L'armée croate lance une offensive dans cette zone de Croatie contrôlée par les Serbes. Le même jour s'achève la trêve de quatre mois entre Musulmans et Serbes bosniaques, négociée à la fin de 1994 sous les auspices de l'ancien président américain Jimmy Carter. Le 2, les Serbes de Krajina ripostent en envoyant plusieurs roquettes sur Zagreb, faisant 5 morts et plus de 120 blessés. (chrono. 25/05)

À l'occasion du défilé traditionnel de son mouvement devant la statue de Jeanne d'Arc, Jean-Marie Le Pen s'en prend violemment à Jacques Chirac et, dans une moindre mesure, à Lionel Jospin, laissant entendre qu'il préconisera le vote blanc au deuxième tour. La manifestation est marquée par l'assassinat d'un Marocain, Brahim Bouraam. Celui-ci se promenait le long de la Seine, non loin de la manifestation du Front national, quand plusieurs skinheads (jeunes à tête rasée d'extrême droite) se précipitent sur lui et le jettent à l'eau. Le jeune homme se noie aussitôt. M. Le Pen qualifie cet assassinat d'« incident » et dégage son mouvement de toute responsabilité, affirmant que les skinheads constituent des éléments extérieurs au FN qui, selon lui, prendrait bien soin de les rejeter en dehors de ses rangs. Le 3, François Mitterrand se rend sur les lieux du drame et jette un bouquet de muguet symbolique à l'endroit où le jeune Marocain est mort. (chrono. 11/05)

Les deux hommes se rencontrent pour un long débat télévisé, retransmis sur TF1, France 2 et Arte. Le ton général est marqué par la courtoisie, les deux adversaires souhaitant éviter l'affrontement direct. Ni l'un ni l'autre ne font la moindre allusion au Front national ou à ses électeurs, rendant impossible l'objectif de M. Le Pen de se poser comme arbitre du deuxième tour. L'essentiel des échanges tourne autour de la politique sociale, laissant largement en dehors du propos les questions de politique européenne et mondiale. Selon Médiamétrie, 16,8 millions de Français ont suivi ce débat de deuxième tour, soit nettement moins qu'en 1981 et 1988.

Trois ans après l'attentat de Palerme, les assassins du juge anti-Mafia tué en compagnie de sa femme et de trois de ses gardes du corps passent en jugement. Quarante membres de la Mafia, dont le parrain Salvatore « Toto » Riina, figurent au banc des accusés. Toutes les possibilités de la police scientifique ont été mises en œuvre pour confondre les auteurs de l'attentat, mais plusieurs proches du juge défunt souhaitent qu'on ne se limite pas au niveau de l'exécution de ce forfait, pour aller jusqu'à celui de ses connexions politiques.

Aux élections locales, le Parti conservateur essuie une véritable déroute. Sur les 4 000 sièges de conseillers locaux et municipaux qu'il détenait, il en perd 2 000. Avec 11 % des voix, il arrive loin derrière le Parti travailliste (47 %) et les mouvements régionalistes (21 %). Malgré ce nouveau revers, John Major réaffirme sa volonté de demeurer Premier ministre. (chrono. 22/06)

Les cinq coopérants, dont deux Français, travaillaient pour l'industrie pétrolière, à Ghardaïa, à 600 km au sud d'Alger. La région est supposée plus sûre et mieux contrôlée par les forces de l'ordre, mais plusieurs coopérants dénoncent de graves lacunes dans les mesures de protection des techniciens étrangers. Cette nouvelle tuerie porte à 82 le nombre d'étrangers (dont 29 Français) abattus par les islamistes depuis le début de la guerre civile larvée en Algérie.

C'est un échec. Le 11, la justice décide de poursuivre le gourou de la secte Aum, Shoko Asahara, ainsi qu'une dizaine de ses lieutenants. Le 16, M. Asahara est arrêté avec treize de ses fidèles.

