La privatisation du groupe, bénéficiaire de 1 milliard de francs en 1994, devra s'accompagner d'une augmentation de capital de 5 milliards de francs.

Le terroriste allemand, lieutenant de Carlos, est intercepté à Aden puis extradé en Allemagne. Il est impliqué notamment dans les attentats à l'aéroport d'Orly en 1975, à la gare Saint-Charles de Marseille en 1983, et contre le centre culturel français de Berlin, la même année.

Alors qu'un avion américain est abattu par les forces bosno-serbes, les autorités de Pale libèrent un premier contingent de 120 Casques bleus pris en otages, mais en retiennent encore 287 prisonniers. Le 3, réunis à Paris, quinze ministres de la Défense de la Communauté européenne et de l'OTAN approuvent la création, d'ici à la fin juin, d'une Force de réaction rapide (FRR) en Bosnie, destinée à appuyer, avec les armes si nécessaire, les opérations de maintien de la paix de la Forpronu. Cette FRR devrait compter de 10 000 à 15 000 hommes lourdement armés et être constituée en majeure partie d'éléments britanniques et français. Dans un premier temps, la Russie se déclare défavorable au principe de la création de cette force nouvelle, puis, le 6, se déclare « rassurée » à ce sujet, ayant reçu confirmation que l'action de la FRR se ferait dans le cadre du mandat de l'ONU et non à l'initiative exclusive de Londres et de Paris. Le 16, le Conseil de sécurité de l'ONU adopte la résolution créant officiellement la FRR, treize membres votant pour, la Russie et la Chine s'abstenant. (chrono. 18/06)

Le maire adjoint (RPR) du XII^e arrondissement est mis en examen pour trafic d'influence. Une enquête d'InfoMatin a révélé que des responsables du logement à Paris recevaient de l'argent en échange de l'attribution d'appartements HLM. Le 14, le Canard enchaîné révèle que les enfants de Jean Tiberi sont logés dans des appartements à caractère social de la Ville de Paris, alors qu'ils sont tous les deux propriétaires de logements qu'ils louent au prix du marché. Le 28, le même hebdomadaire satirique révèle que le fils d'Alain Juppé est également logé à prix avantageux dans un appartement de la Ville de Paris. (chrono. 6/07)

La Cour suprême décide de supprimer le châtiment capital, jugé non conforme avec la déclaration des droits contenue dans la Constitution. La décision est hardie, alors que le pays est ravagé par une vague d'homicides et que d'autres nations africaines décident de rétablir cette peine.

Un couple de sexagénaires, résidant dans la capitale, sont abattus devant leur domicile. Ce meurtre porte à 86 – dont 31 Français – le nombre d'étrangers tués depuis 1993, début de la violence décrétée à leur égard par les groupes islamistes.

Une quarantaine de Hutus, dont des femmes, des enfants et des vieillards, sont tués par l'armée, à majorité tutsie, qui voulait chasser les miliciens des quartiers hutus.

Le président américain s'oppose à la mise en application d'un projet de loi voté par le Congrès – à majorité républicaine – réduisant les dépenses budgétaires en cours de 16,4 milliards de dollars. Pour contourner ce veto, les parlementaires des deux chambres devraient revoter ce texte à une majorité des deux tiers, ce qui est exclu dans les faits. George Bush avait utilisé 46 fois ce droit de veto pendant sa présidence.

Le Yémen renonce à revendiquer les trois provinces qu'il avait dû céder à son voisin en 1934 et qu'il réclamait avec insistance depuis cinq ans.

Gilberto Rodriguez, considéré comme le plus gros parrain de la cocaïne depuis la mort, en 1993, de Pablo Escobar, est arrêté par la police. Le président Ernesto Samper, soupçonné un temps d'avoir été financé par les narcotrafiquants, prouve ainsi sa détermination à lutter contre le crime. Le 10, à Medellin, une bombe posée au milieu d'une kermesse populaire tue 28 personnes et en blesse des centaines d'autres. La police hésite à attribuer cet attentat particulièrement cruel aux narcotrafiquants ou à la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie. (chrono. 6/08)

Plusieurs groupes de jeunes mettent le feu à un gymnase et à trois bâtiments scolaires à Noisy-le-Grand, une commune de Seine-Saint-Denis. Ces graves incidents interviennent après la mort d'un jeune Français d'origine maghrébine tué au volant d'une moto volée lors d'un contrôle de police. Plusieurs habitants des cités soupçonnent les militants du Front national d'avoir organisé les incendies, à trois jours des élections municipales.

