Après 14 mois de négociations, Américains et Japonais parviennent à un compromis partiel sur la question de leurs échanges commerciaux. Tokyo accepte l'ouverture de ses marchés d'assurance et de verre, ainsi que celle de ses marchés publics de télécommunications et d'équipements médicaux. Aucun compromis n'est trouvé dans le secteur automobile, de loin le plus important. Washington renonce à prononcer des sanctions commerciales, mais le fera en matière de pièces détachées dans un délai de 12 à 18 mois si aucune solution n'est élaborée d'ici là. Cet accord, même incomplet, suffit à rassurer provisoirement les investisseurs internationaux.

Philippe Séguin, président RPR de l'Assemblée nationale, critique Édouard Balladur parce que celui-ci s'est opposé au principe d'une loi interdisant le financement des partis politiques par les entreprises. M. Séguin, par ailleurs l'un des principaux lieutenants de Jacques Chirac, propose une réunion des responsables parlementaires pour réfléchir au moyen de traiter à la source le problème de la corruption politique.

Le Mouvement pour une Slovaquie démocratique (HZDS) de Vladimir Meciar remporte largement les élections législatives. Avec près de 35 % de voix, il obtient un score égal à celui des partis de la coalition sortante. À 52 ans, M. Meciar se révèle une fois de plus comme l'homme incontournable de la vie politique slovaque, même si beaucoup craignent son opportunisme et ses tentations populistes.

Le président Gueïdar Aliev déclare l'état d'urgence pour répliquer à une série d'incidents et d'assassinats de ses partisans, dont les observateurs estiment qu'ils sont appuyés en sous-main par Moscou. Proche de Brejnev et d'Andropov, M. Aliev avait pris ses distances avec la Russie après son arrivée au pouvoir à Bakou en juin 1993. Ces troubles ont commencé peu après la signature, le 22 septembre, d'importants contrats pétroliers avec un consortium de compagnies occidentales. Dès le 5, M. Aliev reprend la situation en main et destitue le lendemain son Premier ministre, Souret Gousseinov, accusé d'avoir organisé la tentative de coup d'État avec la bénédiction de Moscou.

Fernando Henrique Cardoso remporte l'élection présidentielle dès le premier tour, au terme d'une campagne remarquable par sa courtoisie et sa modération. Avec 47 % des suffrages, il devance largement son principal concurrent de gauche, Luis Inacio da Silva, dit Lula, crédité de 25 % des voix. Âgé de 63 ans, M. Cardoso est un sociologue de formation. Cofondateur du Parti social-démocrate brésilien (PSDB), il devient ministre des Finances sous la présidence d'Itamar Franco, après la destitution pour corruption de Fernando Collor. En quelques mois, il parvient à juguler l'inflation, ce mal chronique de l'économie brésilienne. Le nouveau président élu déclare qu'il entend maintenir la rigueur financière, accélérer les privatisations et accroître le rôle international de son pays, 10^e puissance économique du monde. (chrono. 21/12)

Pierre Méhaignerie, garde des Sceaux, annonce l'ouverture d'une information judiciaire sur le financement du Parti républicain, sur proposition du procureur de la République de Paris. Les chefs retenus sont : abus de biens sociaux, abus de confiance, recel et infraction à la loi de 1988 sur le financement des partis politiques. Le dossier est confié au juge parisien Mireille Filipini. L'affaire avait commencé à l'automne 1993, quand le juge Renaud Van Ruymbecke cherchait la trace d'une commission versée au PR par la société Pont-à-Mousson ; il était alors tombé sur le problème de l'achat par ce parti de deux appartements pour son siège. Les conditions très obscures de ces transactions avaient attiré son attention et ont entraîné, depuis, la mise en examen de Michel Mauer, le P-DG de la Cogedim. Outre cette affaire de locaux, le dossier confié à M^me Filipini concerne également les mouvements suspects de liquidités sur les comptes du parti et le fonctionnement financier de sa régie publicitaire.