Ils se donnent l'accolade. C'est la première fois que les deux leaders angolais se retrouvent depuis septembre 1992, date à laquelle la guerre civile avait replis. Acculé par la défaite militaire et la défection du soutien sud-africain, M. Savimbi n'a guère d'autre choix que la négociation, tandis que le chef de l'État souhaite au plus vite mettre fin à un conflit qui a conduit le pays au bord de la ruine. Le 18, M. Savimbi déclare qu'il accepte désormais les résultats des élections de 1992 remportées par le MPLA du président Dos Santos. (chrono. 10/08)

Elles se déroulent dans le calme, malgré l'appel au boycott lancé par l'opposition. Les mouvements favorables au président Meles Zenawi sont regroupés au sein du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF). Ils remportent 21 des 23 sièges à pourvoir à l'Assemblée fédérale. (chrono. 22/08)

Jacques Chirac est élu avec 15 763 027 voix (52,64 % des suffrages exprimés) contre Lionel Jospin, crédité de 14 180 644 voix (47,36 %). Le candidat socialiste reconnaît aussitôt sa défaite, félicite son concurrent et lui souhaite « bonne chance ». L'abstention se limite à 20,34 %. Le soir même, une grande fête populaire se tient sur la place de la Concorde à Paris. Dans sa première déclaration, le nouveau président se présente comme le défenseur d'un État « vigoureux » et « impartial », et se fixe une bataille prioritaire, « la lutte contre le chômage ». Outre une bonne campagne axée sur la « fracture sociale » et l'appui efficace d'Alain Juppé, Alain Madelin et Philippe Séguin, le succès de M. Chirac s'explique par le bon report des voix d'Édouard Balladur el de Philippe de Villiers. En revanche, le candidat du RPR n'a pas fait le plein des voix de Jean-Marie Le Pen, notamment en Alsace ou dans la Loire.

Pour sa part, M. Jospin a bénéficié du report d'une partie des votes d'extrême droite, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais où des électeurs de gauche sont revenus de leur vote protestataire du premier tour à un vote traditionnel au deuxième tour.

Au second tour des élections provinciales et communales, le centre gauche (regroupé autour du PDS) confirme sa poussée, tandis que la coalition de centre droit (Forza Italia, Alliance nationale, centristes, chrétiens-démocrates), menée par Silvio Berlusconi, subit un échec marqué. Plus de 75 % des villes italiennes sont désormais administrées par le centre gauche. M. Berlusconi voit son espace politique se restreindre : il ne peut plus réclamer des élections législatives anticipées afin de devancer les référendums du 11 juin, dont certains ont pour objet de démanteler son empire audiovisuel en interdisant la possession par une même entité de plus d'une chaîne de télévision. Le 8, le président du Conseil, Lamberto Dini, annonce qu'au terme d'une longue négociation avec les syndicats il est parvenu à un accord sur la réforme du système des retraites permettant, sur une période de douze ans, d'enrayer la dérive des dépenses sociales de l'État. (chrono. 11/06)

Le président Fidel Ramos et la coalition Laban-Lakas qui le soutient sortent renforcés des élections législatives et locales marquées par la violence et la mort de 59 personnes. Ce succès s'explique par les sensibles progrès économiques enregistrés par le pays depuis l'élection de M. Ramos en 1992.

Détenus par les Serbes de Bosnie depuis le 4 mars, ils sont relâchés contre le paiement d'une rançon de 175 000 francs.

Après Londres, Paris et Berlin, Moscou fête le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la victoire sur le nazisme. Pour protester contre les violations des droits de l'homme en Tchétchénie, Helmut Kohl et François Mitterrand n'assistent pas au défilé militaire ni à l'inauguration du musée de la Victoire, Bill Clinton et John Major ayant accepté, eux, de participer à cette deuxième cérémonie. La veille, lors de son discours de Berlin, François Mitterrand avait ouvert une polémique en faisant l'éloge du « courage » des soldats de la Wehrmacht, dont beaucoup, rappelle-t-on, se sont rendus coupables d'exactions massives contre les populations civiles.