Le conseiller général RPR de Clichy, parti « en vacances » à l'étranger depuis le début de février, est mis sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Ce proche de Charles Pasqua intéresse la justice depuis la perquisition opérée au siège de son journal électoral le Clichois en décembre 1994, dans le cadre de l'enquête du juge Éric Halphen sur les fausses factures dans les Hauts-de-Seine. Les juges d'instruction avaient alors constaté des abus de biens sociaux dans la gestion du journal. Le parquet de Créteil a ensuite délivré un réquisitoire supplétif à l'encontre du conseiller général pour trafic d'influence, complicité et recel. Dans un entretien au Monde daté du 28, M. Schuller affirme s'être fait piéger par MM. Pasqua et Patrick Balkany en acceptant de déposer plainte, en décembre 1994, contre M. Maréchal, beau-père du juge Halphen. (chrono. 4/07)

Le scrutin est marqué par une forte abstention (près de 35 % contre 21,6 % en 1989), un certain tassement de la majorité, une bonne tenue relative des élus socialistes et, surtout, par une poussée significative du Front national (13,1 % des voix, contre 10,1 % six ans auparavant). Celui-ci est en position d'arbitre dans de nombreuses communes et espère gagner plusieurs mairies. À droite et à gauche plusieurs voix se font entendre pour constituer un « front républicain » contre la menace d'extrême droite. Ainsi, à Mulhouse où le candidat du FN arrive en deuxième position avec 30,5 % des voix, le candidat UDF Joseph Klifa accepte de fondre sa liste dans celle du candidat socialiste Jean-Marie Bockel, placé en tête. Cependant, Jean-François Mancel, nouveau secrétaire général du RPR, refuse de reprendre cette idée d'alliance anti-FN, pourtant défendue par Philippe Séguin. Au plan local, le PS refuse aussi le front républicain dans plusieurs cas, et notamment à Toulon. (chrono. 18/06)

Le parti de l'Unité populaire (PUP) du président Lansana Conté remporte 71 des 114 sièges à pourvoir. Les trois partis d'opposition dénoncent les nombreuses irrégularités qui auraient faussé le scrutin, les observateurs internationaux, également.

À plus de 55 %, les électeurs rejettent l'abrogation de la législation sur les télévisions. M. Berlusconi peut ainsi conserver ses trois chaînes, sans limitation des spots publicitaires et des ressources des régies publicitaires télévisées. Les électeurs se sont également prononcés en faveur de l'ouverture au capital privé de la RAI (télévision publique) et de la limitation du pouvoir syndical (limitations de la représentativité des grandes centrales, suppression du prélèvement sur salaires des cotisations syndicales). Fort de ces résultats, le leader de Forza Italia réclame avec une insistance renouvelée la tenue à l'automne de nouvelles élections législatives. Il annonce également sa volonté de vendre dans un avenir proche son groupe télévisuel, la Fininvest, afin de pouvoir se consacrer entièrement à la politique.

L'Allemande Steffi Graf et l'Autrichien Thomas Muster remportent les finales dames et messieurs des Internationaux de Roland-Garros, elle pour la quatrième fois et lui pour la première.

Pyongyang passe avec Washington un accord portant sur la modernisation de son parc nucléaire civil. Selon ce texte, la Corée du Sud fournira sa voisine du Nord en réacteurs à eau légère.

Sans remettre en cause le principe de l'« affirmative action », destinée à favoriser l'accès des minorités à l'éducation et à l'emploi, la Cour suprême entend en limiter la portée, en la soumettant, au cas par cas, à un « strict examen » destiné à prouver qu'elle répond bien à un « objectif incontestable de l'État ».

Les dirigeants du Parti chrétien-démocrate rendent publics deux documents précisant leurs positions sur la construction européenne. Ces propositions vont dans le sens d'un renforcement de l'action communautaire (en matière de politique extérieure et d'immigration) et d'une généralisation du vote à la majorité au Conseil européen.