Édouard Balladur choisit le projet des architectes Michel Macary et Aymeric Zublena pour le Grand Stade à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), nécessaire pour l'organisation de la Coupe du monde de football de 1998. Le Premier ministre a préféré le classicisme de l'ellipse à la solution rectangulaire, plus novatrice mais jugée financièrement risquée, proposée par les architectes Jean Nouvel et Emmanuel Catani.

Deux jeunes gens apparemment sans histoires, Audry Maupin, 21 ans, et Florence Rey, 20 ans, tuent trois policiers et un chauffeur de taxi au cours d'une équipée sanglante. Le jeune homme est abattu, mais pas la jeune fille, qui reste murée dans son silence.

En Suisse, 48 personnes sont découvertes mortes carbonisées dans des villas appartenant à la secte de l'Ordre du Temple solaire et situées dans deux villages des cantons de Fribourg et du Valais. Au même moment, 5 autres cadavres sont également trouvés carbonisés dans une autre villa de l'Ordre, au Québec, à cent kilomètres au nord de Montréal. Les enquêteurs hésitent entre la thèse de l'assassinat et celle du suicide collectif. Parmi les corps, on réussit à identifier ceux des dirigeants de la secte, l'homéopathe belge Luc Jouret et l'homme d'affaires français Joseph Di Mambro. La secte possédait également plusieurs propriétés en France, dans la région de Carpentras.

François Gros, professeur au Collège de France et ancien conseiller de Laurent Fabius, alors Premier ministre, est à son tour mis en examen dans l'affaire du sang contaminé. Son homologue au cabinet d'Edmond Hervé, le docteur Claude Weisselberg, l'est également.

Invitée par Bernard Pivot sur le plateau de « Bouillon de culture », l'écrivain bangladais Taslima Nasreen annule son voyage en France, parce que les autorités de ce pays ne lui ont accordé qu'un visa de 24 heures. Elle déclare qu'il serait « regrettable » que la France « s'incline devant les forces fondamentalistes ». L'émotion est très vive, jusque dans les rangs de la majorité, où l'on déplore l'obsession sécuritaire des autorités. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, affirme alors que l'écrivain est « la bienvenue en France » et que tout peut s'arranger si les conditions de sa sécurité sont garanties. (chrono. 23/11)

Le président Saddam Hussein masse des troupes et des tanks à proximité de la frontière avec le Koweït. Aussitôt, les Américains décident d'envoyer 36 000 soldats et 2 000 avions de chasse dans la région du Golfe. La plupart des pays limitrophes dénoncent la position irakienne, tandis que la France appareille une frégate vers les côtes koweïtiennes. Le monde s'interroge sur les raisons qui ont motivé la soudaine escalade de Bagdad, alors que, depuis quelque temps, plusieurs pays, dont la France, la Chine et la Russie, proposaient une levée partielle de l'embargo, prononcé en 1991, qui asphyxiait de plus en plus l'économie irakienne. Dans les jours qui suivent, Washington propose l'établissement d'une zone d'exclusion militaire au sud de l'Irak, projet auquel s'oppose catégoriquement Paris. Le 13, à la suite d'une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères russe Andreï Kozyrev, le pouvoir irakien se déclare prêt à reconnaître la souveraineté du Koweït et le tracé de ses frontières, en échange d'une promesse de levée à terme de l'embargo. Washington annonce alors le retrait progressif de ses troupes. (chrono. 10/11)

La brigade financière perquisitionne le siège de la Fininvest, la holding de Silvio Berlusconi. Les enquêteurs soupçonnent celle-ci de contrôler plus de 10 % du capital de la chaîne de télévision Telepiu, contrairement à la législation en vigueur. Deux jours auparavant, le procureur général de Milan, Francesco Saverio Borelli, avait déclaré que dans cette affaire on risquait d'« arriver à des niveaux financiers et politiques très importants », déclenchant la fureur du gouvernement qui portait aussitôt plainte contre le magistrat. Les alliés politiques de M. Berlusconi condamnent cette poursuite contre M. Borelli, alors que, pour la première fois, Gianfranco Fini, leader du parti néofasciste Alliance nationale, précède le président du Conseil dans les sondages.