Washington reproche à Moscou son expédition tchétchène, son refus obstiné de voir les pays d'Europe centrale adhérer à l'OTAN et sa coopération nucléaire avec l'Iran. Les entretiens ne débouchent que sur la renonciation par la Russie à livrer à Téhéran des centrifugeuses à gaz (un élément secondaire du programme russo-iranien) et sur une vague promesse de cessez-le-feu en Tchétchénie.

Des contacts officiels sont pris entre le gouvernement britannique et le Sinn Fein (bras politique de l'armée irlandaise IRA) : Michael Ancram, secrétaire d'État à l'Irlande du Nord, rencontre à Belfast Martin McGuiness, ancien chef d'état-major de l'IRA. (chrono. 12/07)

À New York, 178 pays approuvent la prolongation indéfinie du traité de non-prolifération nucléaire entré en vigueur en 1970. Le texte adopté prévoit également l'interdiction des essais nucléaires au plus tard en 1996. Le 15, la Chine, signataire du TNP, procède cependant à son 42^e essai nucléaire. (chrono. 13/06)

La police arrête trois jeunes extrémistes de droite convaincus d'être à l'origine du meurtre de Brahim Bouraam, lors du défilé du Front national le 1^er mai. L'un d'entre eux, Michaël Freminet, 19 ans, avoue avoir donné à la victime une « claque appuyée » qui l'aurait malencontreusement précipitée dans la Seine. Les trois skinheads, originaires de la région de Reims, ont été retrouvés grâce à la collaboration du service d'ordre du FN, qui a transmis à la police des enregistrements vidéo de la manifestation permettant d'identifier les coupables. Ceux-ci s'étaient rendus à Paris puis étaient revenus à Reims dans un des cars loués pour l'occasion par le FN.

Plus de 40 personnes sont tuées lors d'affrontements entre armée et séparatistes musulmans dans la ville de Sharar-e-Sharif. Un lieu saint et des centaines d'habitations sont détruits à cette occasion. Les autorités indiennes accusent une nouvelle fois les « agents » pakistanais d'être à l'origine de ces troubles. (chrono. 13/08)

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) dresse un premier bilan de la fièvre hémorragique due au virus Ebola qui s'est déclarée autour de la ville de Kikwit, à 550 km à l'est de Kinshasa. Une cinquantaine de personnes sont mortes depuis un mois.

Avec 10 % et 13,1 % des voix, les Verts supplantent les libéraux du FDP comme troisième force politique dans le pays, à l'occasion des élections régionales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie et à Brême. Dans les deux cas, le FDP, qui n'atteint pas la barre des 5 %, est éliminé des assemblées régionales. Le 18, Klaus Kinkel, président du FDP, démissionne de son poste mais conserve son portefeuille de ministre des Affaires étrangères.

José Bordon, son adversaire de centre gauche, obtient 34 % des suffrages. Le candidat de l'Union civique radicale essuie une défaite historique avec à peine 15 % du total. Âgé de 64 ans, leader du Parti justicialiste, héritier de Peron tout en pratiquant une politique libérale contraire aux conceptions étalistes de celui-ci, M. Menem a été élu une première fois en 1989. Il a fait modifier la Constitution pour pouvoir se représenter. Aux élections législatives qui ont lieu le même jour, les partis favorables au président obtiennent la majorité absolue.

Les votants se prononcent également à 75 % pour le retour au drapeau rouge-vert (sans la faucille et le marteau) de la République au temps de l'URSS et pour la reconnaissance du russe comme deuxième langue officielle. Aux élections législatives qui ont lieu le même jour, seuls 19 députés sur un total de 260, tous favorables au président Alexandre Loukachenko, sont élus au premier tour. Déplorant par ailleurs des atteintes à la liberté de la presse, plusieurs observateurs craignent que le président profite de la loi électorale, qui exige une élection à la majorité absolue, pour amoindrir le rôle du Parlement. En favorisant l'abstention, le chef de l'État pourrait rendre impossible l'élection de nombreux députés, diminuant d'autant le poids de l'Assemblée. Le 28 mai, au second tour des élections, 174 députés seulement recueillent la majorité suffisante pour être élus.

