

Plus de trente personnes sont tuées dans le centre du pays à la suite d'affrontements violents entre miliciens des clans Marehan (Front national somalien) et Ayr (favorable au général Mohamed Farah Aïdid). Ce regain de violence entre factions rivales intervient alors que le pays est ruiné et qu'une partie de la population est à nouveau menacée par la famine.

Un bus assurant la liaison entre Amsterdam et Alicante se couche sur le rail central de l'autoroute A9, dans le Gard. Les victimes sont en majorité espagnoles. Les responsables de l'entreprise de transport et le chauffeur sont incarcérés pour n'avoir pas respecté la législation sur le temps de repos des conducteurs.

La marine française intercepte le navire de l'organisation écologiste Greenpeace, alors que celui-ci s'apprêtait à pénétrer dans les eaux territoriales françaises autour du site de Mururoa. Les réactions sont vives dans les pays avoisinants, notamment en Australie, où les autorités dénoncent « l'usage disproportionné de la force » par les militaires français. Le 11, le président Jacques Chirac est chahuté au Parlement européen de Strasbourg par les députés verts et socialistes, tandis que des militants de Greenpeace font monter la tension dans la ville. (chrono. 1/09)

Le scrutin provincial dessine un nouveau paysage politique à trois ans du scrutin d'autodétermination de 1998. Le RCPR demeure le premier parti avec 36,42 % des voix et 22 élus (contre 27 auparavant) devant le FLNKS, 19,21 % des voix et 12 élus (contre 17). Mais de nouvelles formations, tant du côté caldoche que du côté kanak, sont apparues sur l'échiquier local, affaiblissant les deux principales familles politiques, cosignataires des accords Matignon.

Les autorités lancent une offensive dans le nord de l'île contre les Tigres tamouls du LTTE. Cette action, destinée à frapper la tête de la rébellion, constitue leur réponse à la rupture du cessez-le-feu par les Tigres en avril. (chrono. 7/08)

L'Allemande Steffi Graf et l'Américain Pete Sampras remportent les internationaux de Grande-Bretagne, elle pour la sixième fois, lui pour la troisième, mais consécutivement, ce qui ne s'était pas vu chez les hommes depuis Bjorn Borg.

Assignée à résidence depuis six ans, le prix Nobel de la paix 1991 est déclarée libre de ses mouvements. Fille du héros de l'indépendance birmane, assassiné en 1947, elle crée en 1988 la Ligue nationale pour la démocratie, qui remporte largement les élections en mai 1990. La junte militaire annulera ce vote peu après.

Par crainte d'affrontements avec le personnel de l'entreprise, le gouvernement renonce provisoirement à modifier le statut de France Telecom. À moins de trente mois de l'ouverture généralisée à la concurrence du marché européen des communications, ce report de décision risque de poser de gros problèmes, notamment pour ce qui est de l'alliance avec Deutsche Telekom, dont la privatisation devrait commencer à la mi-1996.

Dans une Lettre aux femmes, Jean-Paul II renouvelle sa condamnation de toute forme d'avortement, même à la suite d'un viol.

En dépit de timides frappes aériennes de l'OTAN, 1 500 hommes des forces bosno-serbes investissent la zone de sécurité de Srebrenica. La zone comptait plus de 400 000 personnes, originaires ou réfugiées. Au moins 15 000 d'entre elles fuient la ville. Les Serbes, sous la direction du général Ratko Mladic, organisent aussitôt la « purification ethnique » en expulsant de chez eux les habitants musulmans. Les hommes de plus de seize ans sont évacués vers des destinations inconnues, et de nombreuses femmes sont violées. Willy Claes, secrétaire général de l'ONU, déclare : « Srebrenica est définitivement perdue. » Le 13, Jacques Chirac estime « indispensable de donner un coup d'arrêt à l'abandon des enclaves » musulmanes par une « action ferme et limitée » de la communauté internationale. Le 14, le président français évoque, à propos de la Bosnie, « les entretiens qu'avaient Chamberlain et Daladier » à propos des accords de Munich. Le 16, une réunion à Londres entre les responsables militaires américain (John Shalikashvili), britannique (Peter Inge) et français (Jacques Lanxade) ne débouche sur aucun plan opérationnel. (chrono. 21/07)

Le cheik Abdelbaki Sahraoui, responsable d'une mosquée du XVIII^e arrondissement, est assassiné, ainsi qu'un de ses gardes du corps. Les tueurs, qui avaient le type arabe, ont pu s'enfuir. Âgé de quatre-vingt-cinq ans, le défunt était un des fondateurs du FIS mais passait pour modéré et partisan du dialogue, ce qui le rendait gênant aussi bien pour les islamistes les plus durs que pour les militaires les plus enclins à la répression. (chrono. 17/08)