Aux élections législatives, le très net recul de la coalition au pouvoir bénéficie largement au parti libéral (FPÖ), la formation nationaliste et xénophobe de Jörg Haider. Ce parti recueille plus de 22 % des suffrages, tandis que les sociaux-démocrates (SPÖ) du chancelier Franz Vranitzky perdent 7,6 points et les conservateurs (ÖVP) du vice-chancelier Erhard Busek, 4,3 points. Avec 118 sièges sur 183, la coalition sortante se retrouve toutefois encore majoritaire au Parlement.

Aux élections communales, les formations d'extrême droite augmentent notablement leur audience. En Wallonie, le Front national et AGIR entrent dans de nombreux conseils communaux, notamment à La Louvière et à Charleroi. En Flandre, le Vlaams Blok fait une percée impressionnante et, avec 28 % des voix, devient le premier parti au conseil d'Anvers.

Enlevé depuis deux semaines, le chanteur kabyle Lounès Matoub est libéré, porteur d'un message du Groupement islamique armé (GIA) demandant que les milices d'autodéfense kabyles ne soient pas dirigées contre les militants islamistes. Le 12, à Alger, une série d'attentats à la bombe vise notamment la faculté centrale, afin d'entraver la rentrée universitaire.

Trois jours après l'adoption par le Parlement d'une loi d'amnistie, à la formulation très ambiguë, en faveur des putschistes, le chef de la junte, le général Raoul Cédras, démissionne de ses fonctions de commandant en chef de l'armée. Le lendemain, les soldats américains investissent le palais présidentiel et délogent le personnel du président de fait, Émile Jonassaint. Le 13, le général Cédras s'exile au Panama. La voie est libre pour le président élu, Jean-Bertrand Aristide, qui rentre au pays, le 15, après 3 ans d'exil. Il prononce alors un discours qui étonne par sa modération, en appelant « à la paix et à la réconciliation ». Le 24, il nomme Premier ministre Smarck Michel, un homme d'affaires de 57 ans, ancien ministre du Commerce et de l'Industrie dans son premier gouvernement, en 1991.

Le prix Nobel de médecine est attribué à deux Américains, Alfred Gilman, 53 ans, et Martin Rodbell, 68 ans. Tous deux biologistes, ceux-ci ont découvert les protéines G et mis en évidence les processus de transmission et d'amplification des signaux à l'intérieur des cellules.

Le prix Nobel d'économie est attribué aux Américains John Harsanyi et John Nash et à l'Allemand Reinhard Selten pour leur « analyse fondamentale de l'équilibre dans la théorie des jeux non coopératifs », c'est-à-dire l'étude des coalitions d'intérêts. Leurs travaux ont transformé l'analyse des relations industrielles et éclairé les problèmes du secteur de l'assurance.

Dans le cadre de l'affaire du Dauphiné News, le juge Philippe Courroye ordonne l'incarcération d'Alain Carrignon, maire de Grenoble, et de Jean-Louis Dutaret, ex-P-DG de la Sofirad. Le 28, la cour d'appel de Lyon rejette la demande de mise en liberté de M. Carrignon, évoquant la passation d'un « pacte de corruption » lors de la passation du contrat de concession des eaux de la ville de Grenoble.

Le prix Nobel de physique est attribué au Canadien Bertram Brockhouse et à l'Américain Clifford Shull pour leur contribution à la mise au point de la méthode spectroscopique permettant d'explorer les structures atomiques des substances. Le prix Nobel de chimie va à l'Américain George Olah pour ses recherches dans le domaine des carbocations, molécules qui ont la particularité de réagir très rapidement avec d'autres et dont les applications, notamment en matière de pétrochimie, sont nombreuses.