Mené par Peter Blake, l'équipage Team New Zealand remporte la Coupe de l'America après cinq victoires consécutives contre le voilier américain Young American. C'est la première fois que la Nouvelle-Zélande gagne la Coupe et la deuxième fois que les États-Unis la perdent (première défaite en 1983 contre Australia II) depuis la création de l'épreuve, en 1851.

Le sénateur (PR) et ancien président du conseil général du Var, incarcéré depuis août 1994, sort de prison après paiement d'une caution de 2,2 millions de francs. Il est poursuivi pour corruption active. Le montant de la caution demandée correspond à une partie des sommes versées sur le compte occulte qu'il possédait en Suisse.

La sixième chambre correctionnelle de Lyon décide de renvoyer au 25 septembre le procès du maire RPR de Grenoble, sorti de prison depuis le 3 mai. M. Carignon confirme par ailleurs qu'il ne se présentera pas en juin comme candidat à sa propre succession à la mairie de Grenoble. Il demeurera cependant président du conseil général de l'Isère.

Le premier secrétaire du PS est ainsi sanctionné par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour son rôle de trésorier du parti au cours des années 80. Il lui est reproché d'avoir reçu de l'argent pour le PS par le biais du bureau d'études Urba, lequel touchait des sommes provenant d'entreprises soucieuses de remporter des marchés dans des communes contrôlées par les socialistes. Gérard Monate, ancien P-DG d'Urba, est également condamné avec sursis, tandis que Michel Reyt, P-DG d'un autre bureau d'études, lié à Urba, est condamné à six mois ferme, car il est soupçonné, contrairement aux autres prévenus, d'enrichissement personnel. MM. Emmanuelli et Monate décident de faire appel, estimant n'avoir commis aucune faute, à une époque où n'existait aucune législation précise sur le financement des partis.

L'ancien directeur du Centre national de transfusion sanguine sort de prison après avoir accompli les deux tiers de sa peine (soit 30 mois). Il reste cependant sous le coup de deux inculpations : celle d'ingérence (direction du CNTS et actionnaire de sociétés fournisseuses du CNTS) et celle d'empoisonnement (le délit pour lequel il avait été condamné, celui de « tromperie sur la qualité d'un produit », en l'occurrence le sang contaminé par le virus du sida, ayant été requalifié a posteriori de « crime d'empoisonnement »).

Les gendarmes chargés de l'enquête sur les fausses factures de la Compagnie générale des eaux et du bureau d'études Sicopar, proche du PCF, effectuent une perquisition au siège de l'organe du parti.

Le Monde publie une note confidentielle de Jean Glavany, porte-parole du PS, proche d'Henri Emmanuelli, dans laquelle est exposé un plan destiné à faire échec à l'influence de Lionel Jospin au sein du parti. Pierre Mauroy juge « fâcheuse » cette note, datée du 12 avril, et conseille à M. Jospin de briguer rapidement la direction du PS à nouveau menacé par les querelles intestines.

Le tribunal correctionnel de Valenciennes condamne l'ancien président de l'Olympique de Marseille (OM) à deux ans de détention, dont un an ferme. Les magistrats ont estimé que M. Tapie avait été l'« initiateur » de la corruption lors du match OM-Valenciennes du 20 mai 1993. Tous les autres protagonistes de l'affaire – Jean-Pierre Bernès (ex-directeur général de l'OM) et les joueurs Jean-Jacques Eydelie. Jorge Burruchaga et Christophe Robert, ainsi que son épouse – sont condamnés à des peines avec sursis. M. Tapie déclare à la presse que « c'est une combine Jospin-Mauroy-Peyrelevade qui est à l'origine de la majorité de mes emmerdes ». Il décide de faire appel.