Le projet gouvernemental visant à étendre le champ référendaire et à améliorer le fonctionnement parlementaire a été peu modifié par les députés. Sous réserve de nouvelles modifications par les sénateurs, l'élargissement du champ du référendum devrait porter sur « des réformes relatives à la politique économique et sociale de la nation », mais il ne devrait pas y avoir de contrôle préalable par le Conseil constitutionnel. Par ailleurs, le Parlement devrait être réuni pour une session unique de cent trente jours par an. (chrono. 31/07)

L'ancien président du Conseil et ex-secrétaire général du Parti socialiste italien (PSI), réfugié depuis mai 1994 en Tunisie, fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour corruption et financement illicite de parti politique. Il avait déjà été condamné par contumace à huit ans de prison pour son rôle dans le krach de la banque Ambrosiano et à cinq ans pour son implication dans le scandale des contrats d'assurance de l'ENI.

Face à un regain de pollution atmosphérique, la préfecture de police invite les habitants d'Île-de-France à n'« utiliser les véhicules individuels qu'en cas de nécessité absolue ». Écologistes, municipalité et représentants des constructeurs automobiles s'opposent sur l'opportunité de limiter la circulation dans le centre de la capitale. Le 14, le Bundesrat allemand adopte une loi interdisant la circulation des véhicules dépourvus de pots catalytiques les jours de pollution. Le 18, un rapport officiel émanant du ministère de l'Environnement est rendu public : il préconise une définition plus exigeante des seuils de pollution, une taxation supplémentaire des carburants polluants (gazole) et l'installation de « péages urbains de régulation ». Le 21, Jean Tiberi, maire de Paris, annonce qu'il souhaite favoriser l'information sur la pollution dans la ville, aider le développement des moyens de transport non polluants et étudier la possibilité d'un tramway pour desservir la rocade sud, mais rejette l'idée de péage urbain. Le même jour, Corinne Lepage, ministre de l'Environnement, annonce pour sa part un projet de loi sur l'air pour l'automne.

Le gouvernement britannique choisit d'acheter pour son armée des hélicoptères américains Apache de chez McDonnel Douglas plutôt que des Tigre franco-allemands. Le nouveau ministre de la Défense, Michael Portillo, proche de Margaret Thatcher, justifie cette décision, qui porte un nouveau coup à la construction européenne, par le fait que l'hélicoptère américain sera moins cher et qu'il sera assemblé en Angleterre, garantissant ainsi plus de 3 000 emplois.

Le général Olosegun Obasanjo, qui présida le pays de 1976 à 1979, et 42 autres personnes, civiles et militaires, sont condamnés par le tribunal militaire spécial chargé de juger les conjurés présumés du putsch manqué de mars. Les peines ne sont pas révélées. (chrono. 10/10)

À l'occasion de la cérémonie commémorative de la grande rafle du Vel' d'hiv' en 1942, Jacques Chirac déclare notamment : « Oui, la folie criminelle de l'occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, secondée par l'État français [...] La France, patrie des Lumières, patrie des droits de l'homme, terre d'accueil, terre d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable [...] Nous conservons à l'égard [des déportés juifs] une dette imprescriptible. » Les organisations juives se félicitent de cette déclaration qui tranche avec la position de François Mitterrand qui avait déclaré pour sa part : « Je ne ferai pas d'excuses au nom de la France. La République n'a rien à voir avec ça. » Au PS, Michel Rocard salue « les mots justes » du président, tandis que les fabiusiens veulent maintenir la distinction entre Vichy et la République.

Le quintuple champion du monde de formule 1 (1951, 1954, 1955, 1956, 1957) meurt à Buenos Aires à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Argentin d'origine italienne, il demeure le plus grand pilote de l'histoire du circuit. Il a remporté 24 victoires sur 51 courses en championnat, 28 pole positions et 23 records du tour.

Jordi Pujol, président des nationalistes catalans de CIU, déclare que l'association politique avec les socialistes, conclue en 1993, prend fin. Privé du soutien des 17 députés catalans, le gouvernement de Felipe Gonzalez est désormais dépourvu de majorité à la Chambre. Le 20, M. Gonzalez est directement mis en cause par un ancien responsable socialiste du Pays basque pour son rôle dans l'affaire des groupes antiterroristes GAL. Le chef du gouvernement, accusé d'avoir donné son accord à l'action de ces groupes responsables du meurtre de plusieurs militants basques, dément avec force.