Le prix Nobel de littérature est attribué au Japonais Kenzaburô Oe. Âgé de 59 ans, influencé par Rabelais, Sartre et Norman Mailer, écrivain engagé dans la critique de la société de son temps, il développe une œuvre au style métaphorique consacrée soit au drame personnel de son fils handicapé mental, avec Une affaire personnelle et l'Arbre vert qui s'enflamme, soit à son rejet du matérialisme contemporain, avec Gibier d'élevage ou le Jeu du siècle.

Les loyalistes protestants d'Irlande du Nord annoncent à leur tour une « suspension de toutes leurs opérations ». Le 21, John Major déclare à Belfast que son gouvernement est prêt à « avancer, avec précaution, vers l'ouverture du dialogue avec le Sinn Féin ».

Le romancier Naguib Mafhouz, prix Nobel de littérature 1988, est agressé dans la rue, près de chez lui, au Caire. Âgé de 82 ans, l'écrivain survivra cependant aux deux coups de couteau qu'il a reçus. Le 16, la police annonce qu'elle a arrêté l'agresseur, membre d'un groupuscule islamiste déjà impliqué dans le meurtre de l'écrivain Farag Foda, en 1992.

Gérard Longuet, ministre de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce extérieur, démissionne du gouvernement. Il est remplacé à son poste par José Rossi, député de Corse-du-Sud et secrétaire général du PR. (chrono. 29/10)

Le prix Nobel de la paix est décerné conjointement à Yitzhak Rabin, à Shimon Peres et à Yasser Arafat. L'un des 5 membres du comité Nobel démissionne pour protester contre une telle attribution au leader palestinien. La nouvelle du prix tombe alors qu'on annonce la mort du jeune soldat Nachshon Waksman, enlevé par le mouvement intégriste palestinien Hamas. M. Rabin déclare qu'il serait « heureux » de renoncer à son Nobel si cela pouvait « rendre la vie » à la victime. (chrono. 19/10)

Avec 48,4 % des voix, la coalition CDU-CSU et FDP, menée par le chancelier Helmut Kohl, remporte les élections pour la quatrième fois consécutive. Toutefois, l'équipe au pouvoir sort quelque peu affaiblie du scrutin, ne disposant plus au Bundestag que d'une majorité de 10 sièges. À droite, les libéraux du FDP de Klaus Kinkel sont les principaux perdants, avec un score qui passe de 11 % à 6,9 % des voix, contre un tassement de 2,3 % seulement pour la CDU-CSU. À gauche, les sociaux-démocrates du SPD de Rudolf Scharping progressent de 0,9 point, les Verts menés par Joschka Fischer, de 6,1 points et les néocommunistes du PDS de Gregor Lysi, de 2 points.

Les électeurs finlandais approuvent à 57 % l'entrée de leur pays dans l'Union européenne. Le Sud, prospère, et les grandes villes ont majoritairement penché en faveur de l'intégration communautaire.

Kiro Gligorov, 77 ans, est réélu à la présidence de la Macédoine. Ancien haut dignitaire titiste, M. Gligorov a réussi jusqu'à maintenant à maintenir son pays (2 millions d'habitants) hors des conflits qui ont ravagé les autres ex-républiques yougoslaves.

Le président Jeliou Jelev dissout le Parlement et fixe au 18 décembre la date des nouvelles élections. Renata Indjova, de l'UFD, est nommée Premier ministre en remplacement de Lyuben Berov, démissionnaire depuis le mois de septembre. Cette dissolution met fin à la crise menée par les deux principaux partis bulgares, l'Union des forces démocratiques et le Parti socialiste bulgare, ex-communiste. Ces deux formations s'opposaient au gouvernement apolitique de M. Berov. (chrono. 18/12)

Le roi Hussein de Jordanie et les deux leaders israéliens, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, signent à Amman le traité de paix entre leurs deux pays. La signature officielle aura lieu le 26, en présence de Bill Clinton, dans la vallée de l'Arava, qui marque la frontière israélo-jordanienne. Ce document, qui met fin à 46 ans d'état de guerre entre les deux pays, règle les derniers problèmes de délimitation territoriale et de partage des eaux. Il confirme ainsi la renonciation de la Jordanie à ses droits sur la Cisjordanie, tandis que l'État hébreu reconnaît le rôle historique dévolu à la monarchie hachémite sur les lieux sacrés de l'islam à Jérusalem.