Plusieurs centaines d'obus tombent sur la ville, qui connaît les plus fortes violences depuis plus de deux ans. Les Casques bleus de la Forpronu n'interviennent pas. (chrono. 25/05)

Mickey Kantor rend publique la liste des sanctions que les États-Unis imposeront au Japon si celui-ci ne consent pas à ouvrir son marché aux automobiles américaines : une hausse de 100 % des taxes à l'importation sur treize modèles haut de gamme de voitures nipponnes. Tokyo annonce qu'elle va saisir l'OMC (Organisation mondiale du commerce), mais les négociations bilatérales ne sont pas interrompues pour autant. (chrono. 28/06)

L'ancien maire de Nice et ancien ministre est condamné à deux ans de prison ferme, 200 000 francs d'amende et cinq ans de privation de droits civiques, pour abus de confiance. Il est reconnu coupable d'avoir détourné à des fins personnelles des fonds de l'ex-association municipale Nice-Opéra. (chrono. 3/08)

Jacques Chirac succède officiellement à François Mitterrand. Il nomme Alain Juppé Premier ministre. Âgé de 49 ans, ancien élève de Normale supérieure et de l'ENA, député RPR du XVIII^e arrondissement de Paris depuis 1986, ministre délégué du Budget de 1986 à 1988 et ministre des Affaires étrangères de 1993 à 1995, M. Juppé est proche de Jacques Chirac depuis plus de 20 ans et assure le secrétariat général du RPR depuis 1988. Le 18, le nouveau gouvernement est formé. Il comporte 42 membres (contre 29 dans l'équipe Balladur), dont 12 femmes (2 ministres et 10 secrétaires d'État) ; 20 sont issus du RPR, 17 de l'UDF et 5 sans étiquette ; 9 ont appartenu au gouvernement précédent, dont 5 ont soutenu M. Balladur. Les postes clés sont détenus par Alain Madelin, UDF-PR, 49 ans, à l'Économie et aux Finances, Hervé de Charette, UDF-PR, 57 ans, proche de Valéry Giscard d'Estaing, aux Affaires étrangères, Jacques Toubon, RPR, 53 ans, à la Justice, Jean-Louis Debré, RPR, 50 ans, à l'Intérieur, François Bayrou, UDF-CDS, 44 ans, à l'Éducation nationale, Charles Millon, UDF-PR, 50 ans, à la Défense, et Jacques Barrot, UDF-CDS, 58 ans, au Travail, Dialogue social et Participation. Le 18 au soir, Jacques Chirac rencontre Helmut Kohl à Strasbourg et réaffirme que les engagements de Maastricht seront tenus par la France. Le 19, il fait lire un message aux deux Assemblées dans lequel il annonce son intention de soumettre au Parlement un projet de loi constitutionnelle visant à étendre le champ d'application du référendum prévu par l'article 11 de la Constitution, ainsi que l'instauration d'une session parlementaire unique de neuf mois, au lieu des deux sessions annuelles de trois mois existant jusqu'alors. Le 23, Jean-François Mancel, député et président du conseil général de l'Oise, est nommé secrétaire général du RPR. Le lendemain, Michel Péricard, député des Yvelines, est élu à la tête du groupe RPR à l'Assemblée nationale.

Pour la première fois depuis cinq ans, les États-Unis utilisent leur droit de veto au Conseil de sécurité pour rejeter un projet de résolution demandant à Israël d'annuler les mesures d'expropriation de plusieurs dizaines d'hectares de terres arabes à Jérusalem-Est. Malgré ce contexte extrêmement défavorable, Yasser Arafat entend continuer ses négociations avec le gouvernement israélien. (chrono. 22/05)

Le neurobiologiste mondialement connu meurt à l'âge de 80 ans. Officier de marine, il se lance dans la recherche et « invente » les tranquillisants en 1951. Il reçoit le prix Lasker en 1957. Il est l'auteur de plusieurs livres, dont Éloge de la fuite en 1974. Il participe aux côtés d'Alain Resnais au scénario de Mon oncle d'Amérique, prix spécial du jury à Cannes en 1980.