Jacques Chirac annonce qu'il autorise une dernière série de huit essais atomiques à Mururoa entre septembre 1995 et mai 1996. Le président de la République, suivant l'avis des experts du CEA et du haut commandement militaire, estime que ces derniers essais sont nécessaires avant de passer à la phase des simulations en laboratoire. (chrono. 29/06)

Le quotidien El Mundo publie quelques conversations privées, enregistrées par les services secrets, de personnalités, parmi lesquelles le roi Juan Carlos et l'ancien chef du gouvernement Adolfo Suarez. Le vice-président Narcis Serra et le ministre de la Défense se retrouvent au cœur de ce scandale, qui affaiblit encore un peu plus l'autorité de Felipe Gonzalez. Ses alliés politiques catalans menacent de quitter la coalition. (chrono. 28/06)

Un bataillon blindé basé à l'ouest de Bagdad tente de renverser le régime. La rébellion est vite contenue et se solde, dans les jours qui suivent, par plusieurs dizaines d'exécutions capitales. Elle fait suite à de sanglantes émeutes qui s'étaient produites au mois de mai dans la même région allant de Ramadi à Takrit et à Mossoul. Elle affaiblit l'assise du président Saddam Hussein auprès de populations qui, jusqu'alors, comptaient parmi ses plus proches soutiens, mais ne semble pas remettre en cause à court terme son pouvoir. (chrono. 10/08)

Un commando attaque la ville de Boudenovsk, située à 250 kilomètres au nord-ouest de la Tchétchénie. Des dizaines de personnes sont tuées, et les rebelles, réfugiés dans l'hôpital de la ville, retiennent près de 2 000 otages. Le président tchétchène, Djokhar Doudaev, affirme n'être pour rien dans cette opération menée pourtant par un de ses proches lieutenants, Chamil Bassaïev. Le 17, Moscou ordonne une attaque contre les rebelles, qui se solde par un échec et la mort de plusieurs otages. À la suite de cet échec, le Premier ministre russe, Viktor Tchernomyrdine, négocie directement par téléphone, sous l'œil des caméras de la télévision, avec les insurgés, qui libèrent plusieurs dizaines de femmes et d'enfants. Le 19, le commando rebelle quitte la ville dans plusieurs camions, accompagnés de 140 « otages volontaires », parmi lesquels des journalistes et des députés russes. Ces derniers sont libérés lorsque le convoi atteint la Tchétchénie. Parallèlement, des négociations se tiennent à Grozny entre représentants tchétchènes et russes. Elles aboutissent le 20 à un cessez-le-feu de deux jours et à un premier compromis : en échange de la promesse de ne plus recourir au terrorisme et d'accepter un maintien des forces russes, les Tchétchènes obtiennent la promesse d'un calendrier de négociation sur le « retrait progressif » des soldats russes et sur la mise en place de lignes de démarcation. (chrono. 21/06)

Jean-Marie Lustiger, 68 ans, archevêque de Paris, est élu sous la Coupole dès le premier tour au fauteuil de M^gr Decourtray, décédé en 1994. Auteur d'une œuvre réduite, il est néanmoins considéré comme un des intellectuels de l'Église les plus en vue.

Le juge Renaud Van Ruymbeke transmet au parquet général de Rennes une lettre datée de mars 1988 à en-tête du ministère et signée par Gérard Longuet, alors ministre délégué aux Postes et Télécommunications. Dans ce document, M. Longuet réclamait le versement d'une commission de 16 millions de francs sur le compte en Suisse d'une société panaméenne appartenant à un de ses proches, Genia Constantinoff. Celui-ci avait été chargé par M. Longuet, en 1987, de récupérer auprès du ministère koweïtien des Communications les sommes dues à une société française, La Signalisation. Avant d'être mise en faillite, cette entreprise avait pu recouvrer 70 millions de francs. M. Longuet réclamait donc impérativement au liquidateur de La Signalisation de bien vouloir régler M. Constantinoff pour ses services. Ce qui fut fait. Or, il est apparu ensuite que 12 de ces 16 millions ont été reversés sur un compte luxembourgeois appartenant à la société panaméenne Suchy Corp., gérée par le banquier Alain Cellier, ami proche de M. Longuet. La justice soupçonne ce compte d'avoir servi de relais de financement occulte pour le PR. Cependant, l'affaire dépasse le cadre de la saisine du juge Van Ruymbeke, qui ne peut enquêter autour de M. Cellier contre qui aucune poursuite n'a été engagée.

Les dirigeants des sept nations les plus industrialisées (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), rejoints par le président russe Boris Eltsine, se réunissent à Halifax (Canada). Leurs discussions portent pour une grande part sur la question bosniaque (la création de la Force de réaction rapide est admise par tous, malgré le refus américain de participer à son financement) et la guerre en Tchétchénie (aucune critique publique n'est formulée à l'encontre de M. Eltsine). Par ailleurs, les dirigeants approuvent le principe de la création d'un système d'alerte renforcé pour lutter contre les crises monétaires. Ce système devrait fonctionner sous l'égide du Fonds monétaire international (FMI) et devrait disposer d'un mécanisme de financement d'urgence alimenté par des crédits spéciaux auprès des principaux pays industrialisés. Jacques Chirac réussit son entrée sur la scène internationale en imposant l'idée que la prochaine réunion du G7, à Lyon, en juin 1996, soit largement consacrée aux problèmes de l'emploi.