Le rouble perd d'un coup 20 % de sa valeur par rapport au dollar, pour les récupérer trois jours plus tard. Cet effondrement passager fait suite à une érosion très marquée de la devise russe, qui s'est dépréciée de près de 25 % au cours des trois semaines précédentes. Certains expliquent cette chute du rouble par la volonté des autorités de laisser filer la monnaie afin de régler à bon compte les milliards de roubles d'arriérés de salaires des entreprises ; d'autres, par l'indécision du gouvernement, incapable de taire adopter les mesures indispensables à la relance de l'économie nationale. Au même moment, des rumeurs insistantes font état de la démission du Premier ministre Viktor Tchernomyrdine. Le 19, Boris Eltsine qualifie d'« énorme bobard » cette rumeur et réaffirme sa « totale confiance » envers le chef du gouvernement. (chrono. 4/11)

Deux livres de Jean-Paul II sortent en France, Entrez dans l'espérance et Dix Repères pour l'an 2000. Le pape y confirme ses positions théologiques marquées par trois courants de pensée : le néothomisme, dans la tradition de l'école scolastique, la critique du positivisme et des Lumières, et l'herméneutique contemporaine (représentée par Paul Ricœur et Emmanuel Levinas). Le chef de l'Église catholique réaffirme aussi sa croyance en la supériorité du christianisme sur le bouddhisme, sur l'islam, dont le Dieu « reste étranger un monde », et appelle les juifs à reconnaître le Christ : « Quand le peuple de l'Ancienne Alliance pourra-t-il se reconnaître dans l'Alliance nouvelle ? »

En plein centre de Tel-Aviv, une bombe explose dans un autobus, tuant 22 personnes. Cet attentat, un des plus meurtriers de l'histoire d'Israël, est aussitôt revendiqué par le groupe islamiste Hamas. Un conseiller de Yasser Arafat qualifie cet acte d'« odieux ». L'armée israélienne boucle les territoires de Cisjordanie et de Gaza, interdisant le passage des milliers de travailleurs palestiniens employés en Israël.

L'enterrement du journaliste Dimitri Kholodov, assassiné alors qu'il effectuait son enquête sur un trafic d'armes impliquant le haut commandement militaire, tourne à la manifestation antigouvernementale. Boris Eltsine est contraint de prendre lui-même la défense de son ministre des Armées, le général Pavel Gratchev.

L'acteur américain Burt Lancaster meurt à l'âge de 80 ans. Célèbre pour ses rôles de durs dans Tant qu'il y aura des hommes ou Règlements de comptes à O.K.Corral comme pour ses compositions raffinées avec Luchino Visconti (le Guépard, Violence et passion) ou Louis Malle (Atlantic City), il était un des derniers monstres sacrés de Hollywood.

Américains et Coréens du Nord signent à Genève un accord sur l'avenir du programme nucléaire nord-coréen. Selon ce texte, Pyongyang s'engage à se conformer aux obligations découlant du traité de non-prolifération et de son engagement à l'agence de l'énergie atomique : toutes les inspections internationales devront être acceptées ; la construction des grands réacteurs de la filière graphite-gaz devra être arrêtée ; enfin, le dialogue avec Séoul devra être repris. En contrepartie, Washington lèvera son embargo commercial et financier, et contribuera à la construction de centrales à eau légère, non utilisables pour l'armement nucléaire. Plusieurs observateurs s'inquiètent cependant de certaines concessions américaines, notamment du délai d'au moins cinq ans accordé à Pyongyang pour se débarrasser de tout son combustible irradié et pour autoriser la visite de tous ses sites nucléaires.