La revue américaine Science relate l'expérience menée par des biologistes de l'Université polytechnique de Californie qui ont réussi à rendre vie à une bactérie conservée à l'intérieur d'une abeille morte depuis 25 à 40 millions d'années et préservée depuis lors dans un fragment d'ambre préhistorique. L'expérience présente l'intérêt considérable de permettre une meilleure connaissance des gènes anciens, d'en tirer des conséquences médicales éventuelles et d'avancer dans la compréhension des espèces vivantes.

La foule des fidèles se rendant aux différentes cérémonies est moins importante que prévu. L'athéisme est une tradition tchèque et, d'autre part, la communauté protestante a mal reçu le prétexte du voyage pontifical : la béatification d'un moine du xvii^e siècle, farouche adversaire des protestants de l'époque. Le 21, le chef de l'Église fait acte de contrition « pour les torts infligés au non-catholiques ».

Aux élections législatives, socialistes et sociaux-chrétiens emportent 81 sièges sur les 150 à pourvoir. Le Parti social flamand (CVP) du Premier ministre Jean-Luc Dehaene reste la première formation de Flandre (17,1 % des voix au plan national et 29 sièges), tandis que son allié socialiste (SP) améliore légèrement ses positions (12,6 %, 20 sièges), malgré les contrecoups de l'affaire de corruption Agusta. En Wallonie, les partis gouvernementaux maintiennent à peu près leur audience, le PS perdant 1,5 point mais demeurant la première formation avec 12 % des voix (21 sièges), alors que le Parti social-chrétien (PSC) conserve son score précédent de 7,7 % (11 sièges). Les partis d'extrême droite enregistrent une progression plus faible que prévu, le Vlaams Blok passant de 6,6 à 7,8 % (11 sièges) et le Front national de 1 à 2,3 % (2 sièges). Les autonomistes flamands de la Volksunie sont crédités de 5 sièges et de 4,7 % des suffrages. Les libéraux totalisent 23,4 % des voix (13,1 % pour les Flamands du VLD et 10,3 % pour les francophones du PRL-FDF) et 39 sièges, et les écologistes 12 sièges et 8,5 % des voix (respectivement 4,4 % et 4,1 % des voix).

Dix dissidents, dont le poète Huang Xiang et l'ancien leader étudiant du Printemps de Pékin Wang Dan, sont interpellés par la police quatre jours après la publication par 45 intellectuels d'une lettre aux dirigeants réclamant une ouverture démocratique.

Elle bat en finale la formation croate par 23 à 19. C'est la première fois qu'une équipe française enlève un titre mondial dans une discipline collective.

Le P-DG de Renault et ancien chef de cabinet de Laurent Fabius est mis en examen pour son rôle dans l'affaire du sang contaminé. Françoise Sampermans, P-DG de l'Express et de la Générale occidentale, est également mise en examen, pour recel d'abus de biens sociaux portant sur des frais d'installation de sécurité à son domicile personnel.

Les autorités annoncent qu'elles suspendent la confiscation aux Arabes de 53 hectares autour de Jérusalem-Est. À la Knesset (Parlement), l'opposition de droite (Likoud) menaçait de faire tomber le gouvernement en joignant ses voix à la motion de censure déposée par les partis arabes à propos de cette question de confiscation de terres. Cette volte-face israélienne est saluée par les nations arabes qui suspendent leur réunion convoquée spécialement sur ce sujet. Dans le même temps, Shimon Peres et Yasser Arafat se rencontrent et confirment leur engagement de parvenir avant le 1^er juillet à un accord sur l'extension de l'autonomie palestinienne à la Cisjordanie.