Le coureur italien Fabio Casartelli, champion olympique sur route en 1992, se tue dans une chute au cours de la 15^e étape du Tour entre Saint-Girons et Cauterets. C'est le troisième décès en course enregistré depuis la création du Tour de France en 1903. Le lendemain, le peloton laisse gagner symboliquement l'équipe du disparu et abandonne tous les cachets de la journée à sa famille. L'affaire relance la polémique sur l'obligation de porter un casque pendant l'épreuve. (chrono. 23/07)

Les 43 ressortissants zaïrois interpellés en situation irrégulière (dont 36 en France et 7 dans les pays limitrophes) sont expulsés par charter vers Kinshasa. Une semaine après le renvoi dans des conditions identiques de 50 clandestins roumains, cette expulsion fait suite à la volonté du ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, d'affréter chaque semaine un charter de reconduite à la frontière afin de banaliser cette pratique. Les associations de défense des droits de l'homme s'inquiètent des risques de dérapage.

Le gouvernement fait adopter la loi de finances rectificatives, non sans difficulté avec une partie de sa majorité RPR et UDF. Le secrétaire d'État au Budget, François d'Aubert, a dû recourir plusieurs fois au vote bloqué pour s'opposer à des amendements présentés par des députés de son camp. Côté recettes, les députés ont voté l'augmentation de la TVA (qui passe de 18,6 % à 20,6 %), de l'impôt sur les sociétés (+ 10 %, mais pour les sociétés mères seulement) et de l'impôt sur la fortune (+ 10 % également). Les crédits militaires ont été réduits de 8,4 milliards de francs, et la remise de 42 francs de CSG sur les cotisations vieillesse est supprimée. Au total, le déficit budgétaire prévisionnel pour 1995 s'élève à 320,9 milliards de francs, compte non tenu des 47 milliards de recettes exceptionnelles de privatisation.

Les sénateurs adoptent un amendement, présenté par l'ancien ministre giscardien Christian Bonnet, permettant de faire bénéficier de la loi d'amnistie les commandos anti-IVG, à condition que ceux-ci aient agi « pacifiquement et sans violence ». Le gouvernement s'est opposé à cette disposition. Le 21, la commission mixte paritaire (Assemblée et Sénat) rejette finalement l'amendement, mais le remplace par un autre, qui condamne de la même manière commandos anti-IVG et propagandistes en faveur de l'avortement. La gauche y voit une menace contre la loi Veil, toute information portant sur l'IVG étant susceptible d'être assimilée à de la propagande.

Le président français entame un voyage de cinq jours en Afrique, privilégiant l'étape marocaine, où il salue l'action de Hassan II, et évitant de rencontrer le chef d'État zaïrois Sese Koko Mobutu. Accompagné de Jacques Foccart, pour marquer la continuité de la politique gaullienne, M. Chirac réaffirme, en Côte d'Ivoire, au Gabon et au Sénégal, son attachement à la politique franco-africaine et s'oppose à ce qu'il appelle l'« afropessimisme ».

Silvio Berlusconi annonce qu'il a cédé 20 % des parts de son holding télévisuel à trois investisseurs étrangers (l'Allemand Leo Kirch, le Sud-Africain Johann Rupert et le prince saoudien Al-Walid Bin Talal). Cela ne devrait pas l'empêcher de conserver à terme 35 à 40 % de l'ensemble, et donc la direction effective de ses trois chaînes de télévision.

Les représentants du Groupe de contact sur la Bosnie (Allemagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie), ceux des autres pays contributaires à la Forpronu et les secrétaires généraux de l'ONU et de l'OTAN, Boutros Boutros-Ghali et Willy Claes, discutent des modalités de réaction aux agressions serbes. La France souhaite envoyer des éléments de la Force de réaction rapide (FRR) à Gorazde et à Sarajevo, ce qui supposerait un appui logistique par hélicoptères des Américains, tandis que les États-Unis, soucieux de ne pas engager d'hommes dans le conflit, voudraient procéder à des frappes aériennes importantes, ce qui exposerait les Casques bleus à de fortes représailles. En définitive, la conférence, une fois de plus présentée comme celle de la « dernière chance », se limite à prôner une « action substantielle et décisive » en cas d'attaque serbe contre Gorazde, sans toutefois préciser en quoi consisterait cette action. Le Premier ministre bosniaque, Haris Silajdzic, qualifie ce résultat de « feu vert » donné aux Serbes. Le lendemain, les Serbes accentuent leurs bombardements sur Bihac et Sarajevo, où deux officiers français qui accompagnaient un convoi humanitaire sont délibérément tués. Dans les heures qui suivent, la décision est prise d'envoyer à Sarajevo 500 légionnaires français et 400 artilleurs britanniques de la FRR. (chrono. 25/07)

Plusieurs milliers d'hectares de pinèdes sont détruits par le feu à 30 km à l'ouest de la capitale grecque. Certains soupçonnent des promoteurs immobiliers de multiplier les incendies dans des zones protégées pour y lancer ensuite des programmes de construction et mettent en cause l'impréparation des pompiers.