Les Bosno-Serbes libèrent les 26 derniers otages de l'ONU qu'ils détenaient, alors que les bombardements sur Sarajevo se font de plus en plus violents et que les Casques bleus de la Forpronu renoncent à surveiller les dépôts d'armes lourdes situés autour de la capitale bosniaque. Certains journaux anglo-saxons accusent les commandants français, et notamment le général Bernard Janvier, d'avoir négocié avec les Bosno-Serbes la libération des otages, dont la majorité était de nationalité française. Les militaires français démentent. (chrono. 26/06)

Le scrutin confirme les tendances du premier tour : la gauche – davantage le PS que le PC – maintient globalement ses positions (194 villes de plus de 20 000 habitants, contre 203 auparavant, mais gain au total de 2 villes de plus de 100 000) ; la droite – plus le RPR que l'UDF – améliore légèrement les siennes (191 communes de plus 20 000 contre 185, mais perte au total de 3 villes de plus de 100 000). Le Front national gagne pour la première fois une ville de plus de 100 000 habitants (Toulon), une de plus de 30 000 (Marignane) et une de plus de 15 000 (Orange). Par ailleurs, à Nice (5^e ville de France), la liste de Jacques Peyrat – divers droite – l'emporte ; or, M. Peyrat, proche de Jean-Marie Le Pen, était membre du FN jusqu'en août 1994. Jean-Claude Gaudin et Raymond Barre, tous deux UDF, sont élus respectivement à Marseille et à Lyon, tandis que Valéry Giscard d'Estaing est battu à Clermont-Ferrand. À Paris, le succès relatif de la gauche (dans les III^e, X^e, XI^e, XVIII^e, XIX^e et XX^e arrondissements) s'explique notamment par la personnalité plus effacée du nouveau maire Jean Tiberi et par les différents scandales révélés dans la presse sur les conditions d'attribution des logements HLM. À Béthune et à Cannes, Jacques Mellick et Michel Mouillot sont réélus maires, malgré leurs condamnations pénales, dont ils ont fait appel.

David Levy, ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Shamir, annonce qu'il va créer un nouveau parti politique destiné à concurrencer à droite l'hégémonie du Likoud. D'origine marocaine, M. Levy représente les aspirations d'une partie de l'électorat séfarade (Juifs méditerranéens), las de la domination politique ashkénaze (Juifs originaires de Russie et d'Europe centrale).

Une voiture chargée d'explosifs et garée dans un quartier populaire de Madrid tue une personne et en blesse cinq autres. L'attentat est une nouvelle fois attribué au mouvement séparatiste basque ETA.

Président de la République sortant, il obtient 259 voix contre 76 au Parlement, où socialistes (ex-communistes) et démocrates se sont unis sur son nom. Âgé de 73 ans, dramaturge, ancien dissident, membre de l'Alliance des démocrates libres, il demeure une figure très populaire dans le pays.

L'écrivain d'origine roumaine meurt à Paris à l'âge de 84 ans. Installé en France en 1938, il publie en 1949 son Précis de décomposition, qui l'introduit dans le milieu littéraire. Son humour désespéré comme le style concis et élégant de ses aphorismes lui assureront une grande notoriété.

Réunis à Luxembourg, les ministres des Finances des Quinze sont unanimes pour estimer que les conditions requises par le traité de Maastricht (inflation faible et déficits publics limités) ne seront pas réunies par assez de pays pour envisager le passage à la monnaie unique en 1997.

140 personnes sont placées en garde à vue après un vaste coup de filet à Paris et sa banlieue ainsi qu'à Orléans, Tourcoing, Perpignan et Marseille. 66 seront finalement mises en examen. La police visait les réseaux d'achat d'armes et de soutien aux groupes armés algériens proches du FIS (Front islamique du salut). Cette opération est la onzième du genre depuis 18 mois.