À l'Assemblée nationale, le Premier ministre affirme que tout son programme tourne autour de la relance de l'emploi. Les principales mesures annoncées sont, pour avant l'été, un appréciable relèvement du SMIC, de l'ordre du « double du minimum légal », le lancement du contrat initiative-emploi (CIE) en faveur des chômeurs de longue durée et du contrat d'accès à l'emploi pour les jeunes, le relèvement rapide du niveau des retraites, l'extension du champ du référendum et l'institution d'une session parlementaire unique de neuf mois. Les modalités du financement de ces mesures seront décidées dans un mois, après les élections municipales. À plus long terme sont envisagés la poursuite du programme de privatisations, le renouvellement de la politique de décentralisation, l'organisation d'un référendum sur l'école et la confirmation de l'engagement européen de la France. (chrono. 22/06)

Georges Pérol, directeur général de l'Office public d'aménagement et de construction (OPAC) de la Ville de Paris entre 1982 et 1993, conseiller général RPR de Corrèze, est mis en examen pour trafic d'influence par le juge Éric Halphen. Le même jour, Guy Dejouany, P-DG de la Compagnie générale des eaux, est lui aussi mis en examen pour corruption active dans un contrat à la Réunion, tandis que Claude Pradille, sénateur socialiste du Gard, ancien directeur de l'Office HLM de ce département, est condamné à cinq ans de prison ferme pour corruption par le tribunal de grande instance de Nîmes.

En riposte à la recrudescence des attaques contre Sarajevo, six avions de l'OTAN bombardent des installations militaires bosno-serbes près de Pale. Les Serbes ripostent aussitôt en multipliant les bombardements contre la population musulmane, tuant près de 70 civils à la terrasse de cafés dans la ville de Tuzla. Ils s'emparent également de plusieurs Casques bleus et observateurs de l'ONU, allant jusqu'à enchaîner certains d'entre eux devant des sites militaires susceptibles d'être bombardés par les avions de l'OTAN. En quelques jours, plus de 300 Casques bleus, dont 173 Français, sont ainsi faits prisonniers, tandis que deux soldats français sont tués lors d'un accrochage avec les forces serbes. La France fait savoir qu'elle ne peut plus accepter une telle humiliation et qu'elle évacuera ses forces si le mandat des Casques bleus de Bosnie n'est pas modifié. La Grande-Bretagne décide d'envoyer 1 200 hommes supplémentaires et deux batteries d'artillerie, tout en menaçant, comme Paris, de retirer ses troupes si la situation n'est pas modifiée. Le porte-avions Foch est également envoyé en Adriatique. (chrono. 2/06)

Le metteur en scène d'origine bosniaque Emir Kusturica avait déjà été lauréat de la même distinction en 1985. Le grand prix revient au Grec Theo Angelopoulos pour le Regard d'Ulysse et le prix de la mise en scène va au Français Mathieu Kassovitz pour la Haine.

Le Parti populaire (PP) de José Maria Aznar totalise 35,26 % des suffrages, gagnant dans 10 des 13 régions où l'on volait et contrôlant 42 capitales provinciales sur 52. Le Parti socialiste (PSOE), crédité de 30,81 % des voix, estime toutefois avoir limité sa défaite, prévue depuis longtemps par les sondages. Felipe Gonzalez, président du gouvernement, est assuré de se maintenir à son poste au moins jusqu'à la fin de l'année, ses alliés autonomistes basques et catalans ayant décidé de continuer à le soutenir pendant toute la présidence espagnole de la Communauté européenne (juillet-décembre). (chrono. 27/07)

C'est le pire qu'ait connu la Russie. On déplore plus de 800 morts autour de la petite ville pétrolière de Neftegorsk, au nord de l'île.

Jean-Paul II publie Ut unum sint (Pour que tous soient un) sur le rapprochement œcuménique entre les trois Églises chrétiennes. Le souverain pontife souhaite un rapprochement entre les trois « Églises sœurs », mais ne propose pas de solutions précises aux principaux points d'opposition qu'il cite lui-même : l'Écriture et la tradition, l'eucharistie, l'ordination aux ministères, le magistère de l'Église et le rôle de Marie.

Jusqu'alors P-DG de Total, M. Tchuruk est désigné pour succéder définitivement à Pierre Suard à la tête d'Alcatel Alsthom.