En parcourant 53,832 km, le Suisse Tony Rominger devient le nouveau détenteur du record de l'heure, améliorant de 792 m le précédent record de Miguel Indurain. (chrono. 5/11)

Les élections au Parlement autonome du Pays basque marquent le recul des socialistes (17 % des voix) et des nationalistes modérés (29,8 %), au profit du Parti populaire (droite), qui passe de 8,2 % à 14,4 % des suffrages.

Sri Lanka Le chef de l'opposition conservatrice, Gamini Dissanayake, candidat à l'élection présidentielle du 9 novembre, est assassiné au cours d'un meeting électoral à Colombo. Les soupçons se portent aussitôt sur les séparatistes tamouls, M. Dissanayake ayant été l'un des principaux artisans de l'intervention indienne dans l'île en 1987 pour lutter contre la rébellion tamoule. Ceux-ci nient toute implication dans cet assassinat. (chrono. 9/11)

Dans le Figaro, Édouard Balladur déclare que « Jacques (Chirac), depuis longtemps, est réfugié dans son parti comme dans une citadelle. Est-ce bien l'esprit de la V^e République ? » Ces propos provoquent l'indignation des partisans du maire de Paris et un certain malaise chez ceux du Premier ministre.

Neuf jeunes filles portant un foulard islamique sont exclues du lycée Faidherbe à Lille. Elles seront suivies par huit autres.

Alors qu'une trentaine de membres du Parti conservateur ont été mis en cause dans des affaires de mœurs ou de corruption depuis le début de l'année, les révélations d'un homme d'affaires égyptien provoquent la démission de deux secrétaires d'État. Vivement attaqué par la presse et par l'opposition. John Major annonce la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les affaires.

Le Vatican annonce l'établissement de « relations officielles » avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

L'une des plus importantes catastrophes pétrolières de l'histoire est révélée au monde huit mois après son déclenchement. Depuis février, entre 140 000 et 300 000 tonnes de pétrole se sont déversées à la suite de la rupture d'un oléoduc dans la République des Komis, située au nord de l'Oural. Neuf ans après Tchernobyl, la communauté internationale prend ainsi à nouveau conscience de la terrible menace écologique que représente le délitement de l'ex-Empire soviétique.

Les journalistes de Radio France, en grève depuis le 12 octobre, votent à 83 % l'arrêt de leur mouvement et acceptent le plan de revalorisation salariale proposé par le médiateur nommé une semaine auparavant par Nicolas Sarkozy, ministre du Budget et de la Communication. En obtenant une enveloppe de 4,8 millions de francs, les journalistes estiment avoir remporté une grande victoire, bien que leur revendication initiale, qui visait un alignement salarial sur les journalistes de France Télévision, ne soit que partiellement satisfaite.

Les premières élections présidentielles et législatives libres commencent, sous la surveillance de 7 000 soldats de l'ONU et de 2 000 observateurs internationaux. Malgré ces précautions, le chef du parti d'opposition RENAMO, Afonso Dhlakama, menace de boycotter le processus électoral sous prétexte que le parti au pouvoir FRELIMO du président Joaquin Chissano organiserait une fraude massive. Sous la pression des pays garants du retour à la paix au Mozambique (Portugal, Zimbabwe, Afrique du Sud), M. Dhlakama revient sur sa décision. Au bout du compte. M. Chissano est élu avec 54 % des voix, contre 35 % à M. Dhlakama : le FRELIMO obtient 48 % des suffrages aux législatives, contre 42% pour le RENAMO.