La filiale anglaise de la compagnie anglo-néerlandaise annonce qu'elle renonce, finalement, à immerger dans l'Atlantique sa plate-forme pétrolière usagée « Brent Spar » pour la démanteler à terre. Cette décision s'est imposée à la suite de la vaste campagne écologiste menée, boycott des stations Shell à l'appui, en Allemagne et en Europe du Nord, avec le soutien résolu des autorités, et notamment de Helmut Kohl. Elle a pris à contre-pied John Major, qui avait assuré la compagnie de son « total soutien ». (chrono. 5/09)

Une majorité composée de communistes, d'ultranationalistes et de démocrates vote une motion de censure contre Viktor Tchernomyrdine, accusé d'avoir capitulé devant les rebelles tchétchènes. Selon la Constitution, une première censure ne peut entraîner la chute du gouvernement si elle n'est pas confirmée par un deuxième vote hostile. Boris Eltsine confirme son appui à son Premier ministre et fustige, en restant cependant assez vague, ceux qui s'opposent à la politique de négociation menée par M. Tchernomyrdine. Parmi ceux-ci figurent notamment le ministre de la Défense, le général Pavel Gratchev, et le commandant en chef des forces russes en Tchétchénie, le général Anatoli Koulikov.

Le Premier ministre présente son plan pour l'emploi comportant 14,9 milliards de francs de mesures nouvelles pour 1995 : contrats initiative-emploi pour les chômeurs de longue durée, complément aide à l'emploi pour les jeunes chômeurs et allégements des charges sur les bas salaires (à hauteur de 19 milliards de francs d'ici à juin 1996). M. Juppé attend de ces mesures la création de 700 000 emplois en 18 mois. Le financement du dispositif sera assuré par une hausse de la TVA de 18,6 % à 20,6 % et par une surtaxe de 10 % sur l'impôt sur les sociétés et sur l'impôt sur les grandes fortunes (ISF). M. Juppé met en cause la gestion de ses prédécesseurs, dont Édouard Balladur, qui auraient laissé les finances publiques dans un état « calamiteux ».

Le Premier ministre démissionne de son poste de président du Parti conservateur et se présente à sa propre succession (qui conditionne son maintien comme chef du gouvernement). Cette manœuvre vise autant à prendre de court son opposition de droite, « eurosceptique », qu'à asseoir son autorité fortement contestée, alors que les sondages sont défavorables aux conservateurs. Le lendemain, Douglas Hurd, le ministre des Affaires étrangères proeuropéen, annonce qu'il prend sa retraite, et, le 26, le très thatchérien John Redwood, secrétaire d'État aux Affaires galloises, présente sa candidature contre M. Major. (chrono. 4/07)

Samir Geagea, ancien chef de la milice des Forces libanaises, est condamné à la prison à vie pour le meurtre, en 1990, d'un autre leader chrétien – et rival potentiel –, Dany Chamoun, et de toute sa famille. L'accusé proteste de son innocence. Les observateurs étrangers estiment que le procès n'a pas été complètement équitable et s'étonnent que Geagea soit le seul dirigeant à être condamné, alors que tant d'autres, tout aussi responsables d'autres massacres, n'ont jamais été inquiétés.

Elle bat en finale la Nouvelle-Zélande par 15 à 12. La France se classe troisième en remportant le match de « petite finale » devant l'Angleterre.

Capitales pour asseoir le retour de la démocratie, ces élections se déroulent dans une ambiance tendue, voire violente. L'opposition accuse le pouvoir de favoriser le Mouvement Lavalas, favorable au président Jean-Bertrand Aristide. Les observateurs étrangers valident globalement le scrutin. (chrono. 17/09)

Des soldats (pour la plupart cantonnés à des tâches logistiques ou humanitaires) mais aussi des avions de chasse (Tornados) allemands seront envoyés en Bosnie pour appuyer la FRR (Force de réaction rapide). Ce sera le premier engagement militaire allemand en Europe depuis 1945. Le 30, le Bundestag confirme cette décision.

Le président égyptien échappe à un attentat à Addis-Abeba, alors qu'il se rendait au sommet de l'OUA (Organisation de l'unité africaine). Aussitôt rentré au Caire, il incrimine les mouvements islamistes soudanais. Le 4 juillet, la Djamaa islamiya, mouvement islamique égyptien, revendique l'attentat.

Le tribunal de Roanne prononce pour la première fois en France des peines de prison ferme contre 4 des 6 membres du « commando anti-IVG » qui avait envahi, en octobre 1994, le bloc opératoire réservé aux avortements à l'hôpital de Roanne. (chrono. 4/07)

Alors que son père séjournait en Suisse, le prince héritier Cheik Hamad ben Khalifa Al Thani, ministre de la Défense, prend le pouvoir. Régnant depuis 1972, l'émir s'opposait à son fils sur des questions familiales.