Par 360 voix sur 460, le Parlement d'Ankara adopte en fin de compte la réforme de la Constitution. Le droit de vote est abaissé à dix-huit ans, et le droit syndical est reconnu aux fonctionnaires.

Après Anquetil, Merckx et Hinault, l'Espagnol remporte son cinquième Tour de France, mais il est le premier à le faire consécutivement.

Plus de 96 % des votants approuvent le texte des « accords de Paris », passés entre pouvoir et opposition, prévoyant l'instauration d'un véritable « État de droit » (réforme du code électoral et transformation de la garde présidentielle). Ces accords de Paris avaient été favorisés par la France après la réélection contestée d'Omar Bongo en décembre 1993.

Aux élections législatives partielles, marquées par une abstention exceptionnellement forte (56 %), la coalition menée par le socialiste Tomiichi Murayama maintient ses positions. Toutefois, le Parti socialiste voit son influence décliner au profit de son puissant allié, le Parti libéral démocrate (PLD).

Les forces serbes investissent cette ville, située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Sarajevo, où s'étaient réfugiés 12 000 Musulmans bosniaques. Ceux-ci sont immédiatement chassés de leurs maisons et évacués par les Serbes. Le même jour, le rapporteur spécial de l'ONU, le Polonais Tadeusz Mazowiecki, fait état d'atrocités commises par les Serbes lors de la prise de Srebrenica, le 11 juillet. Il démissionne de son poste deux jours plus tard, pour protester contre les atermoiements de la communauté internationale. Toujours le 25, les deux leaders serbes bosniaques Radovan Karadzic et Ratko Mladic sont inculpés de génocide et de crime contre l'humanité par le tribunal international de La Haye. (chrono. 7/08)

Une bombe explose à 17 h 30 dans une rame de la ligne B du RER, à la station Saint-Michel. On déplore 7 morts et 84 blessés. Les soupçons se portent rapidement sur les réseaux islamistes algériens en France, notamment ceux liés au GIA. Le ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, promet une prime de 1 million de francs pour tout renseignement permettant l'identification du ou des auteurs de l'attentat. (chrono. 17/08)

Vingt-trois soldats sénégalais sont tués lors d'un accrochage avec les bandes armées indépendantistes de la région.

Malgré l'opposition du président Bill Clinton, le Sénat vote, par 69 voix contre 29, la levée unilatérale de l'embargo sur les armes à destination de la Bosnie au profit du gouvernement de Sarajevo. Cet embargo avait été institué en 1991. La Chambre des représentants confirme ce vote le 1^er août. (chrono. 11/08)

Un militant d'A Cuncolta Naziunalista (vitrine officielle de l'ex-FLNC) est assassiné. Deux jours plus tard, un militant du Mouvement pour l'autodétermination (MPA, dirigé par Alain Orsoni) est à son tour blessé dans un bar d'Ajaccio. (chrono. 11/08)

Le chef du gouvernement, Felipe Gonzalez, annonce des élections législatives anticipées pour mars 1996 (soit un an avant la date normalement prévue), mais il refuse qu'elles se tiennent dès l'automne, ainsi que le réclame l'opposition. (chrono. 17/08)

Hanoi rejoint l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) auprès de Brunei, de l'Indonésie, de la Malaisie, des Philippines, de Singapour et de la Thaïlande. Le 6 août, Hanoi normalise ses relations avec Washington.

La police tire dans la foule et tue 10 personnes à l'occasion d'une manifestation organisée à Kinshasa par le parti d'opposition modéré Palu, qui voulait ainsi protester contre le report, décidé en juin, des élections législatives.

Russes et Tchétchènes signent à Grozny un accord prévoyant un retrait partiel des forces de Moscou et un désarmement par étapes des combattants indépendantistes. Aucun calendrier précis n'est fixé, et aucune solution n'est envisagée quant au statut futur de la république. Le président tchétchène, Djokhar Doudaev, rejette aussitôt ce texte, estimant ne pas avoir été suffisamment consulté. (chrono. 21/08)

Réuni en congrès à Versailles, le Parlement adopte, par 674 voix contre 178, la révision de la Constitution portant extension du champ d'application du référendum (étendu aux « réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent »), instituant une session parlementaire ordinaire unique de neuf mois, modifiant le régime de l'immunité parlementaire (durant la session, l'autorisation du bureau de l'Assemblée pour la poursuite ou l'arrestation d'un parlementaire n'est pas nécessaire en cas de crime ou de délit flagrant) et réservant une séance par semaine aux questions des parlementaires et une séance par mois à l'ordre du jour fixé par les parlementaires.