Au lendemain de la signature officielle du traité de paix israélo-jordanien, Bill Clinton rencontre à Damas le président syrien Hafez el-Assad, Au terme de ces entretiens, le président américain affirme que « des progrès ont été faits », tandis que son homologue syrien se contente de rappeler que la paix n'est possible que si Israël accepte d'évacuer l'ensemble du plateau du Golan.

Alors que l'offensive des forces bosniaques gouvernementales obtient des succès notables face aux Serbes de Bosnie dans la région de Bihac, les États-Unis déposent devant les Nations-Unies un projet de résolution visant à lever l'embargo sur les armes dans un délai de 6 mois. Agissant sous la pression du Congrès, Bill Clinton sait que cette résolution n'a que peu de chances de passer l'obstacle du Conseil de sécurité, majoritairement hostile à une telle mesure.

Le juge d'instruction parisien Éric Halphen met en examen pour recel d'abus de biens sociaux Rémy Halbwax, ancien syndicaliste policier et collaborateur de Robert Pandraud, lui-même ancien ministre et député RPR de Seine-Saint-Denis. M. Halbwax, qui est placé en détention provisoire, est soupçonné d'avoir bénéficié de versements provenant de sociétés appartenant au promoteur Jean-Claude Méry, ancien membre du comité central du RPR, inculpé et écroué depuis le 29 septembre. Selon certains témoignages recueillis par les policiers, M. Méry, aurait collecté de l'argent auprès de plusieurs entrepreneurs fournisseurs de l'Office HLM de la Ville de Paris au profit d'un bureau d'études dénommé la Société d'études et de participation générale (SEPG). Cet argent aurait été ensuite remis à Michel Roussin, alors directeur de cabinet de Jacques Chirac. M. Halbwax serait incriminé pour son rôle d'intermédiaire entre M. Pandraud et M. Méry, d'une part, et, d'autre part, entre les sociétés ayant « cotisé » à la SEPG et le conseil régional d'Île-de-France.

La revue médicale internationale The Lancet annonce la découverte d'un vaccin efficace et bon marché contre le paludisme. Ce vaccin, qui a été largement expérimenté en Tanzanie, est l'œuvre d'un chercheur colombien, le docteur Manuel Petarroyo. Celui-ci, qui a refusé de vendre son brevet pour l'offrir gratuitement à l'OMS, voulait une solution très économique, adaptée aux besoins du tiers-monde. La fabrication de son vaccin revient à moins de 1 dollar par dose.

La chancellerie annonce l'ouverture de deux informations judiciaires concernant le patrimoine de Gérard Longuet. L'une d'elles concerne les conditions de la construction de sa villa de Saint-Tropez ; l'autre, le fonctionnement de ses trois sociétés – Avenir 55, Investel et Financière – du 25, rue de l'Arcade.

Reconnaissant l'échec de la politique de dialogue avec le FIS, le chef de l'État, le général Liamine Zéroual, annonce l'organisation d'une élection présidentielle avant la fin de 1995. Dans les heures qui suivent, la violence redouble dans le pays. Le 1^er novembre, à Mostaganem, 5 enfants sont tués dans un attentat lors d'une cérémonie commémorant le soulèvement contre les Français en 1954.

Le gouvernement du président Eduardo Dos Santos et les rebelles de l'UNITA paraphent un accord de paix, censé mettre définitivement fin à la guerre civile qui a repris après la défaite de l'UNITA de Jonas Savimbi aux élections de septembre 1992. L'accord s'est fait sur la base d'un partage du pouvoir, tant au niveau du gouvernement qu'à celui des institutions locales. En attendant la signature prévue pour le 15 novembre, les combats continuent entre les factions angolaises. (chrono. 20/11)

Le co-Premier ministre cambodgien Hun Sen confirme la mort des trois jeunes otages occidentaux – l'Australien David Wilson, le Britannique Mark Slater et le Français Jean-Michel Braquet –, détenus depuis le mois de juillet. Les Khmers rouges reconnaissent indirectement la responsabilité de cet assassinat.