Le sommet des Quinze achève ses travaux : le passage « irréversible » à la monnaie unique est confirmé pour 1999 ; le Fonds européen de développement (FED), organisme d'aide à l'Afrique, aux Caraïbes et au Pacifique, reçoit une dotation de 13,3 milliards d'écus sur 5 ans, malgré les réticences britanniques et, à moindre titre, allemandes ; le dossier d'intégration des polices européennes dans l'Europol est bloqué par l'obstruction britannique ; le programme des grands travaux est confirmé, même si la France n'obtient pas la mise en chantier du TGV Est ; les Quinze mandatent l'ancien Premier ministre suédois Carl Bildt comme médiateur européen dans le conflit bosniaque. Enfin, les onze pays candidats à l'adhésion à l'UE (Pologne, Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Chypre, Malte, Estonie, Lituanie, Lettonie, République tchèque et Bulgarie) sont reçus à déjeuner par les dirigeants des Quinze. (chrono. 28/06)

À la suite des remous provoqués par l'affaire des écoutes téléphoniques, Narcis Serra, vice-président du gouvernement, et Julian Garcia Vargas, ministre de la Défense, démissionnent.

Tokyo accepte d'ouvrir son marché aux automobiles et aux pièces détachées américaines après une résistance de près de deux ans. Washington espère vendre 300 000 véhicules par an au Japon d'ici à l'an 2000. Cela constitue un succès pour Bill Clinton, notamment dans la région des Grands Lacs où sont installées les usines automobiles américaines. Reste à surveiller la mise en application concrète de l'accord et à faire accepter par l'OMC (Organisation mondiale du commerce) ce nouvel accroc aux règles du multilatéralisme (c'est-à-dire l'engagement de ne pas résoudre les problèmes de commerce international par des négociations, accompagnées de menaces de sanction, entre deux pays seulement).

L'Assemblée nationale vote l'amnistie, alors que plusieurs voix se font entendre, à droite et à gauche, pour faire cesser cette tradition accompagnant l'élection d'un nouveau président de la République. Les contraventions routières sont amnistiées jusqu'à hauteur d'une perte de 3 points du permis de conduire, au lieu des 2 prévus par le gouvernement. Les infractions patronales au droit du travail (quasi-totalité des entraves au fonctionnement de la médecine du travail, du droit syndical et à l'action des inspecteurs du travail) sont également amnistiées. Ne le sont pas en revanche les délits d'entrave aux opérations d'avortement commis par les « commandos anti-IVG ». (chrono. 26/07)

Invoquant des failles dans les contrôles aux frontières, la France réclame un nouveau sursis de six mois avant d'appliquer entièrement les accords de Schengen sur la libre circulation des personnes entre les cinq pays de l'UE signataires en 1985 (plus l'Espagne et le Portugal) de cet accord particulier. Toutefois, les policiers des six autres pays pourront exercer un droit de suite en France contre les criminels qui s'y seraient réfugiés. Certains observateurs estiment que ce nouveau délai français est surtout motivé par des considérations intérieures vis-à-vis de l'aile droite de la majorité. (chrono. 19/09)

La navette américaine Atlantis et la station russe Mir se rejoignent dans l'espace à la vitesse de 28 000 km/h. Réunis par un sas, les deux vaisseaux spatiaux (dont le poids total atteint 220 tonnes) restent solidaires pendant six jours et permettent aux six astronautes américains et aux quatre cosmonautes russes de se livrer à des expériences scientifiques communes. La dernière rencontre de ce type remonte à juillet 1975. L'intérêt de cette procédure d'arrimage dans l'espace est de familiariser les équipages à des méthodes de travail communes, en vue de la construction à terme de la station spatiale internationale Alpha.

Henri Emmanuelli accepte de céder dans trois mois au candidat socialiste à l'élection présidentielle la direction du PS. Ce changement devra être entériné par un vote de l'ensemble des adhérents au parti. (chrono. 8/07)

Des milliers de Tahitiens se mobilisent contre la reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique. Les manifestations commencent lors de l'arrivée en rade de Papeete du bateau de Greenpeace, le Rainbow Warrior II, à bord duquel a embarqué M^gr Jacques Gaillot. (chrono. 9/07)

Le Parlement décide de reporter de deux ans les élections multipartites censées mettre un terme à la période dite « de transition » lancée en 1990. Le Premier ministre Kengo Wa Dondo avait estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour des élections significatives. (chrono. 29